APPROCHES IMPORTANTES DU DRUIDISME REFLEXIONS BRAN DU 2020 05 02 FEVRIER
Assemblée Druidique Cildara Novembre 2019 Photos Kaouenn Gwenn
L'Approche du Druidisme ( ou de l'état dit de druidité)
Bran du 05 02 2020 ( En ce temps d'Imbolc)
De l'ACCUEIL
Des COMMUNAUTES DRUIDISANTES
DIFFERENCES/DIVERGENCES DE FORMES ET DE FOND / DES FLEAUX REDONDANTS/
DES DIVERS CONCEPTS/
LE REFUS D'ECRITURE DES SAGES DE CELTIE...
L'approche de notre Tradition celto-druidique peut être parfois difficile et voire en certaines circonstances quelque peu déroutante même si je peux témoigner en presque 40 années de pratiques et de rencontres avec cette mouvance spirituelle et philosophique d'une qualité certaine et indéniable d'accueil, d'hospitalité et de convivialité partagée...
Il s'agit donc non pas du contact en lui-même mais de la grande diversité de fonctionnement et de ceux et celles qui animent clairières, collèges ou communautés selon leur conception et de l'Esprit mis en œuvre au sein de leur communauté fraternelle...
Il existe en effet une grande diversité, ne réelle disparité, de conceptions et de pratiques même si elles sont censées se rattacher à un corpus traditionnel partagé par tous et par toutes dans leurs axes majeurs et leurs fondements les plus attestés...
On se trouvera donc plus ou moins en résonance, en affinité, en convergence d'esprit, de pensée et de cœur avec telle ou telle structure selon l'ambiance qui y règne et ce qui s'y vit communautairement et individuellement... mais aussi avec ce que l'on attend de cette rencontre et ce qu'on est prêt à investir pour être accordé et en résonance avec ce qu'elle propose et instruit pour autant qu'il y ait de part et d'autre une convergence solide et réelle d'entendement...
La clef de toute « relation » véritable ; c'est le respect et la confiance réciproque ce qui n'empêche pas d'avoir parfois des réserves et de faire emploi de son libre arbitre et de sa libre critique tous deux respectueusement formulés et pour autant qu'ils soient sujets à « réceptabilité » et exprimés dans une intention d'échanges, de partages, de réflexions, de questionnements mis au service de tous et de toutes...
Venir à la rencontre de notre Tradition est une attitude courageuse qui ne relève pas d'une « simple curiosité » le plus souvent et qu'en bien cela serait l'on ne doit pas évacuer celle-ci en lui prêtant un comportement malsain ou déplacé ou encore susceptible de nuisances diverses et variées envers le groupe d'accueil...
D'où la nécessité des entretiens préalables à toute demande de venue et de participation...
« Oser » est un Verbe devenu assez rare de nos jours alors quand il se manifeste dans une demande de découverte de la Tradition et il nous appartient de lui apporter toute notre attention, écoute et qualité d'accueil...
Certes, tous les comportements ne sont pas « acceptables » ni toutes les intentions réelles d'ailleurs pour « ouvrir le Cercle » à toute demande dont on n'a pas vérifié antérieurement la sincérité, l'authenticité, la motivation, l'éthique ce »ci surtout en terme de rituel dont la sacralisation ne peut être confrontée à des interférences et à des parasitages « profanes » incontrôlés et non « maîtrisables », cela peut s'avérer en effets assez préjudiciable pour tous et chacun.
On peut aussi se référer au « parrainage » qui fait qu'un membre d'une clairière invite un tiers connu de lui et se porte garant des attitudes et comportements adéquates...
Faire œuvre de discernement et d'attention dans l'accueil et la réception donc... et ce autant dans l'intérêt du demandeur que pour celui du groupe qui ouvre généreusement et fraternellement son Cercle à des « visiteurs ou visiteuses »...
