Les dits du corbeau noir

 Illustrations d'Isabelle PECOT

extraits de l'ouvrage Les Filles de Merlin

La "Femme-Sauvage" ? !

Etude et Dossier en cours        Bran du Janvier 2022

Différentes définitions :

Femme : La Femme est un être humain de sexe ou de genre féminin (adulte de sexe féminin)... Une femme est l'être qui, dans l'espèce humaine, appartient au sexe féminin...

Adulte de sexe féminin, considéré par rapport à ses qualités, à ses défauts, à son activité, à son origine, etc

Comprendre que, finalement, la femme est un être humain adulte distinguée de l'homme par son sexe....

Sauvage ! :

Le Larousse :  femme d'un peuple exotique dont le genre de vie est resté proche de la nature ; femme rebelle aux usages de la vie en société.

Sauvagesse : femme sauvage...

Une personne sauvage : (Wikipedia)

Se dit de quelqu'un qui n'a pas le comportement social, l'attitude morale attendus dans une société civilisée. Qui fuit les contacts humains et mène une vie solitaire : Un homme devenu sauvage avec l'âge.

Origine du mot :

Du lat. class. silvaticus (dér. de silva « forêt ») « qui est fait pour le bois." 

Au sens très péjoratif : un être primitif, non civilisé.... Un être fruste, coléreux, brute qui manque de délicatesse...

Personne qui fuit la compagnie des autres humains ; farouche, solitaire.

Qui vit en liberté dans la Nature ( cette définition s'adresse aux animaux.)...

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La Femme-Sauvage :

En résumé et synthèse : voilà ce que l'on dit de ces deux termes....

Un être humain adulte distingué de l'homme par son sexe... Et, péjorativement, un être fruste, primitif, non civilisé qui fuit la société et dont le berceau est un berceau forestier et l'habitat, la nature...

A ce titre, il s'agit de se revendiquer en tant que "Femme plénière" dont le "caractère" est lié à la notion "d'ensauvagement" laquelle notion s'oppose aux définitions péjoratives habituelles et est lors dotée d'une "valorisation", d'une éthique de vie singulière et plurielle, d'un recouvrement originel et d'une restitution primordiale et ce, au regard du soi-disant "civilisé", de sa tiédeur et fadeur, de son orgueil et de son arrogance et de son éventail de prédations...

Des pouvoirs, des puissances, des idéologies souvent religieuses se sont arrogés, forces à l'appui, le droit et le devoir de "civiliser le sauvage" et ce, avec les monstruosités que l'on sait (la colonisation et ses néfastes et terribles effets en sont une parfaite illustration !)...

Le monde Celte en a fait grandement les frais avant que d'autres peuples et civilisations en pâtissent également ! (Civiliser les Celtes a été l'un des arguments majeurs mis en avant par César pour satisfaire ses propres ambitions !)

Homme ou Femme, Femme ou Homme, la distinction se fait à partir du "sexe" et c'est là l'énorme réduction que l'on fait entre le féminin et le masculin habituellement !...

Enlevez la notion de "sexe" et il n'y aurait plus de différentiel entre la Femme et l'Homme mais un Être humain fortement similaire et de constitution semblable !...

Réduire le Féminin à la notion de sexe me semble une aberration et une erreur de grande envergure et de graves conséquences...

L'Être humain ne saurait être réduit à son sexe même si celui-ci détermine un genre qui peut d'ailleurs changer et évoluer comme on sait...

L'Être humain n'est pas sujet à fixation mais susceptible de changement, de transformation, d'évolution comme la Vie elle-même...

Je peux me considérer comme un être humain et biologiquement de sexe masculin ou féminin mais la seule biologie ne saurait être exclusive et irréversible en terme de détermination...

Il y a d'autres éléments constitutifs d'un être que le facteur biologique....

La Vie, la "Poésie", l'Amour, une "croyance", une Femme, un Homme, un Être humain... ne sauraient être arbitrairement définis ou alors au risque de figer, de perdre tout mouvement, de stagner et de régresser, de s'enfermer sur soi-même, de s'étirer vers des extrêmes, donc de perdre tout équilibre, cohérence et harmonie...

Les mots et les pensées qui les mettent au monde sont, peuvent être victimes, d’asphyxie, d'étouffement selon l'intention qui les accompagnent et les idées qui les constituent !

Pensées et actes induits par celles-ci n'ont de réelle portée que s'ils sont vivants parmi le Vivant et qu'ils servent et non déservent celui-ci !...

