DIALOGUE ENTRE DEUX DRUIDES (EBER ET BRAN DU) MAI JUIN 2023 01 07 JUILLET
Dialogue entre deux druides ( Eber et Bran Du)
Mai et juin 2023...
Echanges entre Eber et Bran Du Mai-Juin 2023
Après les Assises de la Druidité
Présentation :
La fait est assez rare dans les publications relatives à notre Tradition que deux druides entament entre eux un dialogue sur leur fonction et sur la Tradition druidique en général...
Nous avons en héritage et patrimoine celtique le fameux « Dialogue des deux sages » mais il ne s'agit pas ici d'une compétition pour briguer un titre très recherché ni un siège honorifique soi-disant vacant de « docteur en science et poésie »...
Ce sont là deux frères animant une même fonction qui échangent à bâton rompu sur leur titre et sur leur vocation à servir notre Tradition...
Il nous a semblé que les réflexions menées dans ce cadre étaient susceptibles d'intérêt pour vous tous et vous toutes aussi nous les publions telles quelles avec leurs défauts éventuels voire des imprécisions mais dans leur expression spontanée...
Bonne lecture. Bien fraternellement
EBER et BRAN DU
P.S. : Cet article reprend le premier dialogue publié auquel s'ajoutent de nombreux autres à la suite...
Eber est l'un des responsables de la Fédération de l'Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier...
Bran Du anime une clairière issue du C.D.G et de la Comardiia Druidiacta Aremorica...
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Eber : « Bonjour Bran du
A chaque jour suffit sa peine. Nous avons tous œuvré pour le mieux. Je le crois et l'espère. Il reste du chemin à faire. Parce que les conditions d'une union parfaite ne sont pas réunies. Doit on penser qu'elles puissent l'être ? A quoi nous devons nous ?
C'est sans doute une question de fond. Reste qu'à l'écoute des projections de chacun , nous nous devons d'être à la hauteur de ce que nous prétendons . Lumière, Paix, Vérité . Il y a du chemin à faire et je sais que tu es celui qui peut et qui fait.
Il y aura peut être des lendemains enchantés. Je veux y croire . Mais notre réalité est belle de ses contrastes, de ses ombres, de ses lumières. Nous sommes dans le monde, nous sommes du monde. Avec peut être cette intuition intime que le mieux est possible .
Ce sont les Dieux qui disent notre destin . Nous leurs sommes redevables en chaque acte , en chaque pensée. Nous avons en ce sens des devoirs.
je nous espère de belles choses. L’appétence est là. Pour ma part je me dois d'être et de transmettre. Les affects des uns ou des autres me sont relativement étrangers.
Faisons parce que nous devons faire. Rien de plus, rien de mieux...
Je t'embrasse fraternellement /I\ Eber »
Cher Frère...
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Bran Du : « A quoi nous devons nous ? »
Notre « devoir » est triple...
Un devoir de mémoire...
Un devoir de « présence au monde »...
Un devoir d'avenir... et ceux-ci se conjuguent avec 3 verbes
Connaître – Transmettre et Initier...
Nous nous devons :
A nous-mêmes...
A nos frères et sœurs en druidité...
A ceux et celles qui cherchent une Voie, un Souffle, une Lumière pour guider, inspirer et éclairer leur existence....
A nous-mêmes en fidélité, dignité et droiture envers nos engagements à servir, à parfaire, à offrir le meilleur de nous-mêmes...
A nos frères et sœurs en Druidité...
C'est là notre fonction majeure d'accompagner la libre, responsable et consciente évolution de chacun, une évolution spirituelle, philosophique et humaniste.
(Les trois branches de la résurgence de notre Tradition au 18ième siècle.)...
Nous nous devons à ceux et celles qui se tournent vers notre Tradition et la découvrent non sans émotions...
Il s'agit lors d'accueillir, d'instruire, de soutenir...
de stimuler, de motiver, d'encourager...
D'identifier, de développer et de mettre en œuvre les potentialités...
Trois quêtes, recherches, démarches primordiales et permanentes :
L'Equilibre, l'Harmonie, la Cohérence...
