22 CHANTS ET POEMES D'INSPIRATION AMERINDIENNE CREATION ET COMPILATION BRAN DU 2022 07 06 JUIN
DOSSIER PENSEE AMERINDIENNE
Textes et Chants Inspirés par la Tradition Amérindienne
Création Bran Du Mai /Juin 2022
Compilation des textes déjà publiés et ajout de deux nouveaux textes....
1 / L'Oiseau de Lumière
2 / Les 7 Plumes de l'Aigle
3 / Les Voleurs de Graisse
4 / Réserves !
5 / la Tresse
6 / l'Invitation
7 / La Perle
8 / La Déchirure
9 / L'Etincelle
10 / La Femme Bison Blanche
11 / Cela...
12 / Le Vent est tombé
13 / La Pluie est Venue...
14 / Le Cercle est brisé
15 / Le Verbe
16 / Cela qui Fût, Est et Sera
17 / La Ronde du calumet sacré
18 / La Grande Force
19 / Mutation
20 / Wakan
21 / La Danse des Mots
22 / La Roue-Tambour
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L'Oiseau de Lumière
« J'ai vu l'aube se lever
Hé ya, hé ya, hé ya hé
J'ai vu jaillir
du grand nid de l'obscurité
l'Oiseau de Lumière
et les ailes de Celui-ci se répandre sur toute la contrée...
Hé ya, hé ya, hé ya hé
Le jour, je l'ai vu jaillir
du Sein de l'Etoile du Matin
Hé ya, hé ya, hé ya hé
Son lait blanc à teinté tout l'Univers...
Les animaux, les plantes et nous autres les humains
nous avons porté nos lèvres aux sucs et à la sève de Vie.
Notre cœur est joyeux, à la Grande Source, il s'est allaité...
Hé ya, hé ya, hé ya hé
Bran Du Juin 2022
…///...
Les Sept Plumes de l'Aigle :
« Hé ya hé Ya hé ya hé.....
...J'ai accroché mon cœur aux 7 plumes de l'Aigle
et suis monté haut, très haut jusqu'à presque toucher la semelle des mocassins du Grand Esprit....
Je suis resté comme cela à planer dans les hauteurs, à tourner avec les tourbillons d'azur, avec de la Lumière plein les yeux et du soleil dans ma tête...
J'ai vu l'arc de Cercle de la Terre et j'ai pensé à tout le Vivant de ce Grand Cercle, aux Fils et aux Filles du Père et de la Mère, aux Enfants-Lune et aux Enfants-Soleil... A tout ce qui nage, vole, marche et rampe sur la large et généreuse poitrine de notre Mère à tous et à toutes, de notre Père à tous et à toutes....
Il faisait froid là-haut mais un sang chaud et une douce fièvre envahissaient mes veines et tout mon corps à contempler tant de splendeurs...
Je songeais à ce point minuscule que nous constituons au sein de l'immensité de la Création...
Mais je comprenais aussi toute la grandeur résiduelle, aussi dense et intense, aussi infinie, aussi absolue, contenue dans le cœur de chacune et de chacun...
Les Anciens et les Anciennes nous disaient...
« Quand vous tracez le Cercle, quand vous animez le Cercle, quand vous tournez dans ses bras en chantant et en dansant, vous êtes comme une flamme torsadée et spiralée qui danse dans le Foyer de la Vie...Vous montez comme une sève printanière dans l'aubier de l'Arbre de la Vie, vous êtes autant de graines et de semences déposées dans le terreau du devenir, dans l'humus du « possible »...
Vous êtes comme le faucon à l’œil vif, comme le saumon obstiné et plein de courage, comme le lynx enroulé dans sa patience, comme le loup solidaire de la meute, comme le castor bâtisseur de barrage, comme l'araignée qui tisse méticuleusement son fil, comme le cygne fidèle à la Belle Saison, comme les chevaux à la libre crinière, comme le cerf qui clame son désir, comme l'ours qui soulève sa force, comme le bison qui ébranle la prairie, comme toutes les bêtes qui protègent leur famille....
