AURELIEN BARRAU ET L'ECOLOGIE (ENTRETIEN) ET COMMENTAIRES BRAN DU 2018 31 10 OCTOBRE
Aurélien Barrau et l'Ecologie...
extraits de conférence :
(On trouvera sur la toile informatique de nombreux entretiens dont je recommande l'audition.)
Nous faisons face à une situation sans précédent dans l'histoire de la terre laquelle a déjà une très longue histoire, mais nous sommes en train d'y mettre fin, plus exactement de l'infléchir, de l'appauvrir, de l’atrophier radicalement et ce en un temps extrêmement bref...
C'est un phénomène qu'aucun autre être vivant n'a vécu ou n'a été confronté dans toute l'histoire de notre planète...
Cet extraordinaire édifice qu'est la terre est menacé par l'une des espèces qui y vit : la nôtre !...
Nous sommes face à ensemble de problématiques très interconnectées...
Selon une étude menée par deux chercheurs du C.N. R.S. sur la biologie de la conservation, àpartir de plus de 13000 articles et en regroupant plus de 1000 000 chercheurs dans le monde, il s'avère, sans plus de doute possible, que la « vie est en train de mourir sur terre » et ceci vaut pour toutes les branches du vivant.
Les populations animales s'effondrent...
Le constat est celui d'une affolante diminution du vivant en terme de biodiversité...
La disparition d'espèces a été multipliée par cent depuis le début du siècle !...
Quelques chiffres et domaines impactés :
La pollution tue 3 fois plus que le Sida dans le monde (6 millions de morts actuellement et surtout dans les pays pauvres pourtant les moins pollueurs !)
(L'O.M.S parle de 30 à 50 000 morts par an!)...
La surface des villes progressent dans le monde de 400 millions de M2 chaque année...
90 000 KM2 de forêts disparaissent chaque année...
On évoque un océan de plastiques qui provoque d'innombrables morts animales... (L'Inde vient d'interdire l'usage des plastiques.)
Les chutes de vie surtout dans le monde animal, mais pas seulement sont la conséquence directe de la disparition des « lieux de vie », des écosystèmes spécifiques à diverses populations animales... Il y a une forte perte de la diversité du vivant, de la biodiversité...
L'ONU parle d'une menace existentielle directe et relève et dénonce des objectifs pour remédier à cela extrêmement insuffisants (On est déjà très loin d'atteindre ces dits objectifs insuffisants!)... Pour L'ONU, il y a là en ce qui concerne les politiques, les décideurs, les gouvernements des fautes morales impardonnables...
Economie - Social – Ecologie tout cela est lié...
Le climat est un sérieux problème, mais ne doit pas masquer les autres tout aussi conséquents...
Nous affichons surtout nos incompétences et inconséquences !...
(Voir le sort réservé par l'Europe aux immigrés syriens!)...
Des ébauches de solutions :
Rappeler qu'une croissance infinie, exponentielle, dans un monde limité est impossible ; que le pillage des ressources doit cesser...
Nos systèmes en place sont des systèmes d'auto-destruction...
Quand une espèce disparaît elle peut entraîner à sa suite d'autres disparitions...
Nous vivons l'ère de « l'Instabilité »....
Rien ne pourra se faire sans une forte implication politique avec des élus mettant l'écologie en première priorité dans l'exercice de leur mandat...
Cela ne se fera pas sans l'impression (l'impression seulement) de certaines diminutions de libertés (réduction de certains « conforts » abusifs par exemple) afin de gagner une liberté plus grande pour soi et pour tous : Celle de Vivre en plus grande paix et sérénité !...
Nous sommes tous pour la liberté, mais faut-il encore que l'exercice de celle-ci n'atteigne pas un point où elle met en péril le devenir individuel et collectif !...
Revoir notre « alimentation » et l'alimentaire en général...
Proposer avec pragmatisme (et non imposer) des alternatives végétariennes...
(La production de viande est un facteur de pollution supérieur aux pollutions autoroutières!)...
On a tout à « gagner » à prendre certaines mesures mêmes si celles-ci sont au départ un peu coercitives ou apparaissent liberticides (termes peu adaptés en fait face aux objectifs salutaires à atteindre)... Mais, hélas, nous faisons encore trop peu !...
Trop peu de territoires sont réellement protégés dans leur biodiversité, la préservation et la protection du vivant...
Nous devrions en « sanctuariser » bien davantage...
Il faut faire cesser cette croyance qui veut que le miracle technologique résoudra tous nos problèmes dans un futur à venir !... C'est absolument faux ! La « catastrophe » est déjà là, en cours...
De même, comment pouvons-nous affirmer que nous vivons aujourd'hui dans un monde parfait ?...
Tout n'est pas compatible avec tout...
Si l'écologie n'est pas la priorité absolue, nous n'aurons que des rustines à apposer sur nos problèmes !...
Il nous faut reconsidérer totalement notre rapport à la Nature (terme mieux approprié qu'environnement trop anthropocentriste)...
Le mot décroissance est lui même « triste », voir ambiguë, il faut le réenchanter...