« L'Union parfaite n'est pas réunie »...(Eber)
La « perfection » n'étant pas de ce monde, nous ne saurions prétendre à l'instaurer mais seulement et c'est déjà beaucoup à en faire l'approche individuelle et communautaire et nous apprendrons mutuellement beaucoup au sein des difficultés à réaliser celle-ci... La facilité ne nous apprendra rien !....
La base unitaire :
L'entendement, la compréhension, la cohésion en terme de pensée, d'acte, d'inspiration, impliquant le respect, la considération et l'attention réciproque, mais aussi la convergence de vue, de concept, de représentation sans que cela aille vers l'uniformisation des différences singulières, spécifiques et diverses...
La pensée et son anima :
L'osmose, la symbiose, l'égrégore...
Une vue, un concept, des pratiques aux vertus unitaires mais un entendement qui soit un « singulier pluriel », une partition multiple, une palette de sens, de couleurs, de visions...
Nous sommes les Fragments d'un Tout qui s'exprime, se manifeste, se donne à voir en ses Fragments....
« Etre à la hauteur »... (« En Lumière, Paix et Vérité ».)...
Incarner, animer, témoigner au quotidien de la Vie de L'Esprit et de l’œuvre agissant « alchimiquement » en nous-même, du Principe, de l'Essence et de l'Anima qu'ils produisent en labourant et en ensemençant les territoires de notre corps, de notre cœur et de notre âme de germes de Lumière, d'étincelles de clarté et de sources guérisseuses......
La Tradition ne faillit pas ce sont les hommes qui sont humainement faillibles à son égard !
Le combat se porte contre trois forces sombres :
L'orgueil, le mensonge et la prédation de toute vie...
Notre réponse :
L'authenticité, l'exemplarité, le témoignage concret de ce qui Fût, Est et Sera...
Nos « outils » :
La force (connue et maîtrisée) d'oser, de faire, de créer...
L' Energie du Don, de l'Offrande, de l'Amour...
La Lumière (Celle qui éclaire mais n'aveugle ni éblouit)...
La lucidité, le discernement, la capacité à faire un juste choix....
« Ce sont les Dieux qui animent notre destin... » (Eber)
Certes et peut-être même Cela qui anime les Dieux eux-mêmes... Mais ce ne sera jamais du déterminisme mais des inclinations à être, à penser et à faire ce qui se doit d'être au regard de ce qui ne se doit pas d'être...
Au néfaste nous opposons le faste, à la terre maintenue gaste nous opposons la fécondité, l'abondance, les récoltes et les moissons, au trop long hiver l'apothéose de la Belle Saison...
Aux paroles stériles, haineuses et nauséabondes nous opposons le dire pur des vents, des souffles et des saisons...
Nous sommes danses, chants et musiques
et pour concélébrer la Vie nous faisons bouquets de Poésie...
Nous sommes l'Être en gestation et en expérimentation... Nous sommes l'Être en devenir...
Bien fraternellement
Bran Du le 05 05 2023
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/I\ Eber
Bonjour Brandu
Dernière petite remarque. Nous sommes supposés libres de nos choix. Nous le sommes sans doute en partie .
Le Druidisme offre un certain nombre de choses à vivre. Une certaine vision de la Nature qui nous propose un modèle harmonique : comme pourrait l'être une mélodie. Différents instruments, timbres, des rythmes qui concourent à l'ordre de l'ensemble.
Chacun de nous est un instrument. Aussi conditionné par sa propre nature que peuvent l'être un violon ou un saxophone. Pourtant il y a possibilité pour chacun de participer à l'harmonie de l'ensemble.
Y a t'il un chef d'orchestre ? Si l'ordre est "naturel" qu'est ce qui fonde l'ordre ? Pour ma part c'est là où je convoque la question des Dieux . Qu'est ce qui conditionne l'harmonie ? Sans doute notre inscription volontaire dans un ordre qui nous dépasse.
Je ne sais pas si le druidisme tel qu'il se présente aujourd'hui a besoin, ou plutôt le désir de s'emparer de cette question ( philosophique, théologique, existentielle ...) .
