Les dits du corbeau noir

Corbeille de mars poésie et haiku... Bran du

POESIES et HAIKUS     Cuvée de Mars 2013    Bran du

T E R   Lamballe / Rennes… et quelques déraillements pour se remettre sur la bonne voie!...

1 / Gare de Lamballe
Les pigeons prennent d’assaut
Les wagons du transcéréalier …

2 / Février ; rien ne bouge encore
Si ce n’est, à fleur de terre,
Les violettes et les primevères…

3 / Le blé en herbe a grandi
Il se peut, cependant,
Que le gel y fasse ses dents !…

4 / Quatre chevreuils ; quatre « culs blancs »
Gambadent dans les choux
Aux approches de Broons….

5 / Jonquilles et primevères
Signent de concert
Le nouveau manifeste de l’herbe…

6 / Le jardin est encore en sommeil…
Seuls sont les poireaux qui dissertent
Sur le chou à la tête coupée…

7 / L’ajonc se rit des mimosas…
Lui, il poussera ses fleurs
Bien au-delà…

8 / Quelle aubaine !
Le héron fait sa tournée
De champs ennoyés…

9 / les rivières
Gonflées à ras bord
Ca emmerde les myocastors !…  (Ragondins)

10 /  Les buses sont en vigie
Et font tournoyer le ciel…
Au sol, malheur à la vie qui se hasarde !…

11 / Que ferait le ciel
Sans les oiseaux ?
- Une méga dépression….

12 / Le soleil revenu
Redonne à sourire
Au vieux pommier…
13 / Avril attend ses nids.
Les canards lorgnent
Du côté des femelles…

14 / Plus que les pommiers,
Plus que les aubépins,
Les peupliers ont les boules !

15 /   J’ai enfoui une graine
Appelée espérance
Et j’attends !

16 / Un ami est parti
Une autre amie est en partance…
Pour le moment, je reste ici…

17 / La maladie
Je fais avec…C’est ainsi…                                                                                                         Nécessité de « relativiser »…

18 / Lancéolé
C’est un mot
Propice à la pénétration de ce qui est…

19 /« L’enchâssement »
Cela peut-il cadrer
Avec l’enchâsse amant ?

20 / Quand je vois s’élever l’hostie solaire
Sortant du calice des eaux…
Je me sens plus païen encore !…

21 / La fugacité
Est un moyen d’appréhender
L’extase plénière…

22 / Je l’ai enfin trouvé
Parmi les marais tant arpentés,
La ravissante fleur du butone…

23 / la vannerie
Est un jeu de mots
Habilement tressés !

24 / Parfois, assez souvent même,  la sente nous déroute
Rien que pour tester l’état de notre cheminement,
La qualité du désir, de la volonté qui l’anime…

25 / Il avait fait une croix sur son rêve
Et restait écartelé
Au milieu du carrefour !
26 / Lorsque nous pouvons enfin mieux concevoir, philosophiquement, spirituellement ce qui fait que nous sommes au monde, nous pouvons lors envisager, à notre tour, notre part de « création »…

27 / Ce n’est pas lorsque notre rivière est à sec qu’il faut regretter le gaspillage de notre eau…

28 / Deiz ar goulou*
Ce sera la formule en breton que je donnerai
Au jour, à l’instant,  à la seconde où ta présence se révélera aimante…  (*Jour de lumière)

29 / Le « Potlach » amérindien
Rejoint le festin ou banquet celtique…
Celui qui a reçu redistribue…

30 /   Voûte
         Ogive
         Dont tu es la clef…

31 : Helos en grec signifie marais
Et erion, laine….
Eloserion…. Voici le prénom qui nous conviendrait…

32 / Le don est partout,
Dans la résine, dans la sève,
Dans cet aubier visité du printemps,
Dans la tige creuse d’un instant
Mourant d’éternité…

33 /  C’est un tapis de pervenches
Mars en effeuille les pétales
Ne laissant de la fleur
Que ce bleu en tes yeux,
Que ce violet pâle sur tes lèvres…

34 / Le corps (parfois) est une herbe fleurie
Qui se balance au vent
Alors que s’évapore la rosée de ses sourires, de son éclat, de ses parfums…

35 / S’il pouvait se faire
De mourir de petite mort
Dans l’océan fleuri d’une prairie
Bordée de pommiers en fleurs
Submergée d’une flottille de graminées
Ennoyée de berces et de grandes marguerites
De lamiers, de consoudes, de lierres terrestres,
De centaurées, de fenouils, d’églantiers…
Alors, j’ouvrirai le rouge du calice
« J’étraverai » l’entre deux du sillon
Pour accompagner ton chant
Jusqu’aux portes du ciel…


36 / Les lèvres sont dites « bouche d’or »
Quand elles sont le seuil d’envol pour l’essaim de nos abeilles…
Ceci, s’il est vrai que « nectar » sont les mots qui s’ouvrent au soleil
Cela, s’il est vrai que le cœur y butine un miel sans pareil…

37 /  Cela qui doit venir au parvis du noble discours
Ne peut être que nu ( sans aucun atours )
Afin de revêtir la lumière en ses nues…

38 / En plaine de Septembre, l’herbe se dessèche
Passe du vert au jaune puis au brun…
Les feux du ciel sur elle déteignent…
La voici qui ploie et se cambre puis meurt
Dans les bras enflammés de Novembre…

39 / Quand le corps descend le fleuve de l’existence, l’âme, elle, remonte de l’estuaire vers la source…
De saison en saison, de cycle en cycle, de spirale en spirale, de cercle en cercle, d’une danse à l’autre, d’un chant à l’autre, d’autels en offertoires, nous nous répandons dans le temps et l’espace jusqu’à ce soleil qui évapore en nous l’inutile substance afin de libérer le sel de la vie…

40 / Ce flot dans ma gorge,
C’est le roitelet qui me l’a confié…
Le voici suspendu comme une pomme sur sa branche…

41 / L’échine rocailleuse, hardiment, je la monte
Quand le vent me griffe le visage,
Quand il veut arracher le torque à mon cou…

42 (entracte)  / Il n’aimait plus sa bonne
Alors il la renvoya en lui annonçant la venue
De la bonne nouvelle !

43 /  Sous le ciel endeuillé, sous le tonnerre qui gronde…
Sous la lance des éclairs, sous les feux de la fronde…
S’entrouvre l’Autre Monde…

44 / Que cherches-tu
Si ce n’est :
L’adéquation,
L’ajustement,
La résonance,
La conjonction,
La coordination,
La conjugaison,
L’alternance heureuse,
La connexion,
L’interpénétration,
La plaisance sereine ou enflammée,
L’accord, la concordance,
L’équitable, le juste, le mesuré,
La complicité,
La confidence,
L’entendement, la compréhension,
La célébration, l’entente sacrée,
Le don, le vivant, l’offert,
La souche et la source,
L’estran et la clairière,
Le lieu des grèves,
Les landiers de l’enfance,
La confrérie d’innocence,
Le sacre du printemps,
La symbiose, la solidarité,
L’équilibre, l’harmonie, le maîtrisé,
L’analogie, la convergence,
La note bleue et azurée

Que cherches-tu que tu n’as déjà ?

Suffit d’attendre l’écho, la résonance !



15/03/2013
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