Vous êtes le divers, et chacun une spécificité, une singularité mais vos différences dans le Cercle deviennent une complémentarité et une unité d'entendements majeurs car vous avez passé à votre doigts l'anneau de la fraternité et enceint votre cœur de cet aura d'Amour qui n'est que Force, Energie et Lumière....
Descendu du plus haut sous les rémiges de l'Aigle, j'ai posé mes pieds sur notre Mère la Terre et je marche vers vous mes compagnons et compagnes d'humanité, je viens donner mes bras à vos bras, danser et chanter avec vous dans le Grand Cercle de la Vie...
Hé ya hé Ya hé ya hé.....
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Les « voleurs de Graisse » (les blancs exterminateurs de peuples et de bisons.)...
« Ils ont confisqué l'air en le polluant de toute leur arrogance, de tout leur orgueil, ils ont vicié le « Grand Respir.» des êtres et des choses...
Ils ont confisqué l'eau pour la vendre en bouteilles, pour en faire un produit de consommation, pour détourner à leur profit le cours de la Vie, pour salir la pureté des ondes bienveillantes et bienfaisante...
Ils ont confisqué la Terre, notre Terre à toutes et à tous, notre Amour le plus sacré, à tout vouloir soumettre et posséder, ils ont saccagé le Grand Chaudron de Vie...
Ils ont confisqué le feu, lui on appris à cracher la mort par la bouche des fusils...
Ils ont fait de l'arbre des planches pour faire des cercueils et enterrer notre humanité...
Ils ont fracassé les hautes pierres pour en faire de la poussière
comme ils ont fait de la Grande mémoire des Femmes et des Hommes de jadis...
Ils ont étouffé l'oiseau dans son nid, brisé ses œufs et les voici aujourd'hui rampant sur le sol et sans ailes pour déployer leur cœur et leur esprit vers le ciel !
Yé ya hé ya...
Ces hommes là sont des imposteurs et des renégats, ils insultent, violent et pillent le Berceau de la Vie, la Matrice du monde...
A cause de cela, je ne me baignerai plus dans le lac de mes rêves...
Je n'entendrai plus les flocons de neige tomber du ciel pour se poser sur les flocons qui déjà recouvrent la terre, blanc sur blanc le doux bruit de la neige, clameur blanche, pure et nue, que seul le cœur peut entendre...
hé ya Hé ya....
Ces hommes ont fait de la femme une ombre inféodée à leur soleil artificiel et illusoire...
Mais le sang reviendra dans les artères meurtris du monde, il sera Femme, Femme-vive, Femme-flamme, Femme-Âme restituant au Vivant les formes, les sons, les senteurs, les couleurs qui parent la Vie pour ses noces et alliance avec le pur, le vrai, le bon et le beau...
Hé ya Hé ya...
Je donnerai la main à l'herbe, à la feuille pour qu'elles me reconduisent dans le Cercle ancien où nous jouons ensemble dans les premiers matins du monde, dans le premier jardin d'une humanité heureuse...
Hé ya Hé ya...
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« Réserves » !
Hé ya Hé ya...
Dans les réserves où nous sommes confinés et parqués,
les dollars américains tombent sur nous et nous transforment en feuilles mortes sans humus ni terreau pour permettre un printemps futur... Sachant cela comment ne pouvons nous pas émettre de grandes réserves sur l'avenir des nations Indiennes ?
Croyant à la nécessité de nous « civiliser », c'est-à-dire de nous rendre aussi cruel et aussi stupide qu'eux, ils ont enlevé nos enfants à leurs parents, à leur culture, à leurs rêves, à leurs innocence, à leurs rires et jeux.
Meurtrier et odieux fut ce formatage des églises et des Etats complices d'infanticides...