Pour autant je pense que ces questions qui devraient faire sens participent à notre santé mentale. En lien avec une vision du monde, une identité, une proposition qui se différencient de celles de la société consumériste moderne.
C'est peut être le contexte historique qui est le notre qui fait que nous aurons sans doute à dire, avec bienveillance, qu'il existe d'autre chemins que celui qui consiste à consommer l'autre. Que ce soient les ressources naturelles, les émotions liées à une ( fausse ?) forme de communication qui nous offre une apparence d'existence, voir l'humain comme champ et enjeu de pouvoir personnel.
Un débat se profile effectivement.
Qui sommes nous et qu'avons nous à dire au Monde ?
Un slogan druidique : " la vérité à la face du Monde" que je traduirais volontiers par "être vrai face au Monde". Peut être une piste à explorer ? Bien fraternellement Eber /I\
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EBER Bonjour Bran Du
Je ne pensais pas que cette modeste réponse que je t'ai faite, puisse trouver un intérêt pour le collectif. Elle s'appuie aussi sur un vécu que nous avons en commun et pose la question du temps long.Il ne faut pas la lire comme une impression circonstanciée.
Je rajoute une petite chose concernant les Dieux. Je ne pense pas les Dieux comme étant des entités super-humaines qui s'intéressent de façon personnelle à nos destins . Ils n'ont (selon ma conception) pas de liberté autre que celle d'être ce qu'ils sont. Je m'essaie à métaphore un peu simpliste. Le Soleil nous offre sa lumière. A t'il un autre degré de liberté ? Et s'il l'avait ne serait ce pas renoncer à ce qu'il est ? En revanche là où il y a "liberté ", c'est celle de nous exposer à sa lumière ou pas.
Si nous pouvons nous mettre à l'ombre c'est aussi parce nous savons nous cacher derrière des voiles. Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et à cet égard nos élans de lucidité ( lux) sont modulés par notre capacité à construire des écrans. Pas nécessairement parce que nous le voulons mais parce qu'il est parfois difficile de vivre toujours en pleine lumière. Nous sommes des êtres de contrastes, de polarités, de rythmes, guidés par l'intuition de notre destin .
Tu dirais peut être l'intuition d'une certaine verticalité.
A cet égard, je pense le polythéisme comme étant le système le plus adapté à nos propres contrastes sans être nécessairement le reflet d'une vérité ultime sans doute inexprimable.
Rien d'autre à cet instant mais Il pourrait être intéressant un jour de nous retrouver pour échanger collectivement sur la question des Dieux, voir même s'essayer à faire un peu de "théologie" Druidique. Ce pourrait être une proposition de table ronde. pourquoi pas "à venir".
Fraternellement
/I\ Eber
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Réponse Bran Du... (Hypothèses toutes personnelles et qui n'engagent que moi)...
Ma conception des Dieux (ou déesses) s'entend en ce qui me concerne comme des « Forces, Energies, Vibrations et Lumières » qui ensemble constituent une « Matrice » (Essence) et / ou un « Chaudron »(Principe) tous deux régisseurs et régents de l'Anima des êtres et des choses (de tout le « créé »)...
Nous sommes ici à la limite humaine de nos capacités et facultés d'entendements et de compréhensions... Là où se conjoignent de plus en plus la physique et la métaphysique...
Au-delà nous ne pouvons ni nommer ni identifier...
Reste seulement notre imaginaire, nos supputations et nos hypothèses bien fragiles au demeurant...
Je ne crois pas par ailleurs à un déterminisme nous concernant et dont nous serions le sujet et l'objet mais à une expérience menée à travers nous visant à la mise au monde de données, d'informations dont chacun est seul dépositaire et seul détenteur et qui intéresse les lois d'évolution de l'Univers lui-même....
Ces « données » ou « informations» sont (ou seraient) la résultante de l'ouvrage de conscience que nous développons par plans et niveaux successifs et progressifs à travers les expériences menées dans notre vie et ce que nous en retirons de « substantique moëlle » en quelque sorte...
S'il n'y avait pas une totale liberté, à nous, donnée pour mener cette expérience, elle n'aurait aucune utilité et ne justifierait peut-être même pas sa « création » !
