CARNAC L'AFFAIRE... BRAN DU 2023 13 06 JUIN ET AJOUTS 21 06 JUIN
La Roche aux Fées ( Photo Bran Du)
Imaginez ce site sans sa couronne de verdure !
Carnac..... L'Affaire :
Bran Du Le 13 06 2023
L'affaire dite de Carnac est révélatrice, o combien, de l'état d'une société pour qui les nécessités matérielles étroitement liées à l'avoir et au fait de posséder divers biens passe amplement au-dessus des considérations d'une bien autre nature dont il est dit et affirmé que l'on n'en ferait et retirerait aucun « profit ».
Quelques échos dans la presse :
« ...Détruire des menhirs multimillénaires pour mettre à la place un magasin de bricolage, quelle meilleure illustration de notre folie. »
Sandrine Rousseau...
« La destruction d'un site de menhirs a reçu un écho médiatique et politique hors norme. »
Benoit Guérin (Ouest-France)
(Lequel s'étonne d'un tel emballement par les médias et le public)...
Il est indéniable que le site gravement endommagé comportait des éléments relevant d'une architecture mégalithique en cours d'authentification voir par la suite de classification sur la liste dite de l'Unesco se rapportant au patrimoine à protéger et à préserver....
Ecoutons les propos d'Isabelle Charbonnier directrice à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne. :
« L'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n'est pas établie. » «...Ce n'était pas un site majeur. »
On jugera cette cursive appréciation de la part d'une personne censée déterminer parfaitement ce qui est majeur et mineur en terme de culture (pour autant que ces deux termes s'appliquent à celle-ci !)
On demandait à Winston Churchil pourquoi il ne transférait pas le budget de la culture vers le budget de l'armée lors de la dernière grande guerre. Celui-ci répondit :
« Et pourquoi croyez-vous que je me bats ? »
La fonction de l'administrateur désigné ci-dessus consiste à « préserver le patrimoine et la vie de nos territoires.» et non à mettre en balance ces deux missions pour finalement donner quasi systématiquement la priorité au « territoire » au détriment du « patrimoine »...
C'est en effet assez récurrent en terme de protection de la Nature et de l'Environnement au point que la décision finale ne cautionne le plus souvent ni ne valide ni l'une ni l'autre !...
(Un autre cas récent fait largement écho à ce déficit de considération. C'est celui de « l'aménagement » voté et validé du site dit de la Roche aux Fées.) (Voir article antérieur sur ce blog.)
Entre autres décisions : Abatage d'un magnifique enclos arbustif de verdure afin que le site mégalithique se voit davantage alentour et de la route ! (avantage économique : accroissement recherché des visiteurs qui passeraient de 10 000 ou 15 000 par an à 25 000.)...
(Cessons de vouloir aménager la Nature et apprenons à la ménager!)
Carnac : les faits : avant de valider le permis de construire pour un magasin de bricolage, il a été demandé au propriétaire et au maire d'effectuer un diagnostic soit des fouilles sur le terrain concerné mais celles-ci, 8 ans plus tard, n'étaient toujours pas effectuées....
Le permis a quand même été délivré !
Il paraît impossible aujourd'hui d'établir la vérité soit la véritable valeur archéologique de ce site mais des avis d'un archéologue local très compétent confirment la haute valeur de ce site très proche d'une zone où l'on recense les plus vieux menhirs au monde après ceux de la Turquie !!!
(Voir l'article du Point ci-dessous.)
Quoi qu'il en soit des fautes sont manifestes et les plaintes déposées seront suivies de sanctions mais pour ce patrimoine c'est foutu !
IL faut noter par contre la forte et étonnante indignation que cela a soulevé parmi le public choqué par cet événement....
Il est vrai que depuis deux ou trois décennies on s'intéresse de plus en plus aux « vieilles pierres » et qu'elles suscitent un intérêt de plus en plus marqué et manifesté...
Quand l'avenir se fait de plus en plus incertain, il semble bien que l'on se penche sur le passé afin d'y trouver sans doute des réponses auquel le monde actuel ne peut ou ne sait répondre ?
Notre Tradition (et d'autres avec elle) nous enseigne le respect pour tout ce qui touche au « sacré » sans lequel l'humain est livré à sa seule « matérialité » avec les effets néfastes que l'on sait...
