Les dits du corbeau noir

LA MORT ET L'AUTRE MONDE DOSSIER 2023 BRAN DU 08 AOUT / 09 SEPTEMBRE

 

 

 

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 Le  chaudron de Gundestrup : Mort et Renaissance

 

 

 

La Mort dans le Monde Celtique

DOSSIER Bran du 08 / 09 2023

 

 

Etude dédiée à Keltagena....

 

Photographie : Bran Du

 

 

4 chercheurs ici réunis :

 

1 / Philippe JOUET

2/3 Françoise LEROUX et CH J GUYONVARC'H

4 / Claude STERCKX

 

Introduction Bran Du :

 

 

La Mort, l'Au-delà de Celle-ci, l'Âme, les Funérailles Celltiques, les Localisations de l'Autre Monde, les divers Concepts, le Sort des héros, des lignées royales et du « commun des mortels »...

 

 

Voici l'ampleur du sujet lequel se devra d'être débattu lors des prochaines Assises de la Druidité en 2024...

 

Un tel thème ne peut qu'interpeller les sacerdotes que nous sommes et toute la communauté druidique...

 

Tous les chercheurs font état de l'absence d'une doctrine unique sur tous les territoires celtiques et d'une diversité de conceptions qui ne favorisent pas la clarté, la connaissance précise, les pratiques et usages adéquats que l'on est en droit d'attendre d'un tel rapport à la mort....

 

 

Les « censures » appliquées par les moines copistes chrétiens nous privent d'éléments précieux de compréhension...

 


Lors du colloque organisé par la revue Keltia en novembre 2022 m'avait pour partie assez dépité car il ressortait pas mal de confusions et d'imprécisions de la part des intervenants pourtant chercheurs ou chercheuses émérites !

 

 

Philippe Jouet avait simplement repris alors et oralement la teneur de ses derniers articles publiés...

 

Pas de nouvelles pistes, de nouvelles orientations, proposées portant à clarification et permettant d'opérer quelques synthèses bienvenues parmi l'éparpillement des « interprétations » et « suggestions » plus ou moins « argumentées »...

 

Il ressort également des fortes disparités sur ce sujet parmi les dits chercheurs qui expriment des différences conséquentes, une diversité de points de vue, selon leur propre conception...

 

D'où la grande nécessité d'inventorier, tableau à l'appui, les concepts actuellement exprimés, les convergences et les divergences notifiées et ce pour chaque point constitutif du dit sujet...

 


On ne peut, quand il s'agira d'accompagner un défunt et sa famille en deuil faire dans l'approximation et la supputation !

 


Il importe également que le dit défunt ait fait clairement et précisément connaître au préalable ses souhaits et ses vœux lors de ses funérailles et ses aspirations et croyances post-mortelles et ce pour autant que les choses soient évidentes et lucides pour lui-même !

 


La famille souvent désemparée aujourd'hui et davantage encore avec le rite de crémation doit pouvoir compter avec un sacerdote qui respecte les vœux du défunt et préside à l'embarquement du choix de celui-ci et ce, pour autant que ce dernier correspond à l'évidence à l'esprit de la Tradition celto-druidique...

 


Il reviendra également au sacerdote d'expliquer aux proches le choix du défunt et sur quoi, sur quelle croyance, sur quels fondements et espérances reposent ses dernières volontés.

 


Il me semble que c'est à la famille du défunt et selon ce qui est ou non en usage dans la dite famille de s'occuper de la toilette du défunt et de l'habiller « dignement »...

 

C'est au sacerdote de concevoir ce qu'il en sera pour lui-même à sa mort...

 

(Il est dit que con corps est lavé avec l'eau de la rivière proche.)...

 

La question des « lamentations » codifiées et conventionnelles se pose de nos jours ( hors de l'expression naturelle des affects bien entendu)...       Cela a-t-il encore du sens de se lamenter aujourd'hui ou d'avoir recours à des « pleureuses »... Je ne le pense pas...

 

De nos jours, On ne tuera pas le bétail du défunt et ses clients ou ses proches ne se jetteront pas dans le bûcher avec lui....

 

Jetterons-nous dans le foyer des lettres écrites à l'intention des parents décédés et dont le défunt sera le messager ?

 

Offrirons-nous le cadavre en l'exposant aux vautours (comme au Tibet par exemple) comme le faisait les Celtibères ?

 

Referons-nous un autel pour entretenir la mémoire des ancêtres et celle de notre "lignée" ?

 

L'évolution s'impose au niveau des formes et des pratiques tout en restant en adéquation avec l'Esprit régent de notre Tradition...

 

...///...

 

 

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Le défunt a-t-il la volonté de plonger sa famille dans la peine et le chagrin, dans le désarroi, dans un état de « perdition » ?..

 

Si on respecte pleinement ses dernières volontés, il ne peut qu'en être satisfait et ce qui se présente lors à lui, dans sa « destinée » au-delà et par-delà la mort, n'est pas généralement en l'état de l'affecter mais bien de le réjouir et pourquoi lors cette réjouissance ne serait-elle pas, de ce fait, partagée puisque là est son désir, là est sa plus profonde aspiration...

 

 

Et, c'est là, ne pas porter atteinte pour autant aux sentiments de déploration bien naturels au demeurant.

 


Voilà pour ouvrir le champ de la réflexion.

 


Bien fraternellement Bran Du

 


P.S. :

 

 

Un tel dossier ne saurait prétendre à être exhaustif et bien des chercheurs de notoire réputation expriment des divergences de conceptions et des différences d'appréciations ce qui rend la synthèse encore plus malaisée...

 

 

Par ailleurs, on notera un ensemble « d'avertissements » mettant en garde celui qui appréhende de telles études et l'invitant à l'extrême prudence quant à l'emploi des sources disponibles et parfois contradictoires...

 

Notamment en relativisant les écrits des observateurs antiques entachés de réelles connaissances et pervertis en leur vision des êtres et des choses par leur propres concepts, voir par leur animosité envers un monde Celte qu'ils ne comprennent pas et jugé "barbare"...

 

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De La MORT, des Rituels liés aux funérailles, de l'accompagnement de la famille...

 

 

 

Réflexion Bran Du Août 2023....

 

Notre sœur Keltagena (Alice) nous adresse une requête pour ouvrir tous ensemble un vaste débat sur un sujet de première importance car nous y avons été confrontés ou nous y serons confrontés : la Mort et tout ce qui entoure celle-ci quand elle survient...

 

C'est un sujet on ne peut plus sensible qui requière en effet toute notre réflexion du fait que nous ne disposons pas dans la tradition celto-druidique d'une doctrine unique et parfaitement claire mais d'un ensemble de doctrines et d'un vaste choix de conceptions et de pratiques et ceci en fonction de différents critères liés au défunt, à sa « condition humaine et sociale » et surtout à ses propres croyances pour autant qu'elles soient bien connues au préalable de tous et de toutes...

 

Ce qui prime tout d'abord, c'est de satisfaire le défunt dans ses demandes relatives à son décès ce qui implique que celles-ci aient été formulées ou consignées...

 

Le sacerdote chargé de cela se doit donc de réaliser concrètement les vœux du dit défunt. La grande difficulté sera de faire face à l'absence d'intentions et de souhaits... et d'agir en fonction des éléments rassemblés auprès des proches et de la famille permettant d'opter pour un choix validé par la communauté en deuil...

 

Nous disposons via l'archéologie, les témoignages d'auteurs antiques, quelques sources dans la mythologie et les grands récits celtiques et des survivances dans des pratiques traditionnelles de plusieurs sources nous donnant des éléments d'appréciation sur les croyances celtiques et les pratiques funéraires induites par celles-ci...

 

Mais la pluralité des sources compliquent une lucide appréhension de ce sujet majeur....

 

Si il semble bien que le point le plus commun dans le monde Celte, c'est l'idée que les âmes sont immortelles, il n'en demeure pas moins qu'il nous faut élucider ce que cette âme non vraiment « définie » pouvait représenter de nature et de forme et il en est de même de « l'Autre-Monde ou Outre-Monde » ou de « l'Au-delà de la Vie » dans une pensée celtique non hétérogène !....