Tout tourne ici autour de la Loi d'évolution ou de co-évolution et la Conscience que nous en avons ou pas...
Nous ne sommes pas, je le pense, un « accident » dans le processus du « vivant de la vie » mais la résultante d'un vif désir et d'une volonté obstinée....
Je suis en affinité avec Philippe JOUET quand il décrit un polythéisme « sociétal » mit en œuvre dans la société celtique soit une « religion « politique » succédant à la « religion cosmique » à des fins de cohésion et d'organisation « charpentée » dans la « cité des Femmes et des Hommes » et offrant une large et accessible compréhension du domaine divin et sacré par tous et par toutes...
Mais il envisage et très sérieusement l'existence (secrète) d'un autre degré d'entendement bien supérieur et de nature hautement métaphysique qui aurait concerné exclusivement dans la classe sacerdotale druidique des « initiés » formés à de tels entendements axés sur un Principe/Essence unique en tout son Anima...
Il est possible que certains artisans sélectionnés pour leur art et la maîtrise de celui-ci aient aussi bénéficié d'une telle initiation (On découvre de plus en plus dans l'art celtique ( esthétique et fonctionnel) un langage « sacré » habilement dissimulé!)
Nous sommes en effet des êtres contrastés, d'où la nécessité d'un discernement et pour cela nous avons besoin
de connaître nos zones « d'ombres et de lumières »...
La mort a besoin de la vie et inversement, de même pour le jour et la nuit laquelle enfante l'Aurore, laquelle enfante les dieux diurnes de notre panthéon...
La dualité qui étouffe, tétanise, stérilise et inhibie les peuples et le monde ne nous enfermera pas dans ses filets, notre pensée, axée et fondée sur le « ternaire , nous offre les facultés de transcendance, de synthèse et de médiation indispensables. Il nous est demandé, selon l'heureuse formule d'André Breton, « de concélébrer la noce des contraires» !
Nous avons aussi appris sur les chemins de la Tradition la nécessité de comprendre et de suivre la règle dite de « l'alternance »...
Oui, bien entendu il est fort souhaitable que nous puissions nous réunir pour approfondir et comparer nos avis sur de tels éminents sujets...
Si la santé se maintient en l'état actuel et avec les « surveillances » imposées, je suis disposé à cela mais je dois à chaque fois (ne conduisant pas et n'ayant pas de véhicule) résoudre comme je peux et sans trop de fatigue mes problèmes de transport...
Bien à toi et à plus Fraternellement Bran Du
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Dialogue entre Druides (EBER et BRAN DU) (Suite) Bran Du :
...Conditionnés, certes, nous le sommes et d'une façon propre à chacun et à chacune et ce, en fonction d'une histoire spécifique à l'un et à l'autre, à sa « nature », à son « caractère » plus ou moins « résilient »... Un conditionnement individuel enserré au sein d'un conditionnement collectif et interagissant entre eux...
Rien de bien « naturel » en cela ni même biologique, mais les conséquences néfastes et nocives de la volonté de quelques-uns d'asservir leurs semblables à partir de manipulations et d'instrumentations idéologiques de diverses origines (religieuses, politiques...)
Un fort dégât pour l'humanité quoi qu'il en soit !... Il faut aussi compter dans l'état des lieux et le bilan de situation avec l'environnement éducatif qui a été le nôtre et les héritages permissifs qui se sont transmis d'une génération à l'autre faute de faire preuve d'imagination et de novation pour ne pas faire subir à ses propres enfants ce que l'adulte à connu dans son enfance !...
Les « enjeux » de pouvoir, de puissance, d'appropriation, d’accaparement, de domination, d'asservissement sont tels qu'ils favorisent grandement les processus de conditionnement et de formatage surtout quand cela s'exerce sur de jeunes cerveaux...
La Tradition que l'on nomme druidique est exempte de dogmatisme, elle enseigne, elle invite, elle propose des modèles non coercitifs qui requièrent le libre arbitre et le libre critique soit des outils et des méthodes qui font directement appel à la libre conscience et responsabilité de tous et de chacun.