Pauvres âmes violées, torturées, salies et balancées dans l'anonymat des cimetières cachés aux yeux du monde, dissimulés aux yeux d'une humanité qui se cherche encore un cœur pour battre avec le Vivant de la Vie...
Devenus adolescents, ces enfants meurtris dans leur chair même comme dans leurs pensées se sont tournés vers les paradis illusoires de l'alcool, de la drogue, de la violence et ce jusqu'au suicide...
Il n'était pas reconnus comme Canadien ou Américain et ils n'était plus Indiens ; ils n'avaient plus ni souche, ni sève, ni racine, ni source, ni perspective d'avenir...Leur Arbre de Vie était devenu une branche morte...
L'argent américain tombe sur nous comme de la grêle qui détruit les plants du devenir...
C'est celui des autorités, des pouvoirs absolus qui reposent sur les pouvoirs traîtreusement confisqués à ceux qui, légitimement, les possédaient avant que d'être colonisés et génocidés....
Trop lourd, trop injuste, trop insupportable est le prix payé pour l'enclosement, la négation et le bafouement de nos libertés, pour ce licou passé autour de nos vies et de nos songes...Tout cela qui à contribué à nous tresser, à nous forger, très solidement, un collier d'esclave avec ses chaînes de déni et de mépris pour notre peuple...
Ils sont pourtant des nôtres, de notre sang, ceux-là qui bradent notre mémoire, qui injurient nos ancêtres et nos Traditions en faisant de cela des articles de bazars, des bimbeloteries pour cheminée et salon... Il faut bien vivre disent-ils, ils n'ont pas tort mais non plus raison...
Mais pour avoir chaud, faut-il brûler sa maison ?
Quand je pense à cela mon cœur saigne et il y a des larmes dans mon sang, du poison dans mes veines...
Hé ya Hé ya.... L'hiver qui dure et bien trop long, bien trop long...
Toute la Création est offrande et le Vivant un offertoire permanent... Que pouvons-nous donner en retour qui ne soit pas une offrande d'Amour ?
Hé ya Hé ya.... L'hiver qui dure et bien trop long, bien trop long...
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La Tresse
Hé ya hé ya...
J'ai fait une tresse, brin par brin, les enchevêtrant et, dans le soleil tournant de mes doigts, j'ai conjoint, ce qui était mort et ce qui était vivant...
Hé ya hé ya...
J'ai lié le brin de la peine avec le brin de la joie,
celui du rire, celui du chagrin
celui qui se dit, celui qui ne se dit pas...
Hé ya hé ya...
J'ai ajouté une mèche de cheveux aux cheveux des grands vents
j'y ai ajouté quatre rubans :
un pour moi, un pour toi, un pour nos proches et nos enfants...
Hé ya hé ya...
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L'invitation :
Hé ya hé ya....
L'Aigle a frappé à la porte...
Je lui ai dit :
Entre et prend Cercle dans le Cercle des Hommes
Bienvenues sont tes plumes
qui content et connaissent
les voyages du soleil et de la lune...
Hé ya hé ya...
Le Saumon a frappé à la porte...
Je lui ai dit :
Entre frère Saumon
et bienvenue à toi
qui tisse la mouvance et la mémoire
entre l'Océan et la Source
Entre la Source et l'Océan....
Hé ya hé ya...
Le Bison a frappé à la porte...
Je lui ai dit
Merci à toi de venir à l'assemblée
Prend tes aises et ton assise
Tu nous diras l'Est et l'Ouest
et la grande transhumance des saisons
quand le vent souffle dans tes naseaux...
Hé ya hé ya....
L'ours a frappé de sa grosse patte...
Je lui ai dit
Viens, tu es ici chez toi
Tu sais tant de songes et de rêves
Tu t'ébroue au printemps
en sortant de la maison du sommeil...
Hé ya hé ya...
