Les dits du corbeau noir

DE LA MORT ET DE l'AME (SUITE ET COMPLEMENT ) PH JOUET 2024 23 11 NOVEMBRE

 

 

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De la MORT et De L'ÂME..... Bran Du 23 11 2024

 

Ce que nous en dit Philippe JOUET dans son dictionnaire de la Mythologie et de la Religion celtique (Nouvelle édition)

Ambanner éditeur

 

IMMORTALITE :

 

L'usage conventionnel dans les études de religion celtique du concept de l'immortalité (de l'Âme) ne va pas de soi. Les idées des classiques sur ce sujet se retrouvent dans leurs commentaires à propos des Celtes...

 

Je fais une confiance toute relative aux propos que tiennent les Grecs et les Romains sur les Celtes d'une part parce qu'ils les méconnaissent en grande partie dans leurs concepts fondamentaux difficiles d'accès à priori et très diversifiés et, d'autre part, parce qu'ils considèrent les Celtes parfois avec un certain mépris ou dédain, moralement condamnables et indignes d'estime.... Faute de comprendre le monde Celte, ils projettent sur lui leurs propres conceptions... N.D.R.

 

Sur la « réincarnation » :

 

La Réincarnation est une nouvelle naissance de l'individu, après la mort, dans un nouveau corps (humain, animal, végétal, voir minéral)

Popularisée, cette conception est généralement associée à l'idée d'une purification individuelle ainsi qu'à une espérance de libération....

 

Les notions de « purifications » sont propres à la société celtique selon ses propres concepts et pratiques laquelle ne conçoit pas la notion de « péché » et se dispense de rites à ce sujet (N.D.R.)

 

(Il s'agit selon une étude des sources antiques, principalement Grecques et Indiennes, d'une réinterprétation de conceptions et d'expériences plus anciennes.)

 

On y verra beaucoup plus clair je pense à partir du moment où l'on ne se souciera plus de la notion « d'individu » mais on se concentrera sur son « âme » ! N.D.R

 

L'immortalité par la descendance a constitué une forme première, non spéculative, de nouvelle incarnation par la lignée.

Mais n'est-ce pas, en dehors de quelques traits de ressemblance « familiale », simplement l'Esprit, l'Anima du défunt qui se retrouve dans les caractères et attributs de son héritier ? N.D.R.

 

Pour ce qui est des Celtes on a cherché à interpréter César : «  Ce dont (les druides) cherchent surtout à persuader, c'est que les âmes ne périssent pas mais passent après la mort d'un corps dans un autre.»

 

et Diodore :

« Les âmes des morts sont immortelles et revivent pour un certain nombre d'années dans un autre corps. » (Passé ce « certain nombre d'années » que se passent-ils ? N.D.R.)

 

Les Classiques furent frappés des analogies que présentait la doctrine de Pythagore sur l'immortalité de l'âme avec ce qu'ils connaissaient ou pensaient saisir des conceptions des Celtes en ce domaine.

 

La doctrine de Pythagore explique que les âmes des hommes sont immortelles et revivent pour un certain nombre d'années dans un autre corps. (Et après ! ,) N.D.R

 

C'est au vu de quelques analogies que les auteurs classiques ont attribué aux Celtes la doctrine de Pythagore, qui a de son côté, a puisé à des sources traditionnelles.

 

Si pour Diodore « l'opinion de Pythagore prévaut chez eux . » Valére Maxime se contente d'un rapprochement.

 

Amien Marcellin reprenant sans doute Timagène est moins clair.

« Les druides » plus élevés dans leurs conceptions, comme l'établit l'autorité de Pythagore, liés par des associations collégiales, s'élevèrent aux questions cachées et profondes et (…) proclamèrent les âmes immortelles."

 

La confusion règne chez d'autres auteurs comme Hippolyte et Clément d'Alexandrie. Pour ce dernier l'analogie avec les pythagoriciens porterait sur le mode d'association.

 

A noter au passage que César a eu un contact direct avec Diviciacus l'Eduen, un interlocuteur privilégié et quelque peu ambigu qui est un « diplomate » et selon Cicéron un « druide » prétendant, entre autres compétences, « connaître les lois de la Nature.»

A noter que César ne fait pas état dans ses « commentaires » de la qualité de « druide » de Diviciacus.

 

César doit en partie ses informations à Poséidonios qui a été lui plus directement en contact avec les Gaulois.

Mais il relate aussi, à son niveau, les informations que lui produisent ses responsables de légions.

 

On sait pertinemment qu'il faut prendre avec des pincettes sa « Guerre des Gaules » dont un des objectifs et surtout d'obtenir ce qu'il veut du Sénat pour faire ses conquêtes N.D.R.

 

On y trouve l'argument très efficace et amplement réutilisé depuis qui veut que pour justifier une conquête, il y a lieu de démontrer la nécessité impérieuse et salutaire d'apporter la civilisation à un peuple non civilisé ! N.D.R

 

Ce qui résulte avec certitude (et donc « celtitude ») et qui se trouve parfaitement avéré, c'est que « les âmes sont immortelles »

Et c'est cela qui doit occuper essentiellement notre esprits, nos réflexions et supputations.

 

Reste que cette sagesse ancestrale nous laisse libre d'interprétation quant à déterminer ce qu'est l'Âme, sa vocation, sa destinée, le plan dont elle est a priori « chargée » etc...

On ne devrait pas « s'embarrasser » outre mesure du corps livré à la Terre ou au Feu !..N.D.R...

 

L'usage du mot « âme », comme de son quasi-synonyme « esprit », est une convention et l'on ne saurait être trop prudent dans l'utilisation des données antiques relatives à « l'immortalité de l'âme »...