 

Idem aussi pour la localisation d'une destinée relative aux âmes...

 

Afin d'aborder cette réflexion méthodologiquement, il y a lieu de rassembler les données et informations dont nous disposons afin de déterminer le mieux possible dans quoi s'insère le rapport à la mort dans le monde Celte....

 

Les documents et les recherches ne manquent pas mais j'aurais préférence à me reporter aux études de Philippe JOUET qui me semblent plus pertinentes, plus novatrices parfois et qui proposent un champ d'investigation assez complet...

 

Le présent blog a déjà publié des comptes rendus et des extraits de ces études notamment celles relevées dans le Dictionnaire de Mythologie et de Religion celtique publié chez Ambanner Edition, des études complétées par deux articles édités dans Keltia Magazine :

 

L'Autre-Monde des Celtes Keltia N° 62

L'Autre Monde des Celtes Keltia N° 63

 

L'Autre-Monde chez les Celtes « Conceptions et figures) Keltia N° 64

 

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Extraits :

 

« Le concept de l'Autre Monde est véritablement central dans la mythologie et les croyances celtiques. » Philippe Walter

 

Les renseignements sur la mort telle qu'elle est conçue dans la société aristocratique celtique (la classe guerrière et royale) sont assez fournis et concernent le phénomène de « héroïsation »...

 

La mort au combat est préférable à toutes autres morts... Ce que craint la société guerrière celtique, ce n'est pas la mort mais l'oubli du défunt, l'absence de souvenirs à son sujet...

 

D'où des pratiques entourant la mort à visée de mémorisation      ( Tombes princières avec armes, offrandes et nourriture abondante, stèles, gravure d'ogams, récits commémoratifs...)

 

La mort survenue à ce niveau de la société est « solaire », rejoint le monde diurne des dieux, le « Lumineux », le Pays des Bienheureux, la Terre des Vivants, où l'on ne connaît plus la mort, ni la vieillesse, ni la maladie et où la nourriture est distribuée en permanence... Les guerriers continuent de s'affronter quotidiennement...

 

Ceci rapporté à notre société actuelle n'aurait guère d'actualité et ce n'est pas de ce côté qu'il nous faut chercher des réponses adaptées à nos questionnements à propos de la mort « contemporaine » qui est la nôtre et des pratiques inhérentes qu'il nous faudrait adapter avec logique et bon sens...

 

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Les questions posées concernent notre société et ceux et celles qui la composent confrontés à la dite mort...

 

3 étapes donc :

 

1 / Satisfaire les vœux du défunt clairement formulés et identifiés...

 

2 / Mettre en œuvre le rituel approprié à sa demande et ce selon les conceptions celtiques adéquates et adaptées à notre époque... (le rituel concerne la préparation du défunt pour son « voyage » et l'embarquement rituélique soit la tenue des funérailles.)...

 

3 /Accompagner la famille en deuil... Ce qui implique de relater la mémoire que chacun à du défunt, de rappeler les liens affectueux qui nous attachaient à lui....de lui rendre hommage...

 

 

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Important : il existe deux rituels majeurs et assez généralisés : l'inhumation et l'incinération qui gagne de plus en plus sur le premier mode celui de l'enfouissement dans la terre..

 

L'incinération pose de sérieux problèmes car elle apparaît récemment dans les usages ces trente dernières années et se développe très vite laissant souvent les familles démunies face à elle...

 

Le personnel chargé des obsèques n'a pas la compétence « sacerdotale » pour animer une telle cérémonie même si on tente de le former à cela du fait d'une famille « désemparée » qui ne sait que faire ni comment faire...

 

(Par ailleurs se pose aussi la question d'un éventuel « culte des ancêtres » qu n'existe pour ainsi dire plus pour une grande partie de l'Occident)...

 

Le défunt s'attend à être « reçu » quelque part, ce qui nécessite que sa venue soit annoncée  auprès de ceux et de celles qui sont censées l'accueillir... La formulation du rituel se devra donc de contenir cette « invitation à l'accueil du défunt. »... lequel sera nommé avec son nom initiatique si possible (nom connu des entités depuis son « initiation ».)

 

La parole, les gestes, les évocations du sacerdote se doivent de traduire dans le langage la croyance du défunt telle qui l'a exprimé ou évoqué lui-même....

 

Si des conceptions diffèrent entre la croyance du sacerdote et celle du défunt que fait le sacerdote ?...

 

Par exemple : Si l'un croit par exemple à la réincarnation et l'autre pas du tout ?....

 

Il faut me semble-t-il au moins un « alignement » de pensée et de conception entre le ministre du culte et les concepts de croyance du décédé...

 

La réelle difficulté se trouve là du fait des différentiels de conception qui existent... A quelles « destinations » prévues au « catalogue » du possible peut prétendre le défunt ?

 

Quel est ce catalogue de possibilités en l'Outre-Monde ?

 

(En sachant que certaines destinations sont réservées et non ouvertes à tous et à toutes!)...

 

Qu'en est-il pour le « commun des mortels », ni héros, ni guerrier par exemple ?...

 

 

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3 voies se dessinent à priori

 

1 / La communauté des « souffles »

 

2 / Le pays des morts, des bienheureux, la Terre des vivants non accessibles pour tous et pour toutes...

 

3 / Une sorte d'Enfer pour mauvaises conduites et les « réprouvés »...

 

Une voie solaire, diurne et lumineuse  !

 

Une impasse obscure  et un terminal infernal !

 

Plus j'étudie les documents relatifs à ce thème de la mort et plus je suis confronté à beaucoup d'hypothèses envisagées, de suppositions, de projections plus ou moins étayée et argumentées ou de supputations qui demanderaient elles-même bien des éclaircissements...

 

Il ne semble pas que l'on puisse disposer d'une représentation

 

claire des croyances, des conceptions et des pratiques liées à la mort tout ceci dispersé selon diverses catégories d'individus et sans homogénéité d'ensemble... C'est assez frustrant !...

 

Une seule certitude : l'immortalité de l'âme et pour le reste quelques « celtitudes » seulement !...

 

Âmes, Souffles, Esprits c'est là sans doute une triade essentielle et fondatrice à laquelle s'ajoutent deux notions essentielles : le monde diurne de la lumière et du soleil et un monde enténébré, obscure et nocturne...

 

L'aurore et le crépuscule apparaissant comme à la Samhain comme des points de passage obligés célestes et maritimes...

 

Il faut attendre la publication du Barddas ; le Livre des Bardes du Pays de Galles pour disposer enfin d'un schéma très construit et très cohérent... (En faisant l'économie d'une christianisation tardive s'ajoutant à la pensée initiale.)...

 

C'est là que se trace de façon érudite une proposition relative au cheminement humain et sa prolongation dans l'au-delà selon divers critères liés au comportement humain ici bas...

 

Le rituel de la terre n'est pas le rituel du feu même s'ils sont en correspondance dans leur finalité post-mortem...

 

 

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Ce que je crois...Bran Du :

 

Si l'âme est bien immortelle (et c'est là l'acceptation et la validation la plus commune) alors c'est à elle, à « l'âme du défunt », que nous devons nous adresser en l'accompagnant, en la guidant, dans son voyage vers sa destinée en « l'Autre-Monde »...

 

La dimension charnelle, corporelle va elle vers sa destinée de terre ou de feu mais l'Âme, le « Souffle de l'Âme », « l'Esprit de l'Âme » s'en va vers le Gwenved ; le monde de la pleine et sereine Lumière, dans le royaume rayonnant et irradiant du Lumineux...

 

L'Etre « éthérique » n'est plus que vibration, onde, flux, influx, oscillation, énergie et force soit une entité faite de Lumière se conjoignant à toutes les autres Lumières, retrouvant sa Source même de Lumière car émanée de Celle-ci elle retourne à Celle-ci...

 

 « L'immortalité », c'est cette Lumière même, bienveillante et bienfaisante qui éclaire tout l'Univers, toute la Création, tout le Vivant de la Vie, tout être et toute chose en bannissant à jamais toutes les emprises des monde obscures, néfastes et ténébreux...

