Les dits du corbeau noir

REFLEXION : DE LA GRATIFICATION. DES BESOINS LEGITIMES ET DES DERIVES QU'ELLES COMPORTE BRAN DU 05/MAI 2015

Notes et réflexions : De la « Gratification ».... Bran du Mai 2015

 

 

Le besoin de gratification est humain, biologiquement humain et indispensable pour une reconnaissance de l'être qui passe par le regard des autres , cette valorisation et cette reconnaissance sont constructives de l'être, mais elles comportent une limite éthique, morale, philosophique et spirituelle au risque en effet de verser facilement et fâcheusement dans l'orgueil et ses dérivés...

 

(L'orgueil : opinion très avantageuse le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle au dépens de la considération due à autrui.)

Le Petit Robert

On a le droit et le devoir d'être fier de soi et de ce que ce soi exprime de vérité, de sincérité et de beauté...

Celui ou celle qui a réussit une belle oeuvre à en récompense cette fierté légitime...
Mais le mental et l'égo sont là à l’affût pour demander plus et toujours davantage au risque de dénaturer l'oeuvre même et celui qui en est porteur par des excès...!!!

 

(La fierté : à l'origine, elle exprime un aspect féroce, cruel et sauvage.... mais le terme et ce qu'il évoque se sont « modérés » et « positivés » pour glisser et s'élargir vers les notions de courage et de dignité...)

 

Les héros Celtes, le guerrier Celte, recherchent l'exploit comme le futur chevalier ou chevalier se confronte aux épreuves... Ils n'ont d'existence qu'en cela et par cela... Leur "honneur" (Où l'Amour de la Dame) est tout ce qui importe et il le recherche au péril même de leur vie...

 

De même les audacieux navigateurs se lancent sur les mers inconnues afin de vivre un « dépassement humain » qui leur révèle une dimension qui transcende la condition humaine....

 

Ce besoin peut être un extraordinaire moteur porteur de stimulation et d'émulation amenant à développer le désir et la volonté, le courage et l'audace les capacités, facultés ; talents demeurés cachés etc...

 

Mais ce moteur peut aussi être à « explosion » quand la démesure s'empare de celui-ci au point de vouloir exagéré l'estime que l'on a de soi en pratiquant l'arrogance, le dédain, la « suffisance », la prétention abusive, l'insolence, le mépris des autres...

 

La vanité lors s'empare de l'individu et pulse des besoins excessifs de pouvoir, de puissance, de domination, d'appropriation et d'ascendance manipulatrice sur autrui...

 

D'un sentiment de fierté légitime s'inscrivant dans une éthique de reconnaissance pour les valeurs altruistes apportés à soi et aux autres, ou reçues des autres comme un bienfait entraînant une réelle gratitude on débouche sur des extrêmes qui rompent, de ce fait, les équilibres et les harmonies d'un légitime et honorable contentement, d'une bien méritée satisfaction....

 

L'excès, une fois encore, une fois de plus, à la source de toute dérive préjudiciable vis-à-vis de ce qui régule, équilibre et harmonise...

 

Les comportements et attitudes liés à cela (souvent rédhibitoires, contradictoires, choquants, incompréhensibles, dissonants, déroutants, quasi dogmatiques), auxquelles nous sommes confrontés dans la vie de tous les jours et, en ce qui nous concerne au sein même de la mouvance druidique, nous rappellent sans cesse notre enseignement premier, essentiel et fondamental, qui consiste à discerner l’excès et ses emprises et ses fâcheuses conséquences tant pour l'individu qui s'y livre que pour sa communauté d'appartenance qu'il affecte plus ou moins gravement de sa présomption, de son autoritarisme, de son arrogance, de ses présomptions, de sa vanité et ce par défaut majeur, constant et récurrent, de modestie, de simplicité et d'humilité !

 

D'où une extrême vigilance, un sûr discernement, entre ce qui est naturellement « recevable » en terme de légitime fierté à être dans la plénitude de l'être qui se garde de tout excès à travers la haute considération qu'il à d'autrui, de son prochain, de ses compagnons et compagnes, de la vie elle-même et qui se rappelle sans cesse que son nom d'homme est formé sur le mot « humus » (lequel a donné le terme d'humilité) et les débordements excessifs et dangereux que produit l'orgueil livré à ses pulsions et à ses soifs démesurées de « reconnaissance », de valorisation et de gratification....

 

Notre monde souffre constamment de cette absence de régulation car le curseur de l'équilibre et de l'harmonie sont sans cesse poussés au-delà des lignes médianes qu'il serait o combien souhaitable de ne pas, de ne plus franchir...

 

Sans omettre le fait qu'un excès d'humilité peut parfaitement caché un orgueil qui ne veut pas dire son nom !

 

Toutes les prises de pouvoir constatés souvent dramatiquement relèvent de ces abus et du fait d'imposer à tous et à chacun une autorité qui se gausse et s’enfle d'elle-même à travers ce qu'elle croient s'attribuer de reconnaissance  ; une fausse reconnaissance qui ne repose que sur la peur ou l'ignorance engendrées chez autrui dans la mesure où celui-ci n'est pas apte au discernement ou voit dans cela son propre miroir et ses propres et identiques aspirations !

 

Bien des sérieuses difficultés récurrentes que nous rencontrons dans les structures collégiales relèvent d'aveuglement et d'éblouissement qui s'emparent d'un individu qui ne sait plus maîtriser sa « lumière intérieure » et qui se brûle à celle-ci ou qui s'enfonce en ses propres obscurités, sans hélas, de nombreux dommages collatéraux dont on ne peut que constater, avec peine et tristesse, les effets néfastes dans la bonne conduite et la sage évolution et progression des collégialités soumises à cela.

 

(Il en ressortira des exclusions, des scissions, des divergences, des manipulations, des antagonismes, des règlements de compte, des dissensions, une hypocrisie d'actes et de paroles  ; soit toute une panoplie d'attitudes et de comportements portés vers la destruction des valeurs censées constituer les bases et fondements de la dite collégialité soumise à ces diktats ; tout ceci en totale et flagrante contradiction avec la sagesse enseignée par une Tradition qui se veut au contraire faire absolument l'économie de tels excès et qui nous invite constamment à nous en préserver !)

 

On reconnaît un chêne aux fruits qu'il porte et qu'il confiera à la terre après avoir tout donné de sa force, de son énergie et de sa lumière et ce, pour cela et uniquement pour cela !



21/05/2015
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