BASHO POETE JAPONAIS MAITRE DU HAIKU 2017 BRAN DU 11 04 AVRIL
BASHO le Père du Haiku Bran du 11 04 2017
Source : Bashô Haïku et Notes de Voyage Adaptation de André Vandevenne édition Synchronique..
C'est à l'âge de quarante ans que le poète se lance pour la première fois sur les routes avec pour compagnons un chapeau et pour campagnes deux sandales de paille...
Son périple durera neuf mois et il fera environ 1562 Kilomètres...
Arrivé à son ermitage, il repartira de nouveau plus tard sur les chemins du Nord profond où il décédera en 1694...
(Le poète Kenneth White refera au siècle dernier ce périple en hommage au « maître » du Haiku.)...
Son premier carnet de voyage sera intitulé : Nozarashi kikô « Journal de voyage usé par les intempéries »...
Les « Haiku » qui suivent sont extraits de ce journal :
« Pruniers immaculés
duvet hier
volé aux grues »
« Des tréfonds de la pivoine
Comme elle tarde l'abeille
à s'extirper. »
« En vie tous deux !
Cette joie volontiers
la partageons avec le cerisier. »
« Oreiller d'herbe
surpris par l'averse
un chien hurle dans la nuit »
(Le terme « oreiller d'herbe » signifie dormir à la belle étoile)
« Puissé-je à la rosée
petit à petit me laver
Des poussières de ce monde »
« Hibiscus
au bord de la route
le cheval en savoure les fleurs »
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Bashô sera le créateur d'un nouveau genre de création littéraire et poétique : le haïbun qui associe la prose au haïku lequel était appelé jadis haïkaï...
« Le poète très cultivé connaît la poésie classique japonaise et chinoise. Il adopte le bouddhisme et pratique le Zen... Il devient une sorte de moine errant ou de poète pèlerin...
Il mène alors une profonde quête spirituelle, philosophique et littéraire ; celle d'un dépouillement total pour revenir à l'expérience immédiate, à l'instant nu ou puiser un renouvellement existentiel et poétique. »... André Vandevenne
« Décidé
à livrer mes os en route
le vent me tenaille » Bashô
Voici une pratique hautement recommandée.
Nous nous y adonnons avec l'ami Gilbert Aubert depuis plus de trente ans....
C'est tout d'abord une forme « d’hygiène mentale »; en fait le dit mental doit céder la place à la respiration de l'instant. Il n'a pas a analyser ni à intellectualiser quoi que ce soit...
Ce sont les yeux qui œuvrent et parfois les oreilles ; le poète ne fait que retranscrire ce que captent les sens et photographient les yeux...
C'est aussi une façon d'être « vivant parmi le vivant » en portant attention, pause et silence, contemplation, a cette Vie qui se tient là ici et partout en la moindre chose, dans un simple objet et dans ses murmures, chuchotements et clameurs...
Cela ne demande qu'un crayon et un petit carnet ; c'est donc une pratique très économique...
Le haïku s'adapte à toute situation, en chaque lieux, en tout continent, à toute époque et s'exprime avec légèreté en toute langue heureuse de l’accueillir et de le servir...
Il existe certes des règles ancestrales que Bashô lui même s'est empressé d'adapter à ses pas et à son rythme...
Les canadiens sont par exemples de grands faiseurs de « haïku » et il existe en France des blogs dédiés...
Voilà principalement et succinctement l'invitation lancée.
Alors pour vous encourager à la pratique, je vous offre ceux qui suivent pondus récemment...
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C'est la fin de l'automne
Un papillon s'étonne
de la feuille qui s'accroche à sa branche
Le pin
Le ciel lui a fait de la place
dans le bleu du matin
Assis sous son bananier
Bashô
le silence à plein régime
Des « haïku »
Plus de deux mille
heureux la libellule et le cerisier
Chant de la huitième lune
j'ai oublié un couplet
le grillon le complète
Jour de lessive au lavoir
Bourdonnement des langues
Bourdonnent aussi les oreilles des maris
Le Mont Fuji
les cigales chantent
la Déesse a perdu de son lait
Escarpé est le chemin
qui mène au cœur
torrent de larmes
Dans l'allée des pruniers
des ailes miniatures
tombent par milliers
Neuf mois sur la route
Parti en adulte
je reviens en enfant