 

 Lumière dans la Lumière, Souffle dans le Souffle, Esprit en l'Esprit, Verbe de tous les verbes, Chaudron de tous les chaudrons, Sein de tous les seins, Matrice de toute matrice de Cela qui Fût, Est et Sera...

 

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Philippe JOUET Keltia N° 64

 

Ce qu'en dit Philippe JOUET dans son dernier article paru dans Keltia Magazine au sujet de l'Autre-Monde des Celtes :

 

« … On repère dans la tradition celtique plusieurs conceptions des fins dernières, issues de milieux, de systèmes et sans doute d'époques différentes mais susceptibles de cohabiter dans un même corps social ; relié par un fond commun d'images et de représentation qui en assurait l'équilibre...

 

En amont, se tiennent les 3 conditions Indo-européennes des trois composants de l'Univers – et de l'être individuel qui en est une infime partie – et l'homologie des différents cycles temporels...

Selon « Lucain : « Les âmes des morts subsisteraient non dans un autre univers mais dans une autre « région »...

 

On ne peut parler de séjour des morts sans envisager la question des fins dernières.

 

Les idées sur le devenir des constituants de l'être individuel variaient sans doute sensiblement d'un milieu à l'autre, aussi ne trouve-t-on pas une doctrine unitaire du devenir post-mortem...

Les témoignages accessibles constituant le dernier état d'une longue histoire religieuse...

 

 

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Note Bran Du, dans ce domaine particulièrement mais en bien d'autres on constate l'obéissance sensible et intelligente à une loi dite d'évolution laquelle est constante dans la pensée celto-druidique qui ne fixe ni ne fige jamais ses concepts...

 

Ce qui prévalait jadis dans le monde celtique ne peut se retrouver tel quel aujourd'hui du moins en ce qui concerne les formes rituéliques et les pratiques... l'Esprit demeure mais les mises en œuvre évoluent et il nous appartient ici et maintenant de procéder aux évolutions nécessaires en terme d'adaptation et d'actualisation en se laissant guider pour cela par l'AWEN, le « Souffle, l'Esprit « inspirant » de notre Tradition....

 

Il sera fait aussi recours à l'analogie ( le logis d'Ana!) très employée dans la pensée celtique qui permet une approche et un entendement que d'autres langages ne permettent pas...

 

« Les raisons de vivre se reportent sur les espérances ultimes. »

Philippe JOUET

 

La conception d'un éventuel séjour des morts autre que la terre du tombeau, la flamme et la fumée du bûcher ou l'environnement naturel est apparue pour au moins trois raisons, bien avant les Celtes.

 

D'abord l'homologie entre cycles naturels et vie humaines...

ensuite le rapport établi entre la physiologie et les réalités ambiantes : le souffle et l'esprit, les os de la terre, etc...qui suppose « un lieu » ; et la diversification des voies de l'Outre-Tombe, donnant aux uns la clarté céleste, à la plupart le pays des morts, à quelques uns les Enfers ( ce sont les 3 voies de l'Outre-Tombe des Indiens, des Bienheureux, des hôtes de l'Hadès (lieu de rassemblement des morts) , et des réprouvés...

 

La diversité des voies de l'Outre-Tombe se déduit des textes. Les récits légendaires réservent à quelques hommes choisis ( jamais des druides) l'accès aux îles merveilleuses tandis que le commun des mortels rejoint la troupe informelle des « souffles » en fonction d'affinités et de qualités naturelles...

 

L'opposition fondamentale est entre le « qualifié » et le « non-qualifié» : est « vivant » tout ce qui participe de la « Terre des Vivants », est jeune ce qui relève de la » Terre des Jeunes »...

A cet égard, l'Autre-Monde est pérenne bien que le plus souvent invisible, champ morphique de toute réalité...

(Le champ morphogénétique ou champ morphique est une expression qui définit un champ hypothétique qui contiendrait de l'énergie ou de l'information sans être constitué de matière. Wikipédia)

 

Le culte des ancêtres qui est entretien de la lignée et, à travers elle de la Touta (le clan), est autre chose.

On peut envisager que la communauté était conçue comme un tout constitué de deux parties : les vivants et les esprits des défunts, entre lesquels existait un courant d'échanges, dans les deux sens, formé de morts et de naissances...

 

On admet à côté des grands systèmes d'héroïsation d'autres conceptions complémentaires, relatives aux aspects, à leur action collective sur les vivants, à la façon de les propritier et de les contenir...

 

Sans soutes les Mânes (Les Mânes, apparentées aux génies,

et parfois confondues avec eux, sont, dans la religion romaine, des divinités chtoniennes, parfois considérées comme représentant les âmes d'êtres décédés.) ont-elles été investies d'un pouvoir de surveillance de la germination que des rituels appropriés devaient solliciter et encadrer.

 

 

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Quoi qu'il en soit il est possible d'identifier une conception collective de la survie, marquée par le retour aux éléments (c'était, sans doute, là le sort du plus grand nombre.)

 

La représentation duelle du SID aurait ainsi suscité des conceptions contrastées, d'une part celle de la troupe informelle des esprits intégrés au ciel nocturne, de l'autre celle des bienheureux immortalisés par la lumière solaire...

 

Les Celtes ont hérités de ces conceptions et les ont parfois infléchies suivant les milieux sociaux...

 

Rois prolongés par leur lignée, guerriers immortels par le souvenir, croyance commune que le souffle, comme le gui aérien qui en est l'image, traversera l'hiver du tombeau, ou que la flamme, instrument d'eschatologie (fin dernière) assurera la montée vers le ciel.

 

La croyance du retour des héros illustres fondée sur la régularité des cycles rend compte de la condition des bienheureux « ceux du Monde Blanc » (Ar re Wenvidik en breton)...

 

Du point de vue des hommes, ils se retirent dans quelques pays merveilleux dont ils « reviennent » du point de vue des dieux. Ils sont établis dans un état nouveau, et, c'est l'humanité qui s'en éloigne ou s'en rapproche...

 

Le retour des esprits à certaines périodes de l'année, reliquat des conceptions vieilles indo-européennes, archaïques, s'explique de la même façon.

 

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Note Bran Du : On aimerait plus de « précision » et de « clarification » dans la pensée même du chercheur et un langage, des formulations, qui seraient davantage à la portée du plus grand nombre...

 

Il me semble fort de tout cela qu'il faille aller « de l'Âme à l'Âme.» dans le parcours et les itinéraires envisagés sur le chemin de « l'Outre-Monde »...

 

Il résulte, semble-t-il que la conduite de l'être ici-bas (attitude, comportement dans la vie, éthique de vie, valeurs observées, le fait « d'honorer les dieux, d'exercer son courage et de ne nuire à personne) détermine pour le plus grand nombre des « mortels », à priori, la destinée et la destination dans l'au-delà...

 

Pour le sacerdote il s'agira de déterminer ce que fut la conduite du défunt dans sa vie afin d'aligner celle-ci avec ce que cette conduite autorise de destination et de solliciter des entités gardiennes en quelque sorte des lieux (diurnes ou nocturnes) la compréhension, la bienveillance et la bienfaisance pour le défunt...

 

Il sera nécessaire le plus souvent de faire entendre et comprendre par la famille la volonté du défunt, volonté particulière au monde Celte et peu connue ni comprise le plus souvent...

 

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Ce qu'en dit Fabien Regnier ( Keltia Magazine N° 62)

 

Faire le point sur un certain nombre d'éléments nécessaires à la compréhension de la manière dont les Anciens Celtes percevaient l'Autre-Monde...

 

Le principe de réincarnation n'est contesté ni dans les milieux néo-druidiques contemporains ni dans les sources antiques ; ce qui doit être souligné car une telle convergence n'est toujours pas de mise...

 

NOTE Bran du : je m'inscrit en faux par rapport à ce qui précède...

Le principe de réincarnation n'est pas validé par l'ensemble de la diaspora druidique loin de là... Personnellement je ne cautionne pas celle-ci et je m'en suis expliqué de nombreuses fois sur le dit blog.

