Les dits du corbeau noir

De la Plénitude Réflexion Bran du Octobre 2014

Réflexions Bran du 13 octobre 2014

 

La spiritualité ou le sentiment de plénitude....

 

Plénitude : Etat de ce qui est plein... Ampleur... Epanouissement...Abondance... Profusion...

Etat de ce qui est complet, dans toute sa force (Complétude)...

Sentiment de "totalité"...

Vacuité : espace vide... absences diverses... Etat de ce qui est vide...

Viduité : état de veuf ou de veuve – veuvage -

Etat de ce qui est vide par confusion avec vacuité...

Vide : qui ne contient rien de perceptible ; dans lequel il n'y a ni solide, ni liquide... Où il n'y a pas de matière...

Inoccupé, vacant, désert... Futilité, insignifiance, dénudé

Espace non occupé par de la matière...

Néant

Caractère de ce qui manque d'intérêt...

 

Si le "vide" est caractérisée par l'absence d'une matière en un contenu, en un espace ou en un état, la question se pose de savoir lors si la plénitude au sens existentielle et philosophique du terme ne serait pas le fait d'une occupation par l'Esprit, et "essentiellement" par lui, de tels emplacements ou réceptacles ?

 

La nécessité rappeler au sein de diverses disciplines spirituelles de "faire le vide" trouve alors sons sens et sa signification...

 

Le "plein" spirituel ne se faisant que par rapport à un vide préalablement réalisé....

 

Cela revient à mettre totalement à nu ce qui souhaite étre recouvert, d'un fluide, d'une onde, d'un "éther" manifestant perceptiblement une présence spirituelle...

 

La question existentielle est souvent apparentée à une "quête de sens".

Soit, la question du "sens" de l'existence et en ce sens les directions et orientations qui en découlent pour cheminer vers cet entendement et cette compréhension jugés assez "majeurs", vitaux, fondamentaux, essentiels pour nourrir une marche et une démarche dans le déroulé de sa Vie...

 

Comment ressentir, exprimer, trouver cet "Etat de plénitude" ?

Surtout dans une société où l'individu est "avide de faire le plein" ?

(Mais ce plein dont il fait remplissage ne lui permet pas de se véhiculer vers un bonheur essentiel ; il lui permet seulement de pousser plus loin le véhicule de ses attentes jamais satisfaites !)

 

"S'emplir" de quoi, pourquoi et comment ?

 

C'est là s'interroger sur ce que nous considérons comme le plus important pour animer notre vie et les espérances que l'on y conjoint...

 

Est-ce que notre "matière corporelle" à pour finalité de se gonfler d'apports "matériels" supplémentaires ? Est-ce que l'orgueil, la possession, la domination, l'ascendance que l'on exerce sur d'autres, le besoin insatiable de disposer de tout ce que nos désirs expriment et revendiquent, sont de nature à bien "remplir" une condition humaine "satisfaisante" sur tous les plans ?...

 

Notre vie est elle un bazar où s'accumulent les objets ou sujets de nos appropriations successives, un grenier où s'entassent les reliquats de nos

satisfactions passées... Cela que le coeur et la pensée ne visitent plus et qui croulent sous la poussière de l'oubli ?...

 

La plénitude n'est elle pas ce sentiment qui fait que nous sommes en "totalité" d'être de corps, de coeur et de pensée ? Dans une intégralité d'être ? C'est à dire dans une forme de "contentement" provoquée par le fait de sentir que nous sommes enfin totalement "assemblés", "réunis", "complets"...

 

Réunir ce qui en nous était jusqu'alors épars, dispersé, séparé et qui pourtant nous constituait

 

 

Le sentiment de plénitude se conjoint avec une quête "d'essentialité" et la capacité de donner au désir adjoint à la volonté un but, des objectifs, des projets qui sont censés nourrir l'être en intimité, ampleur, abondance, profusion, densité, hauteur et profondeur... Nourrir l'Etre avec sens et intelligence.... Non par gavage artificiel et factice, non dans le superficiel et le consommable, mais bien au sein de valeurs constitutives d'épanouissements bien réels et bien "vibrants"....

 

Cela demande un exercice mental ; une méditation et une réflexion approfondies, liées à la nécessité de relativiser nos besoins. (Outre les besoins primaires et biologiques de base.)...

 

Relativiser c'est à dire savoir déterminer une "importance" et des choix en fonction de celle-ci et de l'échelle qu'elle nécessite.... Classer l'importance de nos besoins par rapport à ce que nous attendons véritablement et authentiquement de notre existence et de ce que voulons en faire et en vivre...

 

Vivre un chemin spirituel, c'est apprendre à cheminer au sein de la Matière, à la comprendre, à la respecter, sans pour autant être asservie par Celle-ci et les différentes formes qu'Elle peut prendre pour nous séduire !....

 

C'est aussi spiritualiser peu à peu cette "Matière" que nous sommes en éliminant le "grossier" remplacé, peu à peu, étape après étape, par le "subtil" !....

