DES DRUIDES BRETONS ( CLARA ROCHE) CONCLUSIONS BRAN DU 2020 LE 28 06 JUIN
Photo montage Bran du
Notes Bran du Partie 1
La lettre de remerciement envoyée à Clara Roche par Bran du :
Bonjour Clara Dahouet le 28 05 2020
Un grand merci à toi et ce en mon nom personnel, mais aussi au nom de la diaspora druidique bénéficiaire de ton précieux investissement et des éclairages apportés sur les zones sombres qui circulent en son sein...
Cette prise de température du corps druidique apporte une somme d'informations dont la connaissance argumentée « clarifie » l'état des hommes et des lieux et celui des enjeux auquel ce corps social singulier et multiple est confronté....
Nous disposons ainsi grâce à toi d'un lot de données, d'expériences et d'explications qui va alimenter nos propres réflexions et nous aider à voir donc plus clair notamment entre ce qui relève d'une convergence et d'une divergence dans nos conduites relationnelles et dans nos rapports entre nous et avec le monde extérieur...
Ces éléments de compréhension des fonctionnements et de l'état d'esprit des uns et des autres sont un outil conséquent et indispensable pour améliorer ce qui se doit de l'être et revisiter les tensions et les potentialités afin d'amoindrir les premières et de déployer positivement les autres....
L'enquête certes se concentre pour son efficacité même sur le druidisme breton lequel déjà bien « fractionné » ne préfigure pas de la diaspora druidique dans son vaste ensemble et il est très regrettable en effet que la voix « féminine » n'y soit pas entendue ni vraiment représentée car nous avons beaucoup à attendre et à espérer de ce « druidisme au féminin »....pour autant qu'il ne soit pas amené à singer celui des hommes !... mais il est l'avenir même du druidisme (et de notre société en général) car aspirant davantage aux équilibres et aux harmonies et plus sensible à ces deux dimensions...
J'ai eu bien de l'agrément à parcourir dans une première lecture cette étude certes parcellaire, mais très significative sur laquelle je vais revenir point par point pour nourrir ma propre réflexion en y adjoignant des éléments bienvenus tirés de tous ces entretiens et de leur analyse....
Je vais par exemple tenter de rassembler au sein de tant de paradoxes et de contradictions relevés des éléments de synthèse permettant de regrouper ce qui fait globalement et finalement convergence et/ou divergence, les vecteurs et facteurs offrant des potentialités d'entendement et ceux qui alimentent la mésentente...
Certes, la très forte et assez incroyable diversité d'opinions, de conceptions, d'expressions et de représentations du monde celto-druidique est source à la fois de richesses spirituelles, philosophiques, culturelles, politiques et sociales, mais présente aussi de difficultés d'entendement et de mises en convergences tant dans le mouvement interne que dans la perception extérieur que l'on en a ou tente d'avoir...
Le bénéfique côtoie ainsi le néfaste et le positif, le négatif !...
Il y a des origines et des bases à tout cela et la grande pluralité
de leurs connaissances et conceptions amène à une très forte disparité de compréhension et donc à des fractionnements au sein de ce mouvement qui pourtant ne cesse de s'amplifier à travers le temps et de se répandre dans l'espace !....
Pourtant les axes et lignes majeures de la « druidité » invitent à une notion unitaire, régulatrice et médiatrice de l'ensemble des mouvements druidiques de même que les mythes, archétypes et symboles qui sont des parties constitutives et originelles de cette pensée spirituelle et philosophique, porteuse également d'une dimension d'universalité....
Si il y a chez tous les interlocuteurs rassemblés une réelle conscience des paradoxes et contradictions qui nous anime et nous habite, il est cependant étonnant que cette conscience n'est pas suffisamment force de transcendance pour remédier à une dislocation souvent préjudiciable et à une vision brouillonne et hétéroclite de la druidité!...
Il ressort de cette pertinente étude que la problématique principale réside peut-être au niveau des plans et niveaux de conscience des uns et des autres....
La discussion me semble en effet très « terre à terre », en fait très « horizontale » alors qu'elle se devrait d'être appuyée et éclairée par une transcendance Verticale qui fait encore trop défaut et qui n'a pas encore la préséance qui lui revient sur tout le reste...