 

Voici ce qu'en dit Philippe JOUET dans son dictionnaire de la mythologie et de la religion druidique (Enbanner éditeur) :

 

« Réincarnation :

Croyance en une nouvelle naissance de l'individu, après la mort, dans un nouveau corps (humain, animal ou végétal.)

 

Les textes des auteurs antiques qui font état de cela et qui ont leurs pendants classiques et védiques ne témoignent pas d'une survie d'une âme individuelle assortie d'une purgation mais de la persistance des souffles qu'identifie le vocabulaire de l'âme...

 

Dans ce que dit Stabon : « Ces druides et d'autres comme eux professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi, mais qu'un jour régneront seuls l'eau et e feu. »

 

Il faut comprendre que tout ce qui existe est soumis au renouvellement et à la dissociation (eschatologie/fin dernière) mais que souffle et matière n'ont ni fin ni début.

 

Les termes individu et réincarnation (retour à la chair!) faussent les appréciations car il séduisent par l'idée de revivre une identité spécifique individuelle dans un autre corps après la mort...

 

Mais cette séduction est totalement illusoire car elle repose sur un désir plus fort que la réalité des « souffles permanents » sans commencement ni fin détachés de toute notion « corporelle » et « individuelle »...

 

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Fabien Régnier (suite)

 

La réincarnation, c'est la croyance en une vie après la mort par des existences corporelles humaines successives...

 

La métempsycose, c'est la transmigration des âmes des corps dans un autre, qu'il soit humain ou non...

 

Ces deux notions souvent confondues sont loin d'être identiques...

 

Ces deux états de l'âme ont donné lieu à bien des hypothèses et à de nombreuses théories...

 

Les études druidiques, pour faire œuvre utile, se doivent de rejeter les fantasmes et les inventions...

 

L'Autre-Monde est un lieu de prédilection des revenants. C'est surtout un monde de fées. L'Autre-Monde est lié à la féerie de manière nécessaire. La féerie n'est elle-même que la forme dégradée d'une magie divine...

 

Cet Autre-Monde constitue un grand thème de la littérature d'origine celtique et apparaît avec avec insistance dans la littérature médiévale arthurienne...

 

Chez les auteurs antiques qui écrivent sur la religion encore active de leur temps des druides il y a unanimité concernant l'immortalité de l'âme qui ne laisse aucun doute sur la réalité de cet enseignement proféré par eux...

(Toutes les doctrines religieuses semblent d'accord sur ce point.)

 

 

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(Note Bran Du : on aurait grandement aimé connaître ce que le druide enseignant professait à ses élèves et la teneur de ses propos et explications!)...

 

Ce qui interpellait les Romains et les Grecs, c'était le cheminement suivi par les âmes. Sur ce point l'enseignement des druides était très différent de la manière dont les autres peuples voyaient les choses.      Il faut aller en effet à l'autre extrémité du monde Indo-Européen pour trouver une conception voisine sinon analogue...

 

Note Bran Du :

 

Un tableau « comparatif » sur ces « différences » aurait été fort bienvenu !...

L'idée essentielle de la réincarnation était un fondement de la doctrine concernant le cheminement de l'âme sans qu'elle ait à voir avec le métier des armes puisqu'il s'appliquait à tous, guerriers ou civils, jeunes ou vieux, hommes ou femmes...

 

Diodore précise « Les âmes des hommes sont immortelles et, après un certain nombre d'années, reviennent à la vie en entrant dans un autre corps »...

 

 

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l'Âme-Souffle : (Fabien Régnier suite)

(Anamon/anation en gaulois)(souffler/se reposer)

 

L'âme-souffle abandonne le corps à l'instant de la mort et s'élève, appelée par une lumière peuplée des voix des ancêtres qui ont achevé leur périple de corps en corps...

(Voir l'âtman des védas assez proche de conception.)

 

Ces âmes demeurent 9 années dans un état intermédiaire au cours duquel elles pourront parfois, dans certaines circonstances bien particulières, se manifester aux vivants ou être perçues par eux puis elles commenceront leur périple jusqu'au moment apparemment variable selon la qualité de leurs actes où elles demeureront dans un au-delà bienheureux...

 

(Le pays de l'Eternelle Jeunesse – le Tir na nOg des druides) qui se trouve symboliquement à l'Ouest (c'est-à-dire dans la direction où le soleil se couche, ce qui constitue une représentation de la « Loi de Nature » qui régit la marche du monde.


Nous sommes donc en présence d'une notion cyclique de la destinée...

 

Fabien Régnier nous entretient ici d'un « recyclage de l'âme » à travers ce qu'on appelle la « réincarnation » mais cela entre en opposition et incompatibilité avec ce qui est dit ci-dessus qui indique que le cheminement de l'âme connaît un achèvement (une sortie définitive du cycle) en demeurant «  bienheureuse » dans la pleine lumière !...

 

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Philippe JOUET Dictionnaire de la Mythologie et de la Religion celtique Extraits :

 

L'eschatologie (la fin dernière) individuelle est malaisée à définir dans ses conceptions qui demandent à être restituée avec une grande prudence...

 

D'une façon générale les modalités de la mort dépendent de la fonction et de l'intention du récit...

 

Mort tragique du roi parvenu à la fin de son règne...

(synchronisée aux bouleversements météorologiques de Samhain.)

Mort glorieuse et précoce du héros...

Meurtre mythologique des démons tels que Balor ou Yspaddaden qui s'opposent au renouvellement du temps...

Plusieurs degrés de prédiction sont envisageables...

 

Des lamentations :

La mort individuelle donne lieu à lamentations...

Brigit pleure son fils Rùadàn et ce fut la première lamentation en Irlande... Qualifiée de Bandrui (la Femme-druide), Brigh ordonna les pleurs, les lamentations et les gémissements pour les morts lorsque Villend et Mac Grène eurent été tués...

 

Lorsque la mort frappe des êtres bien doués, elle est toujours un drame de qualité...

 

L'éthique englobe l'émotion individuelle, cependant une mort héroïque vaut mieux qu'une longue vie heureuse (qui ne se confond pas avec l'éternité.)

 

 

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Notes Bran Du :

 

Les lamentations inaugurées par Brigh en Irlande manifeste l'affection rompue avec le défunt mais comment imaginer que celui-ci quittant famille et proches et ceux et celles qu'il a aimé se réjouirait lors de la peine et du chagrin infligé ?

 

Satisfaire ses vœux pour l'Au-delà ne peux que le réjouir et comment ne partagerait-il pas alors cette réjouissance dans la joie, le rire et la liesse ?

 

Etre affecté certes, oui, mais ce n'est pas ce que demande le défunt lui-même mais bien de se réjouir avec lui pour ce qui va se présenter à lui dans l'Au-delà de la Vie...et qui comblera ses vœux !

 

Au plan Indo-européen les guerriers morts forment la troupe du souverain nocturne dans son passage cyclique sur terre...

(Cavalcade, chasse sauvage, la chasse d'Arthur...)

 

C'est ce que laisse entendre le Mabinogi de Branwenn qui évoque le combat ininterrompu des guerriers morts sorts muets du chaudron de résurrection...

 

Il semble probable que plusieurs racines se sont croisées pour exprimer l'idée de la mort et que les formes existantes ont constamment exercées des actions analogiques les unes sur les autres...

 

La mort de Cuchulainn le héros d'Ulster obéit à la logique de ses Geasa ( des interdits à ne pas enfreindre.)

 

« Les celtibères pensent qu'ils prendront place au ciel auprès des dieux et les vautours déchirent leurs cadavres » selon Silius Italicus

 

L'histoire de Taliésin ou la mort initiatique :

Le poète assume plusieurs aspects, disparaît dans l'obscure et vit, analogiquement, une nouvelle naissance..

 

 

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Note Bran du :

 

Nous sommes là dans la pensée bardique par excellence laquelle ne connaît pas de définition ni de fixation...

Libre comme l'air et l'eau... Dansante et élevée comme le feu...

De l'Âme pour l'Âme....

 

L'enfance Damorgein, fils du forgeron Ecelsalach comporte aussi une mort symbolique qui le fait accéder à la puissance poétique....

 

Le rite des funérailles reflètent des conceptions relatives aux fins dernières...