Elle met en garde par ailleurs contre toute forme de manipulation et d'instrumentation de sa propre pensée et de ses conceptions à des fins qui ne relèvent ni d'une haute spiritualité, ni d'une sagesse digne de ce nom ainsi l'absence de volonté prosélytique ni de campagne de « conversion »...
Bien comprise et mise en œuvre, elle conduit à la connaissance, à la pratique et à la maîtrise de ce qui concoure à l'instauration ou à la restauration des équilibres et de l'harmonie particulièrement défaillants en nos sociétés dites modernes et dont l'absence manifeste explique en très grande partie l'état de « déclin » de la dite société...
C'est ici la pratique éclairée et lucide, opérative et cohérente, d'un art bien instable il est vrai mais sans lequel les lois d'évolution ou de co-évolution plus précisément se trouvent altérées et perverties ne permettant pas à celles-ci d'exercer leur efficacité vocationnelle, spirituelle et philosophique au plein service du « Vivant de la Vie »...
Se « déconditionner » est un maître-mot et la « Nature » est là offerte et disponible à cet effet salutaire et salvateur...
C'est là à la fois le recours et le secours qu'elle nous apporte afin de retrouver nos facultés et capacités « naturelles » à être ce que nous aspirons authentiquement et légitimement à être sans ne plus être façonnés et conduits par l'avoir, l'illusion, l'aveuglement et le paraître...
Nous « vivons » véritablement à condition de ne plus être l'objet et le sujet d'un conditionnement imposé et dictatorial !... …///...
Chacun, chacune d'entre nous est en effet un « instrument de musique » d'où émanent sous diverses formes d'expressions et de rythmes des sonorités qui condensent notre nature spécifique lesquelles entendent se conjoindre ainsi à tous les chants du monde et à la musique des sphères....
Nous sommes là dans le domaine vibratoire qui à capacité à tout investir, à tout animer car il relève d'une émanation du sacré et du divin et circule entre ciel et terre, terre et ciel, dans toutes les artères du Vivant et de l'Univers...
Tout, absolument tout est « vibration » laquelle produit de nombreux effets qui relèvent de « l'intention » qui accompagne ses émissions et les orientations données à celles-ci...
Pour ce qui nous concerne individuellement, c'est donc de nous-mêmes que dépend la charge morale, spirituelle, philosophique, humaniste, culturelle, intentionnelle de nos gestes, de nos souffles, de nos silences, de nos voix, de nos paroles, de nos chants et de nos « musiques »...
L'instrument que nous sommes dépend (en ses formes, couleurs, modes...) en effet de notre singularité, de notre particularité, de notre spécificité, de notre « personnalité », mais on peut également être « multi-instrumentiste » et faire usage ainsi de pratiques, de connaissances, de maîtrises en de nombreux domaines de l'expression...
La Musique est le maître par excellence le plus apte à nous enseigner l'Accord lequel préside aux équilibres et à l'harmonie...
Sans musique, disait Nietzsche l'homme est condamnée à l'exil et disait Shakespeare, il est de surcroît propre à toutes les trahisons !
Ainsi la sage invitation qui nous est proposée de nous accorder en toute situation, de s'accorder tout d'abord en nous-mêmes avec nous-mêmes et de faire taire, d'évacuer toute nos dissonances et discordances, o combien néfastes et nocives quand nous les lâchons sur le monde !...
Nous sommes cernés de « désaccords » qui font que la Vie ainsi polluée ne peut sonner juste.... C'est donc là un exercice premier et majeur rappelé celtiquement dans l'énoncé de la Triade première du Barddas, (le livre des Bardes du pays de Galles) qui, comme toute sagesse authentique invite à la recherche permanente et à la mise en œuvre des lois d'équilibre et d'harmonie...
Toute voix consciente d'elle même et « maîtrisée », émise dans le don, la ferveur, « l'aimance » et l'offrande, à la capacité de se conjoindre aux Voix de la terre et du ciel et de s'intégrer aux partitions de l'Univers...
En notre vie le rythme premier est celui du battement de notre cœur mais celui-ci peut entrer en écho et résonance avec les rythmes de la nature, des vagues et des marées comme avec la ronde des saisons... …///...