Il est vraiment curieux que les enseignements de base de la druidité, compris par ses représentants et enseignés par eux, ne trouvent pas leur application dans la résolution des problèmes rencontrés et exposés dans cette étude et dans le quotidien de leur existence ? ! (Et ceci me concerne tout autant qu'eux!)...
On semble trop souvent oublié que la finalité du cheminement druidique consiste à chercher, à connaître à trouver, à expérimenter, à maîtriser, a instaurer ou restaurer, à appliquer, à renforcer, à conforter, à soutenir, à enseigner, à transmettre, à incarner, en tout point (qui sonne « juste »), qui est fait de force, d'énergie, qui sont réellement de nature à mettre en œuvre l'équilibre et l'harmonie...
(Ceci afin d'amoindrir l'emprise de l'obscurité sur toute lumière !...(enseignement premier et traditionnel du Barddas qui ne relève pas sur ce point d'un ajout ou d'une dérivation chrétienne mais qui considère que l'obscurité à son rôle à jouer !)
(Même la nuit est nécessaire, car elle prémédite l'aurore!) une pensée que l'on pourrait qualifier d'indo-européenne)...
C'est là tout le « postulat » druidique !!! lequel n'a de réalité objective que s'il se développe et se vit en toute liberté, conscience, cohérence et responsabilité !...
Merci donc Clara pour cette importante et pertinente contribution à nous rappeler tous les manquements opérés face à une Essentialité que nous avons tendance à trop négliger et ce sans doute pour des raisons plus ou moins égotiques qui privilégient et donnent prédominance trop souvent hélas à la forme par rapport à l'Esprit !!!!
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Notes Bran du Partie 2
DES DRUIDES BRETONS (SUITE)
Bran du Le 07 06 2020
Prolongement additionnel à la réflexion en cours et au dossier y afférent :
Bran du, le 06 06 2020
Source : Mémoire de Licence III de Rennes II de Clara Roche....
Questions d'importance :
Nonobstant la transmission des enseignement « de bouche à oreille » qui peut se réaliser hors collège ou sans appartenance à un collège quelconque, tant pour le druide que pour son interlocuteur, les phases liées à l'initiation requièrent dans l'absolu un lien collégial habilités à cela et validant l'acte lui-même.
(Et d'autant plus quand cette initiation concerne l'accès au druidicat soit au « sacerdoce » druidique!)...
De même que les pratiques cultuelles ne sauraient se priver de l'égrégore fraternel, mais a-t-on réellement besoin d'un organisme institutionnalisé comme une clairière ou un collège pour vivre, partager et évoluer en druidité ?
Cela ne peut-il être « informel » et non systématique d'une structure organisée ?
La notion de communauté d'appartenance peut-elle se comprendre et se vivre en dehors d'une institution formelle dont la vocation est de regrouper ses membres au sein d 'une structure organisée à cet effet ?
Je pense ici à l'enseignement dispensé par le Grand Druide G le Scouezec qui au sein même de la Gorsedd, mais totalement indépendant de celle-ci recevait des personnes venant écouter son enseignement sans appartenir à une organisation formelle et structurée découlant de cet enseignement lui-même, sans obligation d'adhérer à la dite Gorsedd, mais se retrouvant sous le simple intitulé « Ceux du Pommier » et ce, dans l'anonymat et la grande discrétion de celui-ci !
La question se pose aussi face à de nombreux confrères qui ont volontairement cessé d'animer un groupe constitué car trop confrontés aux difficultés de gérer et d'animer celui-ci et au fort épuisement généré qui en résulte !
Bien des druides de ma connaissance sont des « sangliers solitaires » qui servent toujours la Tradition, mais qui ne gèrent plus de collèges ou de clairières tout en poursuivant leurs fonctions druidiques de transmissions, de représentations et d'enseignements.... Ils sont d'ailleurs souvent invités à se conjoindre aux cérémonies ou aux rassemblements des uns et des autres...
La notion de communauté d'appartenance doit-elle systématiquement être insérée dans une organisation formelle ?
Une association de pensées et d'aspirations partagées par des individus doit-elle relever obligatoirement d'une association déclarée avec des statuts inhérents ?...
