COUPLE EN GRAND PERIL REFLEXION 2024 BRAN DU 05 03 MARS
La « crise dans un couple »
ou Le couple en voie de « fossilisation »...
Réflexion Bran Du Mars 2024
Un constat en fait assez « banal » et qui relève presque d'une « généralisation »...
Je reçois, j'accueille, j'accompagne bénévolement et depuis des années des personnes qui recherchent une écoute, une attention, un conseil relatif à leur problématique et bien souvent des femmes entre 45 et 55 ans jadis mariées avec des enfants et qui ont divorcé dès que les dites enfants ont été amenés à « voler de leurs propres ailes »...
Soit un processus de « libération » qui en dit long sur ce qu'on dû supporter ces femmes avant que d'oser rejoindre les rives de leurs légitimes aspirations et de se donner au « Vivant de la Vie » et c'est, à travers cela, l'image d'un échec antérieur assez fréquent et surtout d'un énorme gâchis...
La soumission, l'asservissement et la domination du masculin sur le féminin, incontournable à priori dans une société où le patriarcat entend imposer sa « virilité », sont à l'origine d'un « mutisme » du féminin valant renonciation à être, toute réaction de résilience de la part de la Femme étant alors sévèrement neutralisée....
Heureusement des Femmes remarquables ont osé, non sans risque pour elles, braver ce diktat implacable et, l'entrée dans la Constitution d'une protection du féminin « libre de son corps » il y a peu, est la résultante de ce courage entêté. Merci à Elles...
Une fois encore lorsque les peurs, appréhensions, craintes, doutes, incertitudes dominent une relation, celle-ci est vouée tôt ou tard à un lamentable échec ; seul le désir allié à une ferme volonté peut faire obstacle à cette débâcle relationnel encore faut-il en avoir conscience et le vouloir « farouchement »....
Toute relation véritable repose sur la confiance instaurée et entretenue et sur l'absence au sein de l'échange d'un excès de gestes ou de paroles ou encore de jugement dit de valeurs porté sur l'autre....
La tendance dans une tentative « conjointe » de « résolution » conjugale à convoquer et à mettre en avant les « affects » fausse déjà son solutionnement car là n'est pas leur place dans la résolution de situations qui se doivent de faire appel au recul, à l'étude objective de faits, à l'analyse claire et précise de « l'état des lieux », à un constat des déficits vécus individuellement et communautairement et des conséquences de ceux-ci pour chacun...(Il s'agit lors de mobiliser toutes les facultés spécifiques du « cerveau » le plus adéquat !)...
Le dialogue implique le « NOUS » ; celui qui noue la relation sans en fermer, pour autant, le cordon...
Il ne s'agit donc pas lors de mettre en œuvre le Je (l'individu excluant l'autre) ou le On (un indéfini qui n'a pas lieu de s'immiscer dans le dialogue), mais bien ce « Nous » qui se préoccupe d'un heureux « dénouement » au bénéfice de chacun et du couple lui-même...
Ceci est la grave conséquence d'une volonté dictatoriale et fort ancienne de maintenir, pour un tenant d'un quelconque « pouvoir », ses semblables dans l'ignorance de l'art de bien communiquer et dans celle de connaître comment un individu fonctionne « biologiquement », soit les « mécanismes intimes et profonds » de ses fonctionnements face à l'existence et ce que cela implique en terme de liens fastes et positifs à l'autre et aux autres...
C'est dire que, faute de ces apprentissages élémentaires et fondamentaux, la récurrence notoire dans les relations humaines est celle d'un triste échec ; un échec qui, pourtant et toutefois, pourrait, dans le cas contraire, se transformer en « réussite » !...
Le « danger » qui guette un couple formé depuis de longues années, c'est l'installation progressive au cours du temps d'un ensemble d'habitudes génératrices de conditionnements ; des conditionnements attribuant à chacun un rôle devenant statique
et auprès desquelles la lassitude ne tarde pas à se conjoindre par absence de dynamisation et de « revitalisation' » d'une relation qui s'est sclérosée en quelque sorte...
C'est l'assoupissent, l'endormissement, l'hibernation prolongée, l’aseptisation, la stérilisation, l'hyporexie (perte d'appétit pour la vie)....
C'est un feu lors destiné à une inexorable extinction par manque mutuel d'entretien et par l'accumulation de frustrations récidivistes amenant peu à peu, faute de conscientisation partagée de cette situation et de désir d'y remédier, à des distanciations affectives qui sont les prémices d'une rupture à venir...
C'est ce qui s'appelle lors réalimenter un foyer avant qu'il ne se couvre de cendre, soit retrouver ensemble les « énergies », réinjecter de la sève dans l'aubier du couple, secouer ce qui est devenu amorphe et en voie de fossilisation....
Remettre de la fantaisie là où elle n'a plus sa place, faire œuvre d'imagination et de créativité, motiver, stimuler ce qui résiste aux « mouvements » de la Vie et donc à la Vie elle-même en quelque sorte....
Vivre seul est une chose mais vivre en se sentant de plus en plus mal « accompagné » en est une autre et il faut bien souvent se trouver soudain privé d'une présence qui nous importe pour se rendre compte de ce que l'on va perdre si l'absence perdure !....
Il y a lieu alors avant qu'il ne soit trop tard de mettre tout cela sur la table de l'écoute, de l'attention, de la considération et du partage en évitant absolument tout jugement de « valeurs » dans le dialogue volontairement et salutairement instauré à ce sujet....
Il s'agit de faire un clair et objectif constat, un état réaliste de situation pour se pencher avec bienveillance et bienfaisance sur un couple en péril....de faire l'inventaire individuel des manques et carences constatés, des attentes et besoins qui ne trouvent pas leur satisfaction et les idées, moyens, outils permettant de remédier efficacement et opérativement (par vif désir et ferme volonté conjointe) à un effilochement et à un dépérissement inéluctable du lien si on n'y porte, ensemble, un décisif remède...
Un couple, comme tout individu, se doit de demeurer « Vivant dans le Vivant de la Vie » pour chacun comme pour l'autre et pour les proches qui les entourent....
Sinon c'est l'image d'une déchéance affective qui s'imposera progressivement au détriment de tous et de toutes...
Un couple est fait pour s'inventer, se « réinventer » ponctuellement et cela passe par des intentions à l'égard de l'autre, un mot, un geste parfois suffisent... Si l'on devient quelque peu « indifférent » à ce que vit ou ne vit pas l'autre alors le « délaissement » se creuse et s'amplifie...
Le déficit d'attention laisse supposer une baisse notable et blessante dans les sentiments qu'il nous prête et on est amené à se demander si « l'on compte encore pour lui » ?
Si ce questionnement légitime ne trouve pas de réponses alors
le doute s'instaurera et se creusera provoquant un éloignement et une distanciation fortement préjudiciable pour l'un comme pour l'autre....
La question est simple : voulons-nous vraiment continuer d'entretenir mutuellement le feu qui a fait de nous un couple aimant, inventif et joyeux ? ET que faisons-nous, que décidons-nous alors ensemble pour cela ?
Bien fraternellement Bran Du