Se vouloir, se considérer et revendiquer un caractère « sauvage » en tant que Femme ou Homme, c'est aller à l'encontre des poncifs et des projections coutumières normalisées et formatées qui sont le fruit de conditionnements mis en œuvre par des pouvoirs religieux et politiques afin de maintenir et d'accroître leur emprise sur toute forme du Vivant...

Cela relève en effet d'une « institution » religieuse à l'origine et contagieuse par ailleurs ayant volonté d'inverser les valeurs du « paganisme » (faute de pouvoir l’extirper totalement) afin de dénigrer systématiquement celui-ci aux yeux d'une population peu incline à s'en détacher...

Ainsi le « sauvage », qu'il soit homme ou femme, ne saurait être un être humain digne de ce nom mais une bête sans âme et à peine une créature falsifiée de dieu !...

Idée tenace qui a suscité des vocations amenant à la création du statut de missionnaire ou d'évangélisateur avec, à disposition, tout un appareillage de soumissions, de contraintes, d'obligations aboutissant à des meurtres d'enfants innocents et à la disparition de cultures et de croyances indigènes et portant fortement et gravement atteinte au fondement de leur civilisation et société....

(Revoir à l'occasion le film « Mission » ou relire des Immémoriaux de Victor Segalen ou écouter les récentes informations divulguées sur le sort des petits amérindiens kidnappés jeunes à leurs parents afin d'en faire de bons chrétiens américains ou canadiens et qui ont pour une grande part servis à satisfaire des pédophiles et qui sont morts de divers sévices infligés puis jetés anonymement dans les cimetières entourant ces établissements...) (Estimation plus de 4000 enfants concernés!)...

On ne saurait tenir sous silence ici le terrible sort des diverses tribus d'Amérique du Sud à savoir la disparition totale de 100 peuples éradiqués entre 1900 et l'an 2000... et les génocides continuent !

Mais dira-t-on « ce ne sont que des sauvages » ! Des sauvages auprès de qui paradoxalement de rares éléments de notre société « moderne » vont chercher sagesse, conseil et art de vivre ensemble !!! (Par exemple chez les Kogis)...

Il est d'habitude de confondre sauvage et sauvagerie, barbare et barbarie mais s'il fallait faire l'inventaire des qualificatifs attribués a l'adjectif « civilisé » on ne saurait pas étonné d'y trouver une foule de contradictions entre éthique et non éthique, moralité et immoralité !... Ce serait à se demander et à s'interroger sur ce qui est réellement sauvage ou civilisé  et à en distinguer l'authentique nature.!....

Il est plus qu’intéressant de relier le terme « sauvage » à celui de forêt qui le constitue étymologiquement...

Serait initialement « sauvage » celui ou celle qui fréquente les bois... A ce titre je suis, je me considère, indéniablement « Homme des bois » et je le revendique pleinement et ce d'autant plus que le mot homme à pour racine l'humus !!!

Je pense que nous sommes une sorte « d'arbre en mouvement » ayant un tronc commun avec le monde arbustif, le royaume végétal forestier, le royal domaine des sylves....

(Je pourrais m'appeler Sylvain ou la femme Sylvaine!)

(« Sylvain » est un prénom masculin français. Signifiant « être des bois, des champs, de la forêt », il vient de silva qui veut dire « forêt » en latin et de ulai en grec.") Source Wikipédia

L'Arbre de Vie est un symbole que nous retrouvons dans les sociétés issues du monde indo-européen et notamment en Irlande comme l'image de l'Homme-Vert gravés en de nombreux piliers des églises romanes...

(Mais où est la Verte-Femme en ces églises ?...)

Faire état du mot « sauvage » est en fait un acte censé et volontaire de rébellion, de résistance, de résilience même face à un monde civilisé si vil qu'il porte atteinte à la notion même d'humanité et aux fondements éthiques de celle-ci....

Etre civilisé en opposition au terme ensauvagé est en fait une forme de « pasteurisation du vivant »... Il en ressort de la fadeur et de la tiédeur, du factice surtout et beaucoup d'illusions...

Du ronéotypage également ainsi que du façonnage médiatique et consumériste inféodé à une normalisation à tous les niveaux et de tous les âges...

Une société moderne si éloignée du Vivant, de la Poétique de Celui-ci, qu'elle ne sait même plus la signification originelle du terme sinon peut-être et encore la fin de celui-ci !...

Alors oui, je m’intéresse et fortement et au plus près possible à la Femme-Sauvage car elle me semble une piste sérieuse et prometteuse pour une restitution au Féminin d'un Féminin originel dont le terreau est fait de primordialité, de fondamentalité, d'élémentarité qui sont en capacité et faculté, après recouvrance de faire l'économie de siècles d'esclavage, de soumission, d'asservissement éhontés et destructeurs...

A SUIVRE DONC !