La notion d'association dite de fait est reconnue légalement. Elle ne nécessite aucune déclaration, aucune inscription au Journal Officiel et aucun statut rédigé !
Ceci ouvre un nouveau champ de réflexion qui s'ajoute à une réflexion plus englobante encore. Quelles spiritualités et sous quelles formes adéquates pour demain ?
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En quoi cette étude sociologique portant sur des communautés druidiques est telle significative et révélatrice de marqueurs sociaux apportant une compréhension supplémentaire à d'autres communautés humaines observées ?
Quels serait lors l'apport spécifique et sa contribution singulière à l'étude de notre société en général ?...
En quoi ce fragment social est-il un éclairage, une interpellation, une piste pour notre société humaine contemporaine ?
Est ce que ce microcosme est révélateur d'une étude privilégiée éclairant les zones d'ombre d'un macrocosme au sein duquel il se déploie ?
L'échantillon et les expériences communautaires qui y sont menées sont-il suffisamment significatifs et révélateurs au point d'en tirer des éléments pouvant être reportés ou transposés sur la société en général dans les mécanismes relationnels qui articulent consciemment ou inconsciemment celle-ci ?
Si on analyse les diverses motivations qui poussent nos contemporains à venir vers cette source traditionnelle nourrit de spiritualité, de philosophie, de culture, de sentiments "écologiques", de dimensions artistiques fortes et « enracinées » dans un passé dont la connaissance ouvre des perspectives sur un autre devenir, on constate l'expression d'éléments et d'arguments récurrents qui sont...
Un besoin de renouer avec le sacré, de se reconnecter à la Nature, de redéployer ou réactiver la palette de tous les sens, de trouver une communauté humaine plus proche des aspirations individuelles communément et fraternellement partagées au sein d'une appartenance à une Tradition dite druidique dont la connaissance ou la recouvrance sont une nouvelle « respiration » existentielle proposée à une humanité en quête de nouveau « Souffle », de repères, de références, de cohésion et de cohérence, d'entendements majeurs et essentiels, de transcendance, d'équilibre et d'harmonie...
La démarche ou la quête qui accompagne les postulants au cheminement druidique résulte en fait d'un constat de conscientisation plus ou moins éveillé et maturé qui résulte directement de la situation sociétale actuelle.
On pourrait sans doute synthétiser cela sous la forme :
Ce que je ne veux pas ou plus vivre dans mon existence...
Ce que je ne veux plus valider ou cautionner de ce qui, dans la société actuelle et en devenir, est totalement contraire et ne saurait parfaitement répondre à mes plus légitimes et intimes aspirations...
Le constat évident et lucide d'une « négativité » existentielle et sociétale jugée néfaste à l'épanouissement humain, à soi-même, à ses proches et au monde même... conduit à la recherche d'un positivisme non « intellectuel » mais bien, « vibrant de vie »...
L'orientation vers « l'état de druidité » est une orientation parmi d'autres pour ces « résilients » en mal de sens et d'Essence...
C'est à la fois une attitude qui relèvent de « l'Eloge de la Fuite » selon Henri Laborit, mais aussi de l'influence inspirée et expérimentée d'auteurs comme Henri Thoreau ou encore Jean Giono cités ici pour simple exemple, lesquels auteurs ont eu et ont encore des influences non négligeables sur la possibilité d'instaurer d'autres types de conceptions sociétales dans une société jugée inapte à les satisfaire existentiellement....
Les manques, les besoins essentiels enfin clairement identifiés déterminent grandement ce qui fait gravement défaut par son absence...
L'absence d'essentialité ainsi interpellée mène tout droit à la recherche et à la révélation d'une « présence » bienveillante et bienvenue entraperçue et à laquelle on n'aurait la plupart du temps jamais songée et encore moins espérée !...
(Son existence même, sa « permanence » bien vivante et incarnée, n'étant pas connue la plupart du temps des postulants avant qu'ils ne détiennent une information guidant leur démarche. (Et ce avec l'aide d'un « heureux hasard » qu'André Breton qualifiait « d'objectif »!)
