Christian BOBIN (entretien / extrait) passeur de lumière
Passeur de lumière et d’espérance : (Merci à Merlune pour l'envoi de l'entretien)
Entretien avec Christian BOBIN par François BUSNEL (Lire) extraits
Pour mémoire : Une Petite robe de fête / le Très-bas / Eloge du rien / L’enchantement simple et L’homme-joie dernier paru….
« Chaque jour à son poison et, pour qui sait voir, son antidote… »
« L’art de vie consiste à garder, intact le sentiment de vie et à ne jamais déserter le point d’émerveillement et de sidération qui seul permet à l’âme de voir…
La vie peut-être cent milliards de fois plus belle que nous l’imaginons - où que nous la vivons…
Rencontrer un humain, c’est, je crois, la chose sans doute la plus rare au monde, une rencontre, une vraie rencontre…
Je cherche le vivant. Etre, vivant et aimant, c’est pareil…
La poésie ou la pensée à son plus haut, c’est quelque chose qui nous sort du monde…
C’est pour que vous puissiez commencer à voir et à comprendre ce qu’est cette vie qui vous a été donnée, qui vous sera enlevée un jour…
En partageant la joie vous la multipliez.
Ecrire, c’est partager pour multiplier…
Je pense que l’écriture est un travail de guérison… Transmettre une émotion, se tenir dans une sorte « d’attention flottante », savoir que l’exceptionnel, c’est l’ordinaire… regarder tout…
Les vrais trésors aujourd’hui : la patience et l’humeur bonne… Ce qui aide à respirer à nouveau. Ce qui fait que, tout à coup, le vie elle-même passe à votre fenêtre avec une couronne de lumière un peu de travers sur la tête…
Etre ensemble, vivant et se réjouir de presque rien…
Je crois qu’il faut chercher sans chercher. Cela peut venir de partout…
Le grand mot : résister… (J’ai commencé à simuler ; c’est le seul moyen de survivre en société. )…
Je donne mon amour à qui me donne de la joie… Dans la joie nous augmentons notre être disait Spinoza…
Je n’écris que pour cela - accroître par le chant et l’amour…
Le monde est d’une puissance terrible et mortifère… il est possible que ce soit une sorte d’entreprise anonyme de destruction de nos forces vitales…
L’essentiel, c’est la vie la plus nue, la plus rude, celle qui nous reste quand tout nous a été enlevé…
L’humain est un soleil. La vie voilà la seule merveille….
Certaines musiques; certains livres, peuvent nous ramener à nous-mêmes, nous redonner des forces pour lutter contre une forme d’éparpillement…
La méditation, la simplicité, la vie ordinaire, voilà qui donne des forces pour résister…
J’ai demandé à l’écriture de m’amener vers des zones plus claires, vers une terre plus ample et plus ouverte…
D’un livre : j’attends qu’une sorte de lumière sorte de lui…
Certains livres indiquent une source heureuse dans notre esprit ou dans le monde…
Chercher toujours ce qui témoigne du surgissement coloré de la vie…
Quelque chose de brûlant et de délivrant….
En partageant la joie, vous la démultipliez… Ecrire c’est partager pour multiplier…
La vraie lumière vient de ce que l’on ressent…
Tendre vers un point ; un point secret, un point de confiance… Aller vers son cœur…
Garder intacte en ce monde notre capacité d’émerveillement…
Toujours ramener sa vie à sa base, à ses nécessités premières : la faim, la soif, la poésie, l’attention au monde et aux gens… »