XAVIER GRALL UN BARDE OUBLIE 2023 BRAN DU 16 07 JUILLET
XAVIER GRALL
UN BARDE D'ARMORIQUE
Présentation Bran du et citations et extraits de ses ouvrages
Dahouet le 16 07 2023
Xavier Grall, quel nom « prédestiné » pour un quêteur d'infini et d'absolu...
Il aimait grandement les vents et les pluies, les brandes, les landiers et les grèves, le chapelet de chapelles égrainé entre vallées et collines, ses chiens terrassés de tempêtes, ses divines filles, sa compagne princesse des herbes folles, les « cafés du port », les marins à la langue de sel et d'écume...
Il était de ce « pays, de ce terroir, de ce royaume vert et bleu, de ce domaine couronné d'oiseaux, de ces chemins creux bordés de chênes et de châtaigniers...
Il célébrait sur l'autel mouvant et émouvant des saisons les chants et les danses en costume de noce, les solstices et les équinoxes d'une Bretagne jadis niée et bafouée et aujourd'hui à la proue du possible et du devenir...
Il avait pour compagnons de mémoire Rimbaud, Bernanos, Kerouac, Chateaubriand, Perros, Max Jacob, Feli Lamennais, Guilloux, Giono et bien d'autres serviteurs du Verbe et servants de la Vie....
Il avait été cabossé par des soleils de sang et il avait hurlé
plus que les loups la révolte et la rébellion contre tout ce qui attentait au « Vivant de la Vie »...
Il y avait du « Celte » en lui et des bordées de nuages, des giboulées de prières, des fenaisons de joie, des envolées d'étourneaux...
Nous sommes il est vrai des poussières d'étoiles mais certains poètes conservent leur lumière au-delà et par-delà les plus
longues nuits....
Bran Du
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Chantre de la Bretagne oublié comme bien d'autres :
Xavier Grall....
Le barde est né en Bretagne en 1930. Il est décédé à 51 ans en
1981....
Il fut poète, écrivain, journaliste, pamphlétaire, polémiste,
rebelle... Après un séjour parisien, il revient au « pays » sur la
terre de Nizon à Botzulan....
Il publiera de nombreuses œuvres poétiques et des études sur
Rimbaud, Bernanos, James Dean...
Il sera avec Alain Guel et Glenmor « les Trois G » à l'origine du
renouveau breton...
(Une Bretagne qu'ils veulent dressée et debout.)
Parmi les ouvrages publiés :
La Sône des pluies et des tombes (ma préférence)...
Solo...
Barde imaginé...
La fête de nuit...
Et parlez-moi de la Terre...
Le rituel breton...
Les vents m'ont dit..
Oeuvres poétiques...
Oui, la terre est une femme qui sera consolée parce qu'elle n'aura
cessé d'appeler et d'attendre, sur tous les rythmes des sons et des
couleurs et par la magie de tous les verbes, ce qui se trouve
au-delà de la terre de toute éternité. L'art n'est que la respiration
haletante de l'amour.
Mes filles, mes Divines, je vous conjure d’admirer. Tout est
fabuleux pour qui sait regarder.
(L'Inconnu me dévore.)
Ne vivent haut que ceux qui rêvent.....
Je m'en reviendrais avec ma musette m'en reviendrais,
avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves.
Et à mon tour je dévorerai l'Inconnu dans une ineffable et éternelle étreinte...
Je m'en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples.
Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les peuples. Donner, se donner. Nous sommes tous dans la main du grand Amant....
(L'inconnu me dévore.)
Viens en cette Bretagne ancienne.
Je plaide pour l'homme nouveau. Je chante la route, le cercle, la danse. Je dis le retour fraternel des saisons.
Vous ne fermerez pas le monde avec vos lois, vous n’achèterez pas mon âme avec vos banques... Viens...
(Oeuvre poétique)
Je voudrais te transmettre le frisson des départs dans l'allégresse des matins silencieux...
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Extrais de Les Vents m'ont dit et Parlez-moi de la Terre :
...Passée au crible universitaire, la poésie est comme la feuille d'automne, il ne reste plus rien de son frémissement et de sa sève...
Tant que nous pourrons imaginer la Bretagne dans l'intégrité de sa poésie, elle ne mourra pas tout à fait...
C'est la poésie qui nous occupe et nous étreint et c'est à partir de nos aurores que nous voulons l'étreindre...
J'entends le vent poétiser le monde...
La poésie : quelle, équipée !
Le vrai voyage : c'est ça partir pour vivre beaucoup dans son pays sous le vent de la mer...
Je porte en moi le goût celtique du départ et de l'errance...
Les collines de l'Arrée, la région la plus désolée, la plus celtique, la plus magique de Bretagne...
C'est un Celte... Il faut suivre la loi des métamorphoses...
Nous sommes quelques bretons a avoir crié dans les vents et la ville notre singularité de Celtes...
L'équation d'Einstein a remplacé l'Evangile avant que lui-me ait détruit le Livre des Druides...
Au royaume celtique des fêtes et des flûtes, des amours et des rêves, les hommes n'étaient-ils pas plus heureux ?
Où sont les temps où l'on instruisait les esprits sous les chênes ?
Les bêtes, innocentes, effarées, paient de leur vie notre propre bestialité...
Les routes de terre sont grand chemin de l'esprit...
La vie déborde en nous et nous l'a voulons chanter...
Ne jamais se résigner à l'immobilité des pensées et des rêves, à la stagnation de l'être...
La Bretagne ; c'est à ses secrètes profondeurs qu'il faut aller...
Si nous nous taisons, c'est pour mieux chanter...
Mon pays, je te rends grâce de m'avoir agrandi mon cœur...
Il faut ouvrir une fenêtre sur l'avenir...
Les Femmes : les médiatrices d'une alliance nouvelle...
Tout commence par le Verbe...
Il nous reste à méditer sur la philosophie même de l'Occident et sur la domination et sur l'exploitation de la Terre quand on en arrive à assassiner la vie à sa source même. Il est vrai que les homes sont les seuls responsables de la mort qu'ils portent à la création...
De trop aimer la matière, cette époque en arrive à haïr les créatures. C'est toujours à la vie que cette ère s'en prend. C'est cela la logique du matérialisme...
On ne fait rien sans rêver...
La grande aventure, la seule aventure : l'aventure spirituelle...
Viendra ce que pourra de l'essence ou de la sève...
Les arbres... Ils ont pour moi assez de sympathie pour m'inviter au courage... Arbres, arbres de Vie...
Il est bon que la fête des âmes réponde à celle du corps...
Nous sommes une espérance qui cherche une demeure car nous allons quelque part...
Je me revêt de l'âme des miens...
On moque l'amour dans la citée des vivants...
L'amour aime l'éternité. La joie réclame le chant...
Le désespoir réside dans le fait de ne plus pouvoir chanter ni pour les autres, ni pour soi, ni pour la terre, ni pour le ciel....
Nous saurons encore nous réenchanter...
Je ne saurais concevoir demeure humaine sans une place pour le feu, en son centre...
N'est-ce pas à la flamme primordiale que l'on identifiait naguère la maison des hommes...
L'amour, toujours, sous toutes ses formes s'exprime en images de feu...
Le monde n'est pas donné, il s'invente...
Imaginer... le maître-mot...
Il n'est décidément pas de grande œuvre sans une mesure spirituelle...
Il s'agit d'ouvrir des chemins qui, sortant de la mémoire, nous conduiraient à l'action et à la vie...
Je parle du Nord, secret, intime, spirituel...
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