DE l'HOMME VERT (EN DEUX PARTIES) + TEXTE B BOISSON ETUDE 2017 BRAN DU 22 03 MARS
L'Homme Vert... Bran du 21 03 2017
En 4 parties :
Première partie Introduction Bran du
Documentation mythologique, légendaire
(Source Tristan Mandon) racines.traditions@free.fr
Deuxième partie :
Texte de Bernard Boisson et extrait de sa conférence
Déroulé des points principaux de la dite conférence...
Intro :
L'homme sauvage et l'homme du Salvage (qui sauve en langue
occitane !)
C'est donc par lui que l'on peut espérer retrouver une sente
salutaire nous conduisant à un autre rapport plus harmonieux, plus
équilibré, à une autre relation plus cohérente, plus accordée, avec
l'essentiel, le fondamental, le primordial et l'élémentaire (quatre
racines de notre humanité sans lesquelles nous ne pourrons avoir une
saine croissance)...
(Quatre racines qui plongent au cœur de notre humus, de notre
terreau originel et qui prennent sève de vie dans la pensée des
premiers hommes et de leurs premiers sacerdotes et chamans!)...
Cet homme de vert vêtu (et de vertu!) se tient depuis plusieurs
siècles caché dans les feuillages des tailleurs de pierre, dans les
arabesques des chapiteaux romans et ce, certainement pas pour
faire « décoration » ou remplir un espace demeuré vide...
Bien que discret et muet, il sait toujours et encore se faire
entendre pour qui sait lire sur les lèvres de pierre...
Son immobilité apparente met notre pensée en mouvement et sa
chevelure en forme de ramure nous introduit aux danses et spirales
de Cela qui sait se mouvoir et nous émouvoir...
Il n'a ici aucun lien avec la statuaire et les représentations des
testaments bibliques habituellement représentés dans la sculpture
romane (même pas avec l'Arbre du bien et du mal!)
Que fait-t-il là ce « farfelu » si ce n'est qu'il est « frère » avec un
« feuillu » dont les feuilles sont celles du plus Grand Livre
symbolique et analogique qui soit au monde ; le Livre qui nous
enseigne la Loi de Nature telle que les Anciens Celtes la
concevaient avec justesse, harmonie et cohérence...
Une Loi de Nature antérieure à la Loi de la Lettre et primant sur
celle-ci par le cœur, l'intelligence et l'esprit...
…///...
Source mythe, légende, tradition, folklore :
Pour Tristan Mandon qui tient, avec érudition, un blog sur les
Traditions, l'Homme Vert c'est :
Dans l'ancienne croyance indo-européenne : le printemps récurrent
(sous des noms différents selon les cultures et sociétés
humaines.)...
Des hommes poilus ou velus... ou feuillus que l'on retrouve dans le
folklore des fêtes printanières...
(C'est aussi le Sylvain romain...)
Toutes nos mythologies indo-européennes connaissent ces
représentants de la récurrente reverdie...
Pour l'écrivain Meyrinck, l'Homme vert, c'est l'Initié revenu à la
source ; un « arbre » entre le ciel et la terre...
(Le langage vert ; c'est encore le « langage des oiseaux » ou la
gaie science ou gay sçavoir.)...
« Il ne faut pas perdre de vue que l'expression « aller en forêt »
( par des chemins de Charbonniers... qui mènent quelque part)
signifie qu'on fait une retraite dans le Bosquet sacré aux fins
d'Initiation! » Morgane Pérols
Tristan Mandon fait un lien avec Esus le bûcheron gaulois
qui partagerait l'année avec Cernunnos...
C'était au « Passage » de l'Equinoxe de printemps que le Vieux
Roi portant une ramure de cerf était mis symboliquement à mort
par des « Femmes sauvages »...
(Les cornes de cerf était employée dans ce rite saisonnier au Nord
de l'Europe et les cornes de taureau au Sud de l'Europe)...
La reine avait quitté son « époux hivernal » (et infernal) pour aller
rejoindre un jeune amant solaire...
