DOSSIER NATURE ECOLOGY TRANSITION et TEXTE BRAN DU 2020 28 08 AOUT
Séjour "nature" : la Corrèze Photos Bran du
Dossier Nature / Ecologie /Environnement (suite)
et
Transition, changement, demain et le futur ?
Voir aussi en fin d'article : Réflexion Bran du :
Vers une transition, mais laquelle ?
L'Homme et la Nature : les textes fondamentaux...
Le Point Référence Juillet Aout Septembre 2020 extraits
« ...Cette période dramatique permet enfin de prendre conscience des dégâts irréversibles occasionnés par l'humanité sur la planète. Il faut agir.
L'avenir pourrait cependant être moins dramatiques que ne le prévoient les « collapsologues. » (Ceux qui prédisent la fin du monde NDR)
Les causes du mal sont à chercher dans la manière dont l'homme se pense au sein de son environnement, dans la relation mortifère qu'il entretient avec une nature trop souvent considérée comme un « stock » où puiser à sa guise. »... Catherine Golliau
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Jean Jacques Hublin (paléoanthropologue)
L'homme et son environnement...
« La culture, c'est la nature de l'homme et une partie de sa biologie. »
« La capacité à modifier son environnement est l'une des grandes spécificités de notre espèce..
Les hommes s'en sortiront, comme ils l'ont toujours fait, grâce à leur ingéniosité et leur capacité à innover. Et aussi grâce à leur grande capacité de coopération...
Une des clefs de l'espèce humaine est d'être une espèce sociale capable de développer des réseaux d'entraides très efficaces...
Je suis plutôt optimiste, parce qu'il existe chez l'homme un niveau d'altruisme qui surpasse grandement celui des autres espèces...
Nous prenons conscience aujourd'hui que les modification que nous apportons à notre milieu proche peuvent nous mettre en danger. Nous préserver, c'est certainement la meilleure des motivations pour mieux gérer notre environnement... Cela peut semble un peu cynique, mais c'est la nature de l'homme. »...
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« La Nature réalise toujours le meilleur. » Aristote « elle ne fait rien en rien. »
(« La philosophie d'Aristote fait état d'une notion d'équilibre interne à la nature... Elle rejoint les préoccupations écologiques d'aujourd'hui. »
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Un autre monde mais lequel ? Catherine Golliau
Vers une société écologique...
« L'écologie est devenue politique, révolutionnaire même. »
« Le problème n'est déjà plus de savoir comment préserver la planète, mais de choisir quelle société construire pour vivre dans un univers en déclin. »
« Il faut changer notre mode de vie pétaradant et polluant. »
« La crise environnementale pourrait bien si l'on n'y prend garde faire une victime collatérale : la démocratie représentative/ Elle est pourtant jusqu'à aujourd'hui le meilleur garant de nos libertés si chèrement acquise, mais pourtant si facilement rognées, voir supprimées. »
« La planète est en danger, l'homme est son pire prédateur. Emis jusque-là par quelques isolés, le constat devient majoritaire dès la fin du XXè siècle. Et les défenseurs de la Nature se font légion. »
Doit-on prévoir un changement de civilisation ? Il est peut-être déjà en cours. »
Le XXIè siècle sera le « siècle vert » selon Régis Debray...
Catherine Golliau
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« L'humanité voudra-t-elle prêter attention à un quelconque programme impliquant des entraves à son attachement au confort ? » Sophie Pujas
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« Je propose, tout à fait sérieusement, que l'on attribue des droits juridiques, aux forêts, océans, rivières et autres objets dits « naturels » de l’environnement, c'est-à-dire en réalité, à l'environnement tout entier. »
Christopher Stone (Les arbres doivent-ils pouvoir ester en justice ?)
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Ivan Illich La convivialité Ed du seuil
« La société industrielle moderne est entièrement vouée à l'expansion laquelle se manifeste par la recherche effrénée de la croissance...
L'école favorise l'ignorance en rendant l'homme incapable d'apprendre par lui-même, la médecine développe plus de pathologies qu'elle n'en soigne et l'automobile fait perdre plus de temps qu'elle n'en fait gagner.... (C'est la contre-productivité du développement technique.)