Nos frères amérindiens (Lakotas et Dakotas) sont venus nous rencontrer en Bretagne il y a déjà une vingtaine d'années pour nous inviter à réactiver avec eux le sacré de divers hauts lieux afin de les protéger et préserver mais aussi de réaliser autour de la terre une sorte d’acupuncture spirituelle prenant soin du Vivant de la Vie...
Il nous appartient en tant que tenant d'une Tradition liée profondément au sacré et concélébrant celui-ci dans la nature et sur des hauts lieux de mémoire spirituelle d'apporter notre soutien aux associations de défense de ce patrimoine... (Ce qui a été fait à la Roche aux Fées)...
Puisse cette grave atteinte à l'héritage mégalithique de l'humanité servir au moins à accroître la conscience de tous et de chacun et surtout des décideurs en charge de notre précieux patrimoine...
…///...
Extraits d'article :
« Évidemment, je vais en prendre plein la tête pendant deux jours ! » Avant de s'envoler à l'étranger pour un déplacement prévu de longue date, Olivier Lepick (Maire mis en cause) a quand même eu le temps, mercredi 7 juin, de constater que cette histoire de menhirs devrait lui valoir d'entendre parler du pays même en dehors de ces frontières. Chez lui, à Carnac (Morbihan), en quelques coups de tractopelle, 39 menhirs ont été délogés pour faire place nette à une enseigne de bricolage. https://www.lepoint.fr/societe/destru... Retrouvez-nous sur : - Youtube : / lepoint - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-p... - www.lepoint.fr
Pour les besoins d’un chantier, une quarantaine de vestiges enterrés a été détruite. La mairie se défend de toute irrégularité, mais, selon les experts, un témoignage unique a été anéanti.
De notre envoyé spécial Charles Guyard :
« Je vais passer pour un vil saccageur », pressent le maire, dont le permis de construire numéro 56034 21 W0107 qu'il a
validé le 26 août 2022 lui vaut d'être plongé au cœur d'une tempête.
« On est dans un vrai scandale, une destruction qui a violé la loi ! » dénonce Christian Obeltz.
Ce passionné d'archéologie, par ailleurs contributeur auprès du CRNS de Nantes, sait de quoi il parle. Il a mis au jour, à Carnac, près d'un cinquième des sites qui, aujourd'hui, font la renommée internationale du territoire. Une renommée en passe d'être décuplée avec son classement prochain au patrimoine mondial de l'Unesco. Du moins jusqu'à cette affaire qui risque, non pas de l'annuler, mais de singulièrement la retarder.
"J'espère que ça ne remettra pas en cause tout le processus », prie une spécialiste rattachée à l'organisation onusienne, et qui souhaite rester anonyme.
« Carnac a toute la légitimité scientifique, alors disons que ça va les aider à faire mieux pour le prochain coup, car devant tout ce pataquès, l'Unesco va peut-être se montrer plus exigeante pour la protection des sites », poursuit-elle.
Sauf que la parcelle incriminée figurait pourtant dans le dossier constitué par la ville elle-même pour être présenté en septembre prochain au jury de l'institution.
Autrement dit, elle était parfaitement identifiée, contrairement à ce qu'avance la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de
Bretagne, qui précise, qu'après des fouilles
menées en 2015, « l'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n'est pas établie ».
Or, ce serait sur la foi de ce diagnostic qu'Olivier Lepick a délivré le fameux permis : « À Carnac, ça arrive quinze fois par an ! Dès qu'on creuse, on tombe sur des foyers du néolithique et dans 99 % des cas, les archéologues nous disent que ça n'a aucune valeur. »
Un témoignage vieux de près de 8000 ans ...
Quid, alors, du 1 % restant, comme ici, chemin de Montauban ? Ledit secteur est visiblement bien plus précieux qu'il n'en a l'air. « À 200 mètres de là, des analyses au carbone 14 réalisées en 2010 avaient donné la plus ancienne date de menhir en France, soit 5 480 ans avant J.-C., c'est-à-dire juste avant le néolithique, à l'époque des chasseurs-cueilleurs », précise notre interlocutrice à l'Unesco. « Or, des sites mégalithiques construits par des chasseurs-cueilleurs, il n'y en a qu'un seul cas connu classé à l'Unesco, c'est celui de Göbekli Tepe, en Turquie », ajoute-t-elle.
