CHRISTIANE SINGER (UNE LECTURE FORTEMENT RECOMMANDEE) 2019 BRAN DU 02 10 OCTOBRE
Photo et création Bran du
Du bon usage des crises...
Christiane Singer Edition Albin Michel extraits
Quelques citations en prélude :
« Une action neuve dans un esprit libre, une action libre dans la joie de servir... »
« Détrompe-toi, tu n'es pas dans un embouteillage ; l'embouteillage, c'est toi ! »
"Allez votre chemin !" « Le plus court chemin est encore le plus long détour. »
"C'est l'échec qui nous crée."
«Les yeux nous sont rendus dans la ferveur du partage. »
De l'Amour :
"l'Amour est visionnaire...
Ne plus jamais aimer autrement que pour aimer...
Chaque fois que nous aimons le monde resplendit et jubile...
Que sait-il de l'amour celui qui arrache la plus subtile dimension de l'être à la complexité du rituel amoureux ?...
La sexualité est toujours une expression du sacré, de cette entrée de l'homme et de la femme dans la résonance de la création...
Lorsqu'une société veut couper l'homme de sa transcendance, il lui suffit de dégrader la relation entre l'homme et la femme en les tournant vers l'extérieur, en les dépouillant de cette dimension d'intériorisation qui en fait des hommes libres, or, cette dimension des profondeurs est inhérente à la relation de l'homme et de la femme...
Aucune société n'a jamais eu les moyens techniques d'objection qu'à la nôtre pour dégrader l'amour, et pour dégrader, par là même, tout ce qui est spiritualité...
Le monde tient debout par le réseau d'amour que nous créons...
Cette colossale énergie est seule capable de fracasser nos cœurs endurcis et cadenassés et d'en libérer la tendresse enfouie au plus profond...
L'amour n'existe que dans le jeu subtil des tensions et des résonances. A nous de les réinventer...
Rien ne sépare la relation amoureuse du sacré...
Alors la peur cesse et quand la peur cesse, il y a un drôle morceau d'horreur en moins sur la terre..."
Autres propos :
"Notre société a mit en place un système de fils barbelés, d'interdits pour ne pas avoir accès à notre profondeur. C'est la plus gigantesque conspiration contre l'âme, contre l'esprit...
L'élan est le nerf de la création...
L'état amoureux me donne un goût de cet élan...Cette expérience de l'élan vers l'autre nous précipite au cœur de notre être véritable...
Je ne suis plus qu'élan rencontre-alliance... Je suis vivant, je rayonne de ce qui est. Je reflète la splendeur du monde... Entre le cœur du monde et le mien, tout coule de source...
Pour ex-ister, il faut sortir, sortir de l'ombre...
Sans cet élan vers... il n'y a pas d'existence....
En devenant « vivant », nous opérons la Révolution la plus radicale qui soit.
« Devenir vivant »...Tout ce qui me lie à la création est le vivant...Alors seulement la bonne existence peut commencer...
Ce qui est, c'est tout ce qui nous relie... Tout le champ fluctuant entre nos consciences – cette immensité que nous partageons.
Lorsque la grande vie a place en moi et que je participe de l'infini – dont j'ai surgi pour y retourner – alors, ma vie devient une chance de plus....
...Que la VIE se donne pour fleurir, et sans qu'il soit besoin de devenir autre chose que ce que je suis déjà – tout est transformé...
Le rythme de la respiration est celui inhérent à toute vie sur terre... La pulsation du vivant...
Notre société ne sait plus respirer, expirer, restituer... Elle est menée par une avidité insatiable...
La réussite, elle fait partie du système, elle nous berce, elle nous lange, elle nous met bien à l'aise, elle nous laisse où nous sommes. Il n'y a que l'échec qui nous livre passage et qui déchire le rideau...
Au-delà de la désespérance, toutes les grandes failles de l'existence recèlent une puissance révélatrice. Elles nous dévoilent, si nous savons faire de l'échec un allié, notre vraie vocation...
Elles nous invitent au grand saut vers une submersion d'amour et nous conduisent au seuil d'une délivrance insoupçonnée...
(Une vision initiatique de la vie...)
L'écriture est sédentaire et définitive... La parole est née de l'échange, elle est nomade et fille du vent...
Se connecter avec « ce qui est en permanence dans l'intensité des origines »...
Lorsqu'un instant, un seul, j'entre en contact avec la solennité d'un instant... surgit la Présence...
Etre vivante de cette Présence partout où je vais, y aller le cœur ouvert, les yeux ouverts...
