LA LIBRE RESONSABILITE D'AIMER REFLEXION (SUITE) BRAN DU 19 03 MARS
La liberté/responsabilité d'aimer..... Réflexion Bran du Mars 2023
Source de la réflexion : le documentaire ARTE Aimer...mais comment ?
(De nos jours, l'amour se vit sous toutes les formes. Quelle est la meilleure manière de s'épanouir affectivement : à deux, à plusieurs ou seul ?)
"Il ne s'agit pas de "tomber" amoureux mais de se révéler, de s'élever, de se relever dans la Verticalité de cet Amour." Bran Du
Nous sommes libre d'aimer ou de ne pas aimer mais cette liberté n'existe réellement que si elle se conjoint à la notion de responsabilité (Ce que nous disait le Petit prince de St Saint-Exupéry)...
Pas de liberté sans responsabilité ; c'est-à-dire sans être responsable de l'Amour que nous engendrons auprès d'un autre être dans une recherche plus ou moins affirmée de réciprocité de sentiment....
Il est notoire de dire qu'aimer n'est pas sans de multiples complications et que celles-ci altèrent la spontanéité naturelle d'un élan vers cet « autre » chez qui nous pressentons et constatons un désir commun...
La dimension corporelle, charnelle, sexuelle est une composante importante certes d'une relation aimante, d'une relation amoureuse, mais elle ne saurait à elle seule qualifier l'entité plénière appelée Amour...
L'Amour ne se résume pas, ne se condense pas dans un acte censé le définir, l'acte qui le traduit pour partie n'est que la mise en pratique communautaire d'un Anima, d'une Energie, d'une Vibration qui émane, qui relève de l'Esprit d'Amour...
Sans cet « Anima », sans cet « Esprit », ce sentiment se résume à une « matérialité » livrée à elle-même et perd toute sa « magie », toute sa « transcendance » car les sens alors convoqués ne sont pas, ne sont plus, connectés à l'Essence même de l'Amour...
Dans une véritable relation amoureuse la souffrance cohabitera certes avec la joie comme dans la majorité des relations humaines mais une conscience attentionnée, vigilante accompagnera ces phases afin de maintenir des équilibres et des harmonies ayant la faculté d'entretenir une cohésion constituées d'entendements majeurs...
Les forces aimantes mutuellement coalisées alors actionnées agiront sur les faiblesses et les épreuves rencontrées et viendront au secours d'un désemparement passager...
Tristan et Yseult
La grande vulnérabilité d'un couple tient dans le fait que ce partenariat repose sur deux individus et donc sur l'individualisation de chacun....
Chacun avec ses désirs, ses attentes, ses besoins personnels, l'idée qu'il se fait de lui même et de l'autre, les projections qui en résultent et les frustrations qui en naissent...
La recherche commune du bonheur et du bien-être se doit de satisfaire à la fois l'individu et la relation qu'il a instaurée et c''est en cela que se situent les problématiques liées à la maintenance bienfaisante et bienveillante de la relation...
Là réside la fragilité des couples et l'éphémérité des liens tissés dans le cadre d'un amour partagé...
Quelle part de cet « Amour » est réellement, octroyée à l'individu et tout autant à sa relation à l'autre et pour le bonheur et le bien-être de celui-ci ?
La base de cet amour à travers la rencontre, la découverte, l'échange et le partage, c'est la notion de don et de contre-don, c'est la notion de l'ouvert et de l'offert...
C'est en effet la constante capacité à savoir donner et à savoir recevoir...
Est-ce bien finalement l'Amour qui nous guide et auquel nous nous abandonnons où bien nous qui guidons cet amour selon la conception que nous en avons et la façon dont nous en faisons usage ?...
Une question pourrait être celle-ci : Pourquoi nous ne nous suffisons-nous pas à nous-mêmes ?
La réponse, c'est que nous ne sommes pas faits pour la solitude extrême et permanente, que nous apprenons de nous-mêmes à travers le contact intime et profond avec l'autre, que les plus grandes joies, que les bonheurs les plus intenses relèvent d'un haut et commun partage de ce qui en l'instant même concentre toute essentialité....
Le dilemme se situe entre le désir et la crainte, l'aspiration et la réticence, la confiance et la défiance, l'élan et la retenue...
Une relation amoureuse brodée de densité et d'intensité ne peut être l'objet d'un « calcul» ni subordonnée à une sorte de comptabilité de la réciprocité comme elle ne peut être totalement tributaire d'un cerveau gauche analytique, rationnel et cartésien...
C'est le cerveau droit de l'émotion, du sentiment, de l'érotisme, de la sensibilité, de la sensualité, du fantasme, du « magique », de l'imaginaire qui se doit d'être le maître d'ouvrage de la relation aimante...