A-t-on balayé au bulldozer, en quelques semaines, un témoignage aussi exceptionnel qu'unique en France, vieux de près de huit millénaires ? « On n'a rien saccagé, se défend Olivier Lepick. Ces menhirs étaient sous terre et n'avaient rien à voir avec les alignements tel qu'on peut les voir, il faut raison garder ! »
Faux, rétorque Christian Obeltz, qui a pris de nombreux clichés de la friche avant que celle-ci ne soit définitivement rayée de la carte, et de la mémoire : « La topographie rendait encore plus crédible l'hypothèse qu'on avait vraiment à faire à une ligne de menhirs et pas à de simples blocs déplacés.
Et ce passionné est d'autant plus vigilant que la mairie de Carnac n'en serait pas à sa première boulette en la matière. « Il y a dix ans, j'étais déjà intervenu pour un permis de construire sur un tumulus qui apparaissait pourtant bien sur le PLU [plan local d'urbanisme, NDLR] et dont la découverte datait de 1864 ! Il a été détruit et la commune a été condamnée à payer plusieurs centaines de milliers d'euros...
C'est peut-être un sort similaire qui l'attend désormais puisqu'une association bretonne, Koun Breizh, a indiqué, mercredi soir, avoir déposé une plainte contre X auprès du procureur de la République de Vannes pour « destructions volontaires aggravées par la circonstance qu'elles portent sur le patrimoine archéologique ». N'en déplaise à Olivier Lepick, l'affaire ne devrait donc pas durer seulement deux jours…
LE POINT (Journal)
Carnac suite
Ci-joints deux autres documents dont Ouest France du 14 juin :
Menhirs détruits à Carnac ; ce qu'il en est vraiment...
Destruction des menhirs à Carnac : La préfecture confirme la légalité du permis de construire (20 minutes)
La construction d’un magasin Mr.Bricolage a nécessité la destruction de plusieurs pierres suscitant de nombreuses critiques
Le maire de Carnac Olivier Lepick est la cible de vives critiques depuis la médiatisation de la construction d’un magasin de bricolage sur un site qui abritait des menhirs.
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La Drac a défendu le projet, estimant que les pierres n’avaient pas d’intérêt majeur. (Ce qui est faux mais hélas ne pourra être prouvé et confirmé NDR)
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La préfecture du Morbihan rappelle que le permis de construire a bénéficié de toutes les autorisations administratives. (qui s'avéreront illégales) NDR
Après les dégradations commises sur l’église de Carnac dans la nuit de samedi 10 au dimanche 11 juin, le maire de la commune a dénoncé les attaques et menaces dont lui et sa famille faisaient l’objet. Insulté et cible de menaces de mort, Olivier Lepick a fait savoir qu’il faisait l’objet d’une protection de la part de la gendarmerie.
Accusé d’avoir contribué à la destruction de 39 menhirs pour faire place à un magasin Mr.Bricolage, le maire s’est défendu, expliquant que toutes les démarches avaient été réalisées dans les règles. Une information confirmée par la préfecture du Morbihan, qui a volé au secours du maire.
Dans un communiqué, le préfet Pascale Bolot « condamne ces agissements ainsi que les comportements inacceptables dont l’élu et sa famille sont victimes ».
Le préfet en profite pour rappeler « le caractère légal du permis de construire ».
Cette affirmation se base sur l’étude des documents administratifs réalisée par les services de l’État pour autoriser la construction du magasin de bricolage. La direction régionale des affaires culturelles (Drac) avait évoqué « le caractère non majeur des pierres découvertes » lors d’un diagnostic réalisé en 2015.
Un avis partagé par l’architecte des Bâtiments de France et de la commission d’aménagement commercial qui avait permis de valider le permis de construire. Conforme au plan local d’urbanisme (PLU), le permis avait été accordé en 2022, autorisant la construction du Mr.Bricolage.
