Les dits du corbeau noir

DE LA VIGNE AU VIN (NOUS NE DEVONS RIEN AUX ROMAINS) Par PIERRE OUZOULIAS 2024 20 11 NOVEMBRE

 

 

2022 v 14 octobre parcelle ESTELLAT superbe récolte à MEYMAC route de BUIGES.jpg
 

Vigne mise en place par Pierre à Meymac

 

 

 

De la VIGNE au VIN

(Nous ne devons rien aux romains)

 

Article très documenté de notre frère Pierre Pierre Ouzoulias       ( ex vigneron BIO.)


Les premières traces de vignes sont des feuilles fossiles observées en FRANCE dans la Marne à Sézanne datées de 52 millions d'années ( après les dinosaures ).


Puis à la fin de la dernière glaciation il y a 15 000 ans la vigne réapparaît en CHINE et en MESOPOTAMIE plus précisément au sud du Caucase en ces terres dénommées GEORGIE
ancestralement occupée par les IBERES (oppressés par les PERSES ils se réfugient en ESPAGNE apportant des pépins de raisins et leur nom à ce pays dénommé également péninsule IBERIQUE ). GEORGIE berceau des VIGNES et du VIN


Légende et réalité : toutes les civilisations évoquent un cataclysme dénommé déluge et la bible nous parle de NOE échoué sur le mont ARARAT présenté comme le père de la vigne et du vin !


Ce qui suit c'est l'archéologie et la science qui nous l'enseigne en ce lieu à flanc de montagne une cave de vinification est découverte datée de – 6000 ans av JC. Les cuves sont en terre cuite marquées par la fermentation du raisin, on est à Areni en GEORGIE ce pays qui détient plus de 450 variétés de raisins .


Parmi les anciennes variétés de raisins le NOAH (accusé de problèmes fallacieux, prohibé en France depuis 1935) mais ce NOAH doit-il son nom à NOE ?


Vignes primitives dénommées lambrusque (sauvage qualificatif à
l’origine de sauvignon ) ces vignes sont à 80 % hermaphrodites, particulièrement adaptogènes et poussant jusqu'à 1000 m d’altitude ; une liane de 20 m et plus, facilement bouturable s'appuyant sur des arbres et de préférence en lisière de forêt qualifiée de sylvestris, les vignes par les pépins du
raisin se disséminent au gré des migrations animales particulièrement avec les oiseaux et les humains.


Les variétés sont le résultat de l'adaptation prolongée à un type de sol , au climat, aux croisements génétiques inter-espèces dit hybridation naturelle ou voulu par les humains .


2 exemples :


le MERLOT (noir comme le merle ) est le croisement du cabernet ( carmin ) & de la magdeleine ( retrouvée à St Suliac en Bretagne )
l' ESTELLAT croisement de gouais (introduit en Aquitaine par les Goths au 4ème siècle ) & de la (folle noire) hybridation résistant aux maladies : mildiou, oïdium et phylloxéra (3 pathologies
venues d’Amérique lors de voyages au 19ème siècle), ce raisin à voir à l'écomusée de Meymac en Corrèze (altitude 700 m ) pousse sans traitement et produit un vin léger peu alcoolisé, dénommé vin de soif par les anciens mais plus au goût du jour, par contre donne un excellent jus de raisin.


Près de 5000 variétés, seulement 1000 sont vinifiables et plus d'un tiers ont des noms différents (suivant les régions) pour désigner le même raisin exemple : malbec = cot = auxerrois. Finalement 80 % des vins sur terre sont issus de 50 variétés ... triste standardisation des goûts comme pour les pommes !


L’intérêt des humains pour le raisin s'observe très tôt, dès la préhistoire par des accumulations de pépins trouvés sur des habitats comme dans le contre fort des Alpes françaises ; mais pas de vin.

 

8000 ans av JC de la terre cuite naît la poterie en Europe et le VIN apparaîtra : Tant de raisins qui arrivent à maturiténos humains vont pouvoir les conserver dans des pots ! mais dès 5 jours ces raisins stockés plus ou moins écrasés se transforment naturellement en un liquide pétillant c'est la fermentation engendrée par les levures omniprésentes dans la nature qui produit le VIN . Tout aussi naturellement après quelques mois    ( une dizaine suivant la fraîcheur des lieux) les bactéries présentes dans la nature vont transformer ce vin en VINAIGRE .


Les années passant (10 à 20 ans) ce vinaigre se concentre par évaporation, utilisé en baume il est dénommé BALSAMIQUE !

 

Cette science du VIN est le fruit de l'observation et ce n'est pas fini.

