CHRISTIAN BOBIN ET LA VIVE LUMIERE D'AMOUR... 2018 PRESENTATION ET EXTRAITS ALAN DIT BRAN DU 13 02 FEVRIER
Photo Bran du (modèles : les chats d'Erwan)
Présentation Bran du :
Seul peut nous parler d'évidence celui ou celle qui fait, densément, danser la vie, celui ou celle qui fait, de la vie, une chorégraphie heureuse et joyeuse de l'intense !...
Christian Bobin est de ceux-là qui clame lucidement ce qui ressort de ses pensées trempées, avec soin, dans l'encrier du silence...
Il y a de la douceur et de la tendresse sous les strates des mots qui dénoncent avec pertinence et forte interpellation ce qui en l'humain est peu humain, ce qui sonne faux, le sans mesure, le sans justice, le sans nuance, ce qui n'a ni écho ni résonance avec les chants élevés et profonds qui émanent de ce grand corps nu, lumineux et brillant qu'est l'Univers...
Nous ne serions être recouvert de telles paroles de soie et de plume, d'humus et de sève, d'aile et d'écorce, de rosée et d'écume ; si nous restons couvert ou à couvert sous les oripeaux de l'orgueil et de l'arrogance, sous l'artifice des capes et des masques, sous le superficiel du paraître et de toute sa panoplie vantée par l'avoir au détriment de l'être...
Christian Bobin nous entretient des anges, de dieu, de dieu surtout, mais pas celui que l'on à fabriqué à grand coup de mensonge, de terreur et de violence, de perversion et de dérive, de meurtre et de génocide, pas celui sans cesse recrucifié sur une croix qui fait pleurer les arbres, non, il nous parle et dieu à travers lui, d'un Dieu-Univers, d'un Dieu Verbe et Cosmos, Souffle et Esprit, d'un Dieu qui expérimente avec nous l'Amour au sein du désamour qui est le nôtre...
Il nous entretient aussi de la Bible, mais je préfère effeuiller les feuilles printanière de mars ou d'avril que ce livre là, que ce livre le plus souvent si las de vie et de bonheur que cela en est au point de reporter au-delà, dans l'ailleurs, post-mortem, ce qui pourrait, d'Amour se vivre déjà ici sans que le pire ne détruise systématiquement tout le possible du meilleur !......
Il fait poétiquement état de la part manquante, de l'inespéré de nos vies...
Il nous parle aussi de l'enfance, des chiens, des loups, du cirque, de Schubert, de Bach ou de Mozart, de fugues et de cantates, de l'absence, de l'attente, de la solitude, de l'écriture et de l'écrivain, du corps et du visage, de la part d'ombre sous le manteau de lumière, du chant et de la voix, de la jeune fille et de la femme, de la vérité nue, des deuils, de l'attention, du regard donc de la Vie en toutes ses formulations et manifestations...
Et il a de tout cela, de cet ensemble mobile et immobile de l'existence, un « vision d'amour » pénétrante autant que pénétrée elle-même...
Il nous en parle avec, à la fois, élan et retenue, jaillissement et mesure, réflexion intense et inspiration sourcière et nous pouvons sentir alors les frissons et tremblement qui le parcourent comme le ciel est parcourue par des ailes qui chantent tout le vivant de leur libre joie......
Il nous en parle comme la vague entretient le rivage d'entendement de tous les continents de vie et de mort, de présence et d'absence, d'attente et d'accueil, d'offrande ou d'indifférence où l'ont portée les courants qui sillonnent la terre...
Je regrette parfois, un peu, mais c'est si peu au regard de la plénitude et de la complétude offertes, que l'humour ne soit pas convié à la table du banquet, au festin d'entendement lui qui s'est si bien nous mener avec allégement de l'humeur à l'amour...
Christian Bobin nous parle également d'un homme sans "église", d'un homme dont les lèvres parlent aux oiseaux et les oiseaux donnent des ailes à son âme, lui offrent un chant pour rejoindre le chant du ciel.
C'est si simple que la complexité s'éloigne à grand pas sachant qu'il y a là une source à laquelle elle ne peut boire !...
