Les dits du corbeau noir

HOMMAGE AUX FEMMES GAULOISES D'AVARICUM (ORLEANS) BRAN DU 26 11 NOVEMBRE

archives photosVerbatim bran du 4434pm.jpgPhoto Bran du

 

 

 

Hommage aux Femmes Gauloises d'Avaricum

Bran du Décembre 2000

 

Préambule :

Il a été fait état (entre autres sujets) lors du dernier colloque relatif à la place du Féminin dans la société et la religion celtique, de femmes « guerrières » et j'aurai l'occasion d'y revenir...

 

On sait par exemple que des reines Celtes ont menées directement le combat contre les envahisseurs, que les femmes gauloises accompagnaient leur mari à la guerre, que vaincues, elles se suicidaient avec lui plutôt que de devenir esclave, que des rois de tribus Celtes consultaient les femmes pour avoir leur avis sur le fait d'entrer ou non en guerre et que leur avis était retenu, que des femmes organisées se plaçaient, s'interposaient, entre deux camps prêts à s'affronter pour faire cesser le combat, que les plus célèbres héros celtiques reçoivent une éducation d'un féminin « initiateur » dans les domaines de l'art de la guerre et de la sexualité (maîtrise des forces de celle-ci.)etc...

 

 

Le bardi qui suit est un hommage aux femmes gauloises de la citée d'Avaricum (Orléans) qui allèrent poitrine nue au devant des romains pour que ceux-ci épargnent leur époux et leurs enfants (en vain, car elles seront, comme celles d'Iona,(Anglesey), toutes massacrées par la légion romaine.)

 

 

Comme leurs sœurs à Anglesey ;

elles avançaient

la poitrine nue

les cheveux défaits

face à l'armée romaine ;

ces femmes, ces mères, ces épouses, ces amantes, ces vierges ;

elles avançaient sans trembler ni faillir

offrant leurs blanches gorges

à l'orgueil, au mensonge, à la cruauté

afin qu'un tel fléau rassemblé

épargne le fruit du fruit,

l'arbre du fruit

et les bourgeons à venir...

 

Elles étaient des centaines

dénudées jusqu'à la taille

plongeant au cœur de la bataille,

allant au devant d'une mort certaine

qui déjà arpentait la rouge plaine...

 

Elles étaient l'avenir,

le réceptacle du futur

et leurs seins gonflés d'espoir

battaient sur un cœur

battant à gorges pleines ;

un cœur plus fort que toute armée,

plus vif que le sang même...

 

Elles allaient à l'homme,

au père, à l'époux,

avec cet espoir fou

que des yeux reconnaissent

ce lait qui vînt aux lèvres,

l'amour qui allaita,

l'enfant en ses bras

au temps des mères et des femmes

qui les prenaient sur leurs genoux

faisant, peu à peu, de leur petit,

des futurs maris, puis des pères

dotés d'un cœur et d'une âme...

 

Mais la lance est aveugle

qui ne manque ses coups

et la framée s'enfonce

dans le sein si fragile

dans le corps si gracile

qui jusqu'au bout, demeure debout

avant qu'il ne vacille

dans le sang et la boue...

 

Des femmes gisent sur le sacré de leur terre

la poitrine ouverte sur la folie des hommes

et l'oubli qu'ils ont du propre sein de leur mère !... »



26/11/2018
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