Autant de clairières autant « d'esprit », d'ambiance, spécifique à celles-ci... Si celles-ci comme il se doit sont « apporteuses », « nourricières » dans divers domaines d'attentes et d'aspirations légitimes et produisent les satisfactions recherchées, ce « don » reçu (si important dans l''esprit de la Tradition) ne s'exprime pas et ne s'offre pas à « sens unique » mais s'inscrit dans une réciprocité tacite, émotionnelle et intelligente, de rencontres, d'échanges, de partages, de découvertes communes... ceci quand tous et chacun sont « accordés » sur des axes et lignes d'entendements majeurs et de respects mutuels qui font justement « communauté »...
(Ce qui autorise d'ailleurs et de ce fait des rituels où règnent l'osmose et la symbiose lesquelles permettent l'expression émouvante de l'Egrégore et le réglage sur les modes de fréquence d'émission et de réception des Forces, Energies et Lumières spirituellement et fraternellement « convoquées » à présence et à anima)...
Concilier dans un Cercle, une Clairière, l'individu et la communauté d'appartenance est chose délicate, de même qu'éviter les tentations de « prise de pouvoir ou de forte ascendance » souvent sous forme autoritaire sur la dite communauté de même...
La communauté est un espace de vie, de convivialité, qui s'est formé la plus part du temps, non seulement sur un ensemble d'adhésions et de validations (sur les aspects spirituels, philosophiques et éthiques de la Tradition), mais aussi en réaction vis-à-vis d'un monde extérieur et profane, désacralisé, au sein duquel l'être, (son mieux et son bien être), ses légitimes, lucides et saines aspirations, sa recherche de valeurs morales, ne trouvent plus la « substance sociale et culturelle » nécessaire pour leur épanouissement personnel et leurs attentes existentielles....
Mais, hélas, bien trop souvent on réintroduit à l'intérieur de ce Cercle fraternel ce que l'on a dénoncé du monde extérieur et ce, à partir d'un individualisme qui resurgit et qui entend imposer ses propres prérogatives et c'est sans parler des problèmes o combien petitement humain, de jalousie, de rivalités, de susceptibilités déplacées, de recherches de gratification exacerbée et des emprises que génère l'orgueil dans tous ses déploiements préjudiciables....
De l'humain donc, du médiocrement et du banalement humain qui s'exonère peu à peu et sans scrupules de ses engagements initiatiques originels pour satisfaire son « égo » au détriment d'autrui et de ses frères et sœurs !...
Un état et une situation collégiale qui se renouvelle trop souvent et pas seulement au sein de nos structures, mais également et de la même façon, dans de très nombreuses communautés diverses et variées qui n'échappent pas, elles non plus, à ces graves et stupides dislocations et frictions internes où la matérialité et l'individualisme reprennent le dessus et s'imposent tristement à la communauté la mettant ainsi en grand péril de « démembrement » !...
C'est ce « fléau » redondant, rédhibitoire hélas, que l'on retrouve depuis plus de trois siècles au moins dans l'histoire mouvementée de la mouvance celto-druidique et ce, avec un long chapelet de scissions et de mésententes, formelles ou non, mais, quoi qu'il en soit, d'une bêtise affligeante et infantile, quand on songe que la création de ces collèges, ,ordres, clairières... était censée reposée sur une transcendance spirituelle et philosophique prenant soin de la recherche, de l'instauration et de la restauration des équilibres et des harmonies mis en œuvre dans une perspective de stabilité...
Et, pour rappel, le fait indéniable et prioritaire que tous et chacun sont censés, étaient censés, également connaître et mettre « sacerdotalement » en œuvre le premier de tous nos enseignements de sagesse et de sapience... « La recherche constante d'un point d'équilibre qui transcende toute dualité opposée et antagoniste !!! »
L'histoire des mouvements druidiques, bretons ou non, (aucune différence entre eux pour ce qui précède) est parsemée de ruptures, de divorces, d'exclusions, de dissociations, soit tout ce qui a fait prendre un retard considérable aux avancées positives d'une Tradition de nature évolutive mais fidèle à son « Awen »...
Cela à continuer à donner une image déplorable et parmi les plus contradictoires qui soient entre une très haute et très profonde pensée spirituelle, philosophique et humaniste et au sein des collèges dits représentatifs, ses mises en œuvres en provoquant par l'inversion fort préjudiciable (et volontaire) des valeurs fondatrices de leur propre existence la vision d'un monde tout aussi perverti par une humanité défaillante qui a et avait vocation pourtant à le protéger et à le mettre à l'abri de cela !!!
