COUP DE GUEULE (UNE SACRO SAINTE PEUR DE...) BARDI BRAN DU 2016 17 09 SEPT
Coup de gueule ! « La peur sacro-sainte de... »
Bran du 17 09 2016
"Soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libres." Michel de Montaigne
« ...Le pouvoir n'existe qu'avec les consentements de ceux sur lesquels il s'exerce. »
Michel Onfray La Puissance d'exister...
Qui entrave nos pensées, nous serre en ses poings ?
Qui met le fer à nos pieds et le licou sur nos épaules ?...
Qui pour mettre à notre cou le collier de la servilité ?...
Qui engeôle nos rêves, encage nos libertés, resserre les nœuds et les liens, en ressoude les maillons et les chaînes ?
Qui, de vivre, nous retient ?...
Qui, au renoncement, nous mène, qui, sinon nous-mêmes ,
et cette peur qui, en ses mains, nous tient ?
De qui, de quoi, tenons nous cela
qui, sans cesse, nous aliène ;
nous fait renoncer à l'étoile
qui guide les libres joies ;
Qui, oui, fait abattre voiles et mats
aux grands rêves de misaine ?...
Comment, pourquoi, tous ces renoncements ?...
Tout ce à quoi, tellement , nous aspirons, mit, là, en orphelinat ; lequel est, morte maison, prison dans la prison, où il n'est d'amour que pain rassi et dur quignon qu'on trempe, semaine après semaine, dans le quotidien de la haine, dans la coupe du poison!...
Nous sommes navire à l'abandon ;
nos élans s'en reviennent au rivage ;
ils n'ont plus ligne de flottaison...
Naufrage à fait notre âme,
Brisées sont nos rames comme le sont nos avirons …
Au fond des mers gisent tant de voyages
et tant de chairs pour les poissons !...
L'inconnu nous délivre et brise toutes nos peines...
« Oser », voilà l'audace et voici la Vie même...
Il n'est d'autres chemins et de sentes plus saines
Que ce libre pas que plus rien ne refrène
qui va, souverain des possibles domaines,
habiter une terre qui l'adoube en son sein,
lui offrant, pour doux plaisirs, noble couche de Reine...
Ceux -ci et ceux-là se parent de puissance et pèsent de tous leurs pouvoirs sur nos craintes et sur nos ignorances...
Ils entretiennent la dépendance pseudo sécuritaire qui rassure les animaux apeurés que nous sommes, nous faisant oublier l'Homme ; l'Homme, en nous, mit debout, à l'aplomb de l'Univers pour tutoyer les dieux comme de hautes pierres, fichées en prières sur des landes infinies où dansent les atomes...
Oser est bien le mot et le faire, fait éclater ces maux
qui n'ont de verbes que serviles, prostrés dans leur obéissance
à cela qui au-dedans sustente des tyrans qui détournent et boivent le sang de nos songes et de nos veines, nous vidant par cela même de nos plus essentielles substances...
Ainsi tarissent les eaux de nos précieuses fontaines !...
Nous sommes guignol entouré de gendarmes ;
les coups pleuvent sur notre échine
et, le plus blessant, c'est que cela fait rire les enfants
qui ne voient, en cette pantomime, ce à quoi l'école, demain, les destine !...
Oui, bien sûrs toutes ces réticences
car l'angoisse se tient aux portes des questions
Qui ont, à profusion, serrures et verrous,
Au pont levis des justes délivrances...
...
Aller, oui, mais vers où ?
Ainsi la peur nous cadenasse,
En sa châsse nous enchâsse,
Fait de nos rêves les plus fous
de bien tristes et saintes reliques
devant lesquelles - adoration mystique,
folies, pleines de grâces -
nous prions à deux genoux !...