Y- a-t-il un « chef d'orchestre » ? Sans doute l'Univers lui-même en ses formes, mouvements et par le nombre qui chante de sa haute gorge, de sa gorge profonde et mystérieuse, le multiple et l'unicité... Les lois qui régissent l'humanité de nos jours ne sont plus celles des origines car perverties par l'orgueil, l'arrogance et l'attrait de la prédation....
Nous sommes le siècle de la dissonance est celle-ci envahie le corps, l'âme et l'esprit... Mais nous pouvons si nous le voulons retrouver sur nos lèvres le chant et la Voix de l'Origine que la nature en tous ses composants continuent de prodiguer à nos oreilles, à tous nos sens mis en captation d'essentialité...
L'Origine est ce « chef d'orchestre » que nous ne saurions définir au risque de son entier évanouissement et mutisme... C'est une Origine éminemment « vibratoire », peut-être la Mère de toute vibration, la Source-Mère, la Racine-Mère, de toute vibration ! ?
Certes le chaos n'est jamais que du désordre organisé mais de l'alchimie sensible, savante et intelligente instaurée entre Matière et Esprit naît l'entendement spirituel et philosophique majeur qui nous donne paradoxalement accès à une compréhension de l’inaccessible !....
Et nous sommes potentiellement des alchimistes, des magiciens, des sourciers et sourcières, des jongleurs d'étoiles, des amoureux de la Vie et des enfants rieurs...
Dans un monde désenchanté vient le temps du réenchantement !.... Libre à chacun, à chacune, de concevoir et de conceptualiser l'existence ou non d'un Principe et d'une Essence ordonnançant et régissant ou non le 'Vivant de la Vie' et l'Au-delà même de Celle-ci...
L'Existence qui est la nôtre ne peut résulter d'une peur idéologique ni d'un pur hasard étonnamment miraculeux, phénoménal et époustouflant de ce fait mais d'un désir et d 'une volonté magistrale et ingénieuse de mettre, d'injecter sans cesse, du Vivant dans le Vivant à partir d'un Anima, d'un Animus reflétant désir et volonté comme Une...
Et c'est là le « cantique » des lois physiques et des hautes pensées métaphysiques !.... Et il me plaît et complaît de servir et d'honorer une Tradition qui se condense et s'unifie en terme d'Energie, de Force, de Lumière et de Vibration tel que Cela Fût, Est et Sera.... …///...
Les pratiques et les servants et servantes de l'Etat de Druidité (La notion de « druidisme » est devenue assez obsolète et trop connotée d'ignorance et de falsification !) ont fonction et vocation d'investir, de sens et d'intelligence, de perception et d'inspiration, sous les trois Rais Incréés et dans le Souffle de l'Awen, tous les domaines qui interpellent l'humain et le questionnent à des fins d'entendement et de compréhension...
Conseiller les rois, pacifier les conflits, rendre une justice équitable, enseigner une sagesse véritable, prendre soin de la Vie et des Vivants etc impliquait un tel total investissement.
Lug n'est-il pas appelé le polytechnicien ? Toute question fait sens pour autant qu'elle se rattache à l'Essence des êtres et des choses....
Ainsi la vocation sacerdotale druidisante implique et nécessite une totale et pleine immersion en ce monde et en ce qui l'anime et non de vivre retiré en forêt ou sur une île à l'écart de l'Anima multiplement diversifié de ce monde...
L'Etat de Druidité implique d'être à la fois les penseurs mais aussi les artisans, les acteurs, les instructeurs, les soigneurs, les veilleurs et animateurs du « Vivant de la Vie »...
Nous serons en cela les véritables héritiers et héritières des Grands Sages de la Celtie éternelle... Des penseurs non dogmatiques mais qui réfléchissent doublement ce monde en ses multiples miroirs... Soit une force maîtrisée de propositions et d'invitations, forgée et fondée de cœur et d'esprit, à rendre l'humanité plus humaine, plus solidaire, plus attentive à son environnement, à restituer au sacré et au divin la juste part qui leur revienne, à susciter la créativité en réactivant l'inspiration, l'imaginaire et la novation dans le déficit est accablant et à faire œuvre de délivrance et de libération là où la Vie le sollicite et le demande... …///...