A partir de certains seuils, qu'il ne faut donc pas franchir, les effets positifs des institutions s'inversent et vont à l'encontre des objectifs qu'elles s'étaient fixés.
Il s'agit d'inventer une société conviviale...
Le passage de la productivité à la convivialité est le passage de la répétition du manque à la spontanéité du don...
Une société où chacun saurait ce qui est assez serait peut-être une société pauvre, elle serait sûrement riche de surprise et libre...
Dans les anciennes civilisations, les ressources en énergie étaient très équitablement réparties...
Il s'agit que « l'homme contrôle l'outil ». Il s'agit d'atteindre un équilibre post-industriel caractérisé par « une économie en équilibre stable avec le monde qu'elle habite. »
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«Arne Naess L'écologie profonde (deep ecology) extraits
« La tentative visant à ignorer notre dépendance a contribué à l'aliénation de l'homme lui-même....
Les organismes sont des nœuds au sein du réseau ou du champ de la biosphère, où chaque être soutient avec l'autre des relations intrinsèques...
l'écologiste de terrain tient que le droit égal pour tous de vivre et de s'épanouir est un axiome de valeur évident et intuitivement clair...
Cette qualité de vie dépend en partie de la satisfaction et du plaisir profonds que nous éprouvons à vivre en association étroite avec les autres formes de vie....
Il faut noter que partout dans le monde, les mouvements qui se sont inspirés de l'écologie convergent en de nombreux points de façon remarquable....
L'écologie profonde prétend réintégrer l'homme au sein de la Nature... Il importe pour l'homme désormais d'opérer la « réalisation de soi », chacun étant appelé à développer ainsi sa propre « écosophie »...
L'auteur propose le terme « d'écosophie » ou l'art de penser philosophiquement les questions écologiques...
La nature n'est plus un ensemble de ressources mises à la disposition de l'homme, mais un tout dont il fait partie, au même titre que tous les êtres vivants. L'homme n'est plus placé au sommet de la biosphère, mais se doit de vivre en association étroite avec les autres formes de vie... »
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André Gorz « Ecologie et politique »
« On ne peut poursuivre une croissance illimitée avec des ressources limitées...
Il s'agit de promouvoir une véritable révolution économique, sociale et culturelle qui instaure un nouveau rapport des hommes au monde...
Nous pouvons vivre mieux tout en consommant et en travaillant moins, mais autrement...
Changer la vie ; c'est la soustraire au système et aux gérants du système en cherchant à gagner sur celui-ci des espaces d'autonomie et de socialités vécues...
La destructivité du modèle capitaliste de développement et de consommation, la rupture du lien entre « plus » et « mieux » rendaient nécessaire un changement radical des techniques et de finalités de la production, donc du mode de vie...
L'écologisme pouvait donc devenir un mouvement politique puisque la défense du monde vécu n'était pas seulement une demande sectorielle et locale sans portée générale, mais se révélait conforme à l'intérêt général de l'humanité et du monde vivant dans son ensemble.
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« Le principe d'égalité entre les humains n'est pas l'affirmation d'une hypothétique égalité de fait ; il est une prescription portant sur la manière dont nous devrions traiter les humains. »
« Si un être souffre, il ne peut y avoir de justification morale pour refuser de tenir compte de cette souffrance. » Peter Singer
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Hans Jonas Le Principe responsabilité
« Nous avons une obligation à l'égard de ce qui n'existe même pas encore...
Il s'agit d'assurer la pérennité de la Nature et de l'humanité, considérées comme un héritage que l'homme à le devoir moral de conserver...
Il s'agit d'ouvrir la responsabilité de l'homme au futur ; c'est à dire à ce qui peut advenir...
En somme, on devient responsable de ce que l'on est capable de faire et plus seulement de ce que l'on a fait...
Il faut penser une éthique pour la civilisation technologique...
Le Prométhée (il déroba aux dieux le « feu » pour le donner aux hommes) définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l'économie son impulsion effrénée, réclame une éthique qui, par des entraves librement consenties, empêche le pouvoir de l'homme de devenir une malédiction pour lui...