Marie Claire Dolghin dans les Saisons de l'année Edition
Séveyrat 1989 nous dit ceci :
« Dans l'inconscient ou dans la profondeur de la nature humaine
se trouvent des dynamiques porteuses de vie qui nous sont
nécessaires ; ce sont les formes de l'instinct, celles de
l'homme préhistorique ou de l'homme sauvage. Ces forces
contribuent à créer une personnalité complète ; il faut non
seulement en prendre conscience, mais aussi les intégrer, les
dominer dans le sens de la maîtrise et non pas dans le sens du
refoulement. »...
G Jung a appelé cette phase « la confrontation avec l'ombre. »
On retrouve l'Homme sauvage en Irlande et en Ecosse où il
représente la nature en ses forces primitives, non encore
domestiquées, de nature double, il représente les deux
faces de l'année ; saison chaude et saison froide... Cette nature
double est souvent représentée par la gémellité...
En Gaule ce seront le Sylvain le feuillu vert et Sylvestre le velu
roux. J P Persigout (Dictionnaire de la Mythologie Celtique).
Les « Frères feuillus » ont donné le terme de Farfelus selon Yves
Monin...
L'homme sauvage ou latin Sylvain,Sylvanus, du latin sylva =
forêt,est donc un « feuillu » et il figure la récurrence des forces
fécondantes au printemps ; la renaissance de la végétation, la
reverdie de la terre gaste. Il est le symbole des forces
primordiales, du « ressourcement » périodique, les forces
naturelles non domptées...
Philippe Walter donne à Merlin des éléments proches de l'Homme
Sauvage...(Merlin est né velu comme un ours et il lui arrive de
prendre un cerf pour monture...)
L'Homme Sauvage est souvent ligoté, attaché ou enchaîné et
entretient une relation symbolique avec le liage. Le mutisme
est aussi un de ses traits traditionnels ajoute encore Philippe
Walter (Ce mutisme est celui de tous les sages en période de
réflexion.)
Pour ce qui est de la Femme sauvage celle-ci serait la seul à
pouvoir monter sur une licorne mais « couverte de plumes,
chevelure éployée et couronne fleurie en tête. »...
….........................................................................
La figure et les liens primordiaux de l'Homme sauvage se
précisent donc est s'avèrent issus du paganisme européen...
« L'Eglise n'a pas inventé ce personnage, mais peut-être son
« nom ». Elle en fit certes une figure dévalorisante du paganisme
(tant dans son essence que dans toutes ses manifestations) afin de
poursuivre son œuvre permanente d'éradication. »...
Tristan Mandon dixit.
Nous verrons , dns la deuxième partie à suivre, que notre frère et ami Bernard
Boisson a revisité ce « mythe », cette « figure », de l'Homme
Vert à sa façon en actualisant et en adaptant cela à notre monde
contemporain :
SECONDE PARTIE :
Extrait des actes du colloque sur l'HOMME VERT (Toulouse)
2017 Texte Bernard BOISSON
L’homme des bois et l’homme vert
L’imaginaire de l’homme sylvestre dans la littérature et les arts
8 et 9 février 2017
« La forêt sans l'homme, réveille l'humain intérieur... »
B Boisson
« Que valent nos perceptions de l'homme "vert", "sauvage",
"sylvestre" quand nous nous en faisons des idées qu'au terme du
glissement historique de leurs représentations, alors que nous
avons perdu le contact direct avec les milieux naturels infusant
l'âme de ces êtres ?
Les générations futures se retrouveront-elles à devoir s'enraciner
dans des lieux déracinés, si nous manquons cette
compréhension ?
Ce qu'il reste en Europe de forêts sauvages est pourtant propice à
l'éveil d'impressions, sensations, sentiments que nous
méconnaissons dans les villes, les campagnes et même dans les
exploitations forestières !
Sauvegarder une biodiversité étrangère à l'humain n'est donc pas
l'unique raison de ménager nos forêts.
Il y va aussi de l'équilibre physique, sensible et mental de l'être
humain à travers toutes les transformations environnementales
opérées.
Il est nécessaire au contact de forêts naturelles de rentrer dans un
naturisme de notre psychologie nous dépouillant des couches
conditionnées de nos imaginaires.
