Les dits du corbeau noir

LA FLORA  Photo Bran du

Une Matinée dans la Campagne...

et

Une fleur de coquelicot...

Bran du    Le 31 mai 2020

Très belle journée pour une immersion dans la Nature. Le vent d'Est est allé porter ailleurs sa fureur...

Le ciel est uniformément bleu, aucun avion ne vient strier la voûte azurée....

L'air est déjà chaud et les insectes virevoltent d'une ombelle à l'autre...

De très nombreuses abeilles sont déjà à l'ouvrage, je le vois à la charge de pollen déjà amassée sous leurs ailes....

Les fleurs étalées du sureau et de la berce ont leur préférence, mais aussi celles des lavatères et des valérianes, mais ce sont les phacélies qui sont les plus recherchées avant leur ensilage......

Les pluies des derniers jours ont accrues la croissance des végétaux....

La chambre végétale est tapissée de nombreuses nuances vertes ponctuées d'une palette multicolore de fleurs épanouies et odorantes...

Une buse entame la visite de son territoire... Ses cris menaçants couvrent le chant des merles et des pinsons...

Pas de bruits de moteur pour l'instant aux abords de la Flora, les néo-ruraux installés en lisière font la grasse matinée !

Plus on s'enfonce dans la vallée profondément encaissée est moins ils sont présents...

C'est là que s'est réfugiée la chorale matinale et vespérale des oiseaux....

Dans le sable boueux de la berge une empreinte très nette : c'est celle d'un renard...

Les orties sont montées en graines, les plantains de mêmes...

Les grosses libellules à quatre ailes font leur apparition et chassent déjà le long de la prairie...

A travers le vitrail mouvant des feuilles et des branches, ombres et lumières dansent une pavane très lente...

J'ai quitté un monde turbulent, inquiet et agité pour un autre calme, accueillant et serein...

Je remonte le cours de la rivière, en étant empreint de cette quiétude qui apaise tant le corps que l'esprit...

Dès que j'entre dans ce tunnel de verdure, je ressens la bienveillance des lieux, leurs facultés à me remplir de joie et de ravissement, à convoquer tous mes sens pour jouir des contentements offerts...

L'enchantement et l'émerveillement m'entourent de toute part, abreuvent de beauté le moindre de mes regards....

La parfaite architecture de chaque plante, la trame des nervures de chaque feuille, la complexité d'un calice de fleur, tout est source de contemplation et de ravissement...

Voir, sentir, percevoir, entendre, effleurer, goûter à cette matinée comme à un met rare et délicieux, tout cela m'est pleinement restitué et procure à mon être une fête des sens que ne saurait me procurer le quotidien d'une résidence en urbanité...

Les vanesses, les citrons, les piérides du choux, les argus, déploient leurs ailes dans les champs et les prés fleuris du mai joli...

Les grives et les geais guettent le rougissement des premières merises...

Une cétoine s'enivre couchée sur une ombelle de sureau...

La rivière n'est pas pressée de devenir océan...

Un couple de canard aventureux en remonte le cours découvrant des espaces nouveaux peut-être propices à leur futur accouplement...

Serpenter le long de l'eau courante procure une sensation étrange comme si la pensée elle-même épousait un lacis de songes limpides et transparents...

Comme si se produisaient en nous des enlacements voluptueux, des noces charnelles et troublantes mêlant le souvenir à l'imaginaire, une écume tumultueuse à un brasier flamboyant...

Tant de délicieux recouvrements invite à se dépouiller, à se dénuder mentalement et physiquement...

Comment « cosmunier » autrement ?...

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Une fleur de coquelicot :

Il ne savait comment lui dire, comment lui faire comprendre son désir ardent, sa fébrile attente, sa fragile espérance....

Il ne voulait pas « blesser », il ne voulait pas compromettre une belle amitié, mais l'envie était plus forte encore de partager ce que seul l'amour peur offrir dans la plénitude soyeuse et brûlante du don....

Il se tenait là, écartelé entre promesse et crainte, n'osant aborder, n'osant formulé, n'osant offrir le bouquet champêtre et printanier de ses sentiments.....

C'est alors qu'il aperçu dans un talus ce qui, peut-être, pouvait tout résoudre de ses douloureux atermoiements....

Il vînt comme chaque fin d'après-midi depuis deux semaines maintenant au rendez-vous prévu sur la place près de la fontaine chantante...

Sans un mot, il lui tendit le rouge et le noir d'un fleur épanouie et fragile de coquelicot...

Elle lui pris lors la main et ils partirent tous deux sur un chemin d'entendements bordé de millepertuis et d'achillées millefeuilles...

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