A partir du moment où l'homme accède à une puissance matérielle qui lui permet de détruire ou d'altérer le monde et l'humanité, il devient dépositaire de nouvelles obligations....
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre...
ou encore : agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d'une telle vie...
Nous n'avons pas le droit de choisir le non-être des générations futures à cause de l'être de la génération actuelle et nous n'avons pas même le droit de le risquer. »
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James Lovelock La Terre est un être vivant... l'Hypothèse Gaïa Ed du Rocher
« La terre constitue un système global en constant réajustement sur lequel l'homme influe fortement...
Une hypothèse suggère que la matière organique, l'air, les océans et la surface de la terre forment un système complexe susceptible d'être appréhendé comme un organisme unique et ayant le pouvoir de préserver les caractéristiques vitales de notre planète. (L'hypothèse Gaïa)
L'homme technologique est-il toujours partie intégrante de Gaïa ou en est-il coupe ? »...
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« Remplissez la terre et soumettez-là. Commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre. » Genèse
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Eric Nelson
Le Taoïsme et la Nature... extraits :
« Le taoïsme classique à une sensibilité écologique profonde, en invitant à s'adapter au monde naturel et à vivre en accord avec lui... (L'écologie contemporaine est fondée elle sur la science.)
Dans le confucianisme, la nature est toujours envisagée à travers le prisme de la morale, et comme une hiérarchie.
Le cosmos répond à un ordre moral. Les perturbations et la disharmonie dans la nature reflètent le système politique et social. Quand un roi est mauvais, la nature est aussi désordonnée...
Cette pensée est d'ailleurs toujours en vigueur au sujet des politiques considérées comme néfastes...
Dans le taoïsme la nature n'est pas appréhendée dans un mode moral ou hiérarchisé... Les choses doivent être vues simplement pour ce qu'elles sont, il faut observer leurs transformations et leurs rythmes propres et non les juger par avance d'un point de vue moral....
Le concept chinois de « Ziràn » (Nature)
Au sens littéral « Zi » désigne le soi et « ràn » la substance ou l'âme des choses... Il s'agit donc de « la substance propre de la chose. »
Le Zhuangzi l'un des textes fondamentaux du taoïsme dit que les choses sont toujours en devenir et qu'être en harmonie avec elles signifie être en harmonie avec leur manière de se transformer...
Dans les sociétés modernes, nous tendons à donner la priorité au sujet, à ses désirs et à sa liberté. Nous, sujets, devrions refaire et réinventer le monde selon un ordre qui nous est propre. Le taoïsme propose une voie (dào en mandarin), une sensibilité selon laquelle nous ne devrions pas forcer les choses...
Le Tao est intrinsèquement écologique. Les systèmes naturels sont autoproductifs et autorégénératifs. Ils s'ordonnent eux-mêmes mieux qu vous ne les ordonneriez.
Par vos interventions, même si vous avez de bonnes intentions, vous causerez de nombreux effets secondaires négatifs. La meilleure manière de gouverner les choses est donc de les laisser se gouverner seules.
C'est ce que le taoïstes appellent le « wùwei », soit « l'action sans action » ; une forme d'harmonie réactive à l'objet, une action non force et respectueuse...
La principale pratique du taoïsme est le « Yang Sheng » qui signifie littéralement « nourrir la vie »...
Dans la tradition taoïste, il a un sens plus profond comme voie pour s'harmoniser avec la Nature. (Il s'agit de chercher l'harmonie avec le monde qui nous entoure....)
Le taoïsme privilégie l'auto-organisation des choses comme des gens. »
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« Je resterais toujours aussi près de la Nature qu'il serait possible, pour flatter les sens que j'ai reçu d'elle ; bien sûr que, plus elle mettrait du sien dans mes jouissances, plus j'y trouverais de réalité. »... Jean Jacques Rousseau
« Jean Jacques Rousseau, ne se lasse pas d'admirer la nature pour s'émerveiller de sa beauté et en chanter l'harmonie.