Dans consommation il est vrai que l'on peut y lire « con » et « sommation » ! …///...
Les apparences d'existence, même les poissons n'en veulent pas ! …///...
Qui sommes-nous et qu'avons nous à dire au monde ? A nous tous et toutes d'incarner les réponses !.... « La vérité face au monde » est réellement traduite du breton (dixit Yvan Guéhennec spécialiste en linguistique) par la « vérité face à l'existence. »
Explorons tout cela en effet.
Bien fraternellement Bran Du
P.S. : Il me semble que ces dialogues sont de nature à être partagés avec nos frères et nos sœurs. Le premier publié à reçu plus de 50 visites !
Eber : Merci de ces réflexions
C'est sans doute celles à quoi nous nous devrions au collectif. L'approche du divin est à mon sens fondamentale dans notre pratique. Personne et en particulier pas moi ne peut résoudre cette question parce que nous sommes précisément des êtres intrinsèquement polaires. Que nous sommes ombres et lumière.
Et nous avons chose extraordinaire la capacité à refuser la lumière. L'Humain et son esprit sont petite chose en regard de la création. Créatures fragiles et conditionnées mais créatures fécondes dans l'expérience qu'elles produisent. Condition personnelle , culturelle, psychologique, je ne crois pas que les Dieux puissent s'intéresser à ce petit moi qui semble représenter un horizon indépassable .pour "moi" .
S'il y a un lien ( hypothétique) avec le divin c'est peut être à travers ce que Jung appelle le "Soi". Le passage du moi au Soi serait selon ma structure de pensée ce qui défini le processus initiatique.
La personne et ses affects n'est que surface. Au delà il y a l'être avec toute sa cruelle ( parfois) identité. Pourquoi cruelle ? Parce que parfois nous sommes bien moins que ce que nous pensons et bien plus que nous imaginons. Notre condition nous aveugle.
Nous vivons le plus souvent avec les étiquettes qu'on nous attribue ou que par un curieux mécanisme nous nous attribuons à nous même . Comme si nous ne pouvions exister que par des définitions imposées. Ne seraient ce que celles du langage.
Bien des questions . Ces questions me passionnent , me motivent. Je ne suis pas certain que ce soit le cas pour nous tous. De fait ce n'est pas grave. Peut être suis je un cas , pathologique peut être ?
D'un point de vue "concret" , tu es celui qui peut rassembler. C'est difficile oui . Et je ne peux pas faire des projections te concernant. Il y a la lassitude, la santé, le désir et peut être aussi la conscience lucide qui montre que si les choses avancent c'est parce que tu es identifié comme celui qui peut faire.
Si tu ne te sens plus la force, le désir, le temps ...Comment envisager la suite ? C'est une question de "vision" . Voir ce qu'est notre place. Je me pose la même question . J'arrive au crépuscule , tout doucement. Dois je m'escrimer à laisser une trace ? Dois je faire ou laisser faire ?
A quoi est ce que je me dois ? A moi même ? A une idée de ce que le druidisme pourrait être ? A une forme de confiance dans ce qui peut et doit être ( incluant l'ordre des choses que j'appelle le divin ) ? Vraie question , peut être un peu idiote. Parce qu'elle relativise la place que nous avons dans cet ordre des choses.
C'est un plaisir d'échanger sur ces sujets.
Bien fraternellement
/I\ Eber.....
Le 10 05 2023
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Bran Du : Cher Eber, l'approche du divin requière inéluctablement l'humilité et la modestie (n'oublions surtout pas que étymologiquement le mot « homme » est formé sur le mot « humus » qui a aussi donné « humilité »)...
Une pratique religieuse n'existe, n'a de réel fondement que dans la mesure où elle est induite, inspirée et instruite par l'Esprit qui en est le Principe, l'Essence et l'Anima....