 

Les témoignages littéraires concernant les Celtes de l'Antiquité évoquent inhumation et crémation...

César et Pomponius Mela font état de bûchers funéraires...

 

Il y a peu de temps affirme César on brûlait ensemble pour que les funérailles fussent régulières, les esclaves et les clients que le mort avait aimés...

 

Pomponius Mela remarque qu'on brûlait et enterrait avec les morts ce qui les servait de leur vivant. A l'époque de César ces pratiques semblent anciennes ou exceptionnelles car on n'en trouve pas de traces archéologiques...

 

A partir de la Tène moyenne l'incinération prévaut et on dépose un matériel symbolique qui s'appauvrit à la Tène finale...

 

On jetait aussi dans le bûcher des lettres adressées à des parents défunts comme s'ils pouvaient les lire...

(Diodore)

 

Selon Pausanias les Celtes qui envahissent la Grèce abandonnèrent leurs morts aux vautours. Conception nouvelle ( refus de souiller le feu et la terre par un cadavre, comme en Iran) ou interprétation de négligence ou d'impossibilité ?

L'archéologie relève des modes différents de sépulture...

 

(Le mort ( le défunt) sa croyance, son parcours, ses vœux

L'accomplissement des vœux du défunt. La mémoire de celui-ci...

Les hommages et rappels de ce que fut sa vie...

La famille ( le deuil)

Le culte éventuel des ancêtres...

Les rites d'accompagnement. Les funérailles... Les pleurs et lamentations...
La préparation du corps avant la mise en terre ou la crémation. La « toilette du mort »... Les objets d'accompagnement pour le voyage...) Résumé Bran du

 

Il y a des tombes caractéristiques de paysans et d'artisans mas un traitement particulier devait être réservé aux guerriers...

 

On ne voit guère dans le mythe et l'épopée insulaire de cadavres laissés sans sépulture. Si les oiseaux ont leur part du festin guerrier, ce qui donne lieu à de nombreuses images poétiques les devoirs dus aux proches, familiers ou compagnon d'arme, comme aux ennemis vaincus sont respectés...

 

Les textes irlandais mentionnent régulièrement l'inhumation accompagnée de lamentations, de jeux funèbres et de l'érection d'une stèle portant le nom du défunt gravé en Ogam, parfois aussi la lustration du cadavre...

 

La version II de la courtise d'Etain ajoute l’abatage rituel du bétail... (On a avancé que cela témoignait d'une très ancienne conception selon laquelle les morts poursuivent leur vie inchangée dans un monde des morts ou des doubles.)

 

Le MDS de Tailtiu fait état de flambeaux pour veiller les morts...

 

L'ensemble des cérémonies est désigné par le terme « dernier rite » ou « lamentations funèbres » mais la forme ancienne désignant ces cérémonies serait une expression suggérant une tripartition des cérémonies en trois temps ou en trois sortes de rite.

 

Les modes de sépulture permettent d'appréhender, outre l'état matériel d'une société, certaines de ses conceptions religieuses...

 

 

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Les peuples celtiques ont connu plusieurs modes funéraires qui autorisent une chronologie relative et renseignent à leurs façons sur les conceptions des fins dernières.

 

Le prestige de l'aristocratie Hallstattienne s'exprime par la construction de résidences fortifiées et l'élaboration d'un rite funéraire spectaculaire « la dépouille est portée à la sépulture selon un cérémonial connu aussi en Grèce homérique et chez les Scythes, sur un char à quatre roues et ensevelie ainsi dans une chambre recouverte d'un tumulus avec les armes et de nombreuses offrandes alimentaires, parmi lesquelles le porc occupe une place de choix. Souvent, on observe la cohabitation de l'inhumation et de la crémation..

 

Certaines tombes revêtent de magnifiques sépultures féminines. Les femmes portent des bijoux d'or ou de bronze serti de corail, des objets de toilette et des miroirs en bronze les accompagnent.

Le mobilier funéraire révèle des constantes iconographiques...

(Des figures symboliques comme l'arbre de vie, le gui, le corail, les esses...)

 

Les cérémonies funèbres comportaient des déplorations, l'érection d'une stèle sur la fosse et la gravure du nom en ogam. (Et des chants funèbres.)

 

Des cérémonies commémoratives avaient lieu près des tombes illustres (Tailtiu)

 

Les Celtes attendaient des oracles près des tombeaux illustres ?

 

L'inhumation d'un héros mythique donne lieu à la naissance d'un lac.

 

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Les Fins dernières : (Suite)

 

Elles s'appliquent à la mort individuelle. L'état des sources et la complexité des faits celtiques ne permettent pas de restituer une doctrine unique mais des conceptions différenciées par l'époque et le milieu venues des peuples chasseurs, agriculteurs, pasteurs et guerriers dont les Celtes sont les héritiers....

 

Les écrits insulaires dépeignent crûment la mort physique dans son cadre éthique et fonctionnel.. .

 

Rien n'introduit l'idée d'une survie individuelle...

 

Néanmoins le culte des mânes associé à la terre transparaît dans les mythes de fin d'années, et la doctrine héroïque implique une immortalisation dans l'Autre-Monde des Dieux. Celui-ci avec ses deux faces ténébreuses et lumineuses à suscité deux conceptions, celle de la troupe informelle des esprits intégrés au ciel nocturne et à l'hiver, celle des bienheureux immortalisés par la Lumière solaire (avec une répartition terre/île...

 

Les croyances populaires relatives au monde du double, à l'activité des esprits et des fées, conservent une expérience que les grands récits n'ont pas enregistrés aussi faut-il ne pas les négliger.

 

Nul doute que le monde celtique connaissait des doctrines secrètes assorties de rituel qui sont par nature malaisément décelables...

 

L'idée immémoriale d'un pays des morts se traduit en Irlande par la mythologie de Donn qui règne dans son île sur une sorte d'Hadés (assemblée des morts) aux confins du monde organisé. Le séjour souterrain des Mânes (Âmes des morts) et aussi une image collective qui traduit les préoccupations de la communauté vis-à-vis des ancêtres qu'il faut propritier (contenir)...

 

Les Voies de l'Outre-Tombe...

 

Dans la société indo-européenne se dessinent trois voies différentes du post-mortem...

Une voie solaire propre aux héros.

Une voie commune

Une voie infernale assimilée à un mauvais choix de vie et réservée à ceux que leur conduite à égarés...

 

Le trépassé fait retour à ses constituants naturels (éléments, astres etc...) et sa conscience suit le même chemin...

 

La persistance des souffles :

 

Suivant les généralités des auteurs classiques la plupart des Celtes croyaient en « l'immortalité de l'âme » c'est-à-dire au sens classique d'au moins une partie des souffles qui animent l'être individuel...

 

En breton Anaon soit âme en peine...

 

Pour César, « les âmes ne périssent pas mais passent après la mort d'un corps dans un autre, cela leur semble particulièrement propre à exciter le courage en supprimant la peur de la mort. »..

 

Selon Lucain (dans la Pharsale) « D'après vous (les druides) les ombres ne gagnent pas le séjour silencieux de l'Erèbe et les pâles royaumes de Dispater, le même esprit gouverne un corps dans un autre-monde. »

 

Pomponius Mela « Une de leurs doctrines s'est répandue dans le peuple à savoir que les âmes sont immortelles et qu'il y a une autre vie chez les morts, ce qui rend plus courageux à la guerre...

 

C'est pour cette raison qu'ils brûlent ou enterrent avec leurs morts tout ce qui est nécessaire à la vie. Jadis, ils remettaient le règlement des affaires et le paiement des dettes. Ils y en avaient même qui se jetaient sur le bûcher de leur proche comme s'ils allaient vivre avec eux...

 

Le cérémonial d'exaltation de la tête sacrée du Mabinogi de Branwen unit l'image du festin d'immortalité et l'idée d'une survie par la gloire plus forte que la seconde mort : celle de l'oubli...

Suivant ce récit, la tête du chef (Bran) dit faire l'objet de soins spéciaux : décollation, exaltation, inhumation...

 

Elle gagne un séjour lumineux...

