Les dits du corbeau noir

Notes philosophiques en veillée du Solstice d'Hiver...

Bran Du 14 Décembre 2023...

Comment décrire au mieux un espace-temps qui concentre en intensité et en densité perceptible et incarnée un point réduit à sa plus petite dimension mais qui contient en lui-même tout l'Univers, toute la Création, tous les cycles et les rythmes, toutes les vibrations, tous les flux, toutes les ondes qui traversent et pénètrent le « Vivant » de la Vie ?

Comment parler, décrire et évoquer ce pur silence qui est la fontaine d'où à jaillit le son originel, initial, primordial, élémentaire et fondamental, comment présenter la source poétique enclose des neuf Coudriers de la Sagesse où cinq saumons se nourrissent des fruits de la connaissance et d'où partent cinq ruisseaux de science et de poésie ?

Oui dépeindre cela, en donner une juste représentation est chose délicate, permettre d'en visualiser la beauté, la sérénité qui émane d'un tel lieu couronné du sacre des étoiles, du soleil et de la lune est un exercice intime, profond et élevé qui n'est pas à la portée de tous et de chacun et les mots pour le signifier sont souvent bien insignifiants eux-mêmes en ce qui s'apparente à un pari ou à un défi descriptif...

Quelques mots « savants » pourraient tenter l'aventure rédactionnelle de cet état et encore....

On pourrait lors évoquer ce que Romain Rolland ou encore Henri Comte-Sponville appelle « le Sentiment Océanique » (le Soleil Blanc de la Substance pour Romain Rolland) ou d'autres le lieu et l'instant d'une ataraxie intemporelle, une sorte d'éclair bienveillant à la foudre bienfaisante et dont le tonnerre ronronnant gronderait dans l'éternité...

Je pourrais aussi tenter cette formulation qui serait un instant de rebranchement sur l'arborescence de la forêt primitive ou encore une invitation à partager avec l'herbe et la fourmi un ermitage du type d'une thébaïde......

Ce serait là une approche, une tentative très osée de définir pour partie et par fragments ce qui ne saurait se définir...mais seulement se vivre en étant totalement perforé par le Vivant Lui-même...

Une transfusion de Conscience à conscience !....

Jean Yves Leloup fait état lui d'un « silence de communion » que j'aurais tendance à changer en « silence de cosmunion ».... Il évoque « ce qui est avant toute pensée, toute parole, toute image... », le fait de revêtir ou d'être revêtu et animer par la Présence indicible de ce qui Fût, Est et Sera....(un avant goût d'éternité!)... ( La mort lors n'a plus le dernier mot!)....

A la fois une « immanence » et une « transcendance » soit deux états en état de conciliation, de symbiose, de synchronie et d'osmose....

Jean Yves Leloup parle également d'une « dissolution de l'être » ; état que je prolongerais dans la plénitude de l'ETRE réalisé et parvenu au terme de son accomplissement existentiel...

Question : qu'est-ce qui reste quand il n'y a plus rien ?....

Non le chaos, non le néant mais un vide dont le vase ferait éclore un bouquet de sensations, de formes, de couleurs, de senteurs digne d'un autel et d'une nappe aimante où reposeraient toutes les offrandes du vrai, du bon, du juste, de l'accordé, du don en un Point diffusant comme un parfum ineffable l'équilibre, l'harmonie et la cohérence...

Une connexion donc avec une banque de données informatives faisant la lumière sur l'obscurité de notre monde....

Ce serait alors tremper le bout du doigt du cœur dans le Chaudron d'Abondance et recevoir en retour trois petites gouttes d'Amour, de celles qui font du non-être un Être doué de sciences et de poésies...

Traduire, non, inutile... VIVRE Oui....

Respirer et Insuffler le Souffle de Vie....

Conjoindre la ligne d'horizon à la verticalité des arbres...

Accompagner en leurs noces l'Eau et le Feu...

Oui, nous tous, nous toutes, compagnons et compagnes de l'Indicible....

...///...

Thébaïde : Lieu isolé et sauvage, où l'on mène une vie austère, calme et solitaire.

Ataraxie : Tranquillité de l'âme, notamment chez les épicuriens et les stoïciens.

Sentiment « Océanique » : Le sentiment océanique est une notion psychologique ou spirituelle formulée par Romain Rolland, influencé par Spinoza, et qui se rapporte à l'impression ou à la volonté de se ressentir en unité avec l'univers (ou avec ce qui est « plus grand que soi »), parfois hors de toute croyance religieuse.  Ce sentiment peut être lié à la sensation d'éternité ….. Wikipédia

 Arborescence :

Partie arborescente d'une plante.

Organisation hiérarchique des informations, dont la représentation rappelle un arbre et ses branches.

Bien fraternellement    Bran Du