AU PAYS DES MERVEILLES DE RAAK 2022 BRAN DU EXTRAIT DU LIVRE DE l EXPOSITION TEXTES ET PHOTOS 27 09 SEPTEMBRE
Les Amoureux Bipèdes
RAAK AU PAYS DES MERVEILLES
(DE LA PREHISTOIRE A NOS JOURS...)
Extraits du catalogue de l'Exposition
Photographie de quelques oeuvres exposées
et texte Bran Du
Raak a publié "Présence de pierres"
et réalisé un film :
"Qui a crié, les Secrets de la Terre."
EXPOSITION
Au pays des merveilles de RAÂK
du 08 septembre au 25 octobre 2022
Pour se fournir le catalogue de l'exposition (superbe) contacter :
ATELIER VERON 31, rue Véron Paris 18
www.atelier-veron.com atelierveron@gmail.com
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La nageuse cachée
Ses ami(e)s témoignent :
« ...Il arrive de croiser des regards frères
qui font croire
un instant à la réalité des choses, voire à leur âme.
Raâk est de ceux-là
fenêtre sur la lumière
mains dans la terre
courbes telluriques. »
Marie Gatard (extrait du Dibbouk errant)
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Des Amours de Pierre par Gérard Sendrey (extraits)
« L'originalité profonde de la démarche de mon amie Raâk ne consiste pas dans ce choix artistique de pierre qu'elle partage avec d'autres talentueux inventeurs.
Ce qui caractérise ses inventions, c'est l'acte de foi, l'engagement spirituel nécessaire pour « miraculiser » la matière inerte et lui donner cette palpitation existentielle qui impose une étrange vérité, élaborée dans le creuset d'un mystère profond."
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Portrait de Raak Biographie...
Raâk naît en Bretagne, dans le Finistère en 1940. A l'Age de seize ans, habitée par le mal-être, elle quitte douloureusement le « pays gast » pour la capitale ou sa quête du Graal commence...
1975 : Année-Bilan. Le chemin parcouru lui apparaît comme une faillite totale qui la fait se débattre dans une grave crise existentielle.
L'écriture « garde-fou » qu'elle pratique depuis toujours devient elle-même impuissante et ne lui est plus d'aucun secours.
1976 : Raâk découvre dans son quartier un atelier de création libre où la terre est proposée comme matière thérapeutique. Et c'est l'invraisemblable remontée vers la vie qui de fraie d'étranges passages jubilatoires à travers les martèlements de sa souffrance.
Entre ses mains explosent d'obscures forces latentes amoncelées par trente-six années de battements de cœur...
Aujourd'hui, la création, chaque jour, pas à pas la sauve.
Serait-ce là l'un des chemins secrets qui mènerait au Graal ?
P.S. : A noter que Raâk attendra l'année 1992 pour oser montrer ses œuvres devant un public.
A ce jour, elle a participé sous une forme ou une autre (écriture, poésie, photographie, gravures diverses, peinture, dessin, sculpture...) à environ 80 événements artistiques....
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Petit aperçu d'une cuisson raku Raâk
Photo d'une cuisson en court
« L'incandescence du four jette des lueurs « blanc-or »
Le temps d'intervenir est venu.
Une sculpture d'un rouge immatériel apparaît. »
« Des frissons noirs courent sur ses formes au contact de l'air extérieur.
C'est un couple d'amoureux dont l'énergie érotique vibre à l'égal du rhombe chamanique.
Un lit de sciure les accueille, les recouvre. Instantanément des flammes jaillissent de leurs corps qui entrent en transe. Chevelures, bouches, sexes, ventres, pieds dansent avec les flammes qui les fusionnent encore plus étroitement.
Une pluie lourde se met à tomber. Un sein, une fesse, s'ébrouent sous les gouttes d'eau révélant des ocres rouges, havanes, violettes...
Derrière une épaisse fumée rousse que tresse le vent on entend les amoureux striduler comme des grillons énamourés.
Des noirs inimitables se glissent, se lovent dans l'intime des corps. Ils se veulent déterminants. Des ombres bleutées, des blancs soudains s'esquissent, s'esquivent...
les amoureux jubiles, nus et pas nus dans leur nouvelle peau-vêtement. L'Univers les enlace....
