L'ETAT DE DRUIDITE (REVISITATION PERIODIQUE) 2018 BRAN DU 05 06 JUIN
L'Etat de druidité :
Réflexions renouvelées en vue d'une prochaine conférence...
Bran du Juin 2018
Il s'agit de présenter une Tradition grandement méconnue voire caricaturée qui, bien plus que l'étiquette qu'on lui appose communément, incarne une quête sincère, consciente, libre, responsable, lucide et cohérente, d'une éthique de vie...
C'est, avant tout, un état d'être, libertaire, engagé en ses pensées et en ses actes, qui se positionne clairement face aux emprises et entreprises destructrice, humainement parlant, de l'avoir et des valeurs de dignité qui forgent et fondent notre espérance et qui donnent assise et élévation à notre destinée existentielle...
Toute Tradition authentique est sourcée et souchée sur des concepts essentiels à son entendement...
Celle-ci,comme d'autres de part le vaste monde à vocation de transmettre, de façon recevable et compréhensible, via ses serviteurs et ses servantes, ce qui la constitue ; ses origines, ses fondements, son « référentiel », ses lignes de force et ses axes majeurs, son « architexture » philosophique, morale, intellectuelle et spirituelle...
Quels sont la nature et les contenus de cette « transmission » ?
Des préceptes, une éthique, des sagesses, des enseignements, des croyances et espérances, soit le fruit macéré et maturé d'observations, de réflexions approfondies et mesurées ainsi que d'expériences, en provenance d'un « Arbre de Vie », d'une arborescence sociale, culturelle, civilisationnelle appelé « société celtique » ; société issue du monde Indo-Européen originel...
Que transmettre de cet héritage malmené, spollué et sempiternellement combattu par les idéologies asservissantes et dogmatiques autant religieuses que « politiques » de la toute puissance et de la domination exacerbée ?
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Les vertus novatrices, innovantes, de l'imaginaire, du créatif, de l'émerveillement et de l'enchantement...
(Il est proposé à chacun et à chacune d'être pleinement, authentiquement, exemplairement, le géniteur, l'auteur, l'artiste, l'artisan, l'acteur, le créateur, le sculpteur, le façonneur, l'ingénieur, l'architecte, le concepteur, l'inventeur, de lui-même, en dégageant pour cela la somme inventoriée puis expérimentée de ses potentialités, facultés, capacités, compétences, talents, dons, dispositions naturelles et prédispositions latentes !)... (En exerçant un désir obstiné, permanent et incessant de mise et remise à niveaux, de perfectionnement, appliqué avec justesse, maîtrise et discernement, dans tous les domaines de l'activité humaine.)...
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Un esprit libertaire conscient de ses responsabilités, de la relation étroite entre causes, effets et conséquences, de son impact positif, neutre ou négatif sur lui-même et sur tout ce qui l'entoure de visible ou non (attitudes et comportement de type symbiotique, soit solidaire de tout le créé, de tous les règnes, de tout le « vivant » passé, présent et en devenir.)...
(Il n'est pas étonnant que le concept dit de « mutualité », qui débouchera plus tard sur la notion « d'économie sociale », soit né et mit en œuvre au sein des premières communautés néo-druidiques du 18è siècle en Angleterre en se répandant par la suite dans tous les continents avec le succès que l'on sait !)...
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Une dimension éminemment « poétique » qui restitue à « l'acte de faire » son Essence et son Anima afin que soient mises en œuvre la fonction et l'activité humaine la plus essentielle qui soit : concourir à l'instauration, la restauration et la consolidation des équilibres et des harmonies sans lesquels tout retourne au chaos !
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Un regard sur la mort qui se soit pas chargé d'épouvantes, mais porteur d'une extrême lucidité permettant d'aborder sereinement et calmement le terme, l'échéance existentielle
en se dotant d'une conception philosophique et spirituelle transcendant la peur et l'ignorance, tout cela issu et conçu selon l'entendement que chacun peut se faire, librement, de cette « terminaison »...
(Libéré alors, face à la dite mort,d'une appréhension, légitime au départ, mais sagement et clairement revisitée, il ne reste plus qu'a appréhender de son mieux l'espace et le temps de Vie qui nous sont concédés pour donner Sens et Essence à Celle-ci !)...
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Un enseignement premier et majeur de même nous dit que « l'Ame est impérissable » et nous laisse quelques pistes pour nous permettre d'appréhender librement et à notre guise l'idée que nous pouvons nous en faire ainsi que des destinations possibles de Celle-ci dans « l'Autre-Monde »...
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Une conception et une pratique issues d'une connaissance aiguisée du respect et de la considération dus à tous les règnes (une pensée écologique appliquée avant la conception même et moderne du terme !) (La notion dite de protection de la Nature, de l'environnement, du patrimoine naturel est également et en grande partie issue, initialement, des cabinets de réflexion propres aux néo-druides anglais du siècle dernier.)