 

2 chronologie du développement du vin


6000 ans av JC un chai troglodytique de 70 m2 avec cuverie en terre cuite (des jarres de 53 l ) et fouloir est découvert au village d'Areni près du mont ARARAT en Arménie limite Géorgie, Turquie


3000 ans av JC extension aux pays limitrophes : ANATOLIE (Turquie) civilisation HITTITE et par la PHENICIE (Liban) arrive en EGYPTE , le vin est réservé au pharaon et aux prêtres « boisson divinatoire due à l'enivrement » vins dénommés tanéotique & maréotique obtenus par foulage et
mis en poteries.


2000 ans av JC vignes et vins arrivent en GRECE, boisson hédoniste réservée aux banquets les textes nous indiquent : vin adouci par adjonction d'eau mais principalement avec du miel (couvrant ainsi l'acide acétique généré par le « vieillissement », en ces temps anciens on a pas connaissance des vertus du soufre (sulfite) découvert fin 18ème siècle pour éviter la transformation naturelle du vin en vinaigre et question de goût ou de mode on ajoute également des plantes aromatiques voir de
la résine de pin !

 

Cette recette durera des millénaires on nommera ce vin hypocras au moyen-âge avec de la cannelle en remplacement de certaines plantes aromatiques et sera servi dans toute l’Europe jusqu'à la révolution française .


1000 ans av JC la GRECE colonise tout le pourtour méditerranéen et principalement sa voisine l' ITALIE au sud du Latium et au nord les Étrusques « leur roi Tarquin le Superbe fondateur de Rome » terrorise le peuple latin .                          Ces latins attendront la mort de Tarquin en - 325 pour se révolter et commencer à fédérer les peuplades d’Italie et former l'empire Romain en - 125 lors de la chute de la Gaule cisalpine (Italie du nord colonisé également mais par des Celtes ).

 

800 ans av JC le navigateur grec PROTIS parti de Phocée rencontre le roi des Ségobriges (peuple Celte des Bouches-du-Rhône ) et s'amourache de GYPIS la fille du roi, de cette union naît une citée portuaire phocéenne : Marseille, dès cette époque, vignes, vins et autres produits arrivent en Gaule.

 

600 ans av JC (date établie par l’archéologie) la tombe de la princesse de VIX au Mont Lassois en Bourgogne se trouve parmi le riche mobilier funéraire un cratère de 1100 litres pour préparer le vin ! Donc bien avant les romains.


390 ans av JC (l’apogée de la civilisation CELTE) Brennos roi des Sénons (Sens) part coloniser l'Anatolie centrale (Turquie), pays connu pour ses vignes et ses noyers ramenés en Gaule au cours des 2 siècles d'occupation ; territoire dénommé GALATIE (la terre des Galates dit Gaulois) fondeAncyr (devenu Ankara).

 

Brennos lors de ses déplacements attaque les romains, exige 300 kg d'or pour quitter Rome; une humiliation dont se souviendra César.


120 av JC (étude CNRS 2011 publication Gallia) l'écrivain latin Pline parle d'un vin gaulois acheté fort cher par les romains (1000 sesterces l’amphore comme le falerne des grecs) ce vin est nommé allobrogica ( cépage tardif présumé mondeuse rouge) produit par les Allobroges peuple Haute-Savoie (entre Lyon et Genève) vin au goût poissé apprécié pour les maux de ventre ( poissé = goût de résine probablement dû au bois des barriques en sapin de cette région), rappelons que la barrique est une des inventions gauloises.


58 à -51 César attaque la Gaule transalpine (la France) 7 ans de guerre 700 000 morts + 350 000 esclaves (estimations) et 800 agglomérations détruites, en suivra l'ordre de l’empereur Donitien en l'an 90 d'arracher les vignes en Gaule ! Preuve supplémentaire que les romains n'ont point introduit la vigne dans notre pays ni même la vinification vu les explications ci-dessus fournies.

 

3 les précisions


Dès le 3ème siècle l'empire romain vacille (mécontentements des légionnaires et révolte d'esclaves) 120 000 conduits par Spartacus : 5000 périssent au combat et 6000 sont crucifiés pour l'exemple c'est la pax romana !

 

Ainsi l’empereur Probus pour calmer les peuples soumis proclame en l'an 276 le droit de replanter de la vigne en Gaule, c'est pour les inconditionnels de la romanité le début des vignes en France ! L'an 476 marque la fin de l'impérialisme romain qui nous laisse un terrible héritage : le dogmatisme, l’éradication des Druides et de notre ancestrale culture (nos vraies racines).