L'Aigle, le Saumon, le Bison et l'Ours
ont fait la ronde avec nous
Chacun y allant de son récit, de sa chanson
Ils ont fumé chacun leur tour
en saluant les 7 directions
L'Ours soudain a pété
Et nous voilà tous à rire
en compagnie du Grand Esprit...qui rit aussi....
Hé ya, hé ya....
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La Perle
Hé ya hé ya...
J'ai enfilé une perle sur le fil de la vie,
puis une autre et une autre...
Une perle bleue, une verte, une jaune, une blanche et une rouge...
J'ai enfilé les perles multicolores, celles du Ciel, celles de la Terre, celles des Saisons...
Hé ya hé ya...
J'ai enfilé la perle de l'aube
et celle du crépuscule,
celle du sang, celle de la sève
Toutes arrondies par la sagesse ancienne
toutes lissées sous les doigts du cœur...
Hé ya hé ya...
Beau le collier, beau le bracelet
passé aux poignets, aux chevilles de la Vie...
Je danse avec eux la danse du soleil, de l'ours et de la pluie...
Hé ya hé ya......
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La déchirure...
Hé ya hé ya...
La trame de la Vie s'effiloche
Trop d'accrocs dans la vêture du monde...
Les Hommes sont des adeptes de la déchirure
Ils mettent la Vie en lambeaux
Leur cœur lui-même est en haillons...
Hé ya hé ya....
Ils ont porté leur couteau dans le manteau d'étoiles
dans celui des océans, dans le ventre du Vivant
et tous nos rêves se décousent car est rompu le fil
entre le passé, le futur et le présent....
Hé ya hé ya...
Mes songes se diluent dans le vent...
Que donnerais-je à mon âme pour lui faire vêtement ?
Hé ya hé ya....
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L'Etincelle Texte Bran du Juin 2022
Hé ya Hé ya....
Ce n'était qu'une étincelle
jaillit entre deux pierres frappées l'une sur l'autre
ou bien de deux bois frottés vigoureusement au-dessus d'un petit amas de mousses sèches...
Ce n'était qu'une étincelle, un tout petit éclat d'étoile, une minuscule flamme de lumière...
Là, venue dans le nid de mes mains pour prendre son envol vers le ciel...
Hé ya Hé ya....
C'est le bois mort qui donne vie à la flamme
et c'est parfois dans le bois sec du cœur que prend feu une étincelle d'amour !...
Hé ya Hé ya....
C'est l'Esprit de la Forêt, ses Essences mêmes, qui tournoient devant moi dans la robe flammée qui danse en spirale dans le Haut Foyer de Vie...
Hé ya Hé ya...
Les pierres chauffées dans le feu, les pierres enrobées de braises ardentes, je les dépose sur le sol où elles épousent le Grand Cercle du Grand esprit... Leur souffle chaud m'envahit et enveloppe mon corps, fait couler ma sueur dans mon dos... Me voici aussi pur que l'enfant qui vient de naître et mon chant est la clameur qui remplace ses cris....
Hé ya Hé ya....
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La Femme-Bison-Blanche Texte Bran Du Juin 2022
Hé Ya Hé Ya....
Elle est venue
depuis le fond de l'horizon
Vers nous elle est venue
la « Femme-Bison »
avec dans la Corbeille du Ciel
Les Objets Sacrés
Dans notre cœur déposés
Et dont, les Gardiens, nous serons...
Hé ya Hé ya....
Blanche est sur sa poitrine
sa fourrure de neige...
Ses libres nattes sont tressées
d'aubes et de crépuscules,
autour d'elles s'enroulent les saisons
et Tournent les aigles
Tournent, tournent tout en rond....
Hé ya Hé ya...
Vers Elle s'élève l'offrande de notre fumée
Vers Elle la semeuse d'étincelles sacrées
Vers son étincelante blancheur
qui illumine, au sein des hommes, la pensée et le cœur....
Hé ya Hé ya...