Bien entendu ce tableau certes « réaliste » et assez sombre ne doit pas non plus occulter la présence et l’œuvre d'hommes et de femmes, de frères et de sœurs qui , en toute clairière ou collège et en tous temps, ont consacré une grande partie de leur existence à servir et à incarner authentiquement et véritablement et de leur mieux la Tradition et ce, au-delà et par delà les vicissitudes et contradictions humaines internes et externes à leur communauté...
De ces aspects négatifs, mais dotés de longues et néfastes « expériences » malheureuses, nous devrions pouvoir retirer, et ceci salutairement pour tous et pour toutes, de sages enseignements nous permettant lors de repenser, forts des leçons objectives et positives retirées, d'autres modèles communautaires moins oublieux des concepts fondamentaux, des mythes et des archétypes, des entendements de base et co-participer ainsi à une nouvelle perspective collégiale en terme de changement de société et de ses paradigmes...
Penser autrement, différemment et ce dans un esprit qui soit le nôtre ; un esprit conforter et enrichi par d'autres sources traditionnelles, et non emprunter encore et encore à des choix, des orientations qui déservent la Vie et à ce qui a mis notre monde en grand péril et les communautés humaines de même !!!
Ceci explique en partie pourquoi j'ai fais le libre choix (fort « maturé » d'ailleurs) d'animer sacerdotalement une communauté « informelle » et de prendre mes distances avec une clairière ou une collège « formellement » institué et constitué...
Car avant que l'individu ne puisse faire (avec joie, enthousiasme et jubilation) réellement, efficacement et durablement « communauté », il me semble d'abord souhaitable qu'il mettre en œuvre la confection et la qualité de ses propres « briques » ou « pierres » avant que de les apporter à l'édifice commun en vue de la construction collégiale !...
Il en va de même pour un changement de paradigme sociétal (devant figurer pourtant et « planétairement », parmi les priorités et les urgences de premier rang) qui ne saurait positivement et opérationnellement survenir sans qu'au préalable une « ré-évolution » intime et profonde ne se soit « alchimiquement, spirituellement et philosophiquement » réalisée, en chacune et en chacun de nos contemporains....
Et ce, par un éveil des consciences individuelles (et selon le rythme et la progression et « respiration » propre à chaque individu), puis par une maturation de cette conscience à laquelle on a donné par émulation un but et des objectifs stimulants initialement et très sérieusement pensés, analysés, étudies etc...
La problématique étant que cet ouvrage basé sur l'éveil et la maturation de conscience et ses mises en œuvre demande du temps et que le temps dont nous disposons pour cela est lui dangereusement « précipité » !!!
Dans cette « perspective », il nous importe déjà de faire, comme le propose Pierre Rabhi, notre « part de colibri », et ce, là où nous sommes et avec les moyens, idées, outils, sagesses,capacités, compétences, potentialités, expériences, novations et maîtrises dont nous disposons et que notre Tradition nous a légués en nous invitant à développer à partir cela des initiatives d'adaptation et d'actualisation bienvenues.......
La vision, la perception, que l 'on peut avoir de l'extérieur ou en nous visitant des façons dont nous incarnons ou animons notre Tradition pourra parfois paraître confuse ou « de nature disparate », tant il y a de « diversités » entre les divers groupements et leur « anima »...
(Ceci plus dans les mises en forme que dans les convergences relevant de l'Esprit et de son anima, bien que le conceptuel fondamental puisse connaître aussi un différentiel d'entendement...)
L'image globale donne à penser que la dite Tradition relève d'une pensée assez « anarchique », source, à priori, d'interprétations et de conceptions multiples où le singulier et le pluriel semblent porter atteinte à l'unité (semble en effet car cette immense richesse conceptuelle est aussi le gage et le témoin d'une énorme liberté de pensée, de croire et de concélébrer, l'important étant et demeurant lors que toute l'horizontalité humaine soit et demeure transcendée par la verticalité spirituelle inhérente et conjointe à la Tradition pratiquée !...