Ce sont là des propos accordés qui sonnent juste avec la symphonie étoilée, avec les marées d'équinoxes et les hauts feux du solstice d'une existence aimablement puis amoureusement concélébrée, attentive à toute dissonance, à toute pensée ou attitude « parasitaire »...
Voilà farine, sel et levain pour votre pain de compréhension...
Et de quoi le rompre fraternellement, joyeusement, généreusement, avec tous les convives de la terre et de l'univers !...
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Christian Bobin
Le Très Bas (Jean François d'Assise) Folio Extraits
(Ce Dieu à hauteur d'enfance.)
Une Petite Robe de Fête Folio N°2466
« Je reviens comme le saumon vers les eaux éternelles...»
La Part manquante / L'Inespéré / la Folle Allure (Folio)
Ch Bobin
La règle de vie de ST François d'Assise :
Jubilation de l'âme...
Insouciance du lendemain...
Attention pleine à toute vie...
Jouissance de ne tenir à rien...
merveille de toutes présences...
De l'Amour :
François d'Assise c'est l'homme-arbre, l'homme-fleur, l'homme-vent, l'homme-terre... Il parle avec tout l'Univers car tout à puissance de paroles dans l'amour, car tout est doué de sens dans l'amour insensé..
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Très peu de vraies paroles s'échangent chaque jour. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler...
On prend le vent entre ses mains et très vite on s'arrête, comme au début d'un amour ; on dit je m'en tiens là, j'ai tout trouvé...
La Parole d'amour est antérieure à tout, même à l'amour.
C'est la voix première ; le souffle d'or...
C'est une parole qui s'enfonce dans le vivant, qui ruisselle sous les chairs du vivant comme une eau souterraine d'amour pur....
La beauté vient de l'amour comme le jour vient du soleil...
Si la beauté vient de l'amour, l'amour vient de l'attention ; l'attention simple au simple ; l'attention vive à toutes vies...
Celle qui s'en vient, devient, dans l'oeil de l'amoureux, plus grande que l'Univers...
Il n'y a que l’aujourd’hui amoureux de l'amour...
Quand on est amoureux, on parle à son amour et on ne parle qu'à lui seul...
Celui qui chante brûle dans sa voix. Celui qui aime s'épuise dans son amour.
L'amour est la complétude du manque...
Je vous invite à être comme la terre nue ; oublieuse d'elle-même, faisant même accueil à la pluie qui la bat et au soleil qui la réchauffe.
Je ne vous demande pas d'être parfaits, je vous demande d'être aimants....
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Il n'y a pas de connaissance en dehors de l'amour. Il n'y a dans l'amour que de l'inconnaissable... (Une petite robe de fête)
Qui n'a pas connu l'absence ne sait rien de l'amour...
L'amour avance vers lui-même vers son propre couronnement...
L'amour est passé sur vous comme les rouges incendies sur les forêt de Provence. Il faudra des années avant que l'herbe ne repousse...
L'art, le génie de l'art, n'est qu'un reste de la vie amoureuse qui est la seule vie...
Vous avez perdu l'amour de la parole vraie, le goût de la parole claire... Avec la parole nue revient toute vérité...
C'est si beau d'attendre celle que l'on aime...
Mais, comment dire à ceux qui vous aiment qu'ils ne vous aiment pas ?...Il n'y a pas de lien amoureux parce qu'il n'y a pas d'amour....
Vous dites m'accompagner et vous perdez mon cœur... Vous dites m'aimer et vous m'assombrissez...
Comment ne pas désespérer de ce douteux mélange d'argile et d'esprit, ce ce cœur plein de vase et de bruit ?...
Ils sont trop à confondre l'aurore et le déclin...
Solitude et attente :
La solitude épure la vie (…/...) la solitude nous amène vers la plus simple lumière ; nous ne connaîtrons jamais d'autre perfection que celle du manque, nous n'éprouverons jamais d'autre plénitude que celle du vide ; elle nous est donnée par l'amour qui se confond avec lui...
Il n'y a rien dans l'attente que la vie seule et nue. Elle nous apprend que l'amour est impossible et que, devant l'impossible, on ne peut ni réussir ni échouer, seulement maintenir un désir pour n'être défait de rien..
C'est une fête que d'attendre...
Autres extraits :
Les mères naissent de leurs enfants...
Les femmes sont la vie en tant que la vie est au plus près de dieu...