La densification de l'acte, son intensification progressive relève de l'alchimie de l'Amour soit d'étapes quasi initiatiques qui passent et transhument elles aussi sous la forme d'eau et de feu !..
Celui ou celle qui cherche « l'Âme-Soeur » ne peut axer sa quête sur une volonté de conquête satisfaisant en premier plan son « plaisir » sans vraiment se soucier de celui de l'autre...
Il y a en effet dans la relation amoureuse moderne une forme plus ou moins affirmée et manifeste de « consumérisme »...
Les choix et les expériences relationnelles étant de plus en plus multiples, libérés de tout carcan moral, de toutes normes et conventions sociales, toutes les « aventures » deviennent possibles...
Notre société est dite plus progressiste, plus tolérante envers les différentes relations instaurées entre les hommes et les femmes, les hommes et les femmes entre eux...
Mais est-ce que cela, bienvenue et souhaitable, a généré pour autant plus de bonheur et moins de problèmes pour autant ?...
On assiste en fait à une sorte de débauche du sentiment amoureux vidé de sens et d'Essence le plus souvent et qui a pour effet une volonté et un désir de « collectionner diverses sensations »...
Si cela relève d'un consensus d'attente et de souhait entre partenaires et que cela ne nuit à personne... pourquoi pas, mais que devient véritablement l'Amour, objet et sujet de toute cela et dénoué généralement de toute transcendance ?...
L'extrême vulnérabilité d'un couple réside dans tous les choix relationnels qui sont offerts librement à chacun et à une sorte de marchandisation d'un « capital-désir » mit sur le marché relationnel...
La confiance, la clef de toute réelle et véritable relation, amène à un engagement mutuel de faire croître et épanouir les liens amoureux instaurés mais il semble bien que cette notion d'engagement soit en dilution actuellement....
Rechercher « l'Âme-Soeur » implique de se positionner à un niveau qui ne peut-être que spirituel et se situer alors au niveau du sacré et du divin ; niveau auquel se rattache la notion même « d'Âme »...
S'abanDONner de cœur à cela replace l'acte lui-même dans la dimension aimante et réciproquement partagée du DON...
Par ailleurs, si l'on recherche la relation qui nous convient, qui nous satisfait sur tous les plans, il nous faudra bien essayer diverses possibilités et en faire alors l'expérience sous réserve si possible d'un consentement mutuel et d'un respect et d'une confiance réciproques avec le ou la partenaire choisie à cet effet...
Le bénéfice du lien instauré et célébré par un « couple » relève d'un sentiment de libre et volontaire abandon, mais cela n'empêche pas la tenue d'une certaine maîtrise au cours de son déroulé...
C'est une question de bon dosage afin que les limites qui relèvent du respect que l'on doit à notre partenaire ne soient pas dépassées, un partenaire à qui on ne saurait imposer ce qu'il ne souhaite pas...
Selon le modèle Grec, il est dit que l'Amour peut se manifester et s'entretenir à trois niveau :
Eros / Philaé / Agapé
Eros : L'érotisme désigne l'ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel, et les diverses représentations, en particulier culturelles et artistiques, qui expriment ou suscitent cette affection des sens. Wikipédia
Philaé : « qui aime »... (avec bienveillance, confiance, sympathie et conscience...) (provient du mot hippo soit cheval)...
Agapé : Agapè est un concept philosophique qui désigne l'Amour « divin », « inconditionnel », celui des principes....
l'agapè est « amour de respect », « amour délicat », « amour de prédilection », « amour d'intimité », « amour de miséricorde » et « amour de don » ...Le Robert
Il s'agit ici de la même Force, Energie, Vibration et Lumière mais qui s'impliquerait à des degrés différents dans une relation et qui ferait appel à diverses expressions de ce sentiment en impliquant diverses formes de manifestations de celui-ci......
Illustration Isabelle Pécot
La rupture, la séparation, le divorce touchent aujourd'hui de plus en plus de couples, parfois plus de 50 % des mariages lesquels ont cédé la place ces dernières décennies à l'union libre, à la vie dite maritale... Il semblerait que depuis peu le goût du mariage soit relancé...
(La cause première des divorces c'est la relation extra-conjugale.)
Reste que bien de ces mariages perdurent confusément en étant fondés et basés sur une recherche de « confort » ou pour répondre à des nécessités de « dépendances » mutuelles !
Cela remet en cause la durée souhaitée dans le temps d'une relation qui confrontée d'une part au désir de changement, de découverte d'autres aventures et expériences rendues davantage possible dans la société moderne mais aussi soumise au manque d'entretien apporté au lien consenti et souhaité...
