Les dits du corbeau noir

DE L'ECRITURE POETIQUE RUISSELLEMENT ET ECOULEMENT 2017 BRAN DU 17 05 MAI

 

Poésie/Ecriture Ruissellement et écoulement

 

Bran du 17 05 2017

 

L'Ecriture a assise et fondement avant que de se déployer dans son envol et dans son élan...

Le Verbe ( qui est aussi le Souffle, le « logos », l'expression majeure et actionnée de la source inspirante, le vecteur et facteur essentiel de son ruissellement et son écoulement donc) est la Trame à partir de laquelle se monte et se hisse la chatoyante, émouvante et percutante tapisserie de haute-lice que j'appelle « le Poème »...

 

Ce Verbe, d'Essence cosmique et de nature humaine, s'inscrit et se formule dans le temps et l'espace étant appelé à être conjugué par le corps, le cœur et l'esprit de celle ou de celui qui s'incarne en Lui (en l'inscrivant comme une étoile, comme une lueur stellaire, dans la nuit même de son cœur.) …

 

Ce Verbe a faculté d'osciller et de penduler entre le passé et le futur afin d'offrir au présent une vision qui fait de l'instant même une densité et une intensité d'entendement laissant même percevoir, entr'apercevoir, des notions liées à l'absolu et à l'infini de ce que l'on appelle l'éternité !...

 

Sauf exception cherchant à bousculer les formes usuelles de l'écriture, exception recevable d'ailleurs, il me paraît souhaitable de donner à ce Verbe les meilleurs conditions favorisant son expression et son entendement.

Si l'objet, le motif, de l'acte d'écrire est résolument tourné vers le partage, l'échange, la rencontre, ou encore le fait de porter à « connaissance », de faire découvrir, d'informer ou d'éduquer, cela ne saurait se faire avec efficience qu'en respectant un certain nombre de « lois » inhérentes à une bonne communication...

 

Ne s'agit-il pas alors d'assurer une bonne coordination et adéquation dans la présentation d'une situation clairement positionnée dans le temps et l'espace poétiquement conjugués ?

 

Quand le style et la mise en forme littéraire répondent aux critères (qui habituellement définissent un genre et un style dit conventionnel) se doublent d'une belle capacité narrative, le lecteur ou l'auditeur bénéficient alors d'une belle valeur ajoutée (un « anima », une respiration, un souffle, une énergie, une force décuplée, une élévation, un élargissement, un approfondissement de sens et d'Essence couplant le microcosme au macrocosme dans l'intensité et la densité de ce qui se dit, découvre, explore et relate.)...

 

(On peut être un bon « écrivain », mais un mauvais « narrateur » et inversement.)...

 

L'expression poétique mise par écrit se doit de « s'écouler » sans obstacle majeur, sans impossibilité de contournement, dans le temps et l'espace concédé à cette écriture et ce, dans « l'unité » interne de sa composition laquelle ne saurait trop s'éloigner, se disperser, du centre ou du noyau même de l'inspiration à qui elle se doit d'être formulée avec la singularité et la spécificité de son géniteur ou de sa génitrice...

 

L'expérience veut que si on n'a pas su exprimer clairement ses idées forces dans le temps et l'espace imparti à cela, il y a de fortes chances que l'on va de plus en plus « étirer » le poème et s’éloigner du centre initial et primordial de sa naissance en usant et abusant de termes et de formules toujours plus « imprécises » et « approximatives » qui ne vont faire qu'amplifier les difficultés d'entendement !...

 

Le « phrasé » du poème se doit d'obéir à une « règle de cohérence » tout en s'affranchissant d'une trop grande rigueur, d'un manque de flexibilité et d'une orthodoxie protocolaire ou liés aux modes statufiés faisant référence...

 

L'exercice n'est pas aisé qui demande aux facultés intellectuelles, rationnelles et analytiques de se laisser émouvoir et de composer en osmose et symbiose avec le champ merveilleux et enchanteur des affects et des perceptions sensibles et sensitives !...

 

Comme pour la parole, l'écriture sera mieux servie en ayant recours à une bonne « articulation » se déployant au sein de son déroulé....

 

Souple, flexible et fluide, ondulant, serpentaire, dansant, « circonvolant », se doit d'être, de préférence, le poème ; lequel est alors une sorte de chorégraphie faite avec des mots où voyelles et consonnes, syntaxes et conjugaisons, majuscules et ponctuations, deviennent les partenaires amoureux et complices de la « Danse »...

 

La musique interne et externe du poème conviera alors les danseurs et danseuses que nous sommes à se lever pour rejoindre la piste chaleureuse et éclairée, étrange et mystérieuse, de cette « Danse »...

 

Une prose hachurée, disloquée, écartelée, distordue, fracassée et heurtée peut dans certains cas (et pour produire certains effets induits) trouver en cela une adéquation formelle entre l'état de la personne et son expression (voire des applications thérapeutiques)...

Mais sans exagérer cette turbulence et cette agitation extrême on usera plus sereinement et donc sans outrances d'autres formes expressives plus propices à se faire entendre et comprendre de la « moyenne » auditive ou lectrice des auditeurs ou lecteurs aptes à faire usage agréable de leurs capacités d 'écoute et de compréhension....

Tous les fils (de texture et de couleur spécifiques à chacun et pour certains communs à tous et à toutes) ne sont pas nécessairement à leur juste place dans les entrecroisés de la toile que constitue un poème...

Il appartient d'abord à la « trame » qui les assemble d'être suffisamment « solide » et de les assembler, de les maintenir, en « cohérence »...

 

Un poème s'assemble et trouve son unité à partir du moment où les tenons de l'inspiration et les mortaises de l'écriture s'ajustent au mieux pour lui donner en leur jonction, connexion, ajustage et coordination, une « valeur d'ensemble »...

 

A l'instar d'une émission radiophonique, il n'y a de véritable partage poétique entre un émetteur et un récepteur qu'en absence de « parasitages » venant brouiller la fréquence sur laquelle s'instaure la « relation »...

 

Bien souvent le poète est le principal « parasitaire » de sa propre émission et donc d'une mauvaise ou difficile réception !...

 

Pour autant que l'on recherche vraiment chez l'autre une réception et une écoute compréhensible (lisible, « entendable »...) on aura soin de lisibilité et d'entendement...

 

Autrement autant se taire ou opter délibérément pour une cacophonie volontaire à valeur libératoire ou thérapeutique qui ne se préoccupe pas de l'autre, des autres...

 

Généralement, en dehors de notes personnelles et intimes, on ne publie pas, on n'écrit pas pour soi-même, mais on mène le Soi à la rencontre d'un autre Soi via le support de l'écriture ainsi conviée à réceptivité...

 

Ayons lors souci de celle-ci et favorisons son objectif...

 

 

 

 



17/05/2017
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