AMOUR SEXE ET SPIRITUALITE (SUITE SANS FIN) 2017 BRAN DU 15 04 AVRIL
Amour, sexualité et spiritualité... Etude/Approche
Bran du Avril 2017
En préambule :
« Un cœur sans amour est comme une rivière qui n'a plus d'eau pour abreuver ses rives. »
« Ceci n'est pas une simple assertion, essayez de laisser tomber votre agressivité, vos compétitions, vos poursuites . Soyez simple, et vous trouverez l'Amour.»
« Nous sommes tellement intellectualisés que nous avons perdu le sens de la tendresse. »
Krisknamurti...
« L'amour n'est pas un mot profane, c'est un mot profané. »
Henri Lavedan
« Ce n'est pas seulement pour l'épouse que le mari adore l'épouse mais pour l'Atman qui est dans le fond de son cœur. » Upanishhads (L'Atman c'est la Présence divine.)
« N'est-il pas évident que l'Univers n'est qu'une manifestation de l'Amour ? »
« Qu'est-ce qui fait que les atomes s'unissent aux atomes, les molécules aux molécules. Qu'est-ce qui attire l'homme vers la femme et la femme vers l'homme et le monde entier vers un seul Centre ? C'est l'amour ; l'unique force motrice dans l'Univers. »
Vivekananda (Bhakti Yoga)
« L'homme est dans un corps pour se réaliser par l'action. Il doit installer les richesses de l'esprit dans la matière et par la matière. » Sri Aurobindo
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En introduction et dans le cadre du monde celtique :
Bien des récits irlandais et gallois, sans omettre ceux de la Matière dite de Bretagne, sont largement en mesure de rivaliser en terme de dramaturgie amoureuse avec le célèbre Roméo et Juliette...
Le Monde Celte n'a rien à envier au modèle italien, bien au contraire, en ce domaine de la littérature mettant en jeux des amants contrariés dans la pure concélébration de leur « Amour ».
L'intensité émotionnelle qui se dégage d'une aventure aimante, magique et alchimique sur bien des points ; aventure mise sans cesse en grand péril et connaissant des fins « tragiques », à touché le cœur de plusieurs millions de lecteurs et d'auditeurs à travers le monde et continuerons de les bouleverser....
De tels récits inspirent et inspireront encore et toujours des artistes, des créateurs, des poètes, des bardes des temps dits modernes ou des nouveaux trouvères et troubadours...
Les Femmes Celtes autant Déesses que Reines et Souveraines sont les Initiatrice du « Masculin Sacré ». Elles incarnent des hautes fonctions au sein du rapport amoureux entre l'Homme et la Femme, transfigurant d'ailleurs cette relation par leur aptitude magique et alchimique à transcender le plan « humain » pour l'élever au plan divin...
Elles sont autant donneuses de vie que de mort comme elles ont la capacité de faite passer d'un temps éphémère à celui intemporel de l'immortalité !
Elles interfèrent dans le destin et le sort de notre "masculinité" sans que cela ne soit heureusement limité à l'expression d'une mâle et grossière virilité !...
D'où cette « sublimation » de l'état amoureux et des actes et pensées qui s'y référent lesquels rejoignent alors les mythes et les archétypes essentiels, originels et fondamentaux...
Le temps, les hommes et femmes du temps écoulé, en feront des contes et légendes aptes à réveiller les mémoires et consciences endormies afin de reconnecter l'humain avec ses dimensions spirituelles les plus hautes et les plus profondes...
Qui pourrait demeurer insensible aux récits mettant en œuvre les aventures de Viviane et de Merlin ou de Tristan et Yseult pour ne parler que de ces deux couples prodigieusement et merveilleusement « aventureux et amoureux de l'Amour » ?
(Il en existe bien d'autres et de valeurs équivalentes.)...
Le Monde Celte exalte ce sentiment qui plus que sentiment se conjoint à des notions qui rassemblent les termes pour ainsi dire « cosmique » de Forces, d'Energies et de Lumières....
Toutefois, il reste d'une extrême «pudeur » ou des plus bref et concis qu'en à la sexualité d'accompagnement de l'élévation et de l'approfondissement de la Matière (charnelle, corporelle) vers le monde spirituel qui est l'aboutissement réel de toutes les alchimies précédemment et conjointement opérées sur le plan du « corps »...