Ce sentiment qu'il dépeint comme une extase fondée sur la concordance entre le paysage intérieur – celui de l'âme – et le paysage extérieur, préfigure le mouvement romantique occidental qui transformera bientôt profondément le rapport à la nature en l'exaltant à travers une sensibilité exacerbée.
Pour lui, l'amour de la nature, est affaire de sensibilité, pas de politique. La sensibilité à la nature, qu'il a continué à développer, est un préalable indispensable à toute prise de conscience écologique. » Francis Simonis
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« La grande majorité des hommes mènent une vie de tranquille désespoir. »
« Travaillerons-nous toujours à nous procurer davantage et non parfois à nous contenter de moins ? »
« La plupart des luxes, et beaucoup de ce que l'on appelle les conforts de la vie ; ne sont pas seulement non indispensables, mais constituent de véritables entraves à l'élévation de l'humanité. »
« Les anciens philosophes étaient une classe d'hommes sages dont personne n'était plus pauvre de richesses extérieures, et personnes n'étaient plus riches de celles intérieures. »
« Le matin, c'est quand je me réveille et qu'une aube est en moi. »
Henry David Thoreau
Pour Thoreau, il faut se dégager de l'emprise de la société, se libérer de la soumission au travail et de l'accumulation des biens inutiles... (l’auto-subsistance a été l'une des clefs de son indépendance.) Il défendra la liberté du citoyen de refuser des ordres injustes, même s'ils viennent du pouvoir en place.
Il est pour certain comme un pionnier de la décroissance et le tenant d'une certaine pensée libertaire. Sophie Pujas
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« Il est vrai que l'humanité purement primitive a comparativement peu affecté les arrangements de la nature. L'action destructrice de l'homme est devenue de plus en plus énergique et implacable au fur et à mesure qu'il a progressé sur le plan de la civilisation, jusqu'à ce que l'appauvrissement dont il est menacé à force d'épuiser les ressources naturelles du sol, lui fasse enfin prendre conscience de la nécessité de préserver ce qu'il reste, si ce n'est pas rétablir ce qui a été gaspillé gratuitement. »
« La terre est en train de devenir un lieu inadapté à son plus noble habitant et une nouvelle ère à la fois de crimes et d'imprévoyances humains la réduirait à une condition de rendement appauvri, de surface anéantie et d'excès climatique telle qu'elle la menacerait de dépravation, de barbarie, voire même, peut-être, de l’extinction des espèces. »
George Perkins Marsh
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« Dieu ne peut pas protéger les arbres des imbéciles. » John Muir
John Muir est un « préservationiste » convaincu de la valeur esthétique et spirituelle de la forêt et qui veut la préserver des dégradations humaines. Il est à l'origine de la création de premier parc américain de préservation de la Nature en 1905.
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Richard Powers
« Les arbres offrent une leçon de vie à l'humanité. »
« 98 % des forêts primaires américaines ont aujourd'hui disparu...
Si nous ne parvenons pas à combattre cette idée que nous sommes exceptionnels et supérieurs au reste du monde vivant, nous ne pourrons simplement pas survivre.
Dans le monde vivant tout est connecté. En fait, nous sommes les seuls à penser que nous ne sommes connectés à rien d'autre, que nous disposons d'une indépendance et d'une autonomie suffisantes pour nous en sortit seuls. Nous sommes les seuls à considérer le monde vivant comme une ressource. Il faut changer notre vision individualiste des choses. Nous nous en sortirons avec la nature, ou nous ne nous en sortirons pas.
