Bardi de la belle saison / Enigme est son nom
Bardi de la Belle Saison Bran du 08 02 2013
I : Enigme est son nom !
Celui-là, qui tresse les trois brins
Remet le soleil en marche
Dans la plaine des ombres…
Celui-là à maîtrisé les trois forces,
À lié les trois couleurs
Et délivré l’aurore des rets du crépuscule…
Celui-là sait les mots que recouvre la neige, qui font fondre la glace, qui donnent des plumes à l’aiglon, un neuf velours aux cerfs…
Celui-là se prononce au réveil de la polaire, quand le givre fait sa mue,
Quand tombent les glaçons…
L’arc de sa parole ajuste sa flèche sur la ronde des étoiles…
Des flammes dansent sur ses lèvres avec les glaives levés ;
L’hydromel, dans les coupes, fête sa victoire !…
La lune à son chevet et l’aube dans ses tresses
Savent le nom que forgent les dieux à l’assemblée de Lug…
Le nom lui fût donné sous un manteau de braise
Quand celui-là s’en vînt avec les cochers de son char
En tenant dans ses paumes un quartier de jour et un quartier de nuit…
Une pomme lui fut donnée en chacune de ses paumes alors que le lait abondant de la Vache coulait sur sa poitrine !…
Pur alors était le reflet du ciel dans les yeux de la femme
Pure la voûte d’argent et blanc le sein pour sa tête….
Rouge la cervoise, rouge la bière mêlée au sang…
Noble est le serment sans parjure,
Noble sa tunique, noble son manteau,
Noble son armure frappée des Trois Rayons….
Le bourgeon sur sa branche,
La fleur sur sa tige,
Les nids dont les chants tissent une ramure
Pour l’œuf à éclore…
Ceux-là sont de la sève qui monte des racines
Quand Brigit accorde les trois cordes
Du barde à la couronne de chêne !…
Celui-ci fut dans le gué
De la Grande Traversée…
C’est lui le Champion en l’envers des saisons…
« Passage » est son nom pour les agneaux nouveaux-nés !…
La rosée vient sur ses tempes
Et le miel sur sa langue
Quand celui-là fut du partage entre le ciel et la terre,
Quand brumes et brouillards se fendirent devant lui…
Il déposa sa pierre sur le tertre des morts…
Vainqueur il était et montagne de clameurs…
Morceau lui fut donné comme on donne aux héros…
Lors il s’avança et que sonnèrent les trompes
Trois lances à un bras et six dans un autre…
Chacune reçue son anneau en garde du chaudron !
Qes mains jonglent avec le clair et le sombre
Et la fille du printemps retrouve ses éclats…
Les ténèbres sont vaincues, transpercées par ses fers…
Le soleil fait son tour sur le Cercle de l’Année…
L’hiver retourne dans sa tombe avec les rois déchus !
Et celui-là de sourire pour la Belle Saison !…
Enigme est son nom !