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On ne saurait faire l'impasse sur ce rapport fondamental que constitue la relation intime et profonde avec la Nature considérée, (comme la Terre elle-même), comme une « Mère », mais aussi comme le seul Livre, saisonnier et cyclique, permanent et disponible, généreusement et largement offert, hérité de nos Grands Anciens et Grandes Anciennes ; Livre qui est en capacité perpétuelle de nous enseigner peu à peu les Lois qui régissent tout l'Univers visible ou non visible...(Une Loi de Nature supérieure à la Loi de la Lettre, nous disent les textes anciens !)...
Ce sentiment de « naturalité » est amplement et très majoritairement partagé par les cheminants lesquels le sont devenus bien souvent du fait de cette complicité, des correspondances intimes et profondes ; établies ; cultivée et fortifiée, entre la Nature et une Tradition issue directement et originellement de Celle-ci !...
(C'est cette « Nature » qui aide tous et chacun à comprendre la sienne propre !)...
- On se doit d'évoquer également le sens aigu accordé à la Parole quand celle-ci s'engage et prête serment devant le ciel, la terre et l'océan qui nous entoure.
Il s'agit ici d'une sorte de code d'honneur, de fidélité et de dignité face à soi-même et à tous les témoins convoqués alors (entités divines et sacrées, ancêtres, éléments...)
Cet état de conscience donne aussi toute sa valeur, sa validité et son fondement à « l'Initiation » d'un frère ou d'une sœur ; initiation opérée au sein des cercles contemporains
réellement, authentiquement, traditionnels (Notion aussi de « filiation » bien qu'il n'en existe valablement qu'une seule ; laquelle est verticale, transcendante et pleinement
spirituelle !)...
Le Monde Celte ne tolère ni le mensonge, ni le parjure, car on ne saurait profaner la Parole tenue et donnée ; la Parole ; Émanation première du Verbe Créateur ne saurait être
discordante et désaccordée sans nuire lors et vibratoirement aux fréquences (ondes, flux, influx...) qui circulent en tout être et en toute chose !...
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On ne saurait non plus négliger le rapport à la mémoire (la véritable mort étant l'oubli !) Ce rapport n'est pas basé sur une « nostalgie » des temps anciens, mais sur le respect et sur la gratitude dus à nos prédécesseurs, à ceux et à celles qui ont maintenu, contre vents et marées, le flambeau fraternel et séculaire de la Tradition afin qu'il traversent les frontières du temps et de l'espace et remis en dépôt aux générations nouvelles... (Libres à elles de se considérer héritières ou non de ce legs et ce, selon leur libre arbitre et libre critique.)
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On rappellera ici que cette pensée traditionnelle ne comporte aucune volonté de « conversion » ni de prosélytisme !...
Les entités divines et sacrées qui composent le « panthéon » celtique ; nommées par nécessite de compréhension, de langage et de relation, sont à entendre et à comprendre comme autant de Forces, d'Energies et de Lumière oeuvrant symbiotiquement en ce monde et en l'autre en tant qu'Ambassades actives, principalement bienveillantes, bienfaisantes et généralement « protectrices », « prodigues » et « généreuses » d'un Principe (alliée à une Essence) appelé, à défaut de pouvoir et de vouloir « nommer » : l'Incréé (une parentèle avec le Logos, le Soi, la Conscience de toute conscience, La Mère de tous les enfantements, la Matrice universelle et éternelle , le « Tout Cosmos » etc..
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Ces entités appelées, convoquées, sollicitées, lors des huit rituels de la Roue de l'année apportent par leur présence un soutien pour la bonne mise en correspondance des plans inscrits dans le Cercle fraternel et relationnel.
Elles animent lors les expressions et manifestations individuelles et collectives regroupées en Egrégore dans la conjonction d'entendement et de gratitude rituellement établie (avec ferveur et enthousiasme) entre l'humain et le divin...
C'est en fait un partenariat ; une convention sensible émotionnelle et intelligente passée de corps, de cœur et d'esprit avec ces Forces, Energies et Lumières qui s'accordent entre elles et qui nous proposent de co-participer, à notre juste mesure, avec les moyens qui sont les nôtres, avec notre singularité, avec notre spécificité individuelle et mutuelle, avec nos banques « internes » et « personnelles » de données et d'informations (le fruit maturé de nos expériences de vie), au bon déroulé de la Loi d'Evolution et donc à la bonne marche de l'Univers !...
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Considérer lors qu'il s'agit ici et avant tout d'une forte, pérenne et éternelle Spiritualité (pourvoyeuse de mythes et d'archétypes universaux) plus que d'une « religion » ; cette dernière n'étant constituée que de formes induites par le « Fond » ; formes données à des pratiques aimantes et ferventes afin de mettre en place le champ relationnel et de recueillement nécessaire à la concélébration des entendements attendus et souhaités entre l'humain et le divin...