* Christian TUAL "passeur de Lumière" Bran du 08 06 2012
PEINTURE………… Christian Tual (Extraits de diverses présentations de son œuvre et de sa démarche par l’artiste et d’entretiens réalisés, de coupures de presse…)
Bran du 2012
PEINDRE, interroger la vie, chercher le sens. Dans le silence du cœur,
répondre à l’élan créateur. Laisser l’enfant, le tout petit
jouer avec la matière et les couleurs,
se remettre à l’écoute de la vie. C’est la main qui fait, la main qui sait. Mains ouvertes, mains offertes…
Et le geste qui s’inscrit dans le rythme Qui seul est éternel.
PEINDRE au-delà des mots, descendre en soi, tomber parfois de haut…
L’oeil se met à l’écoute, jauge, évalue ;
La vision surgit lorsque le regard s’ouvre
sur une fenêtre donnant sur l’invisible.
Souvent, il faut simplifier, retrancher, se dépouiller…
Revenir à l’essentiel, lâcher ses points de vue,
s’offrir, s’abandonner,
se laisser traverser, laissez faire…
PEINDRE en urgence,
parfois se libéreer d’une colère,
parfois écouter la voie des anges,
parfois s’échouer sur les grèves,
reconnaître son impuissance…
Rendre grâce lorsque l’inspiration revient
Pour un nouvel expir, une nouvelle expression…
Voyages sans fins et magnifiques
qui nous emmènent vers des contrées inconnues.
PEINDRE, pour questionner, savoir qui je suis,
exprimer mon essence…
Voici mes mains, voici mon souffle,
mes yeux, mon enthousiasme, mon ignorance ;
ils sont Tiens…
Emporte-moi où tu veux,
Au pays des couleurs et des contrastes,
À la porte des mystères
Qui s’ouvre parfois peu à peu
Pour laisser filtrer la lumière
Au travers des fissures de la matière.
PEINDRE comme un hymne à la vie
Pour exprimer la Beauté pure,
la Beauté sans visage qui accepte parfois
de s’offrir et de s’incarner pour nous consoler
et nous rappeler d’où nous venons.
PEINDRE dans le dépouillement, le manque et le doute ;
Offrir ses ombres et tenir bon.
Devenir « passeur de lumière »,
se mettre au service de « l’Esprit de Beauté »,
de cette Beauté indicible
Qui n’a pas de nom.
Christian TUAL : Un « Passeur de Lumière »...
« Peindre n’est pas dépeindre, mais rendre visible l’invisible. » Paul Klee
De la peinture de Christian, Marie Gabrielle Leblanc nous dit ceci : « C’est une formidable rêverie créatrice… Une interprétation mouvante et émouvante des quatre éléments fondamentaux ; un tourbillon de rêve et de mystère… »
Christian TUAL : « …Il existe une poésie de la recherche de la lumière et la peinture à ce rôle. »… Peindre c’est pour moi « proposer des espaces de contemplation et de méditation sur la Beauté de la Création… » …/… La peinture est un art vivant, un chemin de création, c’est s’ouvrir à de nouveaux territoires, vierges, sauvages et inespérés……/… La peinture est avant tout, me semble-t-il, quête de lumière, passage de l’ombre à la lumière, tentative de vaincre la mort pour faire triompher la vie… …/… Elle est un langage au-delà des mots ; elle est expérience intérieure aussi bien pour celui qui la fait que pour celui qui la reçoit. Elle devient révélation de ces espaces intérieurs encore inconnus en la faisant et en la recevant… C’est en ces « espaces intérieurs » que chacun peut se promener librement et leur prêter le sens ou l’émotion qu’il souhaite. Ce sont des fenêtres ouvertes sur nous-mêmes, des espaces de méditation, de questionnement et de tentatives pour révéler la lumière au travers de l’obscurité de la matière. »
Présentation de l’exposition « Territoires inédits et inespérés » Galerie Bansard Paris Automne 2011 (extraits)
« … Si l’on se réfère à la peinture chinoise, la suggestion (le vide) est plus important que l’affirmation (le plein), c’est là la thématique essentielle…
…/… Voici, à partir du langage pur des formes et des couleurs, des paysages abstraits, des espaces où s’interpénètrent les éléments qui célèbrent une nature originelle, véritable invitation au voyage… Surgit des lieux secrets, mystérieux et profonds, une peinture qui nous propose des messages d’espoir et de lumière…