Les flammes se sont apaisées, mais les ocres n'ont pas dit leurs derniers mots. Dans le secret des ventres-athanors où le feu dompté palpite encore, elles fouaillent... »
C'est au japon, il y a quelque 450 ans qu'apparut ce mode de cuisson sous l'impulsion du potier Chôjiro appuyé par l'intellectuel et esthète Chôjura.
La cérémonie du thé est étroitement liée. L'occident fit prendre au raku de nouvelles voies. RAAK
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Le Peuple de Raak par Oristelle Bonis
Extraits
"Le peuple de Raak est de terre et de feu. Né du prodige de l'incandescence, il sait ce que savent les pierres : la fusion et le creuset des métamorphoses telluriques et pour prendre forme ce qui sort du magma bouillonnant a besoin d'air et d'eau, besoin de fraîcheur...
C'est un peuple de créatures fusionnelles qui bras et jambes et têtes mêlées jouent, s'enlacent, s'aiment et chantent, et regardent de tous leurs yeux – des yeux si attentifs qu'on dirait parfois qu'ils absorbent plus que le spectacle du monde, qu'ils en écoutent aussi tous les bruits et tous les murmures. ...///...
Des chimères fantastiques que Raâk présente en offrandes à la liberté de l'acte créateur, à la joie qu'il libère et à la puissance de la consolation, aussi nécessaire que l'air et l'eau aux générations humaines.
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Leur privilège est l'innocence, leur force est dans leurs étreintes. Et nous voyons cela."
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Jeux Cavaliers
Notes Bran Du Septembre 2022
Ce sont là les étreintes flambantes et flamboyantes au cœur du cœur d'un foyer, d'un autel consacré par les offrandes mutuelles de celle ou de celui qui concélèbrent, peau contre peau, duvet contre duvet, cri contre cri, sang contre sang, sueur contre sueur, écume contre écume, résine contre résine, braise contre braise, source contre source, âme contre âme, leurs noces solsticiales et lunaires d'eaux et de feu...
Leurs enlacements est une assemblée de mots convoqués en haute poésie et qui rendent hommage au silence en un poème contenant tous les autres, chants, danses et musiques y compris...
Ce sont parois de signes, de traits, lignes, de formes, de courbes, d'ombres et de lumières ; ce sont empreintes de la mémoire du monde et des mondes tenues à l'abri d'un jour que sans cesse les hommes assombrissent....
Cette œuvre fait, pour moi délicatement et viscéralement résonance avec celle de Jephan de Villiers et de son « Arborie » mais jette aussi un clin d’œil vers les Kogis ou Malpuches d'Amérique du Sud ; ces peuples dits natifsn héritiers d'une civilisation plus que millénaire et qui n'ont jamais cessé de s'allaiter goulûment aux mamelles de la Terre...
Je pense aussi ici à l'artiste aussi fou, qu'exigeant que sage, que poète imbibé de sensualité du film de Kwon-taek Im
« Ivre de Femmes et de Peintures » qui à la fin du scénario et réduit à faire des calligraphies sur des pots de paysan s'enfourne avec ses œuvres en cuisson fusionnant dans une étreinte éternelle avec elles...
Ceci nous rappelant que nous ne faisons pas « l'amour » à une forme d'art, mais c'est celle-ci qui nous fait ou bien nous qui nous défaisons d'elle !
Ne cherchez point en ses œuvres la trace ou l'empreinte d'une influence ou d'une inspiration dite chrétienne ou empruntant aux religions livresquement révélées...
Sa spiritualité sensuelle, charnelle et ses multiples célébrations sont granitiquement païennes, relèvent absolument d'un paganisme ancestral, d'une nudité primitive, toujours virginale, essentielle, fondamentale, propice aux vrais et bouleversants recouvrements...
La démarche est et demeure « élémentaire » alliant le Ciel à la Terre dans un dialogue amoureux que colporte une nuée d'oiseaux multicolores...
Il me gêne de lire que son œuvre est ou serait un chemin vers « le Graal » lequel est connoté comme un accès vers une « illumination » faisant référence au « Christ-Lumière » etc...