Ce n’est que la semaine dernière qu’un archéologue amateur a livré un billet dénonçant la destruction de ces pierres, cachées dans la végétation et qui constituaient un muret plutôt qu’un alignement. Sur place, les riverains avaient globalement exprimé leur soutien au maire, estimant que la ville de Carnac regorge déjà de pierres. « C’est ridicule comme découverte, j’en ai aussi des pierres dans mon jardin », rappelait un retraité croisé sur place. Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, n’était pas du même avis.
Ce dernier regrette « la destruction d’un site qui recelait peut-être des trésors ». « Mais on ne le saura jamais vu que les fouilles n’ont jamais eu lieu et c’est bien regrettable. »
« J’imagine que les protecteurs acharnés du patrimoine qui appellent à ma mort et à brûler ma maison, s’attaquent à ma famille, sont les mêmes qui, cette nuit, ont tagué et profané un joyau du XVIe siècle, notre église Saint-Cornély. »
Le maire de Carnac (Morbihan), Olivier Lepick, a annoncé dimanche que l’église de la ville, classée aux monuments historiques, avait été taguée.
Le maire était vilipendé sur les réseaux sociaux ces derniers jours raison du projet de destruction de menhirs dans une zone commerciale.
« Je crois que c’est Albert Einstein qui disait que seules deux choses qui étaient infinies, étaient l’univers et la bêtise humaine. Je suis profondément triste », a indiqué Olivier Lepick, qui a également publié sur son compte des messages de haine le visant.
Selon les images diffusées, un tag « Tout raser comme les menhirs » apparaît sur le porche de l’église. Le maire de Carnac avait indiqué vendredi que son domicile avait été placé sous la protection de la gendarmerie à la suite de menaces et d’insultes.
Un archéologue amateur de Carnac avait affirmé début juin dans un billet de blog qu’une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits dans un chantier de construction d’un magasin de bricolage.
Réagissant à l’émotion suscitée par cette destruction, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne a souligné le « caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges » trouvés lors des fouilles préventives de 2015.
Le maire avait attesté de son côté avoir « parfaitement respecté la législation » et invoqué lui aussi « la faible valeur archéologique » des objets retrouvés.
Le 13 mai, c’est dans cette même église située dans la commune touristique du littoral breton que plusieurs dizaines de manifestants proches de l’organisation catholique intégriste Civitas avaient empêché la tenue d’un concert d’une organiste américaine. Deux personnes seront jugées en mars 2024 pour atteinte à la liberté d’expression et violence volontaire.
La révélation de la destruction de 39 petits menhirs pour laisser place à un magasin de bricolage à Carnac provoque une belle tempête médiatique depuis deux jours.
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Dans la cité balnéaire du Morbihan, les habitants se montrent toutefois beaucoup plus réservés, estimant que ces pierres, que personne n’a jamais vues, ne devaient pas avoir beaucoup de valeur.
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Certains dénoncent tout de même « la cacophonie administrative » qui a abouti à cette situation et regrettent que des fouilles n’aient pas été menées sur le site.
De notre envoyé spécial à Carnac :
« Ne nous prenez pas en photo ! La situation est déjà assez tendue comme ça et on n’y est pour rien nous. On travaille et on fait ce qu’on nous dit de faire. »
Le casque sur la tête, cet ouvrier a les nerfs à vif ce jeudi après-midi. Il faut dire que le chantier sur lequel il travaille fait beaucoup parler de lui depuis deux jours. Un chantier somme toute banal avec un magasin de l’enseigne Mr Bricolage qui sort de terre dans la zone d’activités de Montauban à Carnac (Morbihan).
Sauf que le terrain en question avait été signalé comme un site mégalithique. Mais en l’absence de fouilles, pourtant prescrites en 2015, et de la non-inscription du site parmi les zones de prescription archéologique, (Non faux NDR) un permis de construire avait finalement été délivré en août 2022 par la mairie de Carnac au porteur du projet. Les travaux ont alors démarré sans que personne n’y trouve rien à redire.
Mais la semaine dernière, un billet publié sur le site de l’association Sites & Monuments a mis le feu aux poudres. Dans son article, Christian Obeltz, passionné d’histoire, déplore que trente-neuf petits menhirs, d’une hauteur comprise entre 50 centimètres et un mètre, aient été détruits lors des travaux. « C’était sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac », s’étrangle-t-il.