D'où les très fortes émotions qui accompagnent à chaque fois cette découverte et cette recouvrance !
C'est dans le manque, dans l'absence répétée et cumulée que se révèle, presque « viscéralement », le besoin de plénitude et de présence....
Un « microcosme » donc, mais à travers laquelle il est plus aisé de porter sa « loupe » grossissante pour mieux comprendre les mécanismes et les dynamiques qui agitent notre société assez complexes au demeurant et plus difficile à cerner dans sa globalité...
Il serait des plus intéressant de connaître ce que la rédactrice de ce mémoire en sociologie a pu observer de ces enquêtes qui soit de nature à apporter des pistes et des orientations permettant de mieux appréhender peut-être la dite complexité de notre société actuelle !...
Je répète ici que je suis persuadé, convaincu, qu'il nous appartient en tant que dépositaire d'une tradition ancestrale d'apporter, avec d'autres traditions « authentiques » de sagesse, de sapience, notre concours dans la réflexion qui accompagne bien de nos contemporains sur la nécessite assez urgente d'élaborer, de concevoir, de mettre en œuvre, un changement « salutaire » de paradigme sociétal...
Il s'avère que bien des aspirations lucides, objectives, qui conduisent des individus d'age et de classe sociale variée vers le « druidisme » reflètent des aspirations « générales » d'une population bien plus globale qui est en état de réactivité face à des incomplétudes, à des manquements, à des insatisfactions notoires interpellent et cherchent de façon consciente et objective autant que réaliste des sources et des racines plus compatibles avec leurs désirs et avec leurs volontés...
Ainsi le druidisme et ce qu'il propose dans des dispositions libertaires d'éthique et de valeurs peut-il contribuer à sa façon, à ses façons, à un accompagnement sociétal qui dépasse et de loin le cadre spécifique et limité de ses collèges et groupements sans pour autant que cela interfère ou n'altère une fonction druidique qui fut en son époque et qui demeure aujourd'hui éminemment « politique » au sens digne et originel du terme !....
La pensée druidique est une amorce de ce que l'on appellera par la suite et de façon moderne la « sensibilité écologique » soucieuse de l'environnement naturel et de la nécessité d'être en accord avec les autres règnes et les lois et les cycles de ce monde naturel...
Cette reconnexion avec cette « sensibilité » est l'une des motivations la plus fortement exprimée par ceux et celles qui se tournent vers la Tradition druidique dépositaire de cette attention particulière et respectueuse et dont les fondements spirituels, philosophiques et culturels sont issus d'un rapport très étroit avec le Vivant, avec l 'Univers, avec les Mondes visibles ou non et avec toute la Création....
La deuxième motivation avancée par les postulants et postulantes au cheminement druidique concerne le besoin de retrouver un rapport intime, communautaire et profond, non dogmatique, avec le sacré et de ritualiser au sein de cette dimension qui fait sens et essence pour eux et pour elles....
Notes Partie 3
BILAN partiel du Druidisme Breton et du druidisme en général...
A partir du Mémoire de Clara Roche...
Dans sa conclusion Clara Roche constate « l'existence d'une Tradition, d'une spiritualité non dogmatique où la liberté de chacun est valorisée et encouragée. »...
Certes cela est vrai et attesté...
L'auteur relève des « éléments culturels communs» à tous les enquêtés, mais l'absence de textes sacrés qui harmoniseraient les pratiques de tous et que le fait « d'absence de références communes conditionne le principe libertaire fondamental qui s'impose à tous. »
Il est donc fortement question de « liberté » au sein de cette Tradition et ce n'est pas la moindre de ses vertus, mais toute liberté ne s'acquière et ne se conforte en tant que telle que dans la mesure où elles est accompagnée de son revers ; soit de la Responsabilité... Et c'est sur dernière que nous nous devons de nous pencher pour accroître nos questionnements et réflexions à ce sujet en même temps que nos plans et niveaux de conscience !....
L'aspect libertaire de la Tradition nous protège normalement de tout intégrisme et de tout dogmatisme et ce n'est pas rien en effet, mais si cela est un vecteur de tolérance et d'acceptation il semble bien que ce principe ne soit pas dans les faits une réalité plénière !....