En effet, la routine, les habitudes, le conformisme, le « robomatique » du quotidien », le déficit de fantaisie et d'imagination, d'attention portée à l'autre alimentent les frustrations et sont des facteurs de dissension, de dislocation du lien...
L'usure et la lassitude guettent le couple qui ne se renouvelle pas périodiquement... Lors le feu s'éteint car non alimenté et l'amour se recouvre de cendre !.... D'où la nécessité d'entretenir les braises !....
L'amour se complaît dans le mouvement et non dans la fixation !...
Il ne peut être qu'actif et non passif, sa survie est fonction de l'Anima qui le guide et l'inspire...
Aimer c'est peut-être laisser libre cours au ruissellement transparent de notre désir et abreuver et irriguer l'autre de cet écoulement bienveillant et bienfaisant jaillit de la source de notre cœur...
Aimer c'est peut-être passé du deux, de la dualité en présence, pour générer le trois fécondateur de l'existence du deux et pourvoyeur final de son unité reformée, reformulée en permanence...
IL y a Amour à priori quand le UN, le DEUX et le TROIS sont communément et équitablement à l’œuvre...
L'Amour comme bien d'autres hauts sentiments ne saurait perdurer que dans cette recherche permanente, constante, fragile et complexe d'équilibre et d'harmonie et cela requière la vigilance attentionnée de deux veilleurs...
La connaissance de l'autre passe par une progressive connaissance de soi-même et c'est ce à quoi chacun est censé s'appliquer autant que l'autre en apportant son aide et sa contribution à cet effet...
Illustration Isabelle Pécot
La conscience et la volonté de faire couple tout en faisant évoluer et progresser son individualité sont source de maturation à tous les niveaux de cette formation relationnelle et ce au bénéfice de l'ensemble ainsi formé et entretenue...
Se livrer pleinement en sa « livrée d'Amour » quand « Amour il y a » implique il est vrai une prise de risque mais vivre c'est aussi cela et nous vivons parce que nous « osons » la Vie !....
C'est sans doute parce que nous désirons avant tout être loyal et fidèle envers l'Amour qui nous anime de corps et d'esprit que celui-ci à des chances de perdurer et de fortifier une relation instaurée dans la réciprocité de voeux et d'entendement de ce désir...
Le manque, la carence, l'absence, l'éloignement, la séparation temporaire sont autant d'événements qui nous permettent de mesurer la réalité et la clarté de nos sentiments envers l'autre...
Aimer implique certes une respiration commune mais aussi la nécessité périodique de prendre souffle en d'autres souffles...
Ce que vit l'autre en dehors de nous peut-être aussi ce qu'il dépose sur la table du partage à son retour soit un apport nourrissant pour entretenir les faims et les soifs diversifiées d'un couple...
La formation d'un couple « moderne » ne peut s'exonérer du grave problème des rapports et relations entre le Féminin et le Masculin, l'un et l'autre sont à la recherche de leur véritable « Féminité » et » Masculinité » et revisitent leur entendement dans ce délicat et conséquent aspect d'une personnalité en quête d'elle-même...
Cette quête d'identité « intrinsèque » est depuis plusieurs décennies particulièrement marquée par le Féminin confronté à plus de 5000 ans au moins de diverses formes de « castrations » opérées par un patriarcat dominateur et asservissant...
Un Féminin qui entend bien se restituer et de façon parfaitement légitime et plus que nécessaire, ses valeurs spécifiques et la pleine liberté pour les vivre et les manifester...
Les « crises » connues et endurées par le couple relèvent d'une crise majeure insérée dans l'ensemble de la crise sociale que nous traversons...
Mais le couple ne sera libéré de cela que dans la mesure où chacun de ceux qui le forment se libère lui aussi des formatages éducatifs, des traumatismes subis dans son enfance et son adolescence, des dévalorisations et défiances dont il a été victime, des pressions sociétales et familiales exercées sur lui etc...
Cela passe nécessairement par une transcendance de la querelle stérile, puérile et antagoniste des « genres » à laquelle on n'assiste que trop aujourd'hui...
La voie positive et constructive pour aborder cela ne peut être qu'une voie axée sur la conciliation, l;a réconciliation, pour restaurer et accomplir mutuellement ce que André Breton appelait « la Noce des Contraires » !...
Nous ne serions être « propriétaire » de l'amour que nous nous octroyons conjointement...
La possession, la domination, la subordination, l'appropriation sont antinomiques du concept même de l'Amour...
Nul ne nous appartient et pas plus que la Terre nous appartient nous appartenons à la Terre comme disent nos sœurs et frères amérindiens, l'Amour ne saurait de même nous appartenir et c'est à lui que nous sommes grandement redevable de ce fabuleux, fascinant, époustouflant et magique sentiment...
Bien fraternellement Bran Du