Depuis ces révélations, la petite station balnéaire chic est en pleine tempête médiatique. Les amoureux du patrimoine crient bien sûr au scandale, dénonçant comme Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, « la destruction d’un site qui recelait peut-être des trésors ». « Mais on ne le saura jamais vu que les fouilles n’ont jamais eu lieu et c’est bien regrettable », s’offusque-t-il.
Du côté de la mairie de Carnac et de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne (Drac), on se montre en revanche beaucoup plus mesuré. « Du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur de vestiges tels que révélés par le diagnostic, l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie », a répondu la Drac.
Dans la commune bretonne, mondialement connue pour ses alignements de menhirs vieux d’environ 6.000 ans, l’affaire fait bien sûr causer. Employé de la déchetterie située juste en face du chantier, Manu se moque d’ailleurs de tout cet emballement. « Personne ne vient jamais ici, mais là c’est le défilé ! » rigole-t-il. En poste depuis quatre ans, il assure n’avoir « jamais eu connaissance » de la présence de ces menhirs.
Même son de cloche dans le lotissement voisin de Kerdual. « On est installés ici depuis 1995 et jamais on n’a entendu parler de ces menhirs », assurent Francis et Viviane. « Ils ne devaient pas être bien grands en tout cas et bien cachés dans les taillis car je me promène souvent mon chien dans ce coin et je n’en ai jamais vu la couleur », embraye Christophe, un voisin.
Peu de Carnacois rencontrés s’émeuvent d’ailleurs du sort réservé à ces menhirs. « On ne va pas s’offusquer non plus pour des gros cailloux, il y en a partout à Carnac, indique Estelle. Si encore c’étaient des beaux menhirs OK, mais on ne va pas non plus mettre la ville sous cloche pour un tas de pierres. »
Francis tient à peu près le même discours. « Bien sûr qu’on est attachés aux menhirs à Carnac mais aux vrais alignements comme Kermario ou Locmariaquer, souligne le retraité. Mais là c’est ridicule comme découverte, j’en ai aussi des pierres dans mon jardin. »
A Carnac, qui abrite l’un des plus grands sites mégalithiques au monde, quelques voix s’élèvent tout de même. C’est le cas de Christian, venu en voisin de Lorient, pour prendre en photo derrière les grilles de chantier « ce truc qui n’a rien de mégalithique. »
Défenseur du patrimoine mais pas « inconditionnel », il n’arrive pas à comprendre comment le permis de construire a pu être délivré. « Quelle cacophonie administrative quand même et maintenant chacun se renvoie la balle, indique-t-il. Le plus regrettable est qu’il y avait peut-être de belles découvertes à faire sur ce site. »
Croisée sur le sentier qui longe les alignements de Kermario, Annie s’étonne quant à elle de l’attitude des ouvriers. « Ils auraient dû s’interroger quand ils ont découvert des pierres alignées, même petites, car on est quand même à Carnac », assure-t-elle.
Même si les menhirs détruits ne ressusciteront pas et que le magasin de bricolage ouvrira bien ses portes cet automne, l’affaire n’est pas pour autant terminée.
L’association de défense du patrimoine Koun Breizh (Mémoire bretonne) a ainsi annoncé avoir déposé une plainte contre X pour destructions volontaires aggravées. Comme le député breton Marc Le Fur (LR), l’association Sites & Monuments réclame également l’ouverture d’une enquête pour comprendre ce qui s’est passé dans ce dossier. « Et surtout pour que ce type de bévue ne se reproduise plus », prévient Julien Lacaze.
La direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne tente d’éteindre la polémique autour de la destruction de 39 menhirs à Carnac.
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Un magasin Mr Bricolage est en cours de construction sur un site qui comportait des pierres dressées, suscitant la colère d’un passionné de patrimoine.
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La Drac et la municipalité assurent que la procédure a été suivie dans les règles mais font face à de vives critiques.
Face à la tempête médiatique, la direction régionale des affaires culturelles de Bretagne a dû réagir. Mercredi, ses services ont vécu une sale journée quand ils ont vu toute la presse française révéler la disparition de 39 menhirs à Carnac, sacrifiés pour laisser place à un magasin Mr Bricolage.