La Tradition ne nous fournit ni Bible ni Coran et il serait, à mon sens regrettable de le regretter... Car cette volontaire non mise à disposition par les Druides Antiques correspond à une volonté éclairée de ce que cette Tradition se veut être : soit l'accompagnement du vivant et de la traversée existentielle pour chaque individu qui y fait appel et recours en toute conscience, volonté et discernement....
A lui, à partir d'une convergences d'éléments de « connaissance », d'une sage et précieuse « inspiration », d'une démarche spirituelle, philosophique et humaine sincère et authentique, de capacités développées et maîtrisées d'analyses, d'études, de perceptions et de « visions », d'une patiente et attentionnée observation de la nature, de l'Univers, de leurs « lois », de reconstituer les bases, fondements, axes majeurs et l'architextures d'une pensée qui oriente toute quête vers l'harmonie et l'équilibre, leur instauration, leur mise en œuvre, leur confortation ou restauration etc...
Avons nous vraiment besoin d'un texte sacré référent dictant et définissant à jamais cette pensée et la figeant pour toujours dans le temps et l'espace sans tenir compte de ce fait des évolutions au cours des siècles des sociétés humaines, de leurs croyances, attentes, espérances et aspiration ?
L'harmonisation, l'équilibre recherchée ne relèvent pas d'un livre suranné de recettes à suivre, mais trouve leurs applications ici et maintenant au sein d'une adaptation et d'une actualisation en adéquation avec le temps qui est le nôtre et avec un avenir à profiler qui soit conforme à ces deux vertus et valeurs....
Notre Tradition comporte deux revers qui ne s'opposent pas mais qui se complètent:l'aspect libertaire et la responsabilité induite pour sa réalité objective et pertinente... Liberté et responsabilité donc et l'une ne va pas sans l'autre !!!
Nous ne partons pas de « rien » en absence de supports écrits référents attestés et absolus s'imposant à tous et à toutes, nous disposons de l'essentiel, de l'élémentaire, de l'originel, du fondamental, du primordial de ce qui a fait qu'une pensée a « été » conçue, élaborée, avec conscience, connaissance et lucide maîtrise, en son temps et dans l'environnement de celui-ci et ceci, sans autre recours pour cela qu'aux seules capacités et facultés humaines... Dont nous ne sommes pas « orphelins » que je sache !!!
Les résolutions bienvenues et opératives, face à nos problématiques, ne sont pas à rechercher dans le linéaire et l'horizontalité matérielle et corporelle de notre existence, mais bien dans un quête qui soit une transcendance du plan terrestre de tout individu livré comme la matière à lui-même....
Notre recours, notre bon secours, est a recherché dans la dimension spirituelle elle-même, dans une Vérticalité qui fasse ou rétablisse « tout « équilibre » entre toute « opposition » ou « dualité » et nulle part ailleurs !....
Notre grande faiblesse qui ressort à l'étude du mouvement druidique, c'est d'être encore et d'avoir trop longtemps été inféodé aux limites d'une horizontalité gouvernée « matériellement » et soumise aux égos et individualismes de toute nature....
L'étude des scissions multiples, récurrentes et rédhibitoires démontre qu'a chaque fois la « Matière » l'a remporté sur l'Esprit !!!! Et que l'horizontalité humaine s'est finalement imposée à la transcendance verticales spirituelle en « desservant » grandement la Tradition de ce fait ! »...
Si nous n'abordons pas la réalité de nos problématiques actuelles quant au bon et souhaitable service de la Tradition dans une optique de transcendance spirituelle nous ne ferons que reproduire et intensifier nos sérieuses problématiques relationnelles et organisationnelles au détriment de Celle-ci et de l'image que le monde extérieur pourrait s'en faire !....
Qu'avons en commun ? Nous avons le UN !
Qu'elles sont nos conviction et pratiques communes ? Celle que l'UNE nous inspire et nous guide à travers le riche, le complémentaire, le singulier pluriel de nos entendements essentiels, de nos convergences majeures et de nos mises en œuvre !!!!
C'est en effet grâce à ce fondement dit libertaire que les druides déploient une diversité incroyable d'appréhension et de compréhension de la Tradition...