 

Si nous concevons notre terme ici bas comme une forme de "spiritualisation" de l'être qui, laissant sa "matière et enveloppe corporelle et charnelle" retourner à la terre en temps que compost et qu'humus pour que sa partie "éthérée", volatile, appelée "âme" s'en retourne à sa Source-Mère, cela implique que ce "processus quasi alchimique soit autant compris qu'accepté en toute liberté, conscience et lucidité...

 

La spiritualité n'est pas au bout du chemin, elle est le chemin, et ce, de la naissance à une autre forme d'état qui transcende la corporéité passagère que nous avons passagèrement revêtu....

 

Avoir pleine connaissance et conscience et amour d'un état d'être réalisé par conjonction heureuse et féconde de tout ce qui le constitue fondamentalement et essentiellement est un état de plénitude....

 

Savoir discerner nos soifs et nos faims existentielles et trouver la nourriture et de quoi se désaltérer sont l'objet même de la quête et du cheminement qui mène progressivement, et au fur et à mesure des expériences menées et analysées, le "non être à l'Etre"...

 

L'Etre dont il est question ici n'a pas sa réponse dans l'avoir proposé par nos sociétés suicidaires... L'Etre se nourrit dans le don et participe d'un "contre-don" équilibrant et source d'harmonisation... Cet être ne saurait "Etre" dans la possession à outrance et la collection démesurée et maladive de satisfactions éphémères et surfaites qui remplissent les décharges d'une pseudo existence....

 

La plénitude demande un désencombrement de tout ce qui remplit les caves et les greniers, les étagères mêmes, de notre existence...

 

Qu'elle place sommes-nous disposés à laisser à l'Esprit au sein de notre "intériorité" humaine ? A-t-il ou non sa demeure en notre "séjour" ?

 

Souhaitons-nous ou non être "l'Athanor" de cet Esprit à l'oeuvre au sein de l'Oeuvre que nous sommes ?

 

Sohaitons-nous être les forgerons, la forge, l'eau et le feu, l'enclume, le marteau, le tablier, le métal corporel et charnel, des transformations et mutations essentielles qui nous mènerons vers l'état de Plénitude final ?

 

Toute rose qui s'épanouit se fane, nous le savons et nous l'acceptons philosophiquement et spirituellement en tant que Druide ou Druidesse, car nous savons que la mort n'est qu'une étape elle aussi de transformation et de mutation et qu'en son sein germe de nouvelles semences de vie, de nouvelles roses donc appelées elles aussi à s'épanouir...

 

La plénitude n'est elle pas d'être en toute conscience d'être ?

D'être dans une cohérence de l'Etre, ajusté, en adéquation, accordé , concordant, avec lui-même et ce qu'il pense de ce "lui-même" ?

 

L'Etre tresse de toute sa pensée, de tout ses sens, de tout son corps, une corbeille, un réceptacle, dans lequel l'Esprit dépose les Fruits de l'Arbre de la Vie !... Une vie avec laquelle nous faisons et refaisons sans cesse co-naissance !...

 

Notre vie n'est pas faite pour stagner au sein des eaux-mortes, mais bien pour partager les marées d'amplitude d'un océan de "possibles"...

 

La plénitude est amplitude ; cela qui se retire, recouvrira de nouveau, cela qui s'offre comme une grève au sel et à l'écume de l'existence...

 

De solstice en équinoxe et d'équinoxe en solstice, nous faisons l'expérience avivée des flux et reflux essentiels sous un patronnage lunaire et une protection solaire qui accompagnent fidèlement et "vibratoirement" nos navigations hauturières et audacieuses...

 

Nous savons le caractère éphémère de toute chose, le passager, le provisoire, nous le comprenons et nous l'acceptons, car nous avons que l'instant et aussi un éclat lumineux de l'Eternité...

 

Comprendre, aimer, offrir, partager, distribuer, prendre conscience, connaître, mesurer, discerner, relativiser, faire choix en toute liberté et responsabilité, participe, en leur somme, à un état de "plénitude"....

 

C'est la grande sagesse et sérénité, c'est là l'enseignement premier des Traditions premières, des religions natives, des pratiques païennes, qui ont su extraire de la Nature, de L'Arbre de vie naturel, le suc et la résine essentiels le plus a même de donner croissance et élévation à cette racine que sont les hommes en quête de plénitude....

L'état de vacuité n'est pas à confondre avec celui de la viduité bien que dans la vuidité nous sommes en veuvage d'un être ou d'une chose dont la disparition nous fait réfléchir sur la notion de "présence" et "d'absence"....

Nous sommes en effet veufs et orphelins d'une "essentialité" que nous ne savons pas toujours identifier et sur laquelle nous ne savons pas encore mettre de nom...

Toute quête spirituelle semble bien commencer par cet état de "veuvage"... Le sentiment conscientisé du "manque", de l'absence" amène à une réflexion souvent salutaire sur la "Présence"...

Quand l'être se plaint de l'absence, la recherche de la présence n'est pas loin et donc celle de la quête de plénitude de même !

 

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14/10/2014
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