Il n'existe pas l'équivalent de traités des « noces amoureuses » qui enseigneraient la connaissance et la pratique, les « outils et méthodes » pour aimer et être aimé et faire, ensemble, corbeille de fruits déposés sur l'Autel « miraculeux » de l'Offrande...
Le Fond, l'Essence, nous sont connus est ils sont des plus sublimes
quand ils atteignent l'accomplissement ou le non accomplissement des plus ardents et divins désirs d'une quête amoureuse, réciproque et mutuelle...
Mais les formes mises en oeuvrent sont tues et, il est vrai, apparaissent sans « importance » d'où quelques rares évocations autant directes que brutes à ce sujet.
Le Monde Indo-européen connaît en son lointain passé des doctes, savants et sages « traités amoureux » explorant la relation Homme/Femme en tant que promontoire d'une spiritualisation comme Une...
Certains « traités » bannissent la sexualité et prônent la chasteté comme seul moyen d'aboutissement ascensionnel au « Royaume de Pur Esprit » ; d'autres s'appuient sur celle-ci comme étant une voie d'accès entourée elles aussi de félicités propulsant vers « l'accouplement » de l'humain avec le divin ; L'homme et La Femme transcendés en leur union charnelle en devenant en quelque sorte l'Epoux et l'Epouse, le Servant et la Servante...
Retenons qu'il existe, en libre et conscient choix, plusieurs voies d'accès vers cette « transcendance »...
Personnellement, je crois bien plus en la seconde voie qu'en la première qui connaît elle aussi des perversions et des détournements majeurs qu'une actualité récurrente hélas nous rappelle...
Cela m'apparaît comme une conséquence des plus néfaste d'une forme d'amputation, de négation, de l'enveloppe corporelle et charnelle qui est la nôtre et dont nous sommes biologiquement dotés non pour la nier ou la réprimer dans toutes ses fonctionnalités, mais pour l'associer pleinement à un processus de « spiritualisation » d'une matière humaine appelée à une divine sublimation...
Si le corps est détenteur de tout un ensemble de composés chimiques appelés à s'activer, à s'associer, afin mettre en oeuvre des mécanismes des plus sophistiqués et il faut le dire extraordinaires, en vue de procurer au corps un « plaisir » qui peut atteindre les sommets de l'extase et qui demeure un Mystère au sens plein du terme, ce n'est pas pour en faire le procès ou le réduire à une « machinerie » entourée de perversions diverses et variées...
Le « corps » humain a été on ne peut plus condamné par des « corps de juges » eux-mêmes désacralisés , auto-castrés pourrait-on dire !... On doit au corps le respect que le Respect lui-doit !...
Rappeler alors, encore et toujours que l'Amour ne saurait connaître aucun procès, aucun jugement de condamnation, de notre part, mais que c'est bien l'état, la nature, de la relation que nous instaurons avec Lui qui est cause et conséquence de nos mésententes, drames et conflits amoureux !...
Rappelons, ne cessons pas de rappeler, que nous ne « faisons jamais l'Amour », mais que c'est Lui qui nous fait et nous qui nous défaisons de Lui !...
Dire, redire et affirmer ici, que le « Sexe » est beau, émouvant, tant que le regard qui se porte sur lui est lui même de cette même nature....
Coucher le « sexe » dans l'horizontalité banalisée et souvent vulgaire d'une prise de possession égoïste uniquement axée sur la
recherche d'un plaisir éphémère assouvissant le besoin de « s'approprier» l'autre afin de se « satisfaire » au détriment souvent de celui-ci « chosifié » en quelque sorte à cet effet est, hélas, une attitude des plus fréquentes...
(Sans parler des violences extrêmes émanant de pulsions effrénées et incontrôlées livrées a elles-mêmes et aboutissant aux drames que l'on sait !)...
La véritable jouissance réciproque, mutuelle, aimante et partagée, offerte et reçue, n'est pas une jouissance banalement et mécaniquement commune aux « sens » vidés de toute Essence, mais une Verticalité ascensionnelle et spiralée qui fait des corps entrelacés un tourbillon de douces fièvres et de tendres vertiges qui s'élèvent progressivement en une valse lente ou en une roue enflammée vers le point indicible d'où la Source émane et rappelle à Elle les flux et les ondes « transformées » de ses ruissellements sur le Monde !...
