BALLADE AUTOMNALE LE LONG DE LA FLORA TEXTE ET PHOTOS BRAN DU 2022 11 12 DECEMBRE
Ballade de fin d'automne le long de la FLORA
Ce samedi 10 décembre apparaissent les premiers gels....
L'étang se pare d'une couverture de glace sur lequel glissent des rais de lumière...
Le fil d'argent de la rivière ourle une marche silencieuse baignée de soleil...
Le bâton de houx en main, j'arpente une sente verglacée par endroits, les sous bois sont parsemés de mosaïques de feuilles aux couleurs automnales... Je marche sur une palette mordorée...
Le couvert de la Belle Saison gît sur le sol, son ultime alchimie constituera l'humus, le terreau fertile au sein duquel germeront les semences du devenir, les jeunes plants des forêts du futur...
La beauté, brute et nue, chamarrée, est partout présente et fait un écrin pour la mort qui s'empare du sous-bois...
Je souhaiterais, en ce qui me concerne, une fin semblable !....
Le ruisseau, gonflé des dernières pluies, s'écoule et cascade, égraine sur son parcours des romances, des cantates, des mélodies liquides, transparentes et limpides...
Le martin-pêcheur, comme les cormorans et les mouettes, est en quête de nourriture laquelle se fait plus rare et plus difficile à se procurer... Sur le chemin je croise des merles apeurés...
Au détour de celui-ci je tombe en arrêt devant des plumes éparpillées... Une buse à fait son repas d'un ramier....
Les vieux pommiers ont été coupés, des jeunes pousses les remplacent... Je n'ai pas de difficulté à faire ma cueillette de gui pour les cérémonies du solstice à venir...
Venus de la lisière, j'entends le cri des corbeaux qui se rassemblent...
Des perles de rosée chutent des branches et auréolent l'onde de cercles s'élargissant...
Cela m'apparaît comme une image hautement symbolique de notre existence...
Je suis seul en cette promenade matinale, mais n'est-ce pas finalement notre état le plus constant ; la solitude étant en fait un pré linceul !...
En cours de route, je rencontre un couple se promenant avec leur chien de nature affectueuse et des praticiens de la course à pieds...
Ce sera tout pour la journée...
J'affectionne cette immersion dans un paysage non impacté par l'homme, dans une « sauvagerie » naturelle où je me sens à ma simple mais réjouissante place, en « cosmunion », en connexion intime et sensuelle, en symbiose avec les autres règnes que le mien...
Il me faut rentrer maintenant et faire le tri dans la centaine de photographies que j'ai rapportées de mon périple car ce bonheur ne saurait être complet s'il n'était pas partagé avec vous...
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