 

Les deux paragraphes suivants (simple parenthèse) pour mesurer l'amnésie cultivée :


Les DRUIDES libres penseur s'opposent au dictât de Rome et du Catholicisme .
Les DRUIDES (considérés par les Grecs comme des philosophes) conseillers des rois et donc du peuple, pour qui DIEU ne se représente pas mais se ressent à travers Toute la NATURE, se prie de préférence dans une clairière, auprès d'un arbre majestueux, d'une source... arbre qualifié plus tard de païen donc détruit et remplacé par des cathédrales en lieu et place.


L'esprit divin invoqué parfois par des intercesseurs tel Lug, des personnages au passé remarquable l'équivalent des saints, feront des Druides des polythéistes à éliminer.


Les dates sont restées, ex Samain pour se relier à l’Âme des défunts est devenue la Toussaint ou la Nouvelle lumière du Solstice d'hiver est devenue Noël (déformation de New Elios) etc.


Pour un Celte seule l’Âme est immortelle, le corps simple enveloppe peut être brûlé après la mort mais un principe interdit par la nouvelle religion.


La place des Femmes : l'égale des Hommes pour les Celtes... sera supprimée (quelle régression.)


La Mère Primitive vénérée pendant près de 30 000 ans en des temps plus anciens, dénommée ANA par les Celtes se retrouve en Ste-Anne et Marie ; même après la révolution on prendra Marianne pour symbole !


Pour un Celte le péché originel n'existe pas, seul l'humain est responsable de ses actes... Tous ces anciens concepts pré-romains dérangent : il fallait les gommer et donc ne plus en parler.


Tout démarrer de la romanité comme pour le vin arrange la manipulation des esprits mais entraîne dans l'oubli un brillant héritage :


SAVOIRS et TECHNIQUES CELTES


L'art des tissus en tissé croisé ( motif écossais) et des vêtements fonctionnels (mieux que le drapé) tel le pantalon appelé braie qui donna par contre le qualificatif débraillé (sans commentaire).


Leurs vêtements se ferment par des épingles à ressort : les fibules à l'origine de nos épingles de sûreté.
Des chaussures de cuir tressé appelées brogues repris dans le mot brodequin.
Le Celte est propre, il ne se racle pas la crasse comme les romains avec leur strigil, ils ont le savon.
Les murailles sont imprenables, c'est le principe du béton armé : un entrecroisement de pièces de bois chevillés, civilisation remarquablement ingénieuse, ils inventent la barrique ( inchangée )
Les maisons sont des chaumières à ossature bois comme en Alsace et Normandie, techniques revenant à la mode .


Alimentation riche et variée : nombreux fromages et salaisons qu'ils exportent comme leurs vins.
Remarquables agriculteurs, ils inventent la charrue à roues et une faucheuse (vallus) toujours utilisée pour ramasser les narcisses destinés à la parfumerie et bien d'autres outils métalliques tels
les ciseaux à tondre les moutons dénommé «force » technique inchangée depuis 2500 ans (le ressort intègre la poignée )

 

Voilà le génie de nos CELTES qui maîtrisent le fer & la forge .
Arme à double tranchant, casque à joues mobiles et l'incroyable cotte de mailles (armure souple).


Une médecine de pointe avec le GUI anti tumoral retrouvé récemment ou l'art de soigner la cataracte et bien d'autres plantes comme le genévrier fournissant l'huile de cade.


Utilisant le compas ils créent d'incroyables motifs volutes géométriques pour réaliser de superbes bijoux en or avec des ciselures d'une grande finesse.

 

Ils maîtrisent l'art du verre et même coloré ou réalisent l'émaillage sur des champs levés (cuivre cloisonné) .

 

Nous pouvons être fiers de nos ancêtres Celtes.

 

Connaître notre passé nous permet de mesurer l'ampleur de la manipulation culturelle, apprécier nos «historiens » et deviner notre avenir.

(fin de la parenthèse)

 

Du vin de l'époque romaine et celtique à nos jours :

 

La posca est le « vin » servi aux esclaves : un mélange de vinaigre et d'eau.

Le garum des romains est un vin aromatisé avec des chairs de poissons fermentées . Le morétum des gaulois un vin additionné de fruits (style sangria).

 

Les vignes sont plantées en foule (1 pied / 1 tuteur dit échalas) ou en appui sur un arbre fruitier mode dite en rumpotin . Le palissage sur fil de fer arrive en 1880.

 

Nombre de pieds de vignes 11 000 / ha pour un rendement de 15 hl/ ha (10 000m2), vigne reproduites par bouturage ( technique dénommé provinage).