Cette charge menée par un archéologue amateur et révélée par Ouest-France a généré un torrent de critiques de la part de spécialistes autoproclamés du patrimoine breton.
Notre préféré : Eric Zemmour. L’homme politique (du n'importe quoi NDR) s’est rapidement rendu sur place pour enregistrer une vidéo dans laquelle il évoque « l’époque celtique » de ces menhirs, vieux de 7.500 ans. Problème : l’arrivée des Celtes en Armorique n’est estimée qu’à partir de - 800 ans avant Jésus-Christ. (Une bévue habituelle NDR)
Face à des critiques plus ou moins étayées, les services de la Drac ont tenté de faire entendre leur voix. Dans un communiqué envoyé mercredi soir, elle précise que « l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie. » Mais la tempête gronde dans la cité balnéaire du Morbihan, mondialement connue pour ses alignements.
Pour établir ce constat, les services de l’Etat s’appuient sur les recherches archéologiques réalisées sur le site en 2015 à la suite de la première demande de permis de construire de l’enseigne Mr Bricolage. Mené par l’institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), ce travail avait consisté à creuser huit tranchées de trois mètres de large sur un terrain décrit comme « partiellement encombré de déblais, de déchets divers et de bosquets ».
Les images disponibles sur Google Maps confirment l’état du site du chemin de Montauban, situé à quelques mètres de la déchetterie et d’un Super U, et qui semblait servir régulièrement de décharge. Le bilan de l’Inrap était d’ailleurs clair : « Aucun vestige archéologique n’a alors été découvert », assure la Drac.
Seules deux anciennes clôtures semblant avoir été réalisées avec des pierres. Selon l’Inrap, la première était faite de blocs « manifestement déplacés pour construire le muret ». La seconde affichait un intérêt plus marqué et la Drac avait demandé une fouille de 2.000 m² sur le site.
Le dossier avait finalement été abandonné, le permis de construire ayant cependant été refusé par la mairie de Carnac, pour une raison qui n’avait rien à voir avec l’archéologie.
En 2022, une nouvelle demande de permis de construire avait atterri sur le bureau du maire Olivier Lepick. Ce dernier s’est appuyé sur son plan local d’urbanisme qui atteste que le terrain fait partie de la zone d’activité de Montauban.
N’étant pas répertorié parmi les zones de présomption archéologique, le terrain a pu être viabilisé et la construction du magasin de bricolage a pu démarrer sans susciter de grand émoi dans la commune.
L’affaire n’a finalement pris une tournure polémique qu’après le post du passionné d’histoire Christian Obeltz. Dans son texte, ce dernier estime que les 39 pierres sacrifiées étaient « sans doute l’un des ensembles de stèles les plus anciens de la commune de Carnac ».
Un avis que ne partage pas la Drac, qui martèle : « du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges tels que révélés par le diagnostic, l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie ».
Le terrain qui accueillera le magasin Mr Bricolage a parfois servi de décharge pour stocker des gravats. Des pierres vieilles de 7.500 ans auraient été détruites pour permettre la construction du supermarché. — Google Maps
Les 3.000 menhirs vieux d’environ 6.000 ans qui sont visibles à Carnac attendent de déposer un dossier auprès de l’Organisation des nations unies pour intégrer le cercle fermé du patrimoine mondial de l’Unesco. La demande pourrait aboutir en 2025 ou 2026.
CARNAC ET SES ALIGNEMENTS ;
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Les alignements de Carnac (Morbihan) continuent d’espérer d’intégrer dans quelques années le cercle fermé du patrimoine mondial de l'Unesco.
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La concrétisation de cette demande pourrait aboutir en 2025 ou 2026.
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« La qualité scientifique du dossier est incontestable. C’est le premier exemple d’architecture monumental de l’Humanité », assure le maire de Carnac Olivier Lepick.
Les alignements de pierres veulent un dossier béton. Engagés depuis des années dans une quête de reconnaissance auprès de l’Unesco, les alignements de Carnac (Morbihan) continuent d’espérer d’intégrer dans quelques années le cercle fermé du patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies.