C'est une découverte récente, dans la forêt, pour tout acte de compétition il y a un acte de coopération...Nous ne pouvons pas continuer à vivre notre relation avec les non humains comme nous le faisons, que notre intelligence ne nous dispense pas des règles de la nature. »
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Vladimir Vernadsky De la Biosphère :
« Elle constitue un mécanisme dans lequel toute la vie, toute la matière vivante peut être envisagé comme un ensemble indivisible. »... C'est : « la région unique du globe terrestre occupée par la vie. »
« Il ressort clairement que toute la vie offre un ensemble indivisible et indissoluble, dont toutes les parties sont liées non seulement entre elles, amis aussi avec le milieu brut de la biosphère. » « C'est là que sont concentrés de très divers systèmes statiques stables d'équilibres dynamiques, des éléments chimiques terrestres. »
« Tous ces concentrés vitaux sont en relation étroite les uns avec les autres... Ils ne peuvent exister indépendamment. »
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« Dire que la technique est sacrée, c'est affirmer que nous lui consacrons notre vie, et que nous sacrifions tout ce qui lui est étranger.
Notre société n'a plus de finalité, et l'homme, au lieu de se servir de la technique en est devenu le serviteur dévot. »
« La technique reconfigure tout ce qui n'est pas technique. »
« Plus rien n'est le domaine des dieux, des puissances non naturelles. L'homme qui vit dans le milieu technique sait bien qu'il n'y a plus rien de spirituel nulle part. Et cependant nous assistons à un étrange renversement ; l'homme ne peut vivre sans sacré. »
Jacques Ellul La Technique ou l'enjeu du siècle
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Claude Lévi-Strauss Tristes Tropiques
« L'ordre et l'harmonie de l'Occident exigent l'élimination d'une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd'hui infectée...Ce que d'abord vous nous montrez... c'est notre ordure lancée au visage de l'humanité.
Le monde a commencé sans l'homme, il s'achèvera sans lui.
L'homme est une machine, peut-être plus perfectionnée que les autres, qui travaille à la désintégration d'un ordre originel et qui précipite une matière puissamment organisée vers une inertie toujours plus grande et qui sera un jour définitive.
L'homme n'a rien fait d'autre qu'allégrement dissocier des milliards de structures pour les réduire à un état où elles ne sont plus susceptibles d'intégration. »
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« L'homme de notre civilisation ne se regarde point comme gardien de notre demeure terrestre ; il est fier d'en être le pillard habile et irresponsable. »
Bernard de Jouvenel Pour une conscience écologique
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Rachel Carson Printemps silencieux extraits
« Non pas des produits étiquetés « insecticides » mais « biocides » !
Est-il réellement possible de tendre pareils barrages de poison sans rendre notre planète impropre à toute vie ?
Le problème crucial de notre époque est donc la contamination de notre environnement par des substances d'une incroyable nocivité.
Les futurs historiens seront peut-être confondus par notre folie , comment, diront-ils, des gens intelligents ont-ils osé employer, pour détruire une poignée d'espèces indésirables, une méthode qui contaminait leur monde, et mettre leur existence même en danger ?
Nous avons placé des milliers de gens en contact avec ces poisons sans leur consentement, et souvent à leur insu. Je prétends encore que nous avons laissé employer ces produits chimiques sans s'interroger outre mesure sur leurs effets sur le sol, sur l'eau, sur les animaux et plantes sauvages, sur l'homme lui-même. Les générations à venir nous reprocheront probablement de ne pas nous être soucié davantage du sort futur du monde naturel, duquel dépend toute vie.
Les risques sont dit-on calculés par les organisateurs des opérations pesticides, mais c'est le public qui les prend, c'est donc au public de dire s'il désire poursuivre la route actuelle... »
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« L'obligation de subir nous donne le droit de savoir. » Edmond Rostand
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Sida et animaux
« Oui, on peut dire que la transmission du virus du SIDA à l'homme par un animal est la conséquence d'un désordre écologique...
Ce sont les changements dans les comportement humains qui ont permis au virus de prospérer en Afrique...
Quand on sait qu'un laboratoire néerlandais a reconstitué, il y a quelques années à peine, le virus de la grippe espagnole, il y a de quoi être inquiet. La médecine peut nous sauver, mais il faut se méfier de l'arrogance scientifique. »
Jacques Pépin Professeur de microbiologie et de maladies infectieuses...
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L'effondrement d'une société
Une autre « fin du monde » est possible...
(Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gautier Chapelle. Ed le seuil 2018
« ...Ces auteurs abordent frontalement, non seulement la réalité irréversible de l'effondrement de notre civilisation et de ses modes de vie, mais aussi l'urgence incontournable de changer de conscience, de point de vue... et d'écologie « intérieure »... »
« Vivre l'effondrement et non y survivre ! »...
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Le vocabulaire de situation : selon Dominique Bourg
Transition / Changement / Transformation / Evolution, , lenteur et précipitation...
Des compromis dans un cadre institutionnel...
La « croissance » est fondée sur l'idée d'une capacités inépuisable de la planète de fournir les ressources indispensables et sur un progrès technologique salvateur soit un économisme dominant...
Il y a une lutte à long terme et une lutte à court terme... Une accélération d'un côté et la nécessité de prendre son temps de l'autre... Pas de « précipitations » !...
Que les démocraties représentatives se dotent d'institutions qui pensent et agissent dans le long terme...
Préconisations :
Art 1 : Il est à changer pour que l'Etat devienne le garant du respect des grands indicateurs écologiques...
Création d'une 3è chambre (écologique) disposant d'un veto suspensif sur des lois menaçant l'environnement...
Une chambre constituée de membres « citoyens » choisis au hasard par moitié et des différents membres d'associations et des spécialistes de l'écologie...
(Eviter la création d'une technocratie)
Création d'un « Haut Conseil du Long Terme » (avec des experts des sciences du climat, de la biodiversité et des sciences sociales afin d'envisager le changement sous tous ses aspects (biologique, climatique, social, écologique, économique...)
Repenser les modes de consommation et les processus de production ; favoriser les circuits courts et renoncer à un marché mondial ouvert et à la « mondialisation »...
Il s'agit d'encourager des productions aux empreintes carbone et écologiques faibles...
Dominique Bourg
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Quelques termes à connaître :
Ecologie est un néologisme inventé en 1866 par Ernst Haeckel à partir des mots grecs : oïkos (la maison) et « logos » (l'étude) pour désigner « la science de l'ensemble des rapports des organismes entre eux et avec le monde extérieur. »
L'ethnocentrisme : c'est la tendance à faire de l'homme le seul modèle de référence...
L'entropie : C'est la force de dégradation des ressources naturelles.
L'anthropocène est l'âge où l'empreinte humaine sur l'environnement est devenue si intense qu'elle rivalise avec les grandes forces de la Nature.
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La Nature : un remède naturel :
« ...Nous savons que 80 % de nos médicaments dépendent de la Nature et que la médecine puise ses remèdes dans les plantes depuis l'aube de l'humanité...
Ce qui est radicalement nouveau aujourd'hui, ce sont les découvertes scientifiques qui révèlent que la fréquentation de la nature ou sa simple vue, possède des pouvoirs extraordinaires sur notre santé physique, mentale, émotionnelle et cognitive....
C'est la nature elle-même qui nous soigne. Nous sommes reliés à la nature jusqu'au plus profond de nos cellules, dans notre cerveau, dans notre corps émotionnel, physique, dans notre esprit » Myriam Starhwak Simos
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Des Plantes : L'herbier Humerose (Glénat éditeur)
Des études récentes ont montré que les plantes ont une mobilité réduite certes, mais que celle-ci est toute relative et que le végétal est beaucoup plus sensible qu'on ne l'imaginait...
234 000 plantes à fleurs sont reconnues aujourd'hui par les botanistes...
La fleur est l'organe sexuel de la plante... (Pollen = mâle et Ovule = femelle)...
Les plantes et les insectes auraient évolués parallèlement au cours des temps...
En transposant le génie de la Nature, l'homme reconnaît que celle-ci est le premier ingénieur, le meilleur sans aucun doute....
Son œuvre n'est-elle pas le résultat de centaines de millions d'années de création, d'adaptation et de sélection ?
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« Il s'agit de rappeler qu'il existe par rapport à la nature des systèmes de pensée différents et tous pertinents. »
Philippe Descola
(Par-delà Nature et Culture Gallimard éditeur)
(La nature est elle-même une production sociale)
Pourquoi notre conception d'occidental serait-elle plus légitime qu'une autre ? (Kogi, Celtes …)
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Une « écologie » de la relation pour une compréhension non dualiste des relations entre l'homme et la nature...