 

Le nom celtique équivalant à anima et animus du latin est comme eux tiré d'une désignation du SOUFFLE...

On à la trace de la conception d'une « âme de feu », principe vital qui abandonne le corps à l'instant de la mort.

La « Lumière du héros » Cûchulainn ne sort plus de son front à sa mort.

 

Les questions relatives aux âmes sont liées aux fins dernières individuelles ou collectives (Eschatologie. Fin d'un règne par exemple.)

Les conceptions celtiques des fins dernières sont très diversifiées....

 

Ce qu'en disent les auteurs classiques est très général.
Strabon associe la permanence des souffles à la doctrine des cycles...

 

LUCAIN :

"D'après vous (les druides)...les ombres ne gagnaient pas le séjour silencieux de l'Erèbe et les pâles royaumes de Dispater, le même esprit gouverne un corps dans un autre-monde. »

 

« ...Si vous savez ce que vous chantez la mort est le milieu d'une longue vie. »

 

Il est possible que le souffle de la mort fasse partie intégrante du souffle de vie ! ? N.D.R (un souffle qui à la fois peut allumer ou éteindre, qui a puissance d'extinction ou au contraire d'aviver.)

 

Ce « Souffle » comme l'âme est immortel mais peut-être que l'Âme elle-même est « Souffle » comme le Son, la Parole, sont « Verbe » ? N.D.R

 

La MORT :

 

Bien que les récits l'évoquent nécessairement dans un contexte héroïque ou royal, il reste malaisé de définir les conceptions relatives à l’eschatologie individuelle (fin d'une vie par exemple) qui demande à être reconstruite...

 

D'une façon générale les modalités de la mort dépendent du statut du défunt et de l'intention du récit. (Mort du roi parvenu à la fin de son règne synchronisée à des bouleversements climatiques), mort glorieuse et précoce du héros,meurtre des démons tels Balor ou Yspaddaden qui s'opposent au renouvellement du temps, mort des dieux. Plusieurs degrés de prédiction sont possibles.

 

Entre autres signes avant-coureurs on relève l'abandon des armes par le guerrier.

 

Le pire pour le vieux Tuireann à la mort de ses fils « c'est qu'il n'ait pas d'égaux vivants. »

 

L'éthique englobe l'émotion individuelle...

Cependant une mort héroïque vaut mieux qu'une longue vie honteuse car elle assure une forme d'immortalité héroïque...

Plusieurs auteurs classiques font état de l'héroïsation guerrière.

 

(L'Ankou breton est un personnage mythique, il n'est pas la mort.)

 

L'essence détermine l'existence...

 

Les Celtibères pensent qu'ils prendront place auprès des dieux si les vautours déchirent leurs cadavres...

 

Au plan Indo-Européen, les guerriers morts forment la troupe du souverain nocturne dans son passage cyclique sue Terre...

(Ex la chasse d'Artus ou d'Odin) N.D.R.

 

De la METEMPSYCOSE :

 

C'est le passage de certains éléments d'un corps dans un autre. Sa conception la plus ancienne et naturelle est la réincarnation de l'ancêtre de la lignée dans ses descendants, connues des Celtes aussi bien que des autres peuples Indo-Européens.

 

C'est la persistance d'un être dans plusieurs corps successifs. C'est le sort d'un ou deux individus exceptionnels de la mythologie.

Grâce à leurs métamorphoses accompagnées de rajeunissement, les irlandais Fintan et Tuan Mac Cairill ont traversé plusieurs âges dont ils ont gardé la connaissance...

Les notions qui s'attachent à ces représentants du Feu des Eaux et du Feu de la Parole supposent des doctrines initiatiques....

 

La METAMORPHOSE :

 

« Le changement de forme. »

Ce sont des formes d'apparition. Elles sont volontaires ou subies, temporaires ou durables, uniques ou successives (parcours).

Il faut considérer leur insertion dans le récit : métaphores ou traces de rituels ?

En général, le changement d'état amène l'acquisition, le recouvrement ou la perte de pouvoirs.

 

La métamorphose se distingue de la transmigration ( passage d'un état d'existence à un autre) et de la métempsycose.

 

La métamorphose animale, de loin la plus fréquente, instaure une continuité ou une participation naturelle entre les réalités humaines et zoologiques, elle est diversement assumée, subie ou recherchée.

 

Des mythes et des rituels  célébraient la métamorphose de l'année, objet de religion, et la régénération de son contenu humain, politique et économique.

 

Gwyon-Taliésin existe depuis le commencement du monde. Le zoomorphisme passager du jeune garçon lui permet d'explorer les 3 espaces (Terre, Eau et Air.) Cette plasticité est celle du verbe poétique et du feu.

 

La métaphore est l'un des fondements de la narration traditionnelle...

 

« Nous le célébrons sur la terre, le feu ardent de l'aurore. »

 

..............

 

NOTES : Bran Du :

 

Mort, Métamorphose, Réincarnation....

Nous apprenons certes bien des choses sur ce sujet et grand merci à Philippe JOUET pour cela mais à propos de l'Âme nous sommes en manque car elle ne nous paraît pas clairement « définie » mais il est vrai aussi que nos ancêtres druides n'aimaient pas enfermer un concept dans une « définition » et ils se sont grandement abstenus de le faire nous laissant le soin délicat et à combien ardu d'explorer l'entier continent de la dite Âme selon les sources et données à notre disposition et l'idée personnelle que nous nous faisons de ce sujet majeur, élastique et « flottant »...

 

En attendant la suite, nous allons consulter dans un second article qui suit notre frère Connedos et étudier l'exploration de ce thème selon l'esprit de sa quête et de ses démarches....

 

 

A SUIVRE DONC....

 

 

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23/11/2024
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