 

Actuellement 5 500 pieds/ ha pour une production de 50 hl/ ha avec les engrais et produits de traitements : pas la même concentration et moins de longévité (vigne et vin).

Vigne reproduite par plantation de plans clonés, c'est une standardisation qui fragilise l'avenir .

 

Les vins dans le passé (jusqu' à la révolution 1789) ne se gardaient pas, évoluant en vinaigre les beaux jours venant : La loi des puissants interdisait aux non ecclésiastiques de vendre son vin avant la noël vu que les vignobles appartenaient principalement à des monastères.

 

Dès le début du 19 ème siècle les chercheurs s'étant aperçu que brûler 3grs de soufre volcanique dans une barrique de 225 litres l'aseptisait, le vin ne devenait plus du vinaigre ! Les sulfites dans le vin se généralisent … rien de récent.

 

A la même époque une autre observation : mettre 6 blancs d’œufs dans le vin d'une barrique permettaient de plus facilement le clarifier ; de ce « collage des impuretés » pour valoriser tous les jaunes d’œuf restant on inventa les « cannelés » et le bol qui sert à préparer les œufs fut nommé « un bon-temps » ... le gaspillage n'existant pas encore !

 

Les voyages se multipliant dès les années 1830 introduisant des maladies venues d’Amérique :

mildiou, oïdium et le terrible phylloxéra (un insecte qui détruisit 75 % du vignoble européen). Vignoble européen fragilisé par l'eugénisme on reprendra d'anciennes variétés rustiques tel : le rupestris du lot ou le riparia gloire de Montpellier en porte greffe (tous deux qualifiés d'américains cela fait bien) …

 

De ces « nouvelles » vignes arrivera dans les années 1900 une surproduction et aujourd’hui avec les nouvelles modes alimentaires : vins plus légers, rosés aromatisés pamplemousse etc ou des vins rouges vanillés aux notes de café apporté par le bois de chêne des barriques neuves, savamment chauffées permettant de masquer des goûts anciens qualifiés moins  tendance !

 

Ajoutons les générations COCA qui n’apprécient pas le vin et c'est une fois de plus une surproduction avec des plans d'arrachage qui s'imposent.

 

Ce vin aux 300 oligos éléments naturels issus des raisins, si ceux-ci sont BIO peut être considéré comme « la plus saine et hygiénique des boissons suivant Pasteur » ceci confirmé par d'autres Doctes Savants mais à condition d'être bu avec modération évidemment.

 

 

De laVigne au Vin les romains n'y sont pour rien par Pierre Ouzoulias ex vigneron BIO 10 – 2024.

 

Pierre à créer à Meymac un Musée du Vin qu'il anime avec passion et grande compétence et que je vous invite à visiter en son aimable et très érudite compagnie....

 

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Ce que nous en dit Philippe JOUET dans son Dictionnaire de Mythologie et de Religion Celtique :

 

(An Bamnner éditeur) :

 

 

 

Le vin fut très important et acclimaté en Gallie mais selon R.Coutelle, les Celtes ont pu connaître, par eux mêmes, la viticulture.

 

 

 

Selon Plutarque la présence de vignes dans un pays était un motif de conquérir des terres étrangères.

 

 

 

Le vin était susceptible de nombreux emplois, rituels, figuratifs et mythiques.

 

 

 

Sa consommation au cours des festins finit par remplir une fonction sociale telle qu'elle devint une partie importante du rite funéraire des princes hallstattiens.

 

 

 

Sa couleur rouge analogue à celle du sang, des baies d'if et du corail prédisposait à l'emploi funéraire du vin.

 

La connexion entre le défunt et le vin est telle que ses cendres sont parfois placées dans le récipient principal du service à vin, on peut en déduire que le vin comme d'autres boissons est « fluide », et conçu comme un vainqueur de la mort capable de « traverser la ténèbre » et de procurer une forme, au moins relative, d'immortalité.

 

 

 

Le vin de Gaule était bien connu en Irlande.

 

 

 

L'importance mythique du vin s'accorde avec les conclusions précédentes, c'est avec la bière et l'hydromel la boisson de l'Autre Monde des Dieux, un feu liquide.

 

 

 

Le vin fait partie de ces tentations du guerrier qui provoquent sa perte.

 

 

 

Diodore précise que les Celtibères agrémentaient leur vin de miel.

 

 

 

César rapporte que les Nerviens prohibaient l'importation de vin et d'autres produits de luxe qui risquaient d'affaiblir leur capacité militaire.

 

 

 

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2022 v 14 octobre parcelle ESTELLAT superbe récolte à MEYMAC route de BUIGES.jpg



21/11/2024
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