L'éveil au sentiment océanique, au sentiment d'intemporalité, au
temps profond, parmi tant d'autres expériences sensibles non
décrites ici pourraient bien constituer les fondamentaux
d'expérience pour reconnaître les hommes verts de tous les
temps »...
Autres articles en relation avec le précédent :
« Aujourd'hui nous pouvons dire que les contemplatifs de la
nature, les poètes, ce qu'il reste en soi de « l'homme vert »,
voient le monde des élus, des technocrates, des bureaucrates, des
décideurs...comme des chefs de chantier, non point
comme des chefs d'orchestre coordonnant avec une sensibilité
vivante l'écologie humaine à l'écologie de la terre...
Une catégorie d'argumentaires totalement distincts et
complémentaires des sciences de l'écologie pour repenser
la qualité des forêts n'est même pas écoutée !
Hélas ! Les spécialistes de la maturation de la sensibilité humaine
dans les différentes forêts de nos contrées ont été éludés des
grands débats nationaux...
Pour les gens superficiels il y aura toujours de la « verdure »...
Restituer à la sylviculture et donc à la forêt son dynamisme initial
de monde vivant - Qu'elle ne soit plus assimilée à du décor
inerte...
Se déconditionner d'une pensée linéaire...
et se recentrer dans le dynamisme premier des cycles terrestres..
Pour retrouver aujourd'hui et en soi, l'homme vert au contact des
forêts sauvages, il nous importe de comprendre en quoi elles
éveillent des impressions, des sensations et des sentiments que
nous méconnaissons dans les villes, les campagnes et même dans
les exploitations forestières...
Photographier pour cela les ambiances flottantes entre
les branches, les troncs et les rochers, là où il n'y a rien à
voir et tout à sentir... et non des esthétismes conventionnels et
leur vernis...
Un photographe-poète de nature... est celui qui sait photographier
ce qu'il ne voit pas, mais que cependant il « sent ». Après reste à
communiquer à ceux qui ne le sentent pas et que l'esthétisme
éblouit au risque de ne rien voir. Il restera fidèle à l'impression
qui se mûrit en évitant la créativité vide de l'expression...
L'Expérience la plus évidente, la plus accessible qui nous
bouleverse dans une immersion dans une forêt proche de
son caractère primitif réside dans un changement de notre
relation au temps...
Les forêts sauvages nous plongent dans le sentiment
d'intemporalité autant qu'elles ne sont plus identifiables
à l'âge d'une plantation...
De surcroît cela se sent quand nous perdons tous les marqueurs
temporels d'une civilisation...
Le vivre ne se limite pas au seul accroissement intime de bien-être
ou à l'exotisme d'une ambiance dépaysante...
On s'en rend d'autant plus compte lors du choc en retour que nous
essuyons à la reprise de notre vie quotidienne...
Là, nous comprenons qu'à chaque fois que nous dépendons du
temps, nous dépendons d'un intérêt en jeu...
Préserver et offrir des espaces naturels ou l'humain inconditionné
peut se raviver au contact de la nature in-domestiquée quelque
soit notre degré de civilité. » Bernard Boisson
« A partir du moment où une population rompt sa relation avec
les paysages primitifs, elle glisse vers une dissociation de sa
sensibilité avec la nature, qui ensuite la prive d'un éveil vital pour
rattraper les déséquilibres induits par les transformations
paysagères de la civilisation qu'elle développe. » Paul Shepard
Bernard Boisson nous pose des questions pertinentes et ajoute des
éléments de réflexions et des « pistes » :
Des questions pertinentes :
« Qu'engageons-nous aujourd'hui pour ne pas soumettre les
générations futures à s'enraciner dans des lieux déracinés ?
Comment retourner vers la nature sans la faire reculer ?
…///...
Il s'agit essentiellement, fondamentalement et primordialement
d'appréhender sous diverses formes le rapport Humain/Nature
Inverser le rapport contemporain qui privilégie l'esthétique sur le
poétique, l'analyse sur l'éveil sensible...
Développer, entretenir, fortifier une grande synthèse de
conscience de sorte d'influencer avec force et justesse le devenir
de notre civilisation...
