DE L'ATTELAGE, DES CHEVAUX ET DE LA ROUE REFLEXION 2016 BRAN DU 11 09 SEPT
DE l'ATTELAGE , DES CHEVAUX ET DE LA ROUE...
Réflexions Bran du 2016 11 09
Erasme, humaniste et écrivain du XVIè siècle, nous invitait à « Accrocher notre « char » à une étoiles » belle et pertinente formulation que cette sage proposition....
Nous savons l'importance considérable que nos ancêtres Celtes accordaient à la fois aux chevaux et aux chars et les récits mythiques et légendaires irlandais et gallois font grand cas des uns et des autres...
L'art celtique n'est pas en reste et nous avons de très nombreuses représentations de cet animal et de cet objet...
Un élément ne devrait pas, cependant, passer inaperçu ; c'est la présence de la Roue, le plus souvent à quatre ou huit rayons et parfois à cinq ou à six...
Cette Roue, en dehors de son aspect « fonctionnel » évident est éminemment symbolique représente le Soleil et sa course d'une Samain à l'autre...
Le déroulé des saisons celtiques s'inscrit en effet dans une Roue dite Roue de l'Année ou de l'An débutant dans les prémices de la traversée hivernale au moment où le « Jeune soleil » ; (le Mac oc, le Mabon, le Jeune fils, Oengus par exemple) va de nouveau repartir à la conquête de ses territoires diurnes momentanément occupés et « emprisonnés » par l'obscurité d'une monde nocturne provisoirement vainqueur de l'espace céleste...
Les initiés Celtes associait la roue de l'attelage de leur char à la course solaire et considéraient le cheval comme étant le compagnon par excellence avec lequel le « héros défunt » pouvait rejoindre le Gwenved ; le « Monde Blanc la la Pleine Lumière » ou « l'Île des Bienheureux » ou autre espace de félicité éternelle......
Rejoindre puis se conjoindre, en tant qu'Âme, à ce monde impliquait donc de disposer de ce compagnon et d'un « attelage » digne de ce nom... (D'où, par exemple, cette « mise en scène réelle et symbolique» du « Voyage » au sein des tumulus des Princes et Princesses Celtes...)
D'autres types de voyages étaient possibles, mais impliquaient alors une « navigation », une « barque, un vaisseau de cuir ou de verre, et un passage obligé par l'élément marin (la « bag noz » (barque de nuit) des bretons armoricains par exemple)...
Je reviens sur cette notion « d'attelage » :
En tant que « cheminant » sur la sente de « l'Eterne Lumière » de quoi est fait, constitué, ce qui sera mon « attelage » et vers quelle « lumière » vais-je diriger celui-ci ?
A quoi dois-je m'atteler avec conscience, lucidité, volonté, exigence, éthique, persévérance voire obstination afin de mener ma conduite existentielle vers l'Etoile à laquelle j'aspire sincèrement et profondément de tout mon être ?...
Il est commun de dire que l'on s'attelle à un ouvrage....
On « s'attache », on « s'applique » à mettre en œuvre une idée, un projet, un but... l'attachement à donc son importance dans la réalisation effective, positive et efficiente de cela...
Cheminer au sein de la Tradition celto-druidique implique un « attachement » sincère, authentique, de Celle-ci, un « attachement » effectué en pleine conscience et compréhension...
Les Celtes portaient un soin, une attention particulière, tant à leurs chevaux qu'à l'harnachement de ceux-ci et les découvertes archéologiques nous livrent des pièces d'harnachement particulièrement et bellement ouvragées...
Les lanières de cuir ont disparue, mais les pièces métalliques ont en partie subsisté dont certaines livrent des clefs « du Voyage celtique vers la « toute splendeur cosmique »...
(Les oiseaux et les chaudrons d'abondance, les cornes à boire qui procurent l'ivresse sacrée et divine, sont aussi des accompagnateurs de ce voyage...)
L'attelage produit son efficacité fonctionnelle du fait que toutes les pièces qui le composent participent chacune à sa façon à l'efficacité recherchée et obtenue...
C'est une conception savante, sapiential pour tout dire et très efficiente...
Analogiquement, humainement, nous aurions beaucoup à apprendre de l'art d'assembler et de l'art de nous assembler fraternellement au sein de nos clairières et collèges respectifs et au sein de nos tentatives laborieuses et houleuses d'une fédération digne de ce nom !...
Apprendre, par exemple, que chaque élément épars, singulier, spécifique, se conçoit comme participant pleinement d'un tout pluriel auquel il procure une cohésion qui rend ce tout opérationnel et performant !...
Je vous laisse méditer comme moi-même sur tout cela...