Leur dossier entre dans un « sprint final » a annoncé le maire de Carnac Olivier Lepick. La concrétisation de cette demande pourrait aboutir en 2025 ou 2026, selon l’élu, qui est aussi président de l’association Paysages de Mégalithes portant le projet d’inscription.
La zone d’étude Unesco s’étend sur 27 communes et compte 540 sites, de la ria d’Etel jusqu’à la presqu’île de Rhuys, selon un communiqué. Les 27 maires du périmètre se sont réunis vendredi matin à Vannes pour le « coup d’envoi symbolique » du plan de gestion. Au cours des 18 prochains mois, le projet va être présenté dans les communes des quatre aires dans le cadre de réunions et d’ateliers publiques.
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RTL
Des petits menhirs situés à proximité des célèbres alignements de Carnac (Morbihan) ont été détruits récemment pour permettre la construction d'un magasin de bricolage. Des stèles dont un archéologue amateur faisait valoir qu'elles étaient répertoriées dans la classe du patrimoine. Les journaux locaux expliquaient par ailleurs qu'un premier permis de construire avait été refusé en 2014, puis autorisé huit ans plus tard, sans que l'on ne sache ni comment ni pourquoi.
Olivier Lepick, le maire de Carnac, passablement agacé, expliquait, lui, que le site était sur une zone commerciale et artisanale, qu'il n'y avait pas de prescriptions archéologiques.
Des fouilles préventives ont même été menées en 2016. Qui disait vrai ? L'archéologue qui semblait sincère en lanceur d'alerte ou le maire dont la communication a manqué quand même d'éléments tangibles ? Cette affaire a failli mal tourner. Monsieur le maire et sa famille ont été la cible d'attaques violentes sur les réseaux, de menaces, à tel point que la famille a été mise sous protection de la gendarmerie.
On a appris dimanche que l'église de Carnac a été taguée pour dénoncer la destruction de menhirs, c'est un concept. On s'est tous emballés, en réalité, il s'agirait de quatre tout petits menhirs, et encore, on n'en est pas certain, dont la Drac, la Direction des affaires culturelles de Bretagne, avait estimé qu'ils ne figuraient pas sur le site archéologique.
Quand l'affaire a commencé à faire du bruit, le maire était en attente des documents de la Drac qui justifiaient l'installation de Mr Bricolage. Le maire a accusé ce week-end un journal local qui n'a pas voulu attendre le document en question avant de publier son article. Un document qui aurait mis fin à la polémique et éteint l'incendie.
Après la décision de détruire des menhirs à Carnac, pour y construire un magasin Mr. Bricolage, la polémique a pris une ampleur violente, au point que le domicile du maire, Olivier Lepick, a été placé sous surveillance, après des menaces et des insultes à l'encontre de l'élu.
Selon le maire, dans cette affaire, "il y a eu une erreur administrative", mais qui n'est "pas le fait de la commune", a-t-il avoué à TF1. En effet, pour lui, "cette zone aurait dû faire l'objet d'une prescription archéologique, ce qui n'était pas le cas, donc tout le monde a accepté de délivrer le permis de construire, y compris la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles)" de Bretagne.
En effet, selon cette dernière, l'intérêt archéologique de ces menhirs, découverts en 2015, n'était pas avéré. Jeudi, le chantier avait fait l'objet de dégradations. Et Olivier Lepick de justifier : "Les gens pensent qu'on a fait un magasin de bricolage dans les alignements, alors que c'est une zone artisanale et commerciale qui est à 3 km, dans laquelle il y a déjà une station-service, la déchetterie et un supermarché."
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Le point par Ouest France au 13 Juin (Benoit Guérin net Sibyle Laurent (extrait)
Un torrent d'infos approximatives est actuellement ,déversé par les réseaux sociaux et certains médias ce qui provoque une hystérie collective et des menaces envers le maire de la commune de Carnac...
Il est dit que ce site détruit dit « chemin de Montauban » n'a rien de spectaculaire mais c'est un peu court pour juger de sa valeur archéologique car il figurait dans la « short list » des 397 sites recensés pour prétendre à la labellisation de l'UNESCO...