Pascal Crutzen (La tyrannie d'une élite technicienne) …
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la Déclaration Universelle des Droits de la Nature.
Il existe une déclaration universelle des Droits de la Nature élaborée en 2010 lors du sommet des peuples qui s'est tenu à Cocha Bamba, en Bolivie.
De nombreux peuples, habitants originaux des continents du monde, revendiquent dans leur propre pays que la Terre soit reconnue comme « la Mère de toute forme de vie » et comme une entité légitime et ordonnée.
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Rob Hopkins : Les crises : une opportunité de changement :
Remettre l'imagination à l'honneur en cette situation qui est la nôtre. Abordons le changement climatique comme une opportunité pour repenser notre environnement, notre alimentation, nos fonctionnements sociaux, économiques, civiques....
Il existe aujourd'hui plus de 2000 initiatives de transition dans 50 pays dont 150 en France. ( A Londres, il y a 15 quartiers en transition.)
Il s'agit de revisiter nos modes de vie, nos déplacements et le contenus de nos assiettes...
(Ecovillages, permaculture, résilience locale, circuit court de production et de distribution... Repenser lors notre environnement...)
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« L'humanité doit conclure un pacte symbolique avec la Nature »
Michel Serres (Le Contrat Naturel)
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D Cohn-Bendit
La question est de savoir comment profiter de cette situation inédite de l'économie pour entamer une transition de nos modes de vie, de notre économie et de nos systèmes productifs que la majorité des citoyens puissent accepter.
Cette mutation sera forcément lente alors que nos démocraties fonctionnent sur l'immédiateté.
(Un changement de mode de vie qui ne soit pas difficile cela n'existe pas.)
Il y a lieu de rechercher des compromis qui ne pourront se faire sans réforme constitutionnelle (Élection à la proportionnelle et gouvernements de coalition)...
Il y aura des efforts à produire pour une transition écologique (des décisions qui prennent ancrage dans la société et donc au parlement....
On ne peut pas obliger les gens à changer de vie sans qu'ils l'aient accepté au préalable sinon ils se révoltent.
Une société bienveillante est une société qui permet l'émergence de majorités organisées autour d'un compromis écologique et social (voir l'autoritarisme sidérant de la société française!)...
Par ailleurs la souveraineté nationale n'existe que par la souveraineté européenne....
(On se demandera ce que peut démocratiquement valoir un président élu avec seulement 25 % des suffrages exprimés au premier tour et sa majorité absolue?)
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Réflexion : Vers une Transition mais laquelle ? Bran du Août 2020
Quand nous aurons brasser en long et en large le pourquoi d'un changement nécessaire voir impératif de paradigme sociétal, nous pourrons enfin nous atteler au « comment » de sa mise en œuvre en sachant que c'est là un chantier immense mais enthousiasme, salutaire autant que prioritaire....
Ce « comment faire » s'interpelle à deux niveaux : 1 : l'individu 2 : sa ou ses communautés d'appartenance...
La phase est est prépondérante pour permette la réalisation de la phase 2... BD
L'état des lieux et des situations et une claire et objective identification de ceux-ci, de leur interdépendance et forte complexité implique, avant de s'investir dans les résolutions adéquates et adaptées d'un changement de pensées et de modes de vie, des « méthodes », des logiques et logistiques opératives et une utopie motrice des changements et mouvements qui accompagnent celui-ci... L'important ce n'est pas de se focaliser et de se précipiter sur le but escompté à atteindre, de vouloir atteindre de suite l'Etoile envisagée, mais de construire ensemble le vaisseau pour s'y rendre...
Sur quoi butez-vous avec redondance lors de vos assemblées de concertation, sur quels plafonds stoppant vos élans, vos initiatives, vos projets, vos novations ?
Où on en est ? Où on va ? De quelle manière et façon, avec quel « Esprit », quels dénominateurs communs, quelles réalisations concrètes, quels projets alternatifs et pionniers, quelle « architexture » politique, quelles soutenances médiatique, quel réseau d'informations et de communications, quelle « représentation et ambassade, quelle sensibilisation citoyenne, quelles motivations, émulations et stimulations ?....