 

Bran est mort (on ne sait pas ce que devient son corps) mais continue à vivre par son esprit donneur de conseil et protecteur, jusqu'à l'acte impie d'inhumation...

L'immortalité solaire :

 

Elle est impliquée par les récits d'héroïsation, ayant traversé l'obscurité de la mort le héros accède au pays des dieux( les Diurnes) « Terre des Vivants » sans maladie, sans mort, sans faiblesse. La nourriture qu'on y consomme procure l'immortalité aux dieux eux-mêmes et aux mortels qui en bénéficient.


La mort du poète Cairpe Fils d'Etan, mort d'un « coup de pur soleil » relève de cette voie solaire....

 

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Les incertitudes de l'espace et du temps :

 

De nombreux paradoxes qui émaillent les récits insulaires ont trait à l'espace et au temps.
Ils introduisent dans le langage du mythe des conceptions et des doctrines nées d'une expérience particulière, ce qui donne lieu à des situations déroutantes...

 

Dans l'Outre-Monde la temporalité et la distance changent. La notion de « voyage » est ici fondamentale...

 

Des chiens infernaux et des monstres divers gardent l'Autre-Monde des « récits insulaires »...

 

Une analyse du décor de l'art celtique (feuilles de gui, palmette, arbre de vie, corail, têtes héroïsées, références astronomiques, énigmes, allusions...) révèle une doctrine de l'immortalisation qui s'accorde aux espérances de la société héroïque, mais aussi reflète et renouvelle des doctrines plus anciennes, fondamentales, relatives à la vie humaine, animale ou végétale, aux puissances qui l'animent, aux pratiques qui la renforcent. Bien souvent l'imagerie des textes ne dit pas autre chose...

 

En tout état de cause la notion d'une survie de l'être individuel n'est pas attestée dans le domaine celtique où plusieurs doctrines ont dû coexister, conceptions collectives et individuelles, croyances populaires et mystères réservés aux initiés...

 

Donn au Pays de Galles assure le passage des défunts vers l4Atre-Monde soit céleste soit transmarin mais associé à la rougeur du crépuscule, à la « lune de sang »...

 

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ÂME :

 

On ne connaît pas en Indo-Européen une désignation unitaire du corps et de l'âme...

Dans les langues historiques, le corps est évoqué par des approximations désignant la forme, la taille, l'apparence, l'allure, le souffle...

 

L'usage du mot âme comme du mot esprit (quasi synonyme) est donc une convention et l'on ne saurait être trop prudent dans l'utilisation des données antiques relatives à « l'immortalité de l'âme »...

 

Le nom celtique équivalent à l'animus/anima des Latins est comme lui tiré d'une désignation du souffle...

La distinction de l'âme-souffle et de l'esprit est peut être marquée par l'opposition galloise de Enaid (Âme) et Ellyll (Souffle)...

 

On a aussi la conception d'une âme de feu, principe vital qui abandonne le corps à l'instant de la mort. Le cheval de Cuchulainn quitte son maître seulement quand « la lumière du héros » quitte celui-ci.

 

Les questions relatives aux âmes sont liées aux fins dernières individuelles et collectives...

Ce qu'en disent les auteurs classiques est très général.

Stabon associe la permanence des souffles à la doctrine des cycles...

 

La reconstruction interne à partir du lexique et des textes insulaires permet d'approcher les conceptions celtiques des fins dernières.

Elles étaient diversifiées, comme les voies de l'Outre-Tombe l'étaient déjà chez les Indo-Européens et le restèrent chez leurs héritiers.

 

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Gui :

 

Dans l'iconographie celtique antique une double feuille de gui est souvent utilisée comme coiffure dans des figurations schématiques en relation avec le thème de l'arbre de vie...

(Les druides n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte). (Supposé être un chêne).

« Ils n'accomplissent aucun rite sans la présence d'une branche de cet arbre. Ils pensent que tout ce qui pousse sur cet arbre est envoyé par le ciel. »

 

Le gui est appelé « celui qui guérit tout » (Deur Derf ou Dour Derv en breton)

 

Ses qualités en font une image d'immortalité. Il évoquerait bien « une vie qui doit revenir »... ou les âmes immortelles qui survivraient seules quand il n'y aura plus que le feu et l'eau...

 

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Awen :

Awen c'est l'inspiration du barde brittonique. Le 1er barde est Tad Awen (Le Père de l'Awen) Talhaern...

(Souffle parfois fluide)...

 

L'interrogation et l'usage de l'Awen est une préoccupation bardique...

Taliésin se confond avec le Verbe poétique, il s’enorgueillit d'avoir exploré l'Autre-Monde en compagnie de héros mythiques...

Les Awenyddion du Pays de Galles médiéval entraient en transe pour délivrer leurs réponses aux consultants.

 

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La métempsycose :

 

C'est le transfert d'éléments psychiques d'un corps dans un autre...

 

C'est le sort exceptionnel de deux individus dans la mythologie...

Elle ne peut être confondue avec l'immortalité de l'âme.

Les métamorphoses qui permettent à leurs auteurs irlandais, Fintan et Tuàn Mac Cairill de franchir plusieurs cycles temporels illustrent une doctrine de la connaissance et supposent des pratiques initiatiques...

C'est au vu de quelques analogies que les auteurs classiques ont attribué aux Celtes la doctrine de Pythagore. (Dont celle de la « réincarnation » après la mort!!! N.D.R.)

 

 

La métamorphose :

 

C'est un changement de forme...

 

Elles sont volontaires ou subies dans les récits insulaire...

La métamorphose animale est de loin la plus fréquente...

En général, le changement d'état ou de conscience amène l'acquisition, le recouvrement ou la perte de pouvoirs mais la métamorphose n'implique pas nécessairement un changement d'essence...

 

 

C'est le sort exceptionnel de deux individus dans la mythologie...

 

Elle ne peut être confondue avec l'immortalité de l'âme.

 

Les métamorphoses qui permettent à leurs auteurs irlandais, Fintan et Tuàn Mac Cairill de franchir plusieurs cycles temporels illustrent une doctrine de la connaissance et supposent des pratiques initiatiques...

 

C'est au vu de quelques analogies que les auteurs classiques ont attribué aux Celtes la doctrine de Pythagore. (Dont celle de la « réincarnation » après la mort!!! N.D.R.)

 

 

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Ce que nous en disent Françoise Leroux et CH J Guyonvarc'h dans les Druides ED Ouest-France

 

 

 

Ce qui suit s'ajoute aux propos de Philippe Jouet et va à l'encontre de ce que Fabien Régnier nous dit de la réincarnation censée être

 

une accréditation de tous les chercheurs ?!

 

 

 

De l'immortalité de l'âme :

 

 

 

...Ce sont les auteurs classiques qui, à cause de leur mépris inné des barbares n'ont rien compris de la mentalité des Celtes...

 

Il est regrettable que les auteurs anciens et surtout tant de modernes aient confondus en un même concept, vague, entaché de primitivisme, l'immortalité de l'âme et ce qu'ils ont appelés la métempsycose, confondant encore sous ce nom, la transmigration, la métamorphose et la réincarnation...

 

 

 

La métempsycose est absente du monde celtique...

 

 

 

Le fameux Kad Godeu gallois ou « combat des Arbrisseaux »

 

a donné aux thèses réincarnationnistes une illusion de réalité...

 

 

 

Taliésin est le file légendaire Amorgen qui figure dans le Livre des Conquêtes de l'Irlande ne traduisent pas dans leurs vers la théorie de transmigration de l'âme dans une série de corps non plus qu'une réincarnation mais une application celtique de la notion métaphysiques des états multiples de l'être...

 

 

 

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L'Autre-Monde ou Sid (Paix)

 

 

 

Le « paradis irlandais » est un havre de paix, de délices et de volupté...

 

 

 

A noter que l'Autre-Monde n'a ni druide ni guerrier....

 

 

 

Le Sid est l'accomplissement d'une perfection, toutes les classes et fonctions y son abolies parce qu'elle ne sont plus nécessaires...

 

(Cette abolition rejoint celle du temps et de l'espace.)...

