Les dits du corbeau noir

DE LA CREATION DE L'UNIVERS ? ! SOUS L'ANGLE DE LA TRADITION 1ERE PARTIE ETUDE BRAN DU 2016 / 05 02 / FEVRIER

Voici une première approche de ce qui se devrait être l'assise et le fondement de nos conceptions et, de là, de nos rituels ajustés en concordance...

 

Bonne lecture en vous souhaitant la bonne joie des yeux et du coeur...

 

L'UNIVERS des CELTES ? Première partie

Etude Bran du Janvier/février 2016

 

« Ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements sur les dimensions du monde et celle de la terre, sur la nature des choses sur la puissance des dieux et leurs attributions et ils transmettent ces doctrines à leur jeunesse. »

César

 

« L'Irlande atteint les sommets métaphysiques d'un espace-temps inexprimable en formules accessibles à l'intelligence humaine parce qu'il est non pas relatif et réductible à des formules mathématiques mais, absolu, irréductible, à toute analyse et à toute fragmentation. »

CH J Guyonvarc'h

 

« Aucun des mythes qui étaient associés à ces représentations divines ou monstrueuses et résumaient vraisemblablement les aspects essentiels de la doctrine celtique sur l'homme et l'univers, ne nous est malheureusement parvenue. » V Kruta

 

« La notion de Centre est essentielle chez les Celtes. » V Kruta

 

Du « Message »  des Celtes (aux futurs initiés!) :

 

« Le message ne semble se concrétiser qu'à condition de ne pas être exprimé d'une manière explicite comme s'ils craignaient d'étouffer l'imagination stimulée par l'ubiquité et de lui enlever, avec l'équivoque et l'incertitude, le précieux privilège de percer l'enveloppe trompeuse de la réalité et d'enrichir le contenu de nouvelles significations. »

 

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C'est dire combien il est osé et même prétentieux de vouloir retrouver à travers les textes disponibles des éléments de nature à contredire ou à nuancer au moins certaines affirmations évoquées ci-dessus et susceptibles d'éclairer la doctrine et les conceptions celtiques sur ce sujet de l'ORIGINE, du Pourquoi et du Comment d'un Monde Créé et Ordonné....

 

Mais le Celte manifeste en tous les temps une audace qui le caractérise et il n'hésite pas à jeter son coracle au-delà de la neuvième et décisive vague afin de satisfaire son besoin impérieux de connaissance , d'entendement et de compréhension....

 

Nous ferons appel à ses qualités « visionnaires » et « perceptives », à sa grande « imagination », à ses intuitions, à son sens de l'observation et de l'analyse, à ses capacités à déduire, à projeter, à assembler dans la cohérence des éléments épars et finalement à concilier les contradictions apparentes afin de les mettre au service d'un regard clair et d'une intelligence satisfaite !

 

Nous n'oublierons donc pas et ferons confiance à ce que développe en l'individu la fonction « bardique » laquelle, bellement inspirée par la Source et la Fontaine même de l'Inspiration, et branchée directement sur les ondes, flux, fluides et vibrations de l'Univers, saura bien nous révéler ou, au moins nous faire songer, voyager et rêver en des sphères de découvertes au royaume de l'enchantement et de l'émerveillement...

 

L'Art celtique est particulièrement « allusif » ; c'est-à-dire qu'il fait appel aux ressources sensibles et intelligentes de l'esprit humain qui se doit de mobiliser et de coordonner celles-ci afin de « représentation » et de compréhension...

 

C'est dire d'une façon plus moderne qu'il nous appartient, pour en faire une réelle et efficace lecture, de faire oeuvrer en collaboration étroite nos deux encéphales ! L'intelligence déductive, associative et raisonnée ne saurait ici se priver des facultés liées à l'imaginaire, à l'intuitif, au visionnaire et au « perceptif » !...

 

C'est dire aussi si cela autorisera sans doute quelques « extravagances » laissées à disposition du lecteur pour en poursuivre ou non la chevauchée !...

 

L'Art Celte ne se dénude pas à la vue de tout le monde, mais seulement face au regard qui sait, avec patience et doigté, en dévoiler les voiles successifs !....

Et cette « mise à nue » nous restitue lors notre nudité originelle apte à recouvrir l'essentiel, le fondamental, le primordial, l'élémentaire et l'originel qui sont les fondements mêmes de la pensée celtique !

(La "nudité" importe plus que les "habits" qui tentent de la recouvrir !...)

 

L'idée à "creuser" voudrait que l'Univers ait lui-même été "Initié" et que nous pouvons continuer à l'Etre tout comme Lui en tant qu'élément fragmentaire d'un tout appelé "Initiation cosmique"...

 

Nos initiations humaines relèvent d'une "Initiation originelle" qui se poursuit et se développe à travers le fragment que nous sommes ; un fragment porteur de données et d'informations liées à notre expérience existentielle et "nourrissant" une Matrice, Une Essence, une "Forme-Mère" porteuse de Vie et de renouvellement de Vie...

 

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Le professeur Venceslas KRUTA, dans son récent ouvrage nous communique ceci  :

 

Le Monde des Anciens Celtes (Yoran éditeur) nous livre des clefs de compréhension qui ouvrent bien des portes vers l'entendement (ou une approche fortement probable de celui-ci) quant à ce qu'il nous est possible de comprendre des conceptions fondamentales qui animaient la pensée celtique avant la christianisation de ses territoires et son effondrement provoqué par les influences extérieures minant peu à peu le Cercle intérieur de la "Celtitude" en le déstructurant et le privant de son Centre médiateur et régulateur......

 

Il est incontestable que la recherche archéologique, en nette progression depuis plus de quarante ans maintenant, à réorienté, en diverses phases et « secousses », le sens et le but de ses recherches et qu'elle explore de plus en plus la face cachée des représentations de l'art celtique qui en dit bien plus que bien des objets exhumés, lus et interprétés trop superficiellement jusqu'alors...

L'interdisciplinarité enfin mise en place et efficiente à autorisé aussi des regroupements et rapprochements de données qui éclairent l'ensemble d'un nouveau jour et aspect...

 

Rappelons cette évidence cité dans l'ouvrage précité :

"Les Celtes ne laissèrent aucune explication écrite de leur conception du monde, de ses origines et de l'idée qu'ils se faisaient de son ordonnance."...

 

Ceci ne signifie pas pour autant qu'ils n'avaient pas élaboré de concepts et de doctrines à ce sujet o combien majeur pour constituer une pensée "ordonnatrice" de toute compréhension....

 

A la transmission orale et réservée aux "initiés" (pour les données les plus "ésotériques") s'ajoutait un art totalement conçu pour servir à l'expression du sacré, à son apprentissage, à sa transmission et perpétuation, sous forme de symbole, d'images analogiques et de représentations "codées" connues des "maîtres" puis peu à peu maîtrisées par leurs disciples et retransmis par eux à leur tour...

 

Connaître implique de "maîtriser" et la maîtrise des lois sacrées qui ordonnancent l'univers, le monde, la vie, les êtres et les choses ne saurait être à la portée de tout le monde et surtout pas d'un monde profane....

L'imagerie « artistique », symbolique et analogique (y compris les représentations savantes du monnayage celtique) constitue le vecteur secret de la transmission d'un ensemble de conceptions fondamentales des Sages de l'ancienne « Celtie » et ces conceptions se devaient lors de demeurer secrètes afin de ne pas en profaner l'Essence et le sens et en tirer pouvoir et puissance « matériel» au détriment même de leurs profondes et hautes valeurs spirituelles...

 

L'art est par ailleurs l'expression la plus parfaite du sacré avec pour fonction essentielle de rendre visible l'invisible aux yeux, au cœur et aux pensées aptes à en déchiffrer les Vibrations et Émanations originelles et matricielles...

 

L'art n'est-il pas le fruit de l'Arbre de l'Initiation contenant en ses fruits les semences destinées à de futurs initiés ?....

 

N'est-il pas, de devrait-il pas être, l'une des activités majeures, faisant de chaque être un oeuvrier de la vie, un « Artisan du Vivre »  ?....

 

Ne contient-il pas en germe et graine « L'Oeuf du monde », toute la Création enclose avant qu'elle ne soit "expansée » en tout l'univers ?

 

Ne sommes- nous pas lors détenteurs, chacune et chacun » d'une « cosmogénèse » qui nous est propre et intime tout en se rattachant au prototype initial ; modèle nous invitant à le « parfaire », à le faire « co-évoluer » ?...

 

Ce que nous savons, ou pouvons appréhender plus exactement, du monde Celte en terme de Création et d'Origine du Monde :

 

La Notion de « Centre » est essentielle chez les Celtes, elle se retrouve au Centre, au Sein, au Cœur de la pensée celtique...

Elle est un Point ; lequel et un futur Cercle en expansion recouvrant d'autres Cercles unis par un même Centre dont ils sont aussi l'émanation et la manifestation ; l'ensemble se recouvrant, se superposant, en « transparence » autour de l'Axe dit cosmique comme l'Arbre du même nom et constituant autant de spirales évolutives ascensionnelles s'enlaçant sur le tronc Verticale d'une transcendance perpétuelle.......

 

Si la dualité est omniprésente sous différentes formes (dont celle des « dragons dits affrontés ») et ce, à l'image de tout ce qui exprime une chose et son contraire, mais ce aussi à partir de quoi un contraire se donne à comprendre par son caractère à la fois d'opposition, de correspondances secrètes et de reflet, elle est le support de la transcendance évoquée ci-dessus ; transcendance à partir de laquelle surgit et jaillit le mouvement et les danses de la vie, du monde, des êtres, des choses et de l'Univers lui-même...

 

La recherche majeure et essentielle ; base et fondement du monde Celte, est celle du bon ordonnancement, du parfait, mais éphémère agencement, de toute la Création visible et invisible...

 

C'est la maintenance ou la restauration des « Points » qui font équilibre entre toute opposition et qui font des dualités antagonistes des dualités « co-partenaires et coopératives » d'Evolution...

 

C'est une pensée analogique qui à partir de l'observance des LOIS de la NATURE, de l'UNIVERS, de la CREATION, et de leur compréhension logique, cohérente, concordante, opérative et efficiente, applique à l'Etre et à sa communauté d'appartenance les mêmes lois transposées et adaptées à l'évolution humaine considérée comme semblable et apparentée et jouant également « son rôle » dans le maintien et la remise en état (en Force, Energie et Lumière) indispensables aux équilibres et aux harmonies régents et souverains en ces LOIS...

 

Conscients, parfaitement conscients, de cette association entre la Terre, le Ciel et le Monde souterrain, de ce dialogue ou plus exactement « trilogue vivant », l'homme et la femme Celte et leurs représentants intercesseurs et médiateurs entre le profane et le sacré, se considèrent avec humilité, mais aussi ferveur, dignité et grandeur, comme se devant d'être les Serviteurs et Servantes des Lois observées, respectées et comprises et des Gardiennes et Gardiens vigilants de ces lois, tant en leur être profond et intime que dans toutes les relations qu'ils instaurent et entretiennent avec le « dehors » ou l'extérieur, visible ou non...

(D'où à partir de ces concepts et croyances, des cérémonies et rituels adéquats pour incarner et manifester ces relations avec les entités divines ambassadrices d'un Tout, d'une Intelligence, d'une Conscience, (innomé et innommable dans le langage humain...)

 

Le Centre unifie, coordonne, associe, équilibre les quatre parties du monde, (les Territoires associés du Vivant) dont il prélève un fragment constitutif de leur appartenance à un même Centre...

 

Cet « ensemble » régit par le nombre Cinq (Quatre plus Un) exprime une Quintessence associée à la Connaissance via la Pomme et à l'Oursin dit fossile...

Les quatre régions cardinales se regroupent autour d'un « médiolanum » (un Centre médiateur entre toutes les parties constitutives du tout ainsi formé et animé...) (C'est la structure d'organisation sociale et territoriale de l'Irlande par exemple.)...

 

Le point Médian est le point ordonnateur et régulateur au sein de l'espace/temps..

Il réside autant en l'homme qu'en ses structures sociales....

Le collège des sacerdotes, base de l'organisation trifonctionnelle indo-européenne, exerce cette « médiation » entre les diverses composantes sociétales et entre l'Humain et les Entités spirituelles sollicitées afin de protection, de conciliation et de prospérité....

 

L'ompalhos ou Ombilic est le Centre sacré à partir duquel s'élève et tournoie l'Axe du Monde ou encore l'Arbre Cosmique , le « Pilier » à quatre faces (quadripartites) unies en leur sommités et qui soutient la voûte céleste...

 

Un Axe relié à la course solaire, à la chorégraphie des étoiles et des constellations et sur lequel figure, en base, une paire de « dragons » pouvant évoquer symboliquement les énergies du ciel et de la terre, de l'aérien et du souterrain, soient les énergies cosmotelluriques qui sous bonne vigilance et bonne garde se doivent de demeurer en parfaite cohésion et symbiose...

 

Concorde, coopération, cohérence, équilibre et harmonie...

C'est ce que les Anciens Celtes concevaient de la bonne ordonnance du monde, de l'univers et de la Création...

Il en va, de leur bon ajustement, de la VIE en toutes ses manifestations et en son présent comme en son devenir...

 

La dualité est perçue comme une symétrie entre une chose et son contraire afin d'opérer une transcendance qui lors donne à voir et à percevoir ses lignes de force et ses axes majeurs d'entendement...

 

Tout l'Art Celte relate ce schème où l'envers et l'endroit, l'avers et le revers, l'ombre et la clarté, proposent une compréhension déduite d'une juxtaposition qui entre ressemblance et différence trace une voie de compréhension qui résulte d'une saine confrontation des qualités contraires amenées à unité et à coopération...

 

(Esotériquement : le Deux intelligemment mis en présence, en « reflet », en conjugaison d'un même Verbe, enfante le Trois qui met lors en lumière et en mouvement la dynamique et l'anima du Un.) (Ces trois nombres contiennent en quelque sorte une clef « mathématique » qui ouvre au monde voir aux mondes...) (Ceci rapproche o combien les druides des pythagoriciens!)...

 

On notera ou observera combien le nombre trois gouverne et structure la pensée celtique et l'ordonnance au sein d'une pensée dynamique et toujours évolutive...

Le Celte pense et donc agit en BASE 3 !....

Laquelle base est l'expression active du UN qui accouple et féconde le DEUX afin que se déploie le TROIS...

Le TROIS est aussi UN lequel se tient en assise entre chaque éléments constitutif du DEUX en tant que régulateur de leurs tensions ou oppositions apparentes...

Ainsi tout le crée, passé, présent et à venir est maintenue et contenu en « Paix » (dans l'espace d'un SID et dans l'espérance de l'immortalité de Celui-ci.)

 

L'Homme sage se tient non seulement en équilibre et harmonie au centre du Cercle qui l'enceint, mais il prend appui de ses mains, de ses pieds, (de son cœur et de son esprit aussi) sur le bord du ciel et sur le bord de la terre, il est partie aimante, constituante et intégrante du Cercle et de l'Anima ainsi que des Mouvements (rotation, circulation...) de celui-ci....

 

Il s'interpose pacifiquement, mais fermement et avec maîtrise et connaissance, entre les dragons ou griffons ou dualités affrontées (les énergies qui se font faces) afin d'en réguler les échanges et d'amener leurs vibrations sur une onde de fréquence amenant à entendement et coparticipation positive et constructive...

 

Ce « personnage » voué à être le vecteur et facteur d'entendement par excellence se retrouve en de très nombreuses représentations de l'Art Celte lequel est bien loin de n'être qu'un livre d'image ou une suite d'objets purement fonctionnels, mais un livre pour initiés ou futur initiés aptes à en faire lecture....

 

Sous le « couvercle » de ses représentations artistiques se trouve le Chaudron de Connaissance du Monde Celte !....

 

Le Celte, comme d'autres observateurs de l'Antiquité, considère que ce qui est en « haut » et comme ce qui est en bas, que ce qui vaut pour la bonne ordonnance du ciel vaut pour la bonne ordonnance de la terre et de ce qui y vit en des formes diverses et variées, visibles ou invisibles...

Ainsi les LOIS du CIEL valent semblablement pour la Terre et toute la Création....

 

Logique et cohérence, ce sont là des éléments régisseurs de la pensée celtique qui trouve son axe et ses lignes de force à travers leurs applications....

 

Si nous ignorons, à ce jour, les conceptions celtiques primordiales quant à l'origine de l'Univers nous avons une information pour ce qui est d'une phase finale (peut-être plus d'un cycle que d'un terme définitif) du dit univers où ne prévaudront plus que l'eau et le feu...

 

La pensée celtique est aussi une pensée cyclique qui veut que toute fin donne naissance à un recommencement et que la mort elle-même n'est qu'une phase au sein de l'éternité d'un recyclage régulier des principes de la vie...

 

On pourrait donc en déduire que, si l'eau et le feu sont les éléments prépondérants de la fin d'un cycle, il sont aussi parmi les éléments fondamentaux qui ouvrent à une nouvelle gestation et éclosion de vies... Etant de la fin d'un univers, ils ne peuvent être qu'au commencement d'un autre !...

 

Sur un autre plan, mais guère éloigné, l'Amour (en tant que Forces, Energies et Lumières) et ce qui résulte de l'union qu'ils suscite et concélèbre, relève lui aussi des noces, de l'alliance, de l'Eau et du Feu et ces noces et alliances concernent tout autant les Créatures et leur « Créateur » et donc toute la Création passée, présente et à venir !)

 

Si le Monde, l'Univers sont « ordonnés » (et ils le sont quasi miraculeusement), cette ordonnance vaut pour toute chose et tout être qui se doivent d'obéir aux lois qui régissent ce bon ordre et ce, afin que tout cela ne sombre définitivement dans le chaos...

 

Car là réside en effet la peur ontologique, la crainte, la seule véritable angoisse du Monde Celte ; un chaos qui passe aussi par l'inversion des valeurs constitutives d'équilibre et d'harmonie...


Le chaos est plus terrible en ses effets que la mort elle-même qui n'est pas objet de crainte dans le monde Celte, mais sujet à respect et à bonne cohabitation avec le vivant...

 

Mais un Esprit, un désir, une volonté innomée, (mais pour en avoir une conception minimale et imparfaite appelée cependant « l'Incréé ») à « sorti » la vie d'un chaos permanent et la mit en mouvement, en cycle et rotation, en saison et alternance....

 

Cet « Esprit » se voulait ETRE et aussi Anima et, pour Être et se perpétuer, il lui fallait se doter d'une « Création » non figée, mais évolutive, à travers laquelle il pouvait lui aussi EVOLUER et parfaire son Oeuvre ; ce qui est le motif fondamental de tout véritable Créateur....

 

Il a mis au sein des Ténèbres, dans l'immense territoire de l'obscurité, dans l'humus nocturne le plus profond et épais, un « Germe de Lumière » concentrant toutes les Lumières à venir !

 

Et cette graine, cet « œuf primordial », à l'instant même de la volonté et du désir exprimés, à en quelque sorte « implosé» libérant toutes les Forces, Energies et Lumières de la Pensée ordonnatrice et ce dans un Souffle regroupant toutes les données modernes (et entre autres quantiques) de la physique associées à la puissance métaphysique originelle !....

 

 

De l'Arbre Cosmique ou Pilier du Monde...

 

Selon le Professeur Venceslas Kruta :

 

« Une représentation majeure et redondante est celle de l'Arbre de Vie ; un thème identifié à l'Arbre cosmique qui réunit les trois mondes superposés : le céleste, le terrestre et l'aérien...

Il est le garant de l'équilibre universel et il arbitre du combat qui assure l'alternance cyclique de la lumière et des ténèbres, de la canicule et de la froidure, de la vie et de la mort...

Cet arbre à ses « gardiens » d'apparence monstrueuse...

 

L'Arbre était probablement considéré comme une des formes de la grande divinité solaire, son avatar végétal, sa forme animale étant le cheval céleste associé au zénith de sa course.... 

 

C'est une conception générale parfaitement cohérente fondée sur l'opposition cyclique des principes fondamentaux complémentaires et indissociables (ciel d'hiver et ciel d'été / Solstice d'hiver et solstice d'été...)

 

La lutte saisonnière entre les deux dragons (le rouge et le blanc) se déroule au Point central du pays.

 

Le Gui sur l'Arbre élu des dieux est l'expression végétale de l'Esprit de la Vie au cœur de la mort passagère de l'hiver …

C'est la Substance immortelle de l'Arbre de Vie... »

 

L'Arbre manifeste également une organisation quadripartie de l'espace autour d'un Point central...

 

Pour les Celtes, l'axe cosmique d'un territoire - imaginé sous la forme d'un arbre surnaturel – relient non seulement les trois mondes superposés mais soutient également la voûte céleste...

 

 

Nota   Bran du :

C'est pourquoi l'Arbre se doit d'être présent au sein de tout sanctuaire celtique et, sous une forme ou une autre, également présent au sein de tous nos rituels...

C'est dans la Terre des Promesses (Tir Tairngiri en irlandais) que pousse l'Arbre de Vie... Toute une promesse en effet !

 

L'Arbre, l'Eau et le Feu sont les compagnons indispensables avec lesquels nous pouvons rompre en commun le Pain de la Vie et nous relier aux principes premiers et cosmiques de la formation de l'Univers.... (Quand le four aimant et chaleureux de notre cœur et de nos pensées est avivé par le Souffle qui brasse et fait se soulever la Farine de l'Air!)...

 

L'expression majeure celtique associe et relie, tisse, tresse et noue les « Forces, Energies et Lumières » entre elles et ce, en des torsades et des spirales qui se conjoignent « vibratoirement » et intentionnellement afin de pénétrer l'absolu, l'immense, l'infini, l'éternité, l'innomé... (L'opérateur officiant en sagesse, conscience, maîtrise et discernement étant tout autant visité, pénétré et inspiré « alchimiquement », « quantiquement », par toutes ces dimensions...)

 

 

Précision pour le lecteur parfois désemparé...

 

La ligne droite n'a jamais été un choix privilégié chez les Celtes qui usent (s'ils n'abusent) de la courbe et des circonvolutions et autres volutes pour mener leurs cheminements à bon termes...


Ils aiment faire « danser leur esprit et leurs pensées » au sein d'une chorégraphie naturelle et sauvage alliée aux éléments et à la « musique des sphères » !

Les propos qui ici se déroulent ne sauraient enfreindre cette règle et la joie qu'il y a à l'observer !....

 

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Il est à noter que la majeure partie des tumulus des Princes et Princesses Celtes représente un monticule circulaire en ses bases...

C'est dire que la mort, « l'état de mort apparent », s'inscrit dans le Cercle qui est aussi celui de la naissance ou de la renaissance..


Si, (conception celtique et non septique) le Cercle (expansible) est considéré comme étant un « berceau de l'humanité » (une « Forme-Mère et donc matricielle), (et pourquoi pas donc de tout l'Univers d'où la notion d'oeuf primordial), il ne peut qu'être présent à la fin (passagère) de celle-ci car tout obéit à la LOI dite de l'ALTERNANCE en un recyclage sans fin (en son « Fond », mais non en ses Formes et Contenus)...

Toutefois, le Cercle demeure à tout jamais le Cercle avec son Point central toujours immobile et toujours en mouvement !...

 

L'étude des dits tumulus démontre une volonté manifeste de placer le défunt ou la défunte au Centre d'un Cercle soit, symboliquement et analogiquement, en l'adossant en quelque sorte au Point central, au nœud des circulations et correspondances vibratoires entre la terre et le ciel et le ciel et la terre, en lui faisant épouser la colonne, le pilier, l'axe vertical, transcendant et ascensionnel de l'Arbre de Vie dit aussi Arbre Cosmique...

 

On ne saurait être plus cohérent et logique en recyclant l'âme au sein même des processus et symboles qui lui sont appropriés !...

 

Ainsi l'âme comme un saumon remonte à la source de sa naissance et donc de sa renaissance et régénération et revitalisation !

 

Rien de perdu pour l'âme, transformée, recréée, enrichie d'informations et de données précieuses qu'elle déposera dans la Fontaine « Comme Une »  ajoutant dans la Corbeille céleste et divine sa moisson expérimentale et existentielle passée !...

 

L'Oeuf du Monde ou l'Oursin fossile....

Un œuf cosmique flottant sur les eaux prilmordiales...

 

Françoise Le Roux et Ch J Guyonvarc'h (In les Druides) nous en dit ceci :

 

« ...L'Oursin fossile est l'équivalent de l'Embryon d'or (Hyranya-Garbha) de la Tradition védique donc indo-européenne...

Cet Embryon d'or est le germe primordial de la lumière cosmique dont le monde entier est issu selon la dite Tradition védique...

L'Oursin fossile est le symbole de l'oeuf cosmique contenu dans les eaux primordiales...

Dans lesVeddas l'Oeuf du monde (Brahmânda est couvé par un cygne symbolique (L'Oiseau unique).

C'est la forme prise par Brahma « qui existait avant l'existence  elle même, au delà de l'Être et du Non-Être et qui par sa propre énergie a divisé l'Oeuf divin en ciel et terre et créé le monde manifesté. »...

(L'oeuf associé à l'or est le symbole de la Lumière.)...

 

« … Le cycle mythologique dont le principal recueil est le livre des conquêtes de l'Irlande (Lebor Gabàla Erenn) explique les origines mythiques du peuplement de l'Irlande, de ses institutions et des relations entre les humains et l'univers surnaturel du Sid (la résidence souterraine des Dieux et des Esprits dont l'accès passe par les tumulus ou les voies aquatiques...) »

F Le Roux et Ch J Guyonvarc'h (les Druides)

 

Nous savons que Merlin quête et recherche sans cesse le long des rivages de l'existence et des cycles l'Oursin fossile ( L'Oeuf du monde donc) car celui-ci est gage d'une très haute et efficiente protection et contient la quintessence de tout savoir, de toute connaissance, de toute pensée et pratique...

 

L'Oursin est symboliquement associé à la fonction druidique

et constitue une sorte de talisman pour le druide qui le porte...

C'est aussi pour lui le rappel perpétuel des lois qui ordonnancent le monde et lui-même...

 

ST Patrick (Padreig) le convertisseur de l'Irlande échouera auprès de Merlin, ses arguments affûtés n'auront aucun effet sur l'obstination « granitiquement » argumentée et fondée de Merlin qui ne cessera sa quête fondamentale de l'Embryon d'Or soit une « Vérité suprême » surclassant toutes les autres approches proposées des mystères de l'Univers et de sa Création...

 

C'est dire aussi l'importance que nous devons accorder à ce « Talisman » qui est la pointe de diamant d'une compréhension

qui regroupe toutes les facettes d'une esprit bellement et durablement éclairé !...

 

L'Oursin concentre en son cœur étoilé les cinq ruisseaux de la sagesse et l'eau vive d'entendement...

 

Il nous donne rendez-vous en son cœur même !...

 

Il fat centre avec le Centre et donc concentre les réponses à tout questionnement qui l'interpelle avec respect, sensibilité et intelligence...

 

Pour remonter à l'Oeuf primordial, à l'Oeuf des Origines, le Monde Celte se dotera d'Hommes primordiaux, de Bardes à la parole solaire, de Druides à la vêture de blancheur...(Fintan, Tuan mac cairill...)


Ils seront les témoins et gardiens de la Mémoire des Origines et relateront Celle-ci permettant aux Etres humains, en chaque génération, de répondre à la question : D'où je viens ? et de là, d'animer leur présence au monde et d' envisager leur devenir au sein d'une claire espérance...

 

Ces hommes connaîtront et vivront les différents « états multiples de l'être » et passeront par toutes les phases de la Création (sous diverses formes tant animales que végétales ou minérales...)

Ils remonteront ainsi comme un saumon galactique jusqu'aux poussières d'Etoile !...

 

Ainsi ils seront plus a même de transmettre les phases d'évolution des plans et niveaux de conscience qui mène, de la matière, du corporel, vers l'Esprit et à l'immensité de Celui-ci...

 

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Ce qu'en dit Philippe JOUET : Dictionnaire de mythologie et de religion celtique....

 

La cosmologie est un discours sur l'organisation des mondes et de l'univers...
Plusieurs conceptions imagées se retrouvent chez les peuples Indo-européens historiques :

 

Un ciel voûté fixe ou soutenu par un étai cosmique (arbre ou colonne)...

 

Une terre flottant sur les eaux ou entourées par des eaux nocturnes et la rivière céleste où navigue le soleil avec enfer et cieux multiples étagés...

 

Deux ciels : l'un diurne l'autre nocturne séparés par un crépuscule rouge du soir et du matin se succèdent autour de la terre....

La partie vivante de l'année se confond avec la Belle saison d'où les nombreux mythes d'aurores enlevées et captives...

L'image d'un étai cosmique semble impliquée par le nom de Trefhuilngid (Celui qui soutient vers le haut) et celle d'un Arbre (Arbre des Mondes?) par son épithète Eochair (Ivocarus) « associé à l'If »... Il était la cause du Mouvement solaire... »

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Nota  Bran du :

 

L'Arbre ( à la fois pilier, soutien, colonne... ) est toujours au cœur de la Tradition ; il est l'axe de rotation, de circumambulation, des astres ; nuit et jour se succèdent à son entour comme les saisons...

 

Il est le point médian et central, le grand régent d'une horizontalité ( y compris humaine) qui a sans cesse rendez-vous avec une Verticalité qui transcende toutes les dualités affrontées du vivant, qui régule, rééquilibre et réharmonise les flux, les ondes, les vibrations visibles et invisibles....

 

L'Arbre est associé à la Course solaire, aux règles d'alternance entre le diurne, les aurores et le nocturne...

 

Il porte le gui apporté par les oiseaux du ciel, une plante sacrée intermédiaire entre le ciel et la terre et la terre et le ciel...

Comme est sacré (élu du divin) l'homme ou la femme qui porte la double feuille de gui en couvre-chef.... (Symbole de la victoire de la vie sur la mort apparente et gage donc d'espérance en l'Au-delà et « l'immortalité » de Celui-ci...)

 

La symbolique de l'Arbre est universellement la plus importante qui soit et tient une place très conséquente dans la pensée celtique et les conceptions liées aux mythes et archétypes...

 

Nous sommes « nés de l'Arbre » en quelque sorte et notre « Etoile » est Solaire ; d'Elle émanent la Chaleur et la Lumière...

 

Nous cheminons entre jour et nuit, d'un solstice à l'autre, d'une Samain à l'autre, au sein de la ronde des saisons, sur une sente dite elle aussi de Lumière....

 

L'Arbre comme l'Oursin exprime et formule une « Quintessence »... Il est la force, la sagesse, la connaissance....

 

Certes nous nous déplaçons dans le temps et l'espace bien plus qu'il ne peut le faire, mais sa « mouvance », ses « dynamiques » se situent au niveau symbolique et spirituel dans une concentration de sens et d'Essence...

 

Nos rituels, nos cérémonies, se déroulent dans une forêt fraternelle ; dans un verger de joie où trône au mitan l'Arbre de notre assemblée et de nos conjonctions et aspirations....

 

 

Philippe JOUET précise ceci à propos de la religion celtique :

 

« ...C'est une religion cosmique qui est la plus ancienne période de la Tradition.... Il s'agit lors de « réalités naturelles » extérieures à la société humaine et que celle-ci tente de se concilier...

Interviennent des puissances anciennes, tout l'Univers, des cycles temporels, des corps célestes, des éléments climatiques, des dieux de l'Univers comme le Soleil...

 

Une cosmologie dynamique fondée sur la succession de deux dieux : un ciel diurne (blanc) ; un ciel nocturne (noir), séparés par un espace (rouge) auroral et crépusculaire...

 

L'année est conçue comme un Cercle ; les trois fonctions de l'organisation celtique « reposent » sur le dit Cercle...

 

L'univers est soumis à l'alternance cyclique du clair et du sombre, des dieux bienveillants et des puissances envieuses qu'il faut prévenir, équilibrer et conjurer dans l’intérêt de toute la Teuta (Tribu ou communauté d'appartenance.)

 

Le rite est axé sur la rénovation du temps et la guérison de la Terre...

 

(Le Celte considère que l'on ne peut vivre qu'en demeurant en contact avec le « Vrai » et que les Dieux ont besoin des hommes.)

 

Emerge des éléments de la Tradition que l'on peut rassembler une Puissance impersonnelle, présente et agissante dans toutes les formes et tous les mondes y compris celui des Dieux... L'art est ce qui provoque cette rencontre avec cette Energie fondamentale... »

 

 

NOTA Bran du :

Voilà qui résume quelques fondements doctrinaux essentiels ...

 

La Vérité –

La coopération symbiotique Dieux/Déesses/Humains/

La nécessité d'entretenir la conciliation entre les êtres et les choses visibles ou non/

Une dynamique réglée sur l'alternance/

L'Art considéré comme agent de liaison, de relation, d'initiation aux « Mystères »/

Le Cercle qui enceint l'Arbre primordial qui est la Graine même du devenir, qui donne « racines » au(x) monde(s)/

Le Rite qui procède à la Rénovation, la Régénération, la Revitalisation, et qui prodigue ses Soins à la Terre et tout ce qu'elle porte sur son sein/

Une relation fervente, consciente, lucide, éclairée, aimante, avec une « Puissance » innommée qui constitue en Elle-même et par Elle-même une Energie fondamentale...

A l'origine de toute Vie...

 

Les observations faites des "Lois de l'Univers" font grandement ressortir une cohérence, une logique, un agencement extraordinaire, l'oeuvre d'une intelligence, sensible, mathématique, des structures coordonnées, coopératives, symbiotiques, une part de hasard, mais un hasard "objectif", Une dynamique fondée sur l'Evolution et non la stagnation ou fixation... Tout ceci en vue d'équilibre et d'harmonie...

Toux ces éléments constitutifs, leurs facultés, valeurs, vertus... se doivent de constituer aussi notre propre "pensée" et induire et conduire des actes en adéquation avec elle et ce qui l'anime...

 

Simple suggestion :

Ce qui précède se doit tout autant de présider en tant que « maîtres d'oeuvre » à nos rituels...

 

Par ailleurs, nos rituels, qui mettent en œuvre divers symboles, émettent et incarnent des vibrations sous diverses formes dont celles liées aux couleurs...

Il serait important me semble-t-il que le Blanc, le Noir et le Rouge se trouvent « associés » au sein de ceux-ci !...

 

A propos de Cosmogonie : Philippe JOUET :

 

(La Naissance du monde)...

Cette cosmogonie dépend largement de la cosmologie précitée...

 

« La cosmogonie obéit à la loi des cycles selon laquelle un univers naît des restes d'un précédent. Le monde sensible sort d'un chaos non d'un néant...

Il n' y aurait donc pas de « création absolue »... le monde meurt et renaît...

Les Âmes et l'Univers sont indestructibles ; c'est ce qu'enseignent les druides...

Mais un jour, le feu et l'eau prévaudront sur eux...

Le Dagda est encore appelé « Renaissance du monde », du temps, du vécu...

Plusieurs scénarios existent...

Le développement d'un embryon si l'on rattache à la cosmogonie le motif de l'oeuf de serpent (oursin fossile/embryon d'or...)

L'action des forces naturelles...

Une hiérogamie comme celle de la Rivière (La déesse Boand et le Dagda)...

Le rayonnement de la lumière et de la parole rituelle...

Le meurtre d'un obturateur qui empêchait l'écoulement des eaux...

Une cosmogonie par démembrement d'un être mythique transparaît dans le mythe des deux taureaux...

Des procédures verbales, des actes culturels et cultuels qui mettent fin au chaos... le défrichement des terres...

Un mythe d'éveil du monde par le son ( les trois sons ou modes musicaux de la harpe du Dagda (appelé aussi « Renaissance du Monde ».)

 

Nota Bran du :

 

Plusieurs « conceptions » sont donc possibles y compris celle que nous pouvons accoucher en nous-même et par nous-mêmes...

 

Y compris celle que nous pouvons élaborer « collégialement », mais en tant que cheminants sur la voie initiatique dite druidique nous aurons à faire référence à ce corpus de connaissance si nous voulons demeurer dans cette lignée du « Vrai » et être parcourue par cette sève qui irrigue tout l'Arbre de la Tradition...

 

Une fois abordé « l'organisation des mondes et de l'Univers » et les conceptions diverses qui s'y rapportent dans la pensée Celtique, il reste à réfléchir sur la Naissance du dit monde, du dit Univers (le Pourquoi, le Comment...) en ayant à disposition, là aussi, diverses sources d'approche et de compréhension avec lesquelles nous pouvons espérer nous faire une « Idée » (au mieux apparentée à Celle de nos Grands Anciens et Grandes Anciennes !)...

 

Ce sera pour le prochain article à suivre...

Auquel s'ajoutera les visions modernes de cela en alliant alors la physique et la métaphysique... Tout un programme !

 

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05/02/2016
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