DU BARDE (SUITE) BRAN DU 20 07 JUILLET
Du barde 05 05 2009 Bran du (A Jaufré et Sowila)
Bienheureux les pauvres en Esprit, quand l'Esprit opérera en eux sa libre croissance, s'ouvriront, de leur cœur, en leur milieu, les fleurs vives et fauves de la Vie...
Le barde, au temps de la splendeur de son rayonnement avait pour fonctions toutes celles que régente la maîtrise du Verbe.
Ce « Verbe » avait pour origine les Trois Cris lumineux et sonores qui parcourent la Terre lorsque l'Esprit se conjoint au Souffle pour insuffler sa Création, pour faire jaillir toutes les formes visibles et invisibles de la Vie...
Héritier d'un prime jaillissement et porteur lui aussi de ce « Souffle premier », le barde était le gardien vigilant et attentionné de la Mémoire des Premiers temps...
Sa voix savait, sa parole savait, son chant répétait, reformulait, sans cesse la Grande Mémoire, le souvenir des cheminements du vivant depuis la première étincelle, depuis la première déflagration, depuis la première étoile, depuis les premières lueurs qui enveloppèrent le monde et qui en façonnèrent vibratoirement et extraordinairement les formes en leurs multitudes et singularités...
A chaque génération, il rappelait les Racines de l'Arbre, la Souche des premiers enracinements, la Source-Mère des Fontaines de Vie, et dans chaque homme, le Puits où puiser l'Anima et l'Essence de sa propre existence...
Le barde disait, clamait, chantait, tissait les sons sur la trame harmonieuse de son instrument fait de chair, de songes, d'os, de muscles, de nerfs et de sang...
Sur ses lèvres, s'en venaient les paroles d'eau et de feu, de sel, de sèves et d'écume, les rus et ruisseaux s'écoulant de la Source primordiale...
Les bourgeons et les fleurs puis les fruits surgissaient de sa branche d'homme, les oiseaux des mots y faisait leur nid...
Autour de lui tournaient les saisons, la lune, le soleil, les étoiles et une ronde d'hirondelles fêtant le renouveau...
L'aigle était ses yeux, l'ours, sa force au combat, le sanglier, sa sagesse, le loup son guide des plus précieux, le roitelet son fidèle conseiller, le corbeau sa vision et sa souvenance, le cerf son espérance et sa renaissance, le saumon sa frayère de connaissance, sa matrice de régénération, la merle sa gaîté de l'aube, sa joie au crépuscule, le bélier sa vitalité et sa ténacité, sa parole à la force féconde, le serpent sa pensée profonde, le dauphin ses voyages dans les vifs courants du monde...
Le Barde fut dans le cercle depuis le premier jour ;
depuis, qu'ayant fait le tour de toutes questions, il en traça la circulaire réponse...
Par lui et le Lui, le Barde mena la Ronde sur la sente d'Amour
(Ainsi il en fût, ainsi, il en est, ainsi, il en sera toujours!)...
Le barde, par ses incantations, reliait et unissait au Centre les quatre directions, pacifiait les dragons, assurait la médiation entre la chose et son contraire...
Il était le garant d'un printemps succédant à un long hiver...
Il était, dans le Németon, dans le sein de la clairière, la braise,
le brandon allumant le brasier des cœurs chantants et dansants à l'unisson...
Le barde est ce chant humain faisant écho et résonance avec les chants de la « musique des sphères »...
Il est, à jamais, la Voix, le Verbe, le Souffle, l'Onde et le Son
Il est de la Vibration le Serviteur de cœur, de folie et de raison...
à la Taverne Celtique de Brocéliande