L'âme s'agite dans une poignée de ciel bleu, sous un silence trop grand pour elle... L'existence de l'âme n'est ni plus ni moins fabuleuse que celle d'une licorne.
L'âme est de la famille des oiseaux...
Ecoutons ce bruit du monde à la fenêtre...
C'est toujours par un sommeil que les grandes choses commencent...
L'événement est la vie qui survient dans la vie. l'événement est le berceau de la vie...
Rejoindre lors l'immensité fertile du vivant...
Aller là où le chant ne manque jamais de souffle, là où le monde n'est plus qu'une seule note...
Elevez les branches de ses pensées dans la lumière du dehors...
Recevoir l'infini dans un cœur mit à nu...
Se laissez porter par le souffle du Verbe...
Parler au vide pour que le vide nettoie votre parole...
On voit à la mesure de son espérance...
La vérité est une jouissance...
Un rien décide de tout...
Plus on s'approche de la lumière et plus on se découvre plein d'ombres...
Si peu d'invention, c'est à désespérer de l'homme...
Etre celui qui ouvre les chemins par sa parole...
Je ne veux plus rien que la vie nue et fraternelle...
Je veux aller vers celui qui fait commerce de pluie, de neige et de rire...
La vie me vient de la vie. Lors relier le vivant au vivant....
La présence ; c'est la merveilleuse présence de tout...
Ce que nous créons se sépare aussitôt de nous...
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In « Une Petite Robe de Fête » :
Avec le regard simple revient la force pure...
Il y a une manière d'être au monde qui rend le monde léger...
Je meurs de trop de chant dans trop peu de feuillage...
Dans les églises personne ne prie sauf les bougies...
On ne peut bien voir que dans l'absence, on ne peut bien dire que dans le manque...
Il n'y a rien d'autre à apprendre que soi dans la vie, il n'y a rien d'autre à connaître mais, il faut quelqu'un pour atteindre au plus profond que soi.
Qu'est-ce que c'est apprendre à jouer, à vivre ; qu'est-ce que c'est, sinon çà, toucher au plus élémentaire de soi, au plus vif et rebelle...
Il y a besoin de si peu pour écrire...
L'écrivain est celui qui retient sur lui toutes clartés...
Je vais dans la forêt comme dans une lettre à venir ; la page, c'est la lumière.
Je vais dans la forêt comme dans les abîmes de votre cœur...
Par l'indifférence, vous atteignez à l'amour...
Dans le monde tout va ensemble, sauf l'amour. La comète de l'amour ne frôle notre cœur qu'une fois par éternité...
A quoi reconnaît-on les gens fatigués ? A ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour...
Aimer d'un amour survivant à l'amour...
L'amour est douceur de l'attente...
l'amour ; la poésie est sa conscience...
Partout, le manque d'étoile, la pénurie d'amour, la grande famine...
Il n'y a rien en dehors de l'amour...
L'amour qui nous dépouille de tout et celui qui nous prodigue le plus...
La joie nous est donnée dans l'amour, comme on donne le jour (…/...) Comme on ouvre les portes sur la folie de l'aube, d'un seul coup, d'une seule poussée.
L'amour délivre en nous la belle étoile, tenue captive dans la haute chambre du jour. Il l'emporte aussitôt dans le fond du ciel pur.
A peine l'avons-nous entrevue, toute fraîche dans la rosée du regard...
Lettres d'or :
Le souffle ; c'est l'âme non entravée dans sa capacité de jouir...
L'amour est étincelant comme le vent sur la neige.
L'amour est tendre comme la nuit étoilée, son pas est plus doux que le silence, sa parole est plus tranchante que l'éclair.
L'amour est simple comme le jour..
C'est même chose que d'aimer ou d'écrire, c'est toujours se soumettre à la claire nudité d'un silence. C'est toujours s'effacer...
Un visage amoureux (…/...) est rendu à la substance première ; il est fait de cette pureté en nous que rien n'entame...
La jouissance engendre un savoir sans équivalence sur l'éternel...
Etre assez seul pour ne plus l'être jamais...
Il y a deux journées en une seule : celle que l'on vit et qui est fausse, celle qui est vraie et que l'on ne vit pas...
