UNE TRADITION POUR DEMAIN ICI ET MAINTENANT BRAN DU REFLEXION 20 12 DECEMBRE
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Une Tradition pour Demain, Ici et Maintenant...
Réflexion Bran du Le 20 12 2019
En quoi une « Tradition » (en l’occurrence la Tradition Celto-Druidique) qui appartient davantage aux mythes et aux archétypes fondamentaux et essentiels et qui remonte à plus de deux mille voir 3000 ans, mais qui à perduré sous diverses formes au cours des siècles, est-elle de nature, au jour d'aujourd'hui à nous apporter les aides, soutiens, outils, méthodes, éclairages, enseignements et sagesses nous permettant au sein des turbulences sociétales de préserver et d'étoffer nos fragiles équilibres individuels et communautaires ?
Le mot Tradition à de sens de « transmettre », mais transmettre quoi, pourquoi, comment, à qui, dans quel but
Alors que les valeurs et l'éthique constitutives et fondatrices de la dite Tradition sont pour la plupart reléguées dans le domaine de l'indifférence, de la méconnaissance et de l'oubli volontaire ou non,il nous appartient de rechercher dans ce passé lointain des éléments significatifs, actualisables, efficients, objectifs et opératifs nous permettant d'habiter ce monde plus dignement et ce, en juste correspondance avec nos affinités et aspirations les plus réelles et les plus véridiques tout en construisant des ponts et passerelles, des promontoires, afin de réaliser un saut qualitatif, évident et salutaire pour atteindre les rives et les berges d'un meilleur devenir planétaire ne résulte pas d'une attitude passéiste et nostalgique, mais bien d'une préoccupation essentielle, urgente et primordiale quant aux modalités de mise en œuvre d'un changement de paradigme sociétal qui s'impose à la conscience et au bon sens général...
Ceci s'adressant prioritairement à l'individu lui-même en tant que libre et volontaire opérateur de son alchimie intérieure portant à mutation, changement et transformation, à éveil puis à maturation de sa conscience à travers la germination de ses discernements et choix, de ses entendements et de ses nouvelles compréhensions de lui-même et de tout le vivant visible ou non qui l'entoure...
Que savons-nous réellement de cette société celtique et de son organisation et structuration, de ses axes majeurs et lignes de force en tant que pensée et actions qui soient en mesure « ici et maintenant » de nous aider dans ce « passage » à travers les multiples épreuves que nous traversons et traverserons ?...
Tout d'abord, c'est ce qui fait communauté, convergence et cohérence pour les peuples Celtes sur l'ensemble des étendues et des vastes territoires qu'ils occupent, c'est ce qui fait lien et donne lieu à une relation constante et fréquente et constamment entretenue avec ce que l'on appelle la dimension divine et sacrée de l'habitacle humain ainsi que la mise en forme par le culte de rapports réguliers chargés d'entretenir cette relation et de mettre en œuvre un dialogue fervent et fécond avec le monde des Déesses et des Dieux, avec « l'Incréé » ou « l'Innomé »...
Et cela se nomme Foi et Croyances...
Ce qui suppose aussi la conception et la croyance en une âme considérée comme étant immortelle et déposée en chacun et chacune comme une semence déposée au creux des labours de l'Esprit...
Une semence soumise donc pour sa « germination » à une volonté libre, éclairée et responsable de celui ou de celle qui par connaissance, recherche, découverte, désir et volonté reconnaîtra en lui-même la précieuse graine enfouie et co-participera de sa croissance et de son évolution et élévation vers un ciel d'entendements majeurs... La croissance même de cette « graine » s'effectuera en même temps que la conscience l'accompagnant....
Par ailleurs on notera combien cette civilisation celtique est particulièrement "attachée" aux milieux naturels et plus spécifiquement au monde végétal via l'arbre et les forêts...
