Avril en poésie "Entre Terre et Mer, Forêt et Grèves" Bran du
La Corne de Cerf
A Annie et Robert et Nolwen, artistes et animateurs d'un gîte merveilleux en Brocéliande...
En remerciement Bran du 06 06 2014
La brume à ma fenêtre
Comme un corps moite après l'amour
Qui aurait un chant de merle sur les lèvres...
J'ai croisé une jeune fille
Fraîche et riante
Qui répondait au prénom d'aubépine !
Ces heures qui forment le jour,
Elles sont là dans la fontaine
Qui égraine le chapelet de son chant...
Aubépin, merisier, prunelier et poirier sauvage,
Silènes, ail aux ours et stellaire,
Tous et toutes à ourler de blancheur la robe de la mariée...
Tous ces oiseaux qui répètent leur partition
Dans l'attente que le soleil
Orchestre le chant du monde...
Sous l'arbre aux oiseaux
Chante une fontaine...
La lumière s'y abreuve...
Et tous ces êtres
Qui se lèvent au matin
Et qui ne savent chanter le jour...
Ne banalisez pas l'amour...
Ce n'est pas une feuille arrachée
Au calendrier du quotidien...
Craintifs et prudents sont les oiseaux
Qui s'approchent de la fontaine en sautillant de branche en branche...
Ainsi devrions-nous peut-être aborder la vasque de l'amour !...
L'autre jour, un oiseau est entré dans la maison ;
Affolé, apeuré, se cognant aux fenêtres...
Pour le délivrer, je lui ai offert les ailes de mes deux mains...
Le vent chasse les brumes
En vagues vaporeuses
Qui meurent faute de rivage...
Le jour qui se lève
Accouche d'un enfant
Que le ciel prend par la main...
Si l'homme se tait
Quand chante le matin,
C'est qu'il à un goût de mort sur les lèvres !...
L'homme et la femme qui, au réveil,
Se serrent dans leurs bras,
Concélèbrent, eux aussi, le matin...
Regarder, écouter, observer, contempler et penser ;
C'est consigner l'acte de naissance du jour ;
S'émerveiller de sa propre présence au monde...
Il va d'un bourgeon à l'autre,
Le moineau qui avale des feuilles,
Des fleurs et des fruits qui ne verront pas le jour...
Là, sous le vert sombre du sapin,
Le rose des cyclamens
Ajuste sa couronne...
L'arbre aux camélias
Est un bouquet de noce
Que guette la rouille des larmes et des pluies...
Les pots, vernissés d'un bleu vermeil,
Jalonnent une allée de graviers
Qui mène à la contemplation...
J'ai marché dans les allées d'un poème
Tracé au cordeau du Coeur et de l'Esprit
Trouvant, en moi, la rime accordée à tous les verts !...
Les papillons visitent
Les autels de nectars
Qui s'offrent à leur ivresse...
Un lieu pour le ravissement,
Un lieu où toute chose trouve sa place ;
Laquelle fait écho aux danses du silence...
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A la lecture d'un ouvrage intitulé "Mer, Roc et Sable te saluent" de Hubert Coatleven
(Pastels réalisés avec talent, mais quelques "parasitages" ou traits superflus parfois, ceci, selon mes critères propres, sur les grèves et rivages de Bretagne)
Textes inspirés par les tableaux du peintre... Bran du
Peintures, photo et empreintes : Bran du
La mer, de ses longs couteaux,
A gravé la roche
D'un mot connu seulement de l'Amour...
La mer, qui toujours se retire,
Reviendra à l'assaut, chargée de cadeaux
Emballés dans son écume...
La pierre, posée dans la flaque d'eau
Qui de toute part l'entoure, est un îlot
Qui accueille les crabes voyageurs...
Au déshabillé des flots
Demeure la jouissance d'un cri
Tout enrobé de nacre...
Le ciel, sans cesse,
Parcoure la grève
A la recherche de ce bleu qu'il a perdu...
Le vent, dans l'étendue de la baie,
Cercle après cercle,
Elargi son lasso...
Quand tout le sanguin de l'horizon
Se tient là sur le sable humide,
La pensée avance les pieds-nus, ses sandales à la main...
La dune et son couvert d'oyats
Sont comme un sexe de femme
Frémissant dans l'écartèlement des rives...
Les pins sculptés par les tempêtes
Savent que le vent est un ogre
Qui n'a jamais pu avoir d'enfant...
Les pierres, malgré la fureur des éléments,
Ont toujours leur mot à dire :
Silence !
Les amants ont rendez-vous en l'estuaire,
En la confluence de leurs rivières,
Entre la vive descente d'une robe et la lente remontée de leurs bras...
Le flot qui se retire
N'oublie jamais
Les courbes et les déliés de la rive consentante...