L'Amour, en son Acte majeur, est une danse, une chorégraphie naturelle, spontanée, enjouée, pervibrante, aimantée, « magnétisée en quelque sorte», des sens amoureusement convoqués et activés au sein d'une conjonction, d'une conjugaison, de tous les dons dévoués à donner et à recevoir et à faire « circuler » de la profondeur vers les hauteurs, la substance, l'élixir, distillée dans l'Athanor sacré de l'Union véritablement réalisée...
Nous sommes en cela en grand déficit d'imaginaire et d'inventivité quand il est question de tresser la corbeille des dons, d'y déposer avec ardeur et ferveur, les « fruits de l'offert » et d'y porter aimante réponse au sein d'un partenariat de co-réalisation où se concélèbre une identique compréhension de formes et de fond...
Le « Sexe » pour le « Sexe » me semble lui aussi une illusion réduisant l'Acte sublime et suprême à quelques gestes de « consommation », ramenant l'incendie qui se devrait d'être la « consumation » mutuelle de deux êtres en leur foyer d'entendement, au simple grattage d'une bien triste et éphémère allumette qui n'a en réalité ni flambeaux ni brandons pour attester de la Flamme vive qui fait, de ces deux êtres, le haut et divin foyer des embrassées de leurs offrandes et de leurs dons...
J'ajouterai ceci :
Si on n'a pas d'aptitude aimable et aimante à s'aimer quelque peu soi-même, il nous sera fort difficile voir impossible d 'entrer avec l'autre et véritablement en « cosmunion » !...
Si l'on pas pas cautériser nos blessures affectives anciennes, nous serons encore porteur en nous du poison ayant provoqué les dites plaies et blessures et notre nouvelle relation sera contaminée que nous le voulions ou non par les reliquats encore actifs de ce dit poison !...
Nous ne saurions être pleinement revêtus de l'Amour de l'autre que pleinement dévêtu et offert, lui-même étant « nu » de désir et de cœur...
La recommandation si je puis me permettre d'en faire une en la Matière, et ce n'est pas la moindre, en cette aimante affaire étant que pour accéder aux plans supérieurs de l'Amour entre un Homme et une Femme conciliés, réconciliés en Celui-ci et par Celui-ci, il est des plus indispensable et nécessaire de passer en quelque sorte une « convention préalable » ; soit d'établir un « partenariat » d'entendement mutuel, d'attentes spécifiques et réciproques, de désirs clairement et lumineusement exprimés...
C'est grande difficulté de trouver la juste et mutuelle résonance faite d'affinités et de complémentarités, d'instaurer la concordance au sein des différences afin de concélébrer les rouges et fauves noces d'un « singulier pluriel » qui n'a de Verbe splendide à conjuguer que celui d'Aimer et d'Etre Aimé !...
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AMOUR « COSMIQUE » !
Petit détour du côté de Teilhard de Chardin...
« L'Amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus merveilleuse des énergies cosmiques. »
« L'énergie d'Amour ne serait-elle pas tout simplement dans son essence l'attraction même exercée sur chaque élément conscient par le centre de formation de l'Univers ? »
Ne serais-ce pas « L'appel à la grande union dont la réalisation est l'unique affaire actuellement en cours dans la Nature ? »
« L'Amour serait l'énergie psychique primitive et universelle génératrice d'un sens de l'unité cosmique. »
« J'appelle sens cosmique l'affinité plus ou moins confuse qui nous relie psychologiquement au Tout qui nous enveloppe. »
Le sens cosmique, lui, a dû naître aussitôt que l'homme s'est trouvé en face de la forêt de la mer des étoiles. »
« Par la Connaissance atteindre cette vision où le cœur embrasse l'Univers entier. »
« L'homme ne peut atteindre la femme que dans l'Union universelle consommée. »
« l'Amour est une réserve d'énergies. Il est le sang même de l'évolution spirituelle. »
« L'homme ira d'abord à la femme . Il prendra celle-ci toute entière et c'est de la flamme jaillit de cette première union qu'il s’élèvera vers Dieu...
