Les dits du corbeau noir

Bardi du Trois Bran du 04 09 2012

Bardi du TROIS…                        Bran du                 04 09 2012

Les Trois sont venus à moi…
Chacun aube, aurore et crépuscule…
Chacun se partageant lune et soleil…
Chacun se voulant de la terre et du ciel…
Chacun pesant sur la juste bascule…

Les trois là, dans mon buisson d’entendement…

« Grande fut ma lamentation que la vague du rire balaya avant de m’emporter, ivre de joie, dans la grotte du sommeil…. »

Dehors les courants et les flux, au-dedans le reflux, le sang apaisé, ma soif à la source revenue…

Trois sont les flèches de l’Arc… Trois plumes à chacune… Plume de corbeau, plume de mouette et plume de pie… Trois pour tracer l’ombre et la lumière….

Multiple est le Noble Artisan qui sait les douze métiers…

J’apprendrais, du levant au couchant, j’apprendrais…  Mes songes, je tisserais, du couchant au levant…

Neuf cordes sous ses mains, hier et demain pour dire le présent….

Trois airs sous ses doigts ; trois pour mon instruction, trois pour ma distraction, trois encore, pour le repos de mon corps…

Magique est le son de la harpe du Dagda… Par Elle, les nuages se rassemblent et transhument de saison en saison… Par Elle le barde s’en vient au verger et cueille au pommier l’étoile d’inspiration….

Douce musique qui va, trois par trois, sur le chemin qui va d’un monde à l’autre… Belle musique qui s’écoule dans le puits où puise mes pensées…

L’eau, dans ma paume, comme cinq ruisseaux dans cinq lits où s’abreuvent mes sens…

Nobles notes que ces notes là qui sont mémoire du devenir !…

Itinérant sont mes pas qui vont de colline en vallée, de landiers en marais, qui imprègnent de leur fougue ou de leur rêverie la roche, l’herbe et le sable…     Ils vont d’un feu à l’autre, d’un âtre à l’autre, d’une porte à une autre, avec, une parole de blé et de moisson dans la toile épaisse de leur sac de muscle et d’os…

J’ai farine d’air pour le four rougeoyant…
Trois fois neuf signes flottent dans le baquet, trois fois neuf gravés sur la planche d’if… Ceux là verront, ceux-là diront, Les trois qui savent…

Braise dans le chant, braise et étincelle dans le foyer des lèvres…

Brûlot des mots qui sont torches et flambeaux dans la grande nuit des hommes…

Marée des mots sur la grève des attentes ; un coquillage pour chaque oreille !

Neuf furent les coudrier penchés sur mon berceau…

Neuf comptines chantonnées par le vieux saumon…

Neuf sauts vainqueurs dans le torrent du temps…

Six ans je fus une honorable rivière avant que le fleuve ne m’offre ses deux rives, avant que l’océan n’éponge la sueur sur mes écailles !…

La branche d’argent, elle me revient… Mais j’attendrai trois fois encore et trois fois de nouveau pour que la pomme s’en viennent au pommier !…

Que l’on me pose la question…
Que la question vienne au Mabinog, au Marcassin…

Point ne sera difficile que d’y apporter juste réponse…

Cela qui Est et qui s’en revient au monde tourne trois fois sur ma langue de sel, de miel et de résine :

« C’est nourriture de la poésie, diffusion de la connaissance, dépouillement de la parole dans une petite chambre qui est abondance d’enseignement. » *


* Le Colloque des Deux Sages



04/09/2012
0 Poster un commentaire