(Discernement, choix, orientations et destinations impliquent une « cartographie mentale » (les portulans du possible et des potentialités...)
Sans l'apport d'une « spiritualité » élargie, approfondie, universalisée mais non uniformisée, il ne me semble pas possible que la « matière » entièrement livrée à elle-même puisse être porteuse de transcendance et d'évolution bénéfique... (De même que sans philosophie existentielle conçue comme un art du mieux vivre.)
La phase 1 de tout projet en terme de changement de mode de vie :
Une réflexion bien pesée, objective et réaliste, consciente et lucide, cohérente et concordante, dynamique et stimulante...
De la qualité de la réflexion menée dépendra la qualité de l'action mise en œuvre pour l'incarner...
Cette « réflexion » se doit de précéder toute action....
Une réflexion bien pensée est un soin apporté pour la guérison d'une société au corps malade et aux membres infectés par cette maladie !
La phase 2 : c'est l'expérimentation pionnière, c'est la prise et le suivi d'initiatives innovantes, c'est l'imagination requise et appliquée, c'est l'investissement « utopique » concrétisé sur le terrain... Et c'est l'échange permanent entre les novateurs et pionniers en terme d'échanges des modèles et des méthodes employés...
« L'Inconnu » non plus appréhendé comme autant de freins et d'obstacles propices à l'hésitation, au renoncement, mais au contraire, comme une forte motivation pour alimenter une soif de recherches, de découvertes et d'explorations...
L'ignorance, la méconnaissance, se présentant alors comme autant de nouvelle terres à conquérir pacifiquement avec une richesse d'enseignements, de créativités et d'inspirations en resituant à l'humanité la plus belle des aventures humaines qui soit !...
Si en l'état des lieux et de toute évidence, je ne saurais tout comprendre, connaître et résoudre globalement de la masse problématique que représente la société actuelle, il me faut et par étapes progressives fractionner celle-ci et aborder et investir chaque partie constitutive de ce tout en sachant que la complexité d'un élément sélectionné est partie intégrante de la complexité de l'ensemble...
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Bernard Boisson me signale la parution de l'ouvrage de
Laure Noualhat journaliste à Libération :
Comment rester écolo sans devenir dépressif....
« Pas facile, quand on suit l’actualité écologique de près de rester zen. Ancienne journaliste à Libération, Laure Noualhat a bien essayé de s’en sortir par l’humour en créant le personnage de Bridget Kyoto, mais cela n’a pas suffi à la détourner de la dépression. Dans ce livre, elle revient sur cet épisode douloureux, mais au-delà de son expérience personnelle, elle a voulu comprendre ce que pouvaient ressentir des écologistes conscients de l’effondrement. Son livre est donc parsemé de témoignages qui sont comme autant de voix pour montrer un chemin possible face aux nouvelles accablantes délivrées par les scientifiques sur l’érosion de la biodiversité, le changement climatique, les pollutions… Aujourd’hui, Laure prône une autre forme d’écologie, plus proche de l’action au sein des territoires, à l’image des alternatives qu’elle essaie de mettre en place avec un collectif au sein de sa petite ville de Joigny (Yonne). Écrit d’une plume alerte, son livre invite les lecteurs à se mobiliser tout en gardant l’envie de rire. Une saine initiative. »
Tana Editions 256 pages 18,90 euros
Contact Presse : Anne Vaudoyer 06 63 04 00 62
A noter aussi les 50 ans de « Canard Sauvage » sur le thème :
Hier, aujourd'hui, demain...
et un dossier : face à l'urgence écologique, quel rôle pour les journalistes ?
Voir aussi le livre : Journaliste et Ecrivains pour la Nature et l'Ecology
Je signale pour ma part l'excellent article de Bernard Boisson relatif à un dossier sensible en région parisienne :
https://jne-asso.org/blogjne/2020/08/11/bye-bye-lâme-des-etangs-de-corot/