Nue, Elle apparaît devant mes yeux
Rouge, Blanche et Bleue, comme un matin qui se lève
Eclairant mes songes et mes rêves
et de sa beauté me faisant don....
Hé ya Hé ya.....
Elle est venue
depuis le fond de l'horizon
Vers nous elle est venue
la « Femme-Bison »
avec dans la Corbeille du Ciel
Les Objets Sacrés
Dans notre cœur déposés
Et dont, les Gardiens, nous serons...
Hé ya Hé ya.....
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Cela... Texte Bran du Juin 2022
«Hé ya Hé ya...
Cela sort et coule de ma bouche,
Cela se répand sur mes lèvres
comme l'eau jaillit de la Source
Cela vient des grandes profondeurs de la Terre
Cela descend des sommets au manteau de neige
Cela transperce la Grande Voûte du Ciel
Et Cela transpire sur le front de l'Amour
puis se dépose plein de tendresse
comme la rosée sur la fleur épanouie de mes rêves....
Hé ya Hé ya....
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Le Vent est tombé...
Hé ya Hé ya
Le vent est tombé
mais on ne sait où
Peut-être s'est-il endormi dans le somme d'un enfant
ou bien alangui dans le baiser d'un amant..
Tout cela est si tendre et si doux...
Hé ya Hé ya...
Le vent est tombé
mais on ne s'est où
et le cerf-volant de mes pensées
ne peut plus décoller,
Mes rêves ne peuvent plus faire les fous...
Le vent est tombé
mais on ne sait où...
Hé ya Hé ya
….......................................
La Pluie est venue....
Hé ya hé ya...
La feuille de Maïs s'est enroulée sur elle-même
Sa robe de mariée est toute flétrie
Elle pend sur la hampe de l'été
toute sèche et toute fripée...
On dirait une courge oubliée dans un champ...
Il n'est de pluie dans le vent
Il n'est de pluie dans le vent...
Hé ya Hé ya …
Nous avons fait trembler la terre sous nos pieds
pour appeler à nous l'oiseau-tonnerre
mais son tambour ne s'est pas conjoint aux nôtres...
Aucun éclair n'est venu toucher la pierre
qui fait corps avec notre Mère à tous...
La pluie ne vient pas, la pluie ne vient pas...
Hé ya Hé ya....
Les Anciens ont jeûné
Les Sages ont jeûné
L'Homme-Médecine à jeûné
Le Tabac a été offert
Sept fois la Pipe à tourné
Sept fois sous le tipi des Hommes
mais pas de pluie, pas de pluie...
Hé ya Hé ya...
C'est alors que la vieille femme a dit
Faisons une pluie de nos larmes
De nos larmes faisons grande pluie
qu'elle coule sur nos joues
et qu'elle abreuve nos prières
comme est abreuvée la Terre
et que se gonflent lors, les épis
sous un ciel de pluie, sous un ciel de pluie...
Hé ya Hé ya...
Dans le Cercle de l'Esprit,
les Femmes se sont toutes réunies
Pleurant larmes de jour
et versant larmes de nuit
Pleurant ensemble et tour à tour
Et la Mère a entendu
et Elle a appelé sur la Terre
Le bruit d'un grand ruisseau
le chant vif d'une rivière....
Hé ya Hé ya...
Le « papoose » saute dans une flaque d'eau
et de joie rit et rit
de joie, il éclabousse la prairie
sur laquelle le ciel déverse son saut....
C'est une pluie de joie qui ruisselle là
C'est grande pluie, c'est forte pluie
qu'enfin voici, qu'enfin voilà...
Hé ya Hé ya....
Les Cercle est brisé...
«Le Cercle est brisé, Héya Héya, le Cercle est brisé Héya Héya
Jadis, nos lointains ancêtres suivaient le gibier. Ils passèrent pour cela entre des montages de glace...
Aujourd'hui, je suis assis sur la terre du nouveau monde qui est devenue, pour mon peuple, une grande tombe et le cimetière de la pipe sacrée...