Je peux choisir de vivre ce que je vis dans une perspective qui va tout changer (Une journée passée dans la lumière du don)...
Pourquoi devenir « vivant », ne le sommes nous pas ?
Devenir vivant nécessite notre accord...
La vie et moi : ce sont des choses qui veulent être célébrées entre elle et moi !
La dignité concédée à l'homme est la possibilité du choix...
En me diluant, en me perdant, je me rencontre pour la première fois...
Renouer avec notre identité véritable...
Nous sommes des spécialistes de l'esquive, dans le détournement, dans le « divertissement » !...Tout ce qui m'enserre et m'étrangle, mais, c'est moi ! Le « défoulement » une thérapie qui en fait prolonge le désespoir et le démultiplie...(Le refoulement, c'est comme avaler des couleuvres!)...
S'asseoir au milieu du désastre et devenir témoin, réveiller en soi son allié qui n'est autre que le noyau divin en nous...
L'initiation c'est la ritualisation d'un passage, c'est-à-dire cette possibilité, pour l'homme, de passer d'un état d'être naturel, premier, à un univers agrandi, où l'autre versant des choses est révélé...
Le constat aujourd'hui : l'absence de rite... L'empire des mots est dévasté...
Oui, il y a la perte d'un « être cher », mais, nous ne sommes pas « séparés »...et cela permet la traversée du désastre...
Il y a un point du moyeu qui ne bouge pas lorsque tout se meut autour...
Nous assistons : au dépeçage de l'être par des équarrisseurs...
C'est le marasme... la veulerie, la compromission... le saccage, la dégradation...
De la Tradition :
Nous avons grand besoin de toutes les traditions mais n'en négligeons pas pour autant la précieuse remontée des savoirs oubliés. Vous ne croyez tout de même pas que les hommes et les femmes qui nous ont précédé et qui nous tendent le flambeau du fond des siècles, n'ont pas eu le sens du sacré !
Ils ont vécu le sacré à leur manière et nous sommes aussi leurs héritiers...
Ne pas délaisser ce qui, depuis les nuit des temps, se transmet d'entrailles en entrailles...
Du silence :
Comment multiplier en moi les points d'ancrage de ma vie dans ce silence ? Comment multiplier en moi ces points de réception de la présence qui m'entoure, cs points d'accueil, de captation ?...
Silence et parole de lumière sont d'une même coulée...
Lors : dans tout le corps un cristal va tinter...
Notes Bran du :
C'est ici une ode au « Vivant », à la jubilation d'incarner la mouvance et l'anima d'une Vie qui en appelle sans cesse à la « concélébration »...
Que de résonances et d'échos en ses paroles qui revêtent de Lumière la nudité de l'Esprit... Qui soufflent parmi les cendres sur les braises enfouies redonnant flammes à nos potentialités insoupçonnées ou emprisonnées qui se veulent se fiancer à la Vie et en épouser toutes les mouvances et spirales...
Le Toorie, au Japon, est un portail monumental souvent peint en rouge qui annonce la proximité du sanctuaire... C'est le passage obligé, impératif et hautement initiatique à partir duquel s'ouvrent, en l'être, l'infini du temps et de l'espace...
C'est l'instant où notre souffle respire soudain avec tout l'Univers... C'est lors que nous avons silence, chant et parole de lune, d'étoile et de soleil... C'est lors que se déploie le, bourgeon sur notre branche d'homme et que l'homme se fait promesse de fleurs et de fruits...
Ces paroles me semblent elles aussi de cette nature, de celles qui ouvrent et sanctifient l'Instant en sa parure d'éternité...
Des paroles qui condensent et délivrent de leur bogue, de leur gangue de velours, l'amande ovale et matricielle de tout futur Arbre de Vie...
Cela sonne juste, cela porte sur l'autel d'entendement une corbeille d'accords... Un bouquet de lys qui répand le printemps dans l'hiver qui est le nôtre...
En « Cela » et par « Cela » qui fut, qui est, demeure, instruit, enseigne, et à tout jamais sera... un Verbe conjugue toute la création, passée, présente, mémorielle et future...
C'est lors, à son écoute, en son respire même, se mettre au service de l'Essentiel (cette Essence du ciel ») , de l'élémentaire, du primordial, de l'originel, du fondamental, de l'universel...
C'est dire, formuler, exprimer, chanter, danser le mot qui donne naissance... qui donne regards et visions, qui fait ouverture dans la maison du cœur ouvrant toutes portes et fenêtres à la Visitation... à la Présence... à la Compréhension intime et profonde...
L'invitation est cette genèse qui en nous attend son éclosion …
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