…/…La quête du sens de l’existence passe par cet art. »
Présentation par le peintre de son exposition - Erquy Juillet 2011 : (extrait)
« … Parfois la vie nous emporte sur des sentiers innatendus et détournés qui n’ont rien à voir avec ce que nous avions initialement prévu ou projeté… On peut toujours essayer de résister et s’efforcer d’imposer sa volonté propre, on peut aussi écouter cette invitation de la vie à lâcher prise et à se laisser entraîner vers des horizons impossibles à appréhender par la raison qui nous ouvrent des espaces insoupçonnés…
S’immerger dans «les éléments bruts des origines, les roches, la pierre, la lave et le feu, les nuées, la glace et la neige, les vents violents parfois déchaînés, la mer et l’estran. »…
« Aucune trace humaine mais des territoires traversés par les grands rythmes et les cercles éternels de la vie. Un monde au-delà du visible qui nous renvoie aux origines ! C’est aussi l’interprétation des éléments ; air, terre, eau et feu, les grands cycles et les rythmes essentiels de la nature… Ce sont ces mêmes élans qui m’habitent, qui m’appellent et me traversent pour tenter d’exprimer un besoin de pureté, d’authenticité ; un retour vers les origines et le respect des Lois du Vivant dont nous nous sommes coupés…
Voilà pourquoi l’art que je pratique ne représente pas mais suggère au travers des signes et des moyens plastiques et tente de faire sentir ces forces invisibles qui nous régissent et qui nous meuvent ! »
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Parcours poétique (Survol succinct de quelques œuvres) Bran du 08 06 2012
Le poème n’aura pas de mots, mais que la chorégraphie des couleurs qui s’entrelacent et se brassent dans le silence intelligible d’une blancheur aux bras levés vers le ciel !…
…/…
Ce sont là, tissages rudes et subtiles qui modulent leur chant sur une trame virginale propice aux déflorations lumineuses…
…/…
La vague étire ses ailes, l’écume s’ébroue, emporte son sel au rivage… Qui voit la vague saura-t-il voir en ses plis déroulés l’oiseau dans son envol ?
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Il y a Cela qui se tient dans ses os, dans ses songes, dans ses roches, dans ses sables, oscillant en marge de la terre et du ciel… Une masse en fusion, souple, flexible, qui affouille l’espace, remplit l’interstice, donne vie par son sang, par son rêve…
Rien, toutefois, ne sera dit de la neige alliée au sang, aux sèves, aux flux, au sperme même ; rien de la tourbe noire, rien des pétales délicates, rien de ce bleu qui serpente et frotte ses écailles contre le schiste de la nuit, contre le granit du jour ; rien, non rien vraiment, de cette éclosion de lumière jaillit de l’argile verte et rouge, de ce nid d’algues et de mousses…
Mais celui-ci ou celui-là prendra dans son cœur la teinture pourpre et grise qui colore l’aube, enduit le crépuscule, car il aura su voir, dans la mouvance d’Amour, un fragment indicible de ce Tout qui englobe…
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La piste est effacée, car il en est ainsi pour celui qui écrit dans les sables le mot qui signifie….
Jadis, elle fut tracée, d’un simple jet, par la main redevenue confiante en rénovant le pacte qui l’avait mise au monde…
« - C’est dans l’effacement que l’esprit recouvre ! »
Et l’homme de repeindre la roche de ses pensées en trempant son pinceau dans les encres étranges de la mer…
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C‘est noce picturale sous le ciel assemblée où des élans se fiancent et s’ébattent dans le jouir !
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L’enfant sait, son regard puise à la source enfouie dans le renversement du ciel…
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L’estran, c’est là que tout se retire, que le blanc est restitué, que le possible revient le temps d’une marée… C’est l’entre-temps où la main s’éprend, d’un galet, d’un coquillage, réécrivant furtivement en surface, durablement en profondeur, le poème qui fut à l’Origine….