Autre élément capital pour les archéologues : une datation au carbone 14 réalisée en 2010 lors d'une fouille à 200 m du site avait estimé qu'il datait de 5480-5320 avant J.C.
Ce qui laissait envisager que cet ensemble de monolithes pouvait être l'un des plus anciens de l'Ouest...
Un document scientifique digne de ce nom :
Un diagnostic de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) établi en 2015 par l'archéologue Stefan Hinguant sur le site de Montauban :
Ce rapport mentionne au minima 38 mégalithes soit une file de menhirs inédite à Carnac ?
Des fouilles entreprises dans les délais demandés auraient permis de vérifier cela...
Le statut de menhir n'est avéré que si la pierre a été intentionnellement dressée...
Là aussi les fouilles auraient permis de valider ou d'infirmer la pissibilité de cette « file de menhitrs »
Contacté par Ouest France la Drac s'est d'abord abstenue de répondre puis a déclaré cursivement : « L'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n'est pas établie. »
(Et pour cause tout est définitivement détruit! NDR)
C'est là la principale question que pose cette affaire :
pourquoi des fouilles n'ont pas été ordonnées avant la construction du magasin ? Le doute persistera toujours.
NDR ces fouilles ont été préalablement effectivement demandées au propriétaire et au Maire mais non effectuées...
Par ailleurs il y a eu un précédent avec un tumulus lui aussi arbitrairement et volontairement arasé et dont la mairie a été sanctionnée après procès !!!!
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Les associations toujours en attente des documents demandés à l'administration et ce depuis octobre 2022
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Carnac suite 19 06 2023 Documents
L'INFO AU QUOTIDIEN :
À Carnac, 39 menhirs détruits pour permettre la construction d’un Monsieur Bricolage
Cela aurait pu être une banale construction d’un magasin de bricolage dans la région. C’était sans compter sur la très grande spécificité du permis de construire accordée par la mairie de Carnac dans le Morbihan. Celui-ci autorise la destruction de 39 menhirs qui étaient sur ce terrain pour permettre l’installation d’un Mr. Bricolage. Alors qu’ils sont référencés par l’Unesco, le maire a voulu agir vite avant qu’ils ne soient classés. Ces menhirs, les plus anciens du territoire, ont été purement et simplement détruits.
Un site mondialement connu
L’annonce n’a pas été faite par n’importe qui. En effet, c’est le chercheur Christian Obeltz qui avait alerté, dès le 2 juin, sur son site internet dédié à la défense du patrimoine naturel et bâti. L’homme est connu pour ses travaux sur les populations néolithiques. Il est aussi correspondant pour la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Il a tenu à dénoncer «des aménagements brutaux […] dénaturant ce site mondialement connu».
Pourtant, l’insistance de l’enseigne de bricolage a fini par payer. Elle avait essuyé un premier refus de son permis de construire en décembre 2014. Mais, elle a réussi a l’obtenir en août 2022.
Ce dernier a bien été délivré par la mairie de Carnac. Pourtant, le site semblait être protégé par son inscription sur la liste de l’Unesco. Toutefois, à ce stade, il ne s’agit que d’un inventaire qu’un État peut proposer avant une inscription au patrimoine mondial de l’organisation.
Cette inscription peut générer une situation paradoxale. Si certaines communes courent après afin de préserver leur patrimoine, d’autres y voient une contrainte forte au développement économique de leur région. Comme le dit Christian Obeltz: «Les élus de ce secteur, le département, le Centre des monuments nationaux, se pressent ainsi de construire ou d’aménager à tout va car ‘‘après, avec l’Unesco, ce ne sera pas possible’’».
Un maire pompier-pyromane
L’édile de la commune de Carnac, Olivier Lepick, est aussi président de Paysages des mégalithes, l’association qui porte le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. Pourtant, il expliquera dans Ouest France que la procédure était parfaitement régulière.
Il ajoutera que la législation a été parfaitement respectée. Il renvoie donc la faute à la DRAC qui avait bien inscrit le site en «zone de présomption de prescription archéologique» dans l’ancien plan d’occupation des sols (POS) mais pas dans le plan local d’urbanisme.
Ce qui n’empêche en rien au maire de ne pas délivrer le dit permis justement parce que celui-ci concernait un site protégé.
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