Ce contact de deux éléments dans l'amour divin sera suivi de l'ascension des deux vers le plus grand Centre divin. »...
« Il s'agit d'opérer la conquête par sublimation des insondables puissances spirituelles encore dormantes sous l'approche mutuelle des sexes. »
Teilhard de Chardin
Je n'aurai rien à ajouter et encore moins à retrancher à cela.... qui sonne fortement et en résonance avec mes propres conceptions...
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Pour en revenir à notre Tradition sans jamais en être très éloignée :
L'Amour, dans le monde Celte est le plus souvent un Amour exalté et tragique car confronté à des règles sociales qui le contraignent sur certains plans alors que le monde des dieux et des déesses ne connaît lui aucune contrainte « morale » ou « éthique »...
La pensée originelle païenne semble bien avoir été peu à peu recouverte (gangrenée en fait) d'un vernis chrétien qui appose et impose ses règles rigoureuses et ses strictes lois à l'ensemble de la gouvernance de la société d'alors afin de contrôler celle-ci et de l’assujettir à ses ordres et à son autorité...
Les héros et héroïnes de la geste celtique sont des rebelles et des résistants qui s'opposent à l'emprise d'un monde extérieur dogmatique et qui refusent de voir leur Amour recouvert de cette chape de honte et de culpabilité et les perversions qu'elle dissimule...
La mort des aimants et amants est souvent le point ultime d'une transmutation de ceux-ci du terrestre vers le céleste, seule échappée possible pour que le dit Amour ne reste pas souillé de toutes les injures qui lui sont humainement faites...
Il ne semble pas que le monde Celte ait envisagé un Amour « terrestre durablement heureux »...
(Sauf à goûter dans la densité et l'intensité de l'Instant un fragment ou l'ambassade d'une possible Eternité !)...
C'était peut-être là le réel constat d'une tragique réalité et une claire et lucide compréhension d'une impossibilité de l'être humain à régenter son cœur et son esprit pour faire de sa vie un royaume de paix, de sérénité et de félicité inscrit dans une durée bienveillante et bienfaisante pour toute la création et pour toute l'humanité !...
C'est aussi en revanche une idée sublimé d'un paradis celtique (faisant l'économie d'un enfer et d'un purgatoire) ; paradis envisagé comme l'envers radicalement différent d'un endroit fait de maladie, de souffrance, de terreur, de mensonge, d'orgueil et de cruauté....
Ce paradis a pour nom « la Paix », on n'y connaît ni maladie, ni âge, ni usure, ni mort, ni déséquilibre ni disharmonie. C'est une île lointaine, une terre merveilleuse régentée par d'agréables musiques de toute nature et de toute la nature où le Féminin est l'expression par excellence de toutes les joies connues et à connaître...
C'est comme si, faute de pouvoir instaurer un tel royaume sur terre du fait de la nature contradictoire, ambiguë et paradoxale des êtres humains « terrestrement » incarnés, le monde Celte avait déplacé cela en un lieu à l'abri de tels déséquilibres et disharmonies en remplaçant une désespérance par une espérance infinie et absolue appelée la « Terre du Vivant ou la Terre des Femmes et des Plaisirs » ou encore la « Grande Plaine des Jeunes et des Promesses »...
Extrême et redoutable lucidité que cette conception qui certes donne un avenir « solaire » des plus radieux et rayonnant au-delà du « passage terrestre », mais qui se refuse à croire en l'homme et en la femme ainsi qu'en leur communauté en terme de paix et de sérénité apposant leur sceau de permanence et de durabilité sur le royaume terrestre et humain soumit à ses propres fléaux et chaos...
Cela n'est pas de toute évidence sans nous interpeller !...
Mais si nous partons du fait que ni l'homme ni la femme, au cours du périple éprouvant de l'Evolution, ne sont en tant qu'ETRE pleinement réalisés et qu'ils ne disposent pas encore d'un état de pleine conscience maturé (fruit de toutes les expériences humaines accumulées de génération en génération) alors nous comprenons qu'il nous appartient de poursuivre ce défi et d'oser encore et encore la Vie afin que le Féminin et le Masculin conçus comme osmose et symbiose enfantent enfin l'ETRE réalisé...
A SUIVRE DONC ...