Le soleil est de sang et de la lune coule des larmes d'argent...
Le Cercle est brisé, Hé ya Hé ya le Cercle est brisé Hé ya Hé ya...
Le vent ne sait plus en quelle direction souffler
Hé ya Hé ya le Grand Cercle est brisé...
Brisée est la toile de Grand Mère Araignée...
Hé ya Hé ya Hé ya. »
Bran Du Mai 2022
Le Verbe :
« Hé ya Hé ya Le Verbe vole et galope, brame ou hennit, nage ou rampe, s'accroche aux branches du ciel, joue avec les étoiles, enfante les mouvements de sa Parole, tourbillonne sur lui-même...
Les mots, eux, plantent leur tipi sur la prairie du rêve...
Le poteau lors s'élève entre l'herbe et la grande voûte et l'Esprit descend jusqu'à nous qui montons vers Lui...
Hé ya Hé ya...Je prends l'air dans ma bouche et les saisons dans mes bras..
Hé ya Hé ya...»
Bran Du Mai 2022
Cela qui Fût, Est et Sera...
« Hé ya Hé ya...
Cela frémit dans les plumes de l'aigle, cela frétille parmi les écailles du saumon mais cela n'a pas de nom qui se déplace sans cesse d'un point à l'autre du ciel et de la terre...
Cela montre le chemin de danses pour les bons danseurs
Cela fait tambour dans les pensées et le cœur...
Hé ya mettons nos pas dans celui du semeur de Lumière...
Hé ya mettons nos pas dans celui du semeur de Lumière...
Hé Ya mettons nos pas dans celui du semeur de Lumière... »
« Hé ya Hé ya, nul nom il n'est besoin, l'Esprit nous prend par la main et nous entraîne sur le Cercle du monde afin de circonscrire la ronde qui fut hier et qui sera demain... »
Hé ya Hé ya, donne lui ta main et entre dans la rotonde, danse du crépuscule au matin, danse, danse et deviens.... »
Bran Du Mai 2022
La Ronde du Calumet sacré :
« Ye ya He Ya... Neuf fois la pipe à tourné parmi le Cercle des Hommes
rassemblés sous la peau du cerf et les neuf perches sacrées...
Neuf fois, trois fumées pour chacun...
Neuf fois la pipe à tourné pour épouser le Grand Cercle du monde...
Hé ya Hé ya... Blanche et sa fumée qui rejoint la grande nuée...
Neuf fois sur ses propres ailes sur lesquelles nous sommes nous aussi montés...
Sereins, apaisés, en grande paix sont nos cœurs et nos pensées...
Nous reviendrons au coucher du soleil avec une étoile dans nos cœurs...
Hé ya Hé ya, neuf fois, la pipe a tourné ! »
Bran Du Mai 2022
La Grande Force...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« C'est une grande Force
qui anime les os et les muscles des Hommes
Qui fait la fleur sur la semence
et la feuille sur la branche du printemps..
C'est une puissante Force
qui pulse le sang dans les veines du monde...
C'est Elle qui soulève la poussière des danses et des rondes... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Elle dévale les montagnes du ciel
et s'engouffre dans les boyaux de la mer
L'homme lance son canot sur la rivière
et pagaie sur son dos...
C'est une Grande Force que Celle qui fait jaillir le cri entre les cuisses de la Femme, qui donne son lait aux nouveaux-nés...
Elle se glisse sous la jupe des prairies et en fait jaillir des milliers de fleurs, des jardins de senteur, des plantes pour la Vie...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
C'est Grande Force et Puissant Pouvoir
Qui fait Cercle dans le nid des étoiles
Qui fait jaillir la flamme où dansent nos pensées
Dans la grande assemblée des Forces et Pouvoirs...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a.... »
Bran Du Mai 2022
Mutation :
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« A la saison où les cerfs perdent leur bois, l'eau devient dure comme une pierre transparente puis s'évapore dans la chaude rosée des matin fleuris...