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Extérieurement, il y avait un amas de débris de nacre rappelant d’anciens rêves brisés ; toute une jonchée de rumeurs marines et l’ombre d’un goéland planant dans la lumière…
Extérieurement, on pouvait faire lecture d’un regard accroché aux mouvements bariolés du ciel ; un ciel sacrifiant ses nuages sur l’autel du soleil…
Extérieurement, tout pouvait parler mais l’essentiel résidait au-delà des yeux ouverts sur la grève dénudée et tremblante sous juillet…
Extérieurement, tout restait lisible mais chevillé au seuil qu’on ne saurait franchir sans perdre de ce sang qui fait la vie mouvante…
Extérieurement, cela résidait de l’autre côté du silence en quelques failles secrètes qu’il lui faudrait trouver…
Il songeait à cela en son fort intérieur !…
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Les vents modelaient les dunes, les pétrissaient aux hanches et du sable s’écoulait, s’envolait, sous leurs paumes fiévreuses… La tempête mêlait l’ocre jaune des falaises aux rouilles centenaires, mélangeait sans vergogne charbon et digitale…
La chair du temps, incisée par un silex songeur, laissait s’épandre ses eaux dans le courant de l‘heure… Le peintre lui, menait son troupeau de couleur, à l’assaut d’une montagne dont le sommet neigeux resplendissait à l’aurore…
Et le peintre chantait, et le peintre peignait, son cœur en transhumance !…
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Qu’est-ce cela ? (Me dit un visiteur…)
C’est un marais, un marécage, une assemblée de saules et de roseaux, un territoire de tourbes et de joncs, un domaine où s’endorment les eaux du partage…
S’y perdre tout à fait c’est retrouver l’Essence, le chaos, le magma, le berceau d’atomes et de particules, le lieu de ta naissance….
Laisse ta pensée pénétrer cette boue argileuse et bande lui les yeux !
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Rien qui ne figure, rien qui ne donne visage sous le masque d’eau et de feu qui tombe en l’instant où l’amour se dénude…
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Ils étaient là depuis si longtemps, la peau craquelée sous le ciel des attentes, scrutant cette barre sombre qui limitait l’espace, les tenait à distance…
(Des jours et des nuits, le regard fixé sur les noirs et les gris d’un horizon ténébreux flagellé par un vent du Nord obstiné en sa tâche….)
Pas d’échappée possible, l’espoir n’osant franchir les hauts et profonds ressacs de la passe…
(Le rêve trépignait engoncé dans le ciré de la grève…)
C’est alors que vînt l’enfant, bien jeune comme on pu voir… Il posa son bateau (en fait une coquille de noix !) à même la vive écume et celui-ci s’en alla sur les rouleaux rageurs vers une douce contrée, sans île et sans rivage !
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C’était comme un torrent, comme une cascade ou bien comme une lave et cela s’engouffrait vers un point inconnu où tout était naissance…
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Entre, cela se tenait entre… Par quel mystère, je ne sais ? Mais cela sentait l’équilibre, respirait l’harmonie, sans cesse projeté, sans cesse ramené au Centre bouillonnant de vie, de songes en fusion… Un pinceau y puisait sa liquide substance et cela prenait cœur car le cœur prenait sens animant l’antre matricielle d’un frétillant devenir…
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La courbe se creusait au plus profond du cri, au plus troublant du spasme, ses bords relevés s’étendaient vers le ciel, retombait en gouttelettes de feu….
Tout cela baignait dans un placenta sanguin rappelant l’Atlantide !…
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C’est dans le reflux que la forme apparait. Vous ne sauriez la voir comme le peintre l’a vue (Luisante de mille écailles ; parée d’oursins et d’ormeaux et reflétant ses seins, d’or et de lumière, dans les mares émeraude où se déverse un ciel éjaculant ses feux dans un spasme d’écume…)
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Ne cherchez pas à voir, écoutez seulement cette joie qui monte dans un dégradé de bleus où s’échancre l’amour prenant couche ardente sur des flocons de neige…
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Cela vous est donné, cela sera repris (flux et reflux aux marées de la vie !) ….
Il suffit de saisir l’instant, d’en comprendre l’infini et la Beauté viendra vous effleurer les lèvres… L’amour fera mémoire !
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