C'est donc là un laboratoire assez exceptionnel et permanent d'expérimentations du principe libertaire appliqué à une Tradition philosophique et spirituelle « antique » a caractère volontairement évolutif !...
Des expériences sans cesse confrontées à une absence de référents « normalisateurs » et « unificateurs » duement attestés...
Si l'avantage indiscutable de l'aspect libertaire est majoritairement et unanimement approuvé et revendiqué, il n'est pas sans générer aussi des inconvénients en ne permettant pas, aux premiers abords, et selon les constats opérés dans cette enquête, de considérer cette si chère liberté de penser et d'agir comme pouvant former un mortier et un ciment « communautaire » car étant, a priori, antinomique de toute forme d'organisation collective unifiante y compris fédérative !...
Sur un plan « sociologique », cet état de fait moins courant qu'à l'ordinaire et même plutôt exceptionnel en terme de société spirituelle religieuse propose un champ inédit d'étude lequel pouvant peut-être aussi permettre d'entre-apercevoir ce que pourrait être être une nouvelle spiritualité accompagnant un changement de paradigme sociétal basé et fondée sur une assise traditionnelle pan européenne par son ancienneté géographique et historique et sur des fondements évolutifs de « sagesse » (et de mémoire) ouverts à des dimensions « universelles » de concepts et de valeurs !....
Certes, « les druides (bretons mais ça vaut largement aussi pour les autres) n'ont pas la même manière de délimiter ou de déterminer ce qu'est la Tradition des Druides, ou même ce qu'est un druide... Ils se distinguent entre lieu et au premier lieu par des éléments propres à la Tradition des Druides, par leurs opinions, par leurs expériences, par leurs valeurs et idéaux, par leurs jugements et ceux-ci ont de toute évidence également des retombées et une influence considérable sur leur manière d'appréhender et de concevoir cette spiritualité mais également sur les rapports personnels qu'ils entretiennent» (entre eux).
La difficulté essentielle est déjà dans le fait que les druides de l'Antiquité ont consciemment refusé toute « définition » en quelque sorte, figeant les mots et les termes et ce qu'ils sont censés exprimer à un moment donné dans une époque donnée...
De ce fait comment pouvons-nous aujourd'hui « définir » la Tradition et celui ou celle qui la serve en tant que druide sans aller à l'encontre de cette volonté ???
Ils n'ont pas de plus souhaité nommer « humainement » l’Innommable, l'Inconnaissable... et encore moins le représenter sous une forme anthroposophique ce qui leur était inconcevable d'ailleurs car cela revenait à « matérialiser l'Esprit » en quelque sorte !...
Si un nombre non négligeable de cheminants et cheminantes a pu formuler dans une charte commune et ce à l'unanimité des collèges présents et représentés, ce que ne peut et ne pourrait être le « druidisme » et le « druide ou la druidesse » et ce, selon donc des conceptions « majoritaires », dire « ce qu'ils sont » est bien plus compliqué quand il s'agit encore une fois d'évoquer un singulier, un spécifique, un particulier et foisonnant « pluriel » de conceptions, de croyances et de pratiques!...
Si on raccroche tout cela à l'Esprit de la Tradition, à ce qu'il n'est et ne saurait être, ceci étant largement précisé par ailleurs, il reste donc toutes les autres potentialités et réalités à investir et à expérimenter pour autant que toute forme conçue et mise au monde soit en cohérence, en concordance, en résonance ajustée avec un Esprit, « un Fond spirituel » censé être « juste », mesuré, « médiateur » entre les êtres entre eux et avec les « choses »...
Cela doit exprimer et incarner la notion « de vrai, de vérité » selon l'entendement celtique du terme qui implique donc l'accord, l'osmose, la symbiose, le bon « ajustement », l'adéquation rigoureuse et l'absence de toute forme de « mensonge » faisant lors dissonance au sein des harmonies recherchées et instaurées....
Nos mises en convergence d'entendements essentiels reposent sur cette notion de « Vérité » au sens celtique et « vibratoire » du terme !...
Est druide ou druidesse celui ou celle qui « sonne juste » dans ses pensées et dans ses actes et ce, en conformité avec les enseignements de base de la Tradition fondés sur les mêmes principes d'équilibre et d'harmonie !....