Il est fort probable que les bases et fondements de la conception spirituelle et philosophique du monde Celte passent par un enseignement premier et majeur : celui de toute la nature et de tout l'Univers avec cette idée tenace et mise en oeuvre d'une inter-dépendance entre le ciel et la terre, le visible et l'invisible, la matière et l'esprit, chaque chose et son contraire....
C'est là une conception symbiotique qui veut que tout à son importance, le fragment comme la partie qu'il exprime à sa façon et auquel il se rattache...
Cela créée une conscience aiguisée et lumineuse qui veut que la pensée et les actes des humains se doivent d'être en équilibre et en harmonie avec ce qui meut la roue des sphères, le déroulé des temps et la ronde des saisons...
L'attitude et le comportement de l'humain se doivent de respecter et d'entretenir cette correspondance sensible et intelligente entre tous les régnes et une solidarité d'ensemble pour co-participer de la "bonne marche du Monde et de l'Univers"...
A une époque (o combien troublée et confuse) où la notion de « religion » à hélas supplantée la notion majeur et pré-séante de spiritualité laquelle constitue le Fond, le principe, l'Essence et l'Anima de tout être et de toute chose ; la mise en forme du religieux et de sa pratique semblent bien s'éloigner, de distendre de plus en plus de la préséance spirituelle pour s'adonner terrestrement, horizontalement, à des interprétations, à des exonérations, à des usages et emplois qui relèvent plus de l'orgueil humain que d'une voix et orientations divines, lumineuses, harmonieuses et célestes qui transcendent verticalement toute matérialité et corporalité !...
Certes, nous le savons, les peuples Celtes sont vus et perçus par les observateurs de l'époque comme étant d'une nature profondément religieuse, « reliante », mais la forme de cette relation ne s'exonère jamais du fond qui l'a instruit et mit en œuvre....
Et toute « inversion » en ce sens (comme celle des valeurs constitutives de la société et de l'individu qui s'y rattachent) génère dans la pensée celto-druidique le retour du chaos, des ténèbres, de la confusion, de l'incohérence, de la dislocation et de l'effondrement !.....
Lien et relation entre l'humain et le « supra-humain » nécessitent et impliquent la notion d'accord, de concordance, de cohérence, de cohésion, d'entendement, de connaissance, de conscientisation, d'équilibre et d'harmonie...
On ne saura donc pas étonner de lire dans le Livre des Bardes Gallois (le Barddas) qui bien que « christianisé» conserve néanmoins en substrat des conceptions éminemment antérieures et déconnectées du vernis chrétien, que la recommandation, la sage invitation faite à tous et à chacun par nos ancêtres bardes consiste à rechercher en permanence, à instruire, à instaurer ou à restaurer, à conforter, en tout être, en tout rapport et relation, l'équilibre et l'harmonie, seules garantes d'une cohérence individuelle et communautaire, seules en capacité de conduire, d'aider et d'accompagner toute évolution en ce sens, seules en faculté d'offrir une meilleure présence au monde et de profiler un avenir et un devenir plus conforme à l'idée que l'on pourrait se faire d'une réelle et plus digne « humanité »...
Nous ne sommes pas et nous ne prétendons pas pour autant dépositaires d'une « vérité » unique et absolue, mais nous faisons et entreprenons ce qu'il faut pour en connaître le diamant et ses dix mille éclats !...
Il n'est pas étonnant que la parole, la voix, la poésie, l'incantation, le chant et la musique (sans omettre la danse qui en résulte) occupent aujourd'hui encore une si grande place au sein de la société celto-druidique comme étant l'une des manifestations sonores et vibratoires la plus « accordées» a cette notion d'équilibre et d'harmonie !...
Cela puise aux sources mêmes du «Souffle, du Verbe, du « Logos » et de tout ce qui a « Respiration », Inspiration et Expiration...
Si l'on ne croit pas ou si l'on ne croit plus en Cela alors inutile de poursuivre pensées et actes en ce sens et en cette Essence...
