MARCHER AVEC LES SANDALES DE L'INSTANT BRAN DU 2018 06 03 MARS
Marcher avec les sandales de l'Instant
Bran du 08 03 2018
Il faut avoir longtemps poli le miroir de son existence pour refléter enfin l'extrême nudité émouvante du monde.
Sous mon chapeau de paille
je vais
caché du soleil...
Mes sandales connaissent mieux que moi
le chemin
encore un gué à traverser...
Ephémère, fugace est parfois la lumière
que nous traquons
mes sandales, mon chapeau de paille et moi...
Le martin-pêcheur
file toujours tout droit...
Il ignore que la planète est ronde !...
Le bousier est bien imprudent
qui fréquente assidûment
le chemin de grande randonnée...
Sur le chemin de hallage
deux libellules se racontent
l'histoire du kimono rouge...
Ton corps, blanc comme farine
Nous en avons fait un levain
pour faire lever au four, le pain d'amour !
Un grand feu allumé cette nuit
pour attirer les cerfs
seul mon poème est venu !...
Ni vulgarité, ni trivialité
pas de désillusion
l'économie des tracas...
L'amertume a dérobé
un pot de miel
sur l'étagère du jour...
Derrière l'éventail
il y a toi
et ton bouquet des quatre saisons...
Jour après jour
Du blanc sur le blanc
Sauf le corbeau !...
Marcher dans l'eau claire
Faire fuir les vairons
Nue, dans l'enveloppe de l'été...
Sur ton corps défendu
le serpent de ton tatouage
m'a mordu !
Sous la pluie
un ballet de grenouilles
le héron s'invite à la danse...
Le samouraï sans emploi
écrase les mouches de son ennui...
Elle écrit des poèmes d'amour...
celui-ci se tient au loin
sous la véranda de l'attente...
Femme au bain
l'eau seule
invitée à boire sa nudité...
Il s'est ouvert le chrysanthème rouge...
Elle a dit oui !...
Le crapaud
n'aime pas le soleil
Celui-ci le lui rend bien...
Le rouge des érables
leur lent effeuillement
Des épaules glisse le kimono
Le singe
ne singe pas l'homme
qui le singe...
Le cortège funèbre passe
devant un groupe de grues
le blanc à la rencontre du blanc...
Le corbeau sur la haute branche
comme le poème sans poète...
Trois taches noires
et un liseré gris pour les contours...
J'entends miauler !...
Il y avait un masque
derrière le masque
la vie est ailleurs...
La fleur du cerisier
sur la robe du printemps...
M'aimes tu ?
Le chat guette le papillon
le jour est sans attente
Ton prénom me revient sur les lèvres...
Qui pourra dire la couleur du raku
confié au feu
sinon le feu ?
Les arbres, la montagne
et la neige...
Amants et amantes ?...
Le héron
immobile
scrute l'éventail du possible...
Combien de marches pour arriver au temple ?
Mon désir s'y désaltère déjà...
Goutte à goutte
le jus de la fève pressée
Demain, du tofu aux petits légumes...
Le pont rouge
jeté entre deux rives
en-dessous s'écoulent les poèmes...
La danse des grues
fait siffler le vent...
L'onde aussi frisonne...
Tempête de neige
Rouge est ma fièvre
quand tu es dans mes bras....
Tout à l'heure
je prendrai l'air
comme le pinson sur la branche...
La lune est pudique
qui ne se dénude
que dans les brumes et le brouillard...
Les mains près du feu
Des rires tout autour
Dehors une barque prise dans la glace...
Le faucon aujourd'hui
ne mangera pas
Parfois aussi des idées m'échappent...
Les hirondelles tournoient dans le ciel...
Comme j'aimerai être de leur manège...
Deux ombelles
marchent l'une à côté de l'autre
pas de neige sur ce poème...
Une pierre noire
dans la rivière des graviers
ma pensée sort du labyrinthe...