Ces « constitutions » en leur organisation sont également dépositaires d'une force intellectuelle portée, invitée, à la novation et faisant appel aux vertus de l'imaginaire...et sont, se présentent donc, comme des rampes de lancement pour tout le « créatif » qui réside en la Femme et en l'Homme …
En ce Chaudron traditionnel dit d'abondance se brassent et bouillonnent des idées dont les senteurs et effluves viendront embaumer de leurs suaves parfums une pensée sans cesse en éveil et en recherche de compréhension et de « perfection », une perfection qui, certes, ne sera jamais atteinte, mais qui demeurera une dynamique perpétuelle de sage évolution...
Notre Tradition n'est pas un « trésor » enfermé dans un coffre, enfouie dans la terre ou dans l'océan mais elle réside, alors et bien davantage, dans cette idée qui veut que le dit « trésor » et le dit « coffre », c'est tout l'Univers ( le Tout Cosmos) qui les contient !..
L'absence volontaire de doctrine, d'une théologie écrite, d'un livre ou manuscrit « sacré » révélant ou instruisant des concepts à suivre et ce de façon dogmatique le plus souvent, à valu à la société celtique d'être déconsidérée au point de ne plus figurer par exemple dans les études d'Histoire en France car jugée inapte justement à se voir attribuer le mot même de civilisation !
(C'est enfin fait mais depuis fort peu et ont peut aujourd'hui vraiment parler de civilisation pour le monde Celte!)
Ce qui n'empêche pas les hautes autorités de l'Education Nationale de continuer encore aujourd'hui à mettre à la poubelle et ce, au grand désarrois des archéologues, une part conséquente de notre « Mémoire » en jugeant le monde Celte comme étant toujours formé de peuples ignares, incultes, illettrés, barbares et sauvages, ce que n'étaient pas, bien entendu et selon leur seul avis, les romains qui ont enfin civilisé ces gaulois hirsutes et querelleurs qui pataugeaient dans leur auge au fond des bois , des gaulois romanisés qui méritent eux de figurer dans les manuels officiels de l'Histoire facticement enseignée aux enfants de nos écoles !...
On se devrait de se mobiliser un jour pour dénoncer cela comme les archéologues l'ont fait pour la première fois au sein de leur profession il y a plus d'une dizaine d'années maintenant !...
Parmi les nombreux reproches faits injustement à la Société Celtique, il y a le fait de n'avoir pas codifié et fixés par écrit leur concepts fondamentaux....
Hors, quelles sociétés humaines (plus ou moins récentes et dite « civilisées» selon les poncifs arbitraires et iniques que l'on sait) ont-t-elles volontairement et consciemment refusé de fixer et d'ancrer à demeure et à tout jamais leurs pensées directrices sur un quelconque support ? Aucune que je sache !...
Et bien la civilisation celtique est de celles-la comme ce qui reste, non encore « assassinées » et non encore totalement « génocidée » des sociétés primitives ou natives amérindiennes ou d'Amérique du Sud par exemple...
Et ce n'est pas faute à l'institution chrétienne d'avoir tout fait, à chaque siècle et à chaque nouvelle génération, pour la faire totalement disparaître !)
Nos grands anciens et grandes anciennes considéraient à juste titre d'ailleurs que fixer définitivement par écrits des concepts sociétaux et religieux majeurs, c' était là une sorte de crime contre la loi dite d'Evolution bridant et interdisant toute forme de liberté conceptuelle à venir dans le temps et l'espace ?
Je leur exprime personnellement tout ma gratitude pour cette haute et très interpellante sagesse dont ils ont fait preuve !
La pauvreté « relative » d'écritures gauloises ne saurait en aucun cas mettre en doute l'extrême richesse d'esprit de ces peuples...
Les Sages de Celtie permettent à tous et à chacun de concevoir librement et objectivement selon leur sens et intelligence et en toute conscience et responsabilité ce qu'il doivent ou se veulent« croire » ou non... Quelle belle « philosophie » n'est-il pas ?...