C'est hélas oublié fortement de quoi ce Grall est initialement formé et issu ; soit du recouvrement vernissé chrétien d'un paganisme que l'Eglise ne cessera d'éradiquer de toutes les façons en effaçant siècle après siècle la souvenance, la conscience et l'héritage spirituel et philosophique d'un peuple « aux étincelles de joie et aux semelles de vent »...
L'imagerie chrétienne substitut volontairement au Chaudron Matriciel des Celtes, (Celui de Keridwen ou encore du Dagda) une coupe, ou un vase, ou un plat dont le déplacement et le portage devant un héros de la Matière de Bretagne et de l'épopée arthurienne christianisées demeurent une énigme que ne peuvent percer que les initiés....et les « Connaissants » !....
Il ne s'agit donc pas d'attribuer à l’œuvre de Raâk même analogiquement ce désir et cette volonté de glorifier une coupe christique en s'y baignant le corps et le cœur nus mais de lui restituer son sens, son axe, sa ligne de force, sa Verticalité, son Principe, Son Essence et son Anima « vrai, véritable, à la face de l'existence, à la face du Vivant de la Vie, à la face de la ronde des saisons, à la face des cycles et des rythmes de l'Univers ! »....
On ne serait cependant oublier que le Souffle Païen (encore appelé en Gallois l'Awen ou l'Inspiration) est un Souffle Originel, un Verbe apte à toutes les conjugaisons du « Vivant de la Vie », un Logos, une « Parole immensément poétique », un parole sourcière et flammée née lors de la Création du (ou des) monde(s)... et que Cela qui fût, Est et Sera insuffle ses Forces, Energies et Lumières en tout temps et en tout lieu et sous toutes formes et vibrations....
Ceci étant déversé d'abondance en ce creuset, en cet athanor d'entendement et de hautes conjugaisons que sont des artistes « initiés de naissance, jaillis du Chaudron des Êtres et des Choses» et qui sont la grande Fraternité de cœur, d'intelligence, de sens et d'esprit qui font Cercle d'équilibre, d'harmonie et de cohésion au sein même des tribulations et agitations de l'espace et du temps et des nôtres...
Je ne doute en aucun cas, à aucun moment que Raak ne fasse partie intégrante et aimante d'une telle jubilatoire et païenne Confrérie....
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5 poèmes inspirés Bran Du 27 09 2022
La Belle
La Belle
Elle a jaillit
parmi le crayonné de nuit
avec sa rose peau d'églantine
et ses lèvres de pavot amoureux
Elle, à la fois aile de libellule et saumon de fontaine
bulle de rêves, coupe de rosée...
Là, immergée sous une pluie printanière
paisible, ouverte et offerte
dans l'attente de sa destinée....
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La Mutine
La Mutine
Dans l'arrondi de sa posture
petite pomme posée sur le vaisselier
à peine dissimulée
Elle est « l'Invite », l'appel, le signe
dont les montagnes du silence font écho...
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En Couverture du Catalogue :
Elle était là
enceinte d'or, de cendre et d'argent
Boule céleste
évoluant, se transformant, se métamorphosant
parmi les marées du ciel...
Vers elle montaient tous leurs regards de grands sauriens
des regards avec des yeux serpentaires sertis d'écailles fauves
qui épousaient les ondulations, oscillations et circonvolutions...
C'était un Cercle aux enfantements méconnus qui agitait leurs entrailles jusqu'au tréfonds du sang...
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La Nymphe au Faune
Lui : à feuille de bouche
au pommelé des joues
prenant sein de Vie
Suçant à plein cœur le premier matin du monde...
Elle : l'enveloppant en son verger
en ses eaux mêmes
plongeant son regard
dans les rêves et les songes...
Tous deux, englobés d'humus
sentant l'herbe mouillée
Resserrant sur eux
cet instant à couverture d'étoiles...
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Métamorphose d'un ange
Métamorphose d'un ange :
Elle, elle s'était fait pousser des ailes
pour aller vers lui...
Lui, il rayonnait et luisait
dans des reflets d'amour...
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La Danseuse