Combien de nos frères et sœurs en druidité sont en volonté et capacité d'explorer avec sens et intelligence les conceptions premières d'une Croyance, d'une Foi dont les pratiques religieuses ne sont que les formes dictées par le Fond aussi insondable qu'indéfinissable...
Fondamental est ce Fond sans lequel aucune forme, aucune mise en forme ne saurait être....
La forme ne peut être orpheline du Fond qui lui donne naissance et nul sens ne saurait être convoqué à entendement et à adéquation s'il n'était lié et relié à L'Essence même des êtres et des choses....
Pourquoi des rites, des concélébrations, des cérémonies, des prières, des sacrements, des initiations, des invocations si ceux-ci ou celles-là qui y président ne relevaient d'une compréhension majeure de leur anima et de ce qui actionne celui-ci ?
Le « sacerdoce » (soit le rapport aux plans du domaine du « sacré », au plan dit « divin ») n'a de réalité et de justification que dans la mesure où il se conçoit clairement, lucidement comme étant l'expression, l'incarnation de l'émanation suprême de la Source, de la Racine, de la Matrice, du Chaudron et de la Souche « Spirituelle » ( la part fragmentaire d'un Tout qui englobe tous les fragments ambassadeurs de Celui-ci.)
Sans croyance fondamentale, il ne saurait y avoir de religion et de pratiques reliantes....
Nous mettons en œuvre des fonctionnalités qui résultent de notre croyance en la primauté du spirituel sur le « matériel »
et, au nom de ce « spirituel », nous pensons et agissons en conformité avec la représentation et la Connaisance que nous en avons...
Questions :
Sommes-nous bien certains que nos consœurs et confrères en druidité aient une commune conception de ce qu'ils sont censés servir de leur mieux ?
Quel est le niveau et la nature des conceptions justifiant leur sacerdoce ?...
Seraient-ils en mesure de débattre avec objectivité d'un sujet tellement majeur qu'il englobe tous les autres ?
Transcender ne se peut que si nous avons la Connaissance d'une chose et de son contraire... Construire une synthèse implique la connaissance de la thèse et de l'anti-thèse...
Comment aborder la connaissance du jour en méconnaissant la nuit, de même pour la vie et la mort, l'amour et la haine, la souffrance et la sérénité etc...
Notre Tradition fait l'économie bienvenue de la « définition » ce qui nous oblige à faire preuve d'intelligence, d'intuition, de perception, d'imagination etc... Merci à Elle !
Elle nous rappelle que tout est changement, mouvement, mutation, transformation et évolution ce qui en quelque sorte nous donne une bonne approche du « Vivant de toute Vie » et des danses, rythmes, chants et cycles de l'Univers...
Mais ceci nous engage de même dans une réflexion permanente et évolutive qui ne saurait demeurer figée, statique et ancrée une fois pour toutes dans une conception inébranlable devenant quasi dogmatique dans le temps...
La Vie est Mouvement et nous sommes partisans et nous soutenons ardemment le « Mouvement de la Vie » !
Notre pensée suit et accompagne ce Mouvement et se met pleinement au service de Celui-ci....
Une société nouvelle construite (sur les ruines de l'ancienne) se devra de comporter (en accompagnement évolutif et progressif) une dimension spirituelle proche des ébauches formulées ci-dessus ( De même pour des apports philosophiques, humanistes, écologiques etc...) pour autant qu'elle se soit exonérée de tout dogmatisme et intégrisme et de toute volonté de prosélytisme...
Que signifierait le fait que notre existence serait « conditionnée » par les dieux sinon que nous ne disposerions alors d'aucun libre arbitre...
Constatons cependant que nous avons toute liberté de croire ou non en eux, de réfuter même leur existence et de les ignorer totalement... Et bien des frères et sœurs en humanité ne s'en privent pas ce qui est leur droit lequel n'a pas à se justifier...
Selon l'hypothèse précédente, nous n'existerions que par le conditionnement dont nous serions l'objet et le sujet...
La question immédiate qui en résulte serait :
mais en quoi consiste ce conditionnement, de quelle nature est-il, dans quel but, a quelles fins, pour quel objectif... ?
Certains penseurs ont émis l'idée (assez cynique au demeurant) que les dieux, (tