De la Danse... du Chant.... de la Musique Bran du Janv 2014
De la Danse : Bran du 13 01 2014
« Danser : c'est le courage d'être debout et vivant. » Dominique Simonnet
« Nous parlons trop et nous ne ressentons pas assez. » Charlie Chaplin
« Le corps ne ment pas. » Martha Graham
« Danser ; c'est se retrouver, se relier et s'unifier « en conscience »...Maurice Béjart
« Il faut aller plus loin dans la liberté de mouvement, le rendre toujours plus signifiant et sensible, ainsi que dans la recherche de la légèreté. »
Marie-Claude Piétragalla
« Sans nom » est le premier et le plus grand comme le plus mystérieux de tous les chorégraphes...
Sans nom, mais non sans alphabets car « pour être au monde, il faut y être nommé »...
La Création ne sera formulée comme telle que par l'art et la science du langage et donc des lettres assemblées de diverses manières et en diverses formes propres à un entendement spécifique...
Notre corps résume et condense un alphabet singulier fonction de son appartenance « ethnique », sociale, culturelle....
Nous sommes la totalité de cet alphabet, nous en sommes toutes les voyelles et toutes les consonnes ainsi que toutes les articulations et conjugaisons...
Quand nous dansons, c'est cet ensemble que nous mettons en branle à travers divers traductions gestuelles silencieuses ou sonores, savantes, architecturées ou improvisées...
Nous sommes réellement un alphabet qui danse et, sensiblement, émotionnellement, sensuellement, voluptueusement, plus encore, la danse d'un poème...
Notre sang danse dans sa circonvolution infinie au rythme d'une cadence vitale qui est celle du cœur... Quelles-sont en nous les cellules, les atomes, les particules, qui ne dansent pas ?
La danse bat et se meut au cœur même de notre vie...
A l'origine la danse n'est qu'un point, qu'un condensé d'univers et de possibilités, mais la danse grandit et ajoute sans cesse, en son entour, un cercle plus large que le Cercle Originel, que le Cercle précédent, pour créer une périphérie et investir au maximum de son expansion le temps et l'espace... Tout le temps, tout l'espace...
Le danseur ou la danseuse sont ce Point D'Origine et leurs danses nous content Celle-ci ; le retour à celle-ci et son redéploiement dans le Corps de Vie qui fait ainsi mémoire de sa lointaine appartenance et perpétuelle résonance...
La danse, lorsqu'elle s'incarne en toutes ses dimensions, exprime et manifeste à la fois une origine, une présence eu monde et un devenir...
Il se peut en effet qu'en chaque danseur ou danseuse se reformule, en conscience ou à son insu, une cosmographie, une genèse initiale, revêtue autant de mémoire que de devenir...
La danse que nous mettons en oeuvre sur la terre répond aux danses du ciel...
Elle établit, instaure, restaure, entretien une suite de correspondances, de dialogues, d'échanges à travers des mouvements analogues et « universels » qui autorisent et favorisent la communication Terre-Ciel et Ciel-Terre....
L'arbre, le roseau, la plante, tout cela qui dansent « terrestrement » dans les souffles ne fait pas autre chose que de nourrir ces échanges à leur façon...
Tout mouvement conçu ainsi est une « reliance »... Ainsi l'alphabet des corps et des sens se fait « correspondance » épistolaire...
La vie se manifeste « essentiellement » par le mouvement ; danser, c'est mettre la vie en mouvement et la manifester à travers un Fragmentaire d'expression qui aspire à se conjoindre à un Tout... (A retrouver ce Tout dont il est issu.)
L'Amour est sans doute la plus magnifique et la plus extraordinaire manifestation de la Vie à l'oeuvre au sein du don et de l'offrande...
Quand l'amour réunit deux corps dans la danse unitaire et fusionnelle, il devient l'ambassade majeure, ultime, absolue, infinie de l'Energie Originelle et de la Vibration première...
La danse élève le corps dans les hauteurs, abat les limites corporelles de l'enveloppe charnelle, propulse dans l'espace au-delà même du visible, fait de nous un accord, une résonance, un écho, un retentissement unique et singulier au sein d'une chorégraphie plurielle et universelle... consiste à
Quand la danse s'éprend de l'être et que l'être se prend à danser, nous sommes à la fois le poème vivant et sa parfaite enluminure...
La danse est l'Initiale calligraphiée qui ouvre par ses mouvements circulaires, axés et ordonnés, le Poème de la Vie...
C'est peut-être là, en cette corbeille d'offrandes gestuelles, que la vie se tient dans sa plus grande densité et intensité d'expression et de formulation...
Le mouvement accompli devient vibration ; unité vibratoire, calligraphie d'un souffle, d'une onde ; l'achèvement d'une rose ouverte et éclose sur l'infini...
Quand l'être fait jaillir de sa chrysalide le papillon de son âme : il danse !...
Quand il trace le Cercle de son évolution, anime de son noyau la périphérie de ses sens : il danse !...
C'est un coquillage qui enfante dans la nacre et le vermeil de son corps intime et resplendissant le chant de ses spirales...
Les doigts, la main, le poignet, le bras autant de branches et de rameaux, autant de bourgeons et de feuilles dans cet Arbre de vie offert aux vents du monde, au frémissement bleu, rose ou or des aubes et des aurores, à la bise marine, au plus venteux du ciel...
Avant que le jour ne bascule dans la nuit, en fin d'après-midi, dans le coton tiède et azuré de l'air, les colombes, les ramiers, les hirondelles, les mouettes, dansent, animent une ronde circulaire où se mêlent le chant léger des rémiges et la clameur collective et enjouées des cris...
C'est comme un sceau d'action de grâce apposé sur le parchemin d'une journée...
Pourquoi n'osons-nous pas danser comme ce peuple des nuées, exprimer, en conscience et gratitude, notre simple et heureux contentement pour cette grâce qui consiste à être vivant ?
S'adonner librement, amoureusement, fiévreusement à la danse ; c'est scier tous les barreaux qui nous emprisonnent, c'est lever l'ancre de notre navire qui était en train de pourrir dans les vases de la peur et de l'ignorance, c'est ouvrir toutes nos cages ;
c'est vaincre nos réticences, nos appréhensions, nos résistances à Etre ce que nous sommes...
La danse revêtue de ses gestes élémentaires, fondamentaux, originels, premiers, restitue une nudité d'esprit et d'âme qui donne à sentir battre, en soi et autour de soi, le cœur du monde...
Danser ;c'est hisser et dresser toutes nos voiles aux mâts des possibles ; c'est incarner cette rose des vents qui nous oriente vers l'essentiel de notre existence, qui nous donne rendez-vous au carrefour de notre destinée, qui nous restitue cette remarquable identité qui nous fait frère ou soeur de toutes les étoiles...
C'est tracer la carte, le portulan d'une navigation humaine, en quête d'une Origine, d'une île sous les vents, d'une révélation brassées de sel et d'écume...
C'est l'hommage fait, rendu poétiquement, à un instant présent chargé, en sa corbeille d'autel, des fruits du devenir...
Lorsque nous dansons en se moulant aux rythmes et aux sons qui se conjuguent en un Verbe d'importance nous sommes à l'image d'une conque dans laquelle soufflent la flamme d'inspiration et la mémoire des gestes primordiaux...
Danser condense le germe et la semence de l'être se déployant amoureusement dans l'humus du don et de l'offrande...
Il y a parmi les réponses possibles apportées à nos questionnements portant sur l'existence ; (le pourquoi le comment...), celle-ci : danser !...
Danser est une résolution applicable et pertinente face à l'inertie et la torpeur de nos résignations, face à nos renoncements à être ce que nous espérons être ; danser c'est remettre en mouvement ce qui, mentalement, se fige, se rigidifie et se raidit en nous!...
Danser ; c'est restituer au corps son chant, sa musique et sa mouvance originelle...
Additif :
Du chant, de la danse et de la musique... Réflexion Bran du Janvier 2014
Le chant, la danse, la musique ; voilà un trio primordial, un triptyque fondamental, une trilogie essentielle, dans l'expression du « vivant » ; ce vivant qui est en nous et qui se diffuse et rayonne à travers nous...
Nous sommes le chant du monde...
Nous sommes la danse de l'univers...
Et nous sommes la musique des sphères autant que du cœur du monde, de l'univers et des sphères...
Nous sommes l'oiseau sur la branche de l'aube, la vague dans le roulis des grèves, l'archet sur les cordes du silence...
Nous sommes la somme du chant, de la musique et de la danse ; la pointe unie des trois facettes du diamant...
Quand le cœur donne le rythme de toute origine, le corps se souvient des circonvolutions qui furent les siennes quand il était assemblé en poussière d'étoiles, en magma incandescent, en volutes gazeuses ; lors il fait souvenance de la clameur première, de ce tohu-bohu fracassant
duquel jaillit le précieux accord berçant la forme nouvelle accouchée du chaos...
Nous avons été cela, nous sommes encore cela et, quand nous mettons cela en chant, en danse et en musique ; nous sommes comme un arbre qui fait mémoire de la graine qu'il fût dans l'humus du possible et le terreau du devenir... Aussi l'arbre chante et danse quand le vent compose en ses feuilles une mélodie de saison...
Comme l'arbre nous avons sève de vie, racine de mémoire et croissance future...
Comme le feu, nous avons flamme qui danse, comme l'eau nous avons ondes et chants de source, comme le vent nous avons souffle puissant et brise légère...
Nous sommes donc composés de feu, d'onde et de vent et notre corps forme la partition à partir de laquelle la vie trouve sa danse, l'amour son chant et le désir son espérance...
C'est dans le rapport intime et profond, conscient et ouvert, émerveillé et enchanté, avec la Nature et tout ce qui l'anime d'Essence et de Principe, que nous découvrons et chérissons cet entendement...
Quand nous lisons, du bout des yeux, du bout des lèvres, au bord du cœur, le Grand Livre mouvant et émouvant, nous sommes peu à peu amenés à déchiffrer l'énigme que nous sommes en même temps que la Nature décrypte, en nous, nos résonances accordées et nos vibrations-soeurs...
Comprendre que nous sommes à la fois l'instrument et celui ou celle qui en recherche l'accord afin d'émettre la note juste, la juste note qui, associée et complice d'autres notes justes, scellera le dit accord afin qu'il soit entendu au-delà de l'audible par la Source sonore
jaillit depuis toujours du fond absolu et infini de l'univers...