 

 

 

La croyance en l'immortalité de l'âme est dans sa forme et son expression bien différente de celle qu'a propagée le christianisme...

 

 

 

L'Irlande pas plus que la Gaule ne nous disent ce que devenaient les âme communes, celles des mortels sans prouesses militaires, sans dignités royales ou sacerdotales...

Le Sid est ainsi conçu et décrit comme un monde unique, parfait et indifférencié (situé dans une « autre région du monde. »)

 

Aucun texte quel qu'il soit ne sous-entend une dualité céleste ou infernale où les âmes se répartissent suivant un sort terrestre...

 

(Ceci diffère des conception énoncées par Philipe Jouet NDR)...

 

La notion de péché est entièrement inconnue...

 

Il n'y a pas non plus de purgatoire

 

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Suite : le Druide aux funérailles :

 

Il y avait une plainte funèbre exaltée par le File et nom de tous lors des obsèques d'un héros et qui, dans un culte bien réglé, se répétait à chaque anniversaire de sa mort.

 

Les jeux funèbres font partie intégrante des obsèques...

 

On érige une stèle sur la sépulture, l'ogam gravé sur la pierre est le gardien du souvenir du héros mort. (Le souvenir de l'ogam vit longtemps.)

 

Le druide en personne veille sur les funérailles...

Nous n'avons dans les textes insulaires uniquement des descriptions de funérailles royales ou princières, celles des gens du peuple étaient certainement plus modestes...

 

Le bétail du défunt était abattu...

 

Les soucis des Gaels comme de tous les Celtes sont d'assurer au trépassé la béatitude dans l'Autre-Monde et, sur terre, là où son corps à reçu une sépulture honorable, la perpétuation du souvenir de son nom (afin d'éviter cette seconde mort qu'est l'oubli.)...

 

Les jeux funèbres étaient réservés à de grands personnages et avaient pour conséquence le passage dans l 'Autre-Monde de tout ou partie des antagonistes des combats singuliers qui avaient ainsi l'honneur d'accompagner et de rejoindre le défunt...

 

(Nous sommes là dès lors proche des sacrifices humains.)(Volontaires).

 

Avant l'inhumation le corps était lavé dans une rivière...

(Geste rituel de lustration du cadavre.)

L'inhumation étant achevée suivait la lamentation improvisée ou chantée par un druide faisant l'éloge du défunt...

 

La notion de châtiment est étrangère à la religion celtique.

 

La présence du druide est indispensable au bon passage du mort dans l'Autre-Monde et à la délivrance du monde des vivants des séquelles parfois fâcheuses de son décès.

 

 

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. NOTES BRAN DU :

 

Voilà de quoi faire réfléchir les théoriciens de la « réincarnation » si besoin était...

 

 Nous n'en saurions pas davantage sur le sort réservé après la mort au « commun des mortels », un sort collectif mais dont nous ne savons presque rien...

 

Mais il fallait qu'il y en ait un car on ne s'embarque pas pour l'au-delà sans en avoir aucune idée !....

 

Ce qui était proposé aux « gens du peuple » se devait de faire sens pour eux et leur être compréhensible pour en recevoir la validation.

 

On ne meurt pas sans une forme de viatique pour l'au-delà, sans une espérance permettant d'accéder à un au-delà satisfaisant pour chacun et pour tous... Reste à déterminer lequel ???

 

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Allons voir du côté de Claude Sterckx dans sa mythologie du monde Celte :

 

L'image que les Celtes anciens se faisaient de l'Univers reposait sur deux principes métaphysiques :

 

Chaque élément du monde (microcosme) fonctionne selon les mêmes lois que l'Univers entier (macrocosme) et toute description de l'un s'applique aussi à l'autre...

 

L'être procède du non-être et non l'inverse....

 

Le non-être est l'infinité des possibles non réalisés et qui n'existe donc que virtuellement ; l'être est l'un des mondes possibles effectivement réalisé.

 

Notre monde est opposé à un autre-monde du non-être dont la localisation est assimilée à tous les « ailleurs » que nous sommes incapables d'atteindre tant que nous existons physiquement (le ciel, l'horizon, le dessous de la terre, le fond des mers et des lacs...)

 

La création d'un monde implique la matérialisation de ce qui le distingue de l'autre-monde :

 

Le temps / la durée

 

Les dimensions de l'espace (verticalité / horizontalité ; points cardinaux...)

 

Le jaillissement de la Source Cosmique d'où découlent toutes les eaux vives qui vivifient le monde (et qui est symboliquement la science divine seule capable d'assurer l'existence du monde.

 

La mythologie des Celtes était polythéiste....

 

Encore faut-il comprendre le sens de cette pluralité des dieux...

 

Le concept même de « dieu » exige que la divinité soit définie comme absolue.

 

Il y a dès lors pas de différence essentielle entre monothéisme et polythéisme ; si ce n'est que l'un conçoit la divinité comme unique et absolue tandis que l'autre s'adresse à elle sous plusieurs noms selon ses diverses formes d'action...

 

Il n'en est pas moins vrai que la religion et la pratique commune en viennent très vite à oublier que ce ne sont là que des aspects de la divinité absolue et à concevoir les mythes et les cultes comme ceux des dieux et des déesses spécifiques aux pouvoirs paradoxalement limités...

 

Un dieu n'existe comme dieu que s'il agit en tant que tel et pose une action divine (faire exister un ou des mondes)...

 

L'une des expressions mythologiques les plus communes est l'affirmation que le Dieu père de tout est à la fois le père de la Déesse-Mère incarnant le monde...

 

Toute mythologie offre dans son ensemble une explication de l'Univers rigoureusement cohérente...

 

Le besoin de trouver des lois absolument nécessaires implique dès lors qu'elles soient universelles et applicables à tous les éléments de l'Univers, de sa totalité à la plus intime de ses fractions...

 

En bonne logique métaphysique, les Celtes considèrent que l'être procède du non-être et non l'inverse...

 

L'être est contenu en puissance dans le non-être et en procède indéniablement...

 

Pour les anciens Celtes, l'âme était identifiée à une étincelle de feu vital et elle était située dans la tête...

 

 

 

 

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Notre monde (blanc, brillant, clair, lumineux...) qui est situé en bas, c'est le monde des vivants, de la vie, du « vivre » où toute chose à une durée limitée...

 

L'autre-monde lui par opposition serait obscur, ailleurs qu'ici bas et hors du temps...

 

La tradition galloise connaît un nom : annwn pour désigner l'autre monde situé sous le nôtre....

 

L'Autre-Monde est donc situé « ailleurs » comme au fond des océans par exemple (Tir fà Thuinn soit le pays sous la vague) et l'au-delà sur une ou des îles...

 

On peut voir l'horizon mais on ne peut pas le rejoindre ainsi l'autre-monde...

 

L'Autre monde est non seulement ailleurs mais hors de la dimension spatiale de notre monde, il est aussi en dehors du temps dans une éternité instantanée puisqu'elle n'a pas de durée...

 

L'Autre monde satisfait parfaitement tous les besoins et tous les désirs (sexuels notamment)...

 

On y est à l'abri des vicissitudes de l'existence. Dans cet autre-monde résident des bienheureux qui sont des « non-existants » (morts/non nés)...

 

C'est la béatitude....

 

« Depuis la création, nous sommes, nous les anciens dieux sans âge, sans vieillir comme sur la terre, le péché originel ne nous a pas touché. »

 

(Immrama)

 

« Il n'y a ni péché ni faute (…) On y mange des repas éternels. La bonne entente y règne sans aucun combat. »

 

« La musique que l'on y entend endort les vivants et réveille les morts. »

 

Ce qui veut dire que l'autre-monde n'est qu'un séjour provisoire, si toute vie y retourne, toute vie en émane également...

 

Il est le chaudron ou le graal merveilleux dans lequel le dieu géniteur renvoie constamment les étincelles vitales ce qui entretient sa constante plénitude – mais dont il retire aussi toutes les étincelles de vie qu'il insémine dans le sein de la Terre-Mère pour qu'elles s'y incarnent et assurent la pérennité du cycle vital....

 

L'Autre-Monde, sauvage est inhospitalier et fatal aux vivants et paradisiaque pour les non-vivants...