La courroie de transmission entre l'éveil sensible et le pouvoir
décisionnel s'est rompue. »...
Bernard fait aussi rappel des trois « fonctions » affectées à la
gestion forestière et donne son avis :
« Rappel la fonction (institutionnalisée) forestière. Elle à 3 volets :
Ecologique, économique et social...
Mais la filière du « bois-énergie » prime considérablement sur les
autres aspects et oppose à une véritable écologie forestière...
(Opposition entre une pensée-cadre et une vision matricielle.)...
(D'où des coupes rases à profusion.)...
(D'où des « champs d'arbres » de plus en plus immatures avec
quelques réserves de forêts naturelles en guise de vitrines de
compensation. »)...
Des formules percutantes :
« Le plus sûr moyen de ne pas vivre ces perceptions subtiles est de
vouloir les vivre. »
Nous sommes « Coupés de notre propre coupure »...
Et en conclusion provisoire :
Les forêts inexploitées... Bernard BOISSON
Commentaires Bran du
« La forêt sans l'homme, réveille l'humain intérieur... » B Boisson
Déroulé et points de passages :
Ce que l'on peut retenir de l'exposé de Bernard Boisson :
La forêt primordiale et notre rapport bienfaisant ou hostile avec
elle...
La vitale symbiose contre la domestication et la destruction d'un
milieu « sensible » ; source et souche de notre propre émotion et
sensibilité...
Les projections néfastes et déséquilibrantes de nos
conditionnements sur elle...
Un « homme vert » ou « homme sauvage » recouvert du vernis de
plus en plus opaque de l'idée que nous nous en faisons
aujourd'hui...
Notre manque d'humilité dans notre regard sur tout cela de
fondamental, d'essentiel, d'élémentaire et de primordial...
Des perceptions détournées du regard originel... Une vision en
dérive et une perdition de sens et d'Essence...
Le sort actuel et hélas fortement prévisible des forêts primitives ou
primordiales...
En positif : Convergence entre critères écologiques et critère
psychologiques (en tant qu'éveil sensible pouvant modifier en
profondeur notre conscience humaine.)
La nécessité salutaire d'éveiller à un état primordial de conscience
( le sentiment « océanique »)...
(L'athanor pour cela étant une forêt primitive ayant pu préserver
ses « caractères » initiaux.)
Difficulté de faire comprendre, percevoir au moins, ce sentiment
océanique » . Le meilleur outil « l'instrument poétique »...
Revivre les perceptions subtiles sans se « conditionner » au
préalable pour cela...
Non pas « pénétrer » cette « forêt primordiale, mais se laisser
pénétrer, envahir, ensemencer, féconder, silencieusement, par
elle ! (quelque chose d'indiciblement amoureux...)...
Du bon emploi et du meilleur usage possible d'une forêt
primordiale...
Des hommes ou femmes « témoins », pionniers...et des méthodes
pour cela...
Une haute et profonde réflexion sur le rapport Humain/Nature...
...
Des artistes (photographes entre autres) poètes, penseurs....
L'un des « conflits » actuels l'esthétique contre la poétique...
La rupture entre éléments sensibles et pouvoir décisionnel...
Des décideurs qui sont des chefs de chantier et non plus ou pas des
chefs d'orchestre chargés d'équilibre et d'harmonie...
Des Impressions, sensations, sentiments méconnus du monde
urbain ou des campagnes urbanisées...
L'absence de maturation profonde et réelle des sensibilités...
Non la vision, mais l'éblouissement vecteur d'aveuglement...
L'indispensable changement dans notre relation au temps
(l'apport bénéfique d'une forêt séculaire et préservée...)
Qu'elle véritable culture pour la sylve (sauvage ou non) ?
Faut-il envisager l'adieu aux forêts ?
La conception « institutionnalisée » de la forêt française...
dichotomies, dérives, carences... Vitrines et tromperies...
Primauté et préséance du « Bois-Energie »...
…///...
« Nous sommes autant le ruisseau que notre sang, le vent que
notre souffle, la sève que notre psyché... » B Boisson
…///...
L'Etre de Nature ; c'est, primordialement, la Nature même
de l'Etre !... Bran du
….........................................