L'amour infiniment dépasse l'amour. Il y a deux choses en nous, l'amour et la solitude. Elles sont entre elles comme deux chambres reliées par une porte étroite...
Nous sommes seuls dans le jour...
L'inachevé, l'incomplétude seraient essentiels à toute perfection...
L'inespérée :
L'amour n'est pas mesurable à ce que l'on fait. L'amour vient sans raison, sans mesure, et il repart de même...
On ne peut rien faire pour être aimé...
Qu'est-ce que nous aimons dans ceux que nous aimons ?
C'est celui qui reçoit qui fait la plus grande offrande...
« Je vous aime » et en le disant, on découvre un amour bien plus profond que tout vouloir...
Dans les histoires d'amour il n'y a que des histoires, jamais de l'amour...
La courte saison d'aimer...
Nous ne cherchons tous qu'une seule chose dans cette vie ; être comblés par elle, recevoir le baiser d'une lumière sur notre cœur gris, connaître la douceur d'un amour sans déclin...
Etre vivant, c'est être vue, entrer dans la lumière d'un regard aimant...
Un arbre suffit pour voir...
La Part manquante :
La vérité, on ne peut l'avoir, seulement la vivre...
Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit c'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour...
Il y a dans l'air chaud comme un orage qui s 'annonce, comme un amour qui s'avance...
Nous attendons un amour éternel comme un enfant espère la neige qui ne vient pas, qui peut venir...
Aimer, c'est aimer ce qui est simple et donc le temps passé dans l'amour n'est pas du temps, mais de la lumière, un roseau de lumière, un duvet de silence, une neige de chair douce...
On aime aimer celle qui aime d'amour...
Ce n'est pas à un corps que l'on fait l'amour ; c'est à un visage... ce n'est pas à un visage que l'on fait l'amour, c'est à la lumière sur ce visage, à la faible lumière d'or d'un amour sans visage et ans corps...
Il n'y a rien d'autre à chanter dans la vie que l'amour...
Il n'y a de lumière que dans le noir...
Il y a la voix qui change la douleur en lumière...
Nous avons besoin de l'étoile d'une voix dans la chambre du vivre...
Rien n'est plus proche de dieu qu'une femme...
Rendre la voix à son destin de lumière et de neige...
Le chant, la voix, passent de l'ombre à la lumière, de la chair à l'esprit.
L'âme frémit sous les ondées du chant. La voix fleurit sous les arbres du souffle. Nous écoutons le chant des lumières comme un nouveau né entend un bruit de source dans son cœur...
La Folle Allure :
Cherchant la pensée juste...
Les choses sous les noms ce n'est rien...
On ne peut apprendre qu'à ses dépens comme tout ce que l'on apprend...
Ce qu'on me retire je n'en veux plus...
Je sais que les morts sont dans un monde qui n'est séparé du nôtre que par un mince filet de lumière...
Il y a des heures douces comme au début de l'amour... Comme la vie qui s'en va dans la vie...
On peut coucher avec la terre entière et cela ne change rien tant que le cœur n'est pas atteint...
On rentre dans les draps parce que l'amour est là ou parce qu'il manque.
Il nous manque l'art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est pourtant donné...
On ne connaît que dans l'amour....
Moins aimer, ce n'est plus aimer du tout...
La profondeur des sentiments ne doivent bien souvent rien à l'amour – et tout à l'amour-propre...
Il semble parfois que les sentiments même les plus profonds, ont une part indélébile de comédie...
(C'est nous seuls que nous aimons)...
L'état d'âme empêche l'âme de venir...
Regarder ; c'est penser...
J'aimerai rester vivant...
Sage, ce n'est pas une question de temps, c'est ne question de cœur...
Ce que l'on voit dans les yeux des hommes et plus terrible que dans ceux des loups...
Les rires sont des larmes qui se consolent toutes seules...
J'apprends à être aimé pour ne plus avoir besoin de l'être et pour enfin aller ailleurs, au-delà, du sentiment...
Ajout de dernier instant : In "Ressusciter" :
"Ce n'est pas sa beauté, sa force et son esprit que j'aime chez une personne, mais l'intelligence du lien qu'elle a su nouer avec la vie"
"J'ai tout misé sur un amour qui ne peut entrer dans ce monde même s'il en éclaire chaque détail".