Ainsi tout se transforme le jour comme la nuit... De même la chair et le sang dans le rougeoiement du brasier...
L'Esprit, c'est l'étincelle qui naît de la pierre ou du bois fortement et régulièrement frotté... L'étincelle se tient aussi là en potentialité dans l'âtre de nos chairs et le foyer de nos pensées... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Wakan :
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« Wakan est le tambour
Wakan sont la crécelle et le hochet
Wakan les sons qui sortent de la gorge
et la danse qui fait frissonner la Terre sous les pieds..
.
Wakan Wakan Wakan Tout est Wakan
Ce que voient tes yeux et ce qu'ils ne peuvent voir... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« Wakan c'est la Puissance, c'est le Pouvoir
C'est l'Ombre qui ne peut se passer de la Lumière
C'est la question qui attend sa réponse
C'est la flèche qui veut atteindre sa cible
C'est le harpon qui fait son trou dans l'eau...
C'est l'éclair et le tonnerre
C'est la loutre et le bison
C'est l'enfant qui éclate de rire
Et le doux feu qui scelle les unions.... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« Ce qui n'est pas Wakan, le vent l'emporte vers les sombres nuages et le disperse dans la rage des tempêtes... Mais qu'est-ce qui n'est pas Wakan ? Les nuages et les tempêtes le sont !....
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....»
Bran Du Mai 2022
La Danse des Mots :
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« Je fais tourner et danser les mots sacrés dans le Cercle de ma bouche et de mes lèvres. Ils y circulent comme les astres dans le ciel ; ils chassent toute obscurité et la poussent vers la Lumière...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Les mots ? Ils sont faits de roseau et d'écume, d'écorce et de peaux admirablement tannées...
Pour danser avec eux, le vent s'accroche à mes longs cheveux...
J'ai à mon poignet le collier de pierres bleues et j'ai peint mon visage aux couleurs de la lune ou bien du soleil...
Je saute comme un cheval sauvage, je me cabre et je hennit...
J'ai la fièvre dans mon corps et tout mon corps frémit...
Je foule l'herbe que foulaient jadis les bisons
C'était quand l'Indien était fier de monter à cru le cheval de la Vie...
Fauchées aujourd'hui sont les herbes sous la faux des rousses saisons...
L'hiver s'est installé pour longtemps dans nos têtes et nous avons froid au cœur...
La flamme sacrée, la fumée sacrée ne montent plus vers le ciel...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Je danse encore aujourd'hui sur la Terre de Mémoire
Je rappelle sans cesse les Esprits qui ont fuit...
Ma poitrine saigne sous le croc des souvenirs et des liens qui pendent à mes flancs...
O Père, O Mère, n'oubliez pas vos enfants...
En eux toutes les braises ne sont pas éteintes
Ils soufflent sur les cendres accumulées par les ans
Et par la cruauté des Hommes Blancs...
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Ecoutez, voyez, entendez
Je danse pour l'aube qui se lève
De chaque jour je fais la ronde
Je chante pour la pluie qui tombe
Et ma joie, mon amour, s'élèvent dans les nuées.... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Bran Du Mai 2022
La Roue-Tambour :
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
« Je prends soin de chaque barreau de la Roue
et la Roue dispense ses bienfaits...
J'honore le Sud et le Nord, l'Est comme l'Ouest
Et le Nadir et le Zénith est le Centre qui est de la Roue le Noyeu...
J'ai cousu l'arceau, l'ai entouré de plumes et de perles
J'ai mis sa peau contre ma peau...
Nous résonnons tous deux en communion...
Mon cœur bat au rythme des saisons, celle qui pleurent et celles qui rient...
Avec lui, avec eux, je chante, je danse et je prie... »
Hé ya Hé ya... He Ya Hé Héééééé... a....
Bran Du Mai 2022
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