 

Le monde renaîtra sous la forme d'un nouvel éon (Puissance éternelle émanant de l'Être suprême et par laquelle s'exerce son action sur le monde. N.D.E )

 

 

 

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Les Conceptions de l'âme :

 

Comme bien des peuples anciens, et d'ailleurs en bonne logique, les Celtes croyaient que l'homme avait deux âmes :

 

d'une part la conscience destinée à quitter le corps au moment du décès ; d'autre part, le principe de vie immortel qui se perpétue de génération en génération depuis le début de la vie sur terre et qui se perpétuera de même jusqu'à son extinction ultime à la fin des temps...

 

Le culte des têtes coupées :

 

L'on perçoit que la tête contenait le siège de l'énergie vitale mais le véritable réservoir de celle-ci était le cerveau... (En latin cereo, creo, soit « engendrer »)...

 

On pensait qu'il y avait une âme immortelle dans la tête des hommes...

 

(D'où la décapitation de l'adversaire après la mort afin de s'approprier les forces vitales qu'elle est censée contenir. NDR)

 

La conscience elle est située dans le tronc, elle est mortelle ou au mieux promise à une survie dans un au-delà plus ou moins infernal ou paradisiaque...

 

La vie elle-même « immortelle » (entendons jusqu'à la fin du monde) se transmet continûment de génération en génération.

 

Une âme reçue depuis la toute première cellule vivante qui est apparue sur terre... l'Ame-vie de cette cellule primordiale sera préservée, transmise de génération en génération pour toutes les espèces vivantes jusqu'à ce qu'un jour meure la toute dernière issue d'elle...

 

.....

 

 

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Pour les simples mortels tous les témoignages s'accordent à attribuer une survie de leur conscience individuelle dans un ou plusieurs au-delà tandis que leur âme immortelle – leur étincelle de vie – se transmet sans interruption tant qu'ils ont une descendance génétique...

 

Le Meill beniguet (Maillet béni)

 

Il était utilisé pour faciliter le passage de vie à trépas. C'est une masse de pierre remisée soit dans une église soit dans un arbre creux ; c'est l'arme de l'Ankou, la Mort...

 

L'action du maillet sacré apparaît donc pour frayer un passage à l'âme vers ou hors de son siège, la tête ou plus exactement le cerveau.

La présence de l'âme vitale dans la moelle épinière est aussi bien établie...

 

Comme tous les êtres humains la femme était réputée avoir deux âmes : la conscience bien sût et aussi l'étincelle vitale issue comme celle des hommes de la première vie originelle dans le monde...

 

Pour la présence de l'âme dans le sperme, il faut se contenter de preuves indirectes, il est bien plus aisé de démontrer que cette âme était conçue comme une chaleur vitale, comme une étincelle de vie brûlante et ignée...

 

Le Dieu irlandais Eochaid Ollathair ( le Dagda ou Dieu bon ou Seigneur des Cieux) est maître d'une massue dont un bout tue les vivants et l'autre rend la vie aux morts, une arme qui symbolise à l'évidence le pouvoir de ce dieu d'assurer les passages d'un état à un autre, de la vie du non-être à l'existence.

C'est aussi d'ailleurs le rôle du maillet de l'Ankou...

 

L'action du maillet sacré apparaît donc de frayer un passage à l'âme vers ou hors de son siège, la tête ou plus exactement le cerveau...

 

 

L'Âme du Monde dans les Etats multiples de l'Être :

 

Le concept d'une âme vitale commune transmise par les mâles depuis les origines semble bien n'avoir pas été limitée aux lignages, clans ou nations, mais étendu à toute l'espèce humaine, de même au-delà, à toutes les formes de l'être...

 

En témoigne vraisemblablement le mythe récurrent dans toutes les traditions celtes d'une figure primordiale mourant et renaissant sans cesse sous une infinité de formes, tant humaines qu'autres et destinée à sa perpétuation ainsi jusqu'à la fin des temps...

 

Dans la tradition irlandaise cette figure a pour première identité Fionntan soit le « feu brillant » qu'on comprend être celui de l'étincelle de vie et de la chaleur vitale...

 

Fionntan est le fils de Labhraudh « le Parleur » ; c'est-à-dire le maître de la parole créatrice. Il est le petit-fils de Beathach «  le Vivant » (à comprendre comme le concepteur premier de la vie), en lignée paternelle, comme issu de Bôchran (l'Océan « primordial ») , elle-même née de Bith (le Monde) en lignée utérine...

 

Fionntan a traversé le déluge et est passé par diverses transformations animales en commençant par celle du Saumon de Science, le Grand Saumon primordial détenteur de toute la science des dieux... (Cerf, Sanglier,Faucon, Saumon...)

 

Alhairghin Glungheal (Genou brillant) se présente dans un poème comme l'une des incarnations de l'âme vive primordiale du monde comme un avatar donc de Fintann (rappelons-nous aussi Taliésin « Front brillant »..)

 

« ...Je suis le dieu qui engendre le feu (de vie) dans la tête... »

Le Livre des conquêtes de l'Irlande

 

 

Les meilleurs parallèles aux figures irlandaises de Fionntan et de ses analogues se trouvent dans la tradition galloise et la figure vraisemblablement unique sous divers noms et sous diverses formes de Merlin...

 

(Il subsiste aussi des textes qui affirment expressément que Tuan Mac Cairill serait une réincarnation de Merlin...)

 

Dans l'histoire de Gwion Bach (le petit Gwion) (qui deviendra Taliésin) qui est poursuivi par Cyrridwen, il ne s'agit pas d'offrir de longues incarnations à travers les âges du monde mais une série de rapides transformations...

 

 

Taliésin affirmera lui-même être antérieur à la création du monde, avoir traversé toute l'histoire de celui-ci et être destiné à vivre jusqu'à la fin des temps...

 

 

Selon la tradition galloise Taliesin aurait aussi été Merlin dans deux de ses avatars...

 

Merlin est dit aussi Ambroise (Ambrosius soit l'Immortel en latin.)

 

Merlinus traduit inexactement par Myrddin en gallois aurait le sens de « Immortel martitime né sur une colline maritime)...

 

Les coïncidences entre Taliésin/Merlin et l'irlandais Fiontann et ses analogues d'autre part sont indéniables...

 

 

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Notes Bran Du :

 

 

 

Claude Sterckx offre des concepts nouveaux non développés par d'autres chercheurs :

 

Celui qui veut que l'Etre provient du non-être et non l'inverse...

 

Celui qui veut que les Celtes ( homme ou femme) aurait deux âmes ; l'une étant la conscience (mortelle ou non selon...), l'autre étant le principe de vie immortel, vital, igné, une «étincelle » brûlante (le « feu » de vie) et brillante...

 

Il évoque et rapproche en une seule trois figures d'hommes primordiaux et immortels  : Fionntan, Taliésin et Merlin auquel j'ajoute un avatar Tuàn Mac Cairill...faisant état pour chacun soit de transformations soit de réincarnation de l'esprit vital qui les anime de génération en génération...

 

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Corrèze 1 2019 et Récup 1313pm.jpg

 

 

En ajout :

 

Chez tous les chercheurs, il est fortement question en ce qui concerne l'Âme, le Héros, le Séjour des bienheureux etc de LUMIERE et souvent dite SOLAIRE mais également d'Âme-Feu ou d'Etincelle vitale (génératrice aussi de Lumière) c'est donc que cette « Lumière » jour un rôle conséquent dans les conceptions celtiques majeures relative à l'Âme et à ses destinées...

 

A tout ce qui précède, il faudrait ajouter, comparer et rapprocher les conceptions contenues dans le Livre des Bardes Gallois dit le Barddas (étudié également par Philippe Jouet) (voir sur le blog à ce sujet)...

 

On notera que selon les schémas proposés du cheminement humain avant et après la mort il est principalement question d'une sente de Lumière menant au Gwenved (Le Monde Blanc de la pure et étincelante Lumière.)

 

 

Et c'est celui-ci que, personnellement, j'emprunte ici-bas...

 

 

 

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17/09/2023
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