Certaines personnes, parfois avisés et intelligents, affirment avec des arguments appuyés que ce sont les hommes qui ont créé leurs Dieux et Déesses, leurs « Divinités », afin de se rassurer sur leur présence en ce monde et sur le mystérieux passage en l'Autre Monde...
Cela est recevable et mérite ample réflexion, mais quelque soit leur démonstration , ils ne pourront jamais affirmer catégoriquement que l'humain et les règnes qui l'entourent se sont créés tout seul et que c'est encore lui l'inventeur des mécanismes qui ont mené à la Vie !...
Par ailleurs si le science nous permet une approche du Comment de la formation de la Vie, elle ne saurait répondre en tant que telle à la question du Pourquoi, laquelle question demeure de notre ressort individuel et personnel pour autant que l'on explore minutieusement, objectivement, intimement et profondément cette interrogation majeure....
Certes la pensée et le cheminement celto-druidique sont, à l'échelle planétaire, un épi-phénomène, un microscopique événement dans la succession fortement turbulente, agitée et meurtrière de l'Histoire mais, il n'en demeure pas moins qu'une telle pensée non figée à demeure, non définie, non fixée à tout jamais sur un support en tant que théologie ou concept de croyance par nos Anciens et Anciennes continue d'inspirer, de stimuler et d'instruire des individus qui trouvent en elle suffisamment d'éléments de connaissance et de sagesse pour en faire un habitat spirituel et un cheminement philosophique ; tous deux de nature à donner à leur existence une réalité, une authenticité, des valeurs éthiques, des rapports et relation au monde et avec tout le vivant qui comble leurs aspirations les plus naturelles et légitimes qui soient...
Alors que bien des événements historiques majeurs, des sociétés, des civilisations mêmes ont disparu, cette pensée « anhistorique », mais mythique et archétypale, légendaire de surcroît, transcende l'épopée temporelle des hommes et leur restitue leur liberté et leur responsabilité afin qu'ils prennent eux-mêmes leur vie et leurs ouvrages en mains et ce, à chaque génération et malgré toutes les tentatives renouvelées d'éradication par le pouvoir romain et chrétien !......
Cette société antique n'a pas craint la « mort » ni de lui faire face, respectueusement, considérant qu'elle est une partie intégrante et finalement constitutive de la Vie et que les Ténèbres sont en fait percées de Lumières et que de la matrice nocturne naissent les aubes et les aurores. Que c'est par le pourrissement de l'automne et par le recouvrement par un dur hiver que se fomente, en la terre, l'explosion printanière...
Ainsi, de même, la Tradition renaît de siècle en siècle au cœur et en l'esprit de ceux et de celles qui la découvrent (la redécouvrent plus exactement) et qui lui font demeure et séjour d'amitié et d'amour...
Certes, de Druide d'aujourd'hui ne saurait être l'exacte réplique du Druide d'hier (et pour autant que l'on sache très précisément ce qu'était le sacerdote Celte à son époque, ce qui est très loin d'être le cas.)
Les archéologues s'efforcent de faire parler les formes afin de connaître l'esprit de la main qui les inventa ou les produisit !
Comme si la connaissance et l'étude de la forme nous permettaient de remonter directement au dit esprit sans passer par la case supputation ou interprétation, comme c'est encore le cas le plus souvent !...
N'est-il pas des plus souhaitable de rechercher en priori l'Esprit qui donna formes ?...
Et cet Esprit, les Filid, les Bardes de l'ancienne Celtie l'ont incarné dans leur dits, leurs voix, leurs récits, leurs chant et leurs musiques, leurs contes et leurs légendes...
Et nous disposons de cela au-delà et par-delà le vernis chrétien qui l'a recouvert autant qu'il a pu sans pouvoir (et parfois vouloir) en effacer ni la mémoire, ni l'inspiration, ni l'immanence !...
En Cela et par Cela qui Fût, Est et Demeure, sont les Forces, Energies et Lumières de la pensée Celto-Druidique...
A SUIVRE