L'action doit précéder l'ajustement ultérieur. Il s'agit d'abord d'arrêter de mettre en œuvre des dispositions suicidaires et autodestructrices, de faire lors les bilans et constats qui s 'imposent et de réorienter positivement et objectivement l'action...
Sur le plan humain, philosophique, spirituel, il est urgent de retrouver une notion qui fait appel à la « sacralité » de l'autre « vivant »...
Forte nécessité aussi de réenchanter notre rapport au réel...
(L'étrangeté, le sublime, le merveilleux résident un peu partout nul besoin de voyager loin pour cela!)...
Redéfinir nos indicateurs en termes de qualité de bonheur et non plus en terme de statistiques économiques !
Revisiter nos « contradictions » individuelles et communautaires...
« Sauver la Vie » n'est pas une chose secondaire ! »
Lever les barrières et frontières qui sont causes de violences énormes...
S'atteler rapidement à un énorme projet d'éducation...
(Il y a encore trop peu de formation ou d'information sur les désastres écologiques qui sont le nôtres au sein du parcours éducatif.)
Ouvrir des perspectives au futur ne consiste pas à réinitialiser les archaïsmes du passé...
La beauté du monde ; c'est tout ce qui existe en ce monde...
C'est cela qu'il nous faut protéger et assurer ; c'est cela que nous pouvons aussi perdre !...
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Commentaires : Bran du Octobre 2018
Je ne peux que souscrire en grande partie à ce bilan, à cet état de faits, des lieux et des situations, à ce constat lucide et objectif et aux pistes dégagées pour amoindrir les conséquences inéluctables qui ne manqueront pas de suivre nos « inconséquences »...
Nous sommes en effet entrés dans l'ère de « l'Instabilité » et nous avons généré celle-ci...
Cette « instabilité » indique que nous ne disposons plus d'assises ni de fondements nous permettant de demeurer en équilibre et en harmonie tant sur le plan individuel que sur le plan communautaire......
Cette situation est celle que redoutait le plus le monde traditionnel celtique car celui-ci savait pertinemment que cette instabilité ne pouvait que provoquer des « effondrements » en compromettant fortement ce que la Nature et l'Univers lui-même mettaient sans cesse en œuvre pour préserver le monde du chaos !...
La Nature, l'Univers certes survivrons à nos folies et inconséquences, mais non sans que beaucoup de règnes soient hélas fortement impactés dont le nôtre...
Les sagesses traditionnelles n'ont jamais eu autant de pertinences dans leurs applications car toutes invitent à la recherche permanente d'équilibre et d'harmonie et toutes mettent en garde contre les graves conséquences induites pour ceux qui y dérogent...
Les « dragons » intérieurs s'agitent en chacun et en chacune, méconnaître cela, ne pas considérer cela, ne pas maîtriser cela, ne pas procéder aux conciliations et médiations nécessaires expose l'individu comme sa société d'appartenance d'ailleurs, à voir les territoires de l'être se transformer en champs de batailles, en conflits et en antagonismes perpétuels complètement stériles et dramatiques...
En tant que membre d'un collectif appelé l'humanité et solidaire de cet ensemble bien que ne partageant pas loin de là ses orientations, sesoptions et ses attitudes majoritaires qui mènent le monde vivant à sa perte, mais, plus encore en tant que sacerdote et servant au sein d'une Tradition qui prône depuis toujours le recours aux Sagesses pérennes et fondamentales, je ne peux et ne veux être « indifférent » aux futures tempêtes engendrées par des ensemencements humains inconsidérés, orgueilleux, factices, suicidaires, mensongers et cruels...
Je n'apporterai ni caution ni validation au « meurtre du Vivant »...
Il appartient à tous les tenants de notre Tradition, à ceux et à celle qui sont en résonance sympathique et concordante avec Elle, d’œuvrer pour ce Vivant là où il se trouve avec les moyens, idées, méthodes, expériences, imaginations et novations, qui sont les leurs...
Il s'agit d'allier une Essence d'entendement et de compréhension majeures à un bon sens pragmatique, pertinent, opératif, ajusté, cohérent et efficace...
Le sentiment dit « écologique » est un sentiment qui existait avant même que le mot ne soit créé...
Les liens de claire compréhension et de solidarité entre Homme/Nature/Univers remontent à la nuit des temps et ont été entretenus, renforcés, confortés, nourris sans cesse à travers des pensées suivies d'actes adéquats (rites, cérémonies, pratiques religieuses...) tendant à maintenir un rapport serein et apaisé, bienveillant et bienfaisant, avec les Forces, Energies et Lumières émanées du Ciel et de la Terre au sein d'un entendement du type symbiotique conciliant et unissant tout être et toute chose vivante, visible ou non...
Mener une lutte, un combat, une résistance, une rébellion, une résilience et œuvrer pour un changement urgent de paradigme sociétal fait partie prenante et intégrante de la vocation traditionnelle de tout cheminant et de toute cheminante...
Tout ce qui précède est de nature à nourrir nos réflexions et à nous aider à incarner audacieusement ce titre de noblesse et de dignité qui consiste à être des « artisans du vivre » et des « serviteurs du vivant ».