DE LA LIBERTE (SUITE DE LA REFLEXION) 2024 BRAN DU 01 07 JUILLET
De la Liberté ( Suite) Réflexion Bran Du 01 07 2024
Le « bon sens » populaire veut que ce qui ne « mange pas le pain des autres, ce qui ne porte pas atteinte ni ne nuit à autrui ne relève ni de la morale, ni d'un jugement, ni d'une réprobation sociétale, chacun ou chacune faisant lors ce qui lui plaît et ce, de la façon qu'il lui lui plaît.»...
Il n'en reste pas moins que toute liberté à de fortes chances d'être confrontée à un moment ou à un autre à une ou a des contraintes la remettant en cause ou la privant de son exercice...
Existe-t-il une pleine et totale liberté de tous les instants, s'exerçant en permanence et selon le bon plaisir de celui ou de celle qui en bénéficie ?
J'en doute personnellement...
Cependant il est incontestablement des « instants » de liberté dont la jouissance est plénière, et ces instant sont des plus précieux car ils se déroulent en ayant lors conscience claire, lucide et allègre de la dite jouissance...
La liberté serait donc éphémère et ponctuelle et ne saurait s'éterniser dans le temps...
Quels rapports, quelles relations entretenons-nous avec cette notion de liberté ?
Quand, comment, sous quelles formes, en quel « état » d'être nous sentons-nous libre, véritablement et authentiquement libres ?
Peut-être quand le mental qui est le nôtre est impuissant à imposer ses diktats au regard d'une liberté qui s'exprime pleinement ?
Parce que les jugements d'autrui, ses réprobations, n'ont aucune prise sur l'exercice de notre liberté...
Parce que ce qui est couramment critiqué et réprouvé par autrui de notre personne se trouve être ce que nous entreprenons et cultivons le mieux...
(Ce que disait en substance Jean Cocteau.)
Parce que cette liberté sort totalement des cadres qui pourraient la contraindre...
Parce que (et quelque soit son mode d'expression et ses formulations) nous exerçons l'entière responsabilité de ce qu'elle produit et réalise, parce que nous en assumons la ferme voire farouche volonté et que nous nous opposons à l'iniquité, à l'arbitraire et aux diktats qui tentent de la contraindre et de la faire disparaître afin d'assouvir leur « autorité » et leur soif insatiable de pouvoir, de puissance, de domination et d'asservissement...
Dépendance / indépendance et inter-dépendance...
Nous positionnons aussi notre « liberté» face à cela, la validation de l'une de ces « options » dépend grandement de notre consentement, de notre entendement et de notre plein, volontaire et lucide désir...
Agir, mettre en œuvre, en mouvement s'incarne dans le « faire » et toute « action » se pense, s'élabore et s'exécute en fonction de ses possibilités de réalisation lesquelles comportent le plus souvent des obstacles et des difficultés qu'il y a lieu de bien identifier au préalable si possible...
A nous de demeurer « maître » de notre acceptation ou de notre refus et ce selon la qualité et la pertinence des arguments que nous avons su développer à ce sujet...
OSER, c'est là le terme majeur et toute situation bien pesée se doit en finalité de recourir à lui sinon s'en suivra l'abandon, le renoncement et les regrets éternels qui vont avec !...
« Cavalier, passe-outre.» (Saute l'obstacle quoi qu'il en soit.)
C'est ce que W B Yeats a fait graver sur sa tombe...
et « Ose », Villiers de L'Isle-Adam...
Entreprendre... Rejoindre le Vivant de la Vie et incarner une « présence au monde » modeste, simple, digne, solidaire, courageuse et téméraire, harmonieuse et équilibrée. C'est là un postulat qui donne du sens à l'Existence !
L'homme n'a pas besoin qu'on lui impose des restrictions car il s'en fabrique lui-même....
Il procède par lui-même à ses propres enfermements, à ses propres séquestrations, il est son propre geôlier et la prison que celui-ci surveille est le fait de ses propres jugements et condamnations ! (La défense, ici, est sans avocat ni plaidoirie!)
Cette « captivité » qui prive la liberté de toute expression et de tout anima est le fait d'un arsenal de peurs, celles que l'on se concocte soi-même et celle en provenance d'un monde extérieur hostile à toute liberté...
ET c'est bien la le fléau planétaire de toute l'humanité !...
C'est bien parce que l'homme n'a pas ou ne se donne pas les capacités et facultés d'agir selon une éthique ou des valeurs morales communément admises et validées qu'il a été nécessaire d'édicter des lois et des règlements afin de le contraindre à respecter leurs contenus...
Les comportements et attitudes humaines étant ce qu'ils sont, ce qu'elles sont et ce que nous en savons, il s'avère que l'on promulgue de plus en plus de ces lois et règlements face au non respect du « savoir être et vivre ensemble » dans l'équilibre et l'harmonie...
Il a pourtant existé et il existe encore des sociétés humaines qui n'ont pas érigé de textes de lois pour régenter leur communauté car tous et chacun étaient, sont parfaitement conscients des effets néfastes de leur comportement et des conséquences de ceux-ci non seulement au regard de leurs semblables mais de l'Univers lui-même !
L'espace de la liberté...
Dans quelle espace évolue-t-elle de préférence ? Dans quelle cadre, dans quelle limite ?
Quand est-il en nos territoires intérieurs, en notre domaine, en notre royaume intime, élevé et profond ?
Comment cette liberté s'exerce-t-elle en nous-mêmes avant que de se déployer extérieurement ?
Nous voulons, nous désirons, nous souhaitons nous sentir « libres » vis-à-vis de tout ce qui nous entoure mais sonnes-nous « libres ou contraints » dans l'exercice de notre propre pensée, dans l'élaboration de nos propres conceptions ?...
D'où viens ce que je pense ? Ce que je pense,
et valide est-il libéré de toute contrainte, de toute limite dans sa conception même ?
Cela est globalement et dans un premier temps peu probable car il y a de fortes chances que toute élaboration personnelle à du faire un chemin serpentaire entre diverses trajectoires, éviter quelques impasses, contourner des oppositions ou les transcender etc... avant que, dans un second temps, de s'affirmer librement et sur la base de tel ou tel argumentaire déterminant un choix parmi d'autres possibles...
La question de la « liberté » est une interpellation permanente car celle-ci est « relative », ne se définit pas malgré moultes tentatives et qu'elle évolue en même temps que nous évoluons nous-mêmes et notre société avec nous...
Cela signifie donc que nous avons sans cesse à nous positionner au regard de notre état de liberté ou de non liberté...
Notamment celle que nous concédons et nous octroyons à nous-mêmes au regard de celle des autres et des lois et règlements en vigueur...
Etre libre certes, mais vis-à-vis de qui et de quoi ?
Etre libre certes, mais n'exerçons nous-pas en nous mêmes des limites et des contraintes que nous nous imposons ?
Etre libre certes, mais dans un temps et un espace donnés c'est-à-dire plus ou moins restreints...
Etre libres certes, mais entre des concessions et des refus de celles-ci...
Etre libre certes, mais entre illusion et réalité...
Etre libre certes, mais sans avoir ni paraître...
Etre libre certes, mais sans avoir à y penser !...
Bien fraternellement Bran Du