La réflexion individuelle et communautaire a mener alors fera de nos « abaissements » une « élévation » et se lèvera sur l'horizon étale de nos pérégrinations terrestres et en « majesté lumineuse et radiante » le Tribann de la Transcendance Céleste Spirituelle Celtique !..
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Quel était l'objectif, le but et la finalité de cette enquête ?
« Relever les caractéristiques et singularités des collèges découlant de celles de leur animateur et les distinctions qui opèrent entre les druides. »...
« La particularité et la singularité des collèges découlent en effet de celles de leur animateur, le principe libertaire étant intégré comme primordial et induisant de fait des disparités et une multitude de spécificités. »...
... « On peut postuler que ces différences font l'effet de « frontières qu'il faut attaquer ou défendre de vive luttent et les systèmes de classement qui les fixent sont moins des instruments de connaissance que des instruments de pouvoir.» (P Bourdieu)
« Par suite, si les distinctions existantes entre les collèges n'étaient pas, alors il n'y aurait plus de prétexte pour ne pas s'unir, le prestige individuel serait dissout dans l'union. »
Il ressort de tout cela que le principal obstacle à tout désir et volonté d'union résiderait dans les personnes animatrices des collèges qui craindraient de perdre au sein d'une forme unitaire le « prestige » et le statut honorifique de leur titre et fonction !....
Tous les « enquêtés » sont druides et a priori reconnus pleinement comme tels et ce, chacun à sa façon selon ses convictions, opinions et convenances, ce qui fait que l'on peut considérer qu'il y a autant de façon d'être druides que de concevoir l'état de druidité...
Il s'avère cependant qu'au-delà d'un très large éventail de singularités et de divergences autant que de différences, qu'une convergence d'entendement se fait sur « des conventions implicites » non écrites...
« … Les enquêtés (…) se rejoignent sur un certain nombre de conventions implicites. Les raisons pour lesquelles ils peuvent attribuer leur reconnaissance, leur légitimité et leur approbation à un autre druide découlent d'un cadre de normes commun, qui n'est pour le reste pas égal à la somme de leurs valeurs propres.
Ce cadre peut agir comme un système contraignant auquel il faudrait se soumettre, paradoxalement au principe libertaire tant prôné, mais il s'agit surtout de l'affirmation d'une structure prééminente à laquelle les druides adhèrent, participent et qu'ils alimentent. Il existe donc bien une organisation de druides, implicite et non mentionnée dont font partie tous les druides enquêtés, c'est en ce sens que l'on peut affirmer le caractère transcendantal de la Tradition des druides, chaque druide fait partie d'un tout qui le dépasse dans le même temps qu'il agit sur ce tout. »
A travers autant de disparités apparaît un élément « fédérateur » pour ainsi dire et qualifié ici de « structure prééminente » ou « d'organisation druidique implicite » à laquelle tous adhèrent et qui relève d'une transcendance inhérente à la Tradition des Druides...
Tout espoir de conciliation ou réconciliation n'est donc pas perdu si « transcendance » il y a... Dont acte !
Quelle que soit la façon dont on se dit druide et celle à partir de laquelle on qualifie et conçoit la « Tradition des Druides », c'est dans le juste, l'équilibre et le « transcendant » service de la dite Tradition que le Druide valide son « titre » et honore dignement la Tradition qu'il représente.... Et cela est en effet respectable et justifie une légitime « reconnaissance » des uns et des autres....
L'implicite, le non écrit, le non institué, le non formaté gouvernent donc un vecteur unitaire entre les druides, et c'est tant mieux
car cela nous permet d'espérer un élargissement, un approfondissement de ces facteurs au bénéfice de chacun et de tous et ce n'est pas rien en l'état des lieux, des situations et des personnes que cette heureuse et vitale disposition...
Merci et gratitude à Clara Roche pour nous avoir amené à toutes ces réflexions au regard de son enquête salutaire à cet effet.
Que cette mission bellement et "professionnellement " accomplie lui soit profitable dans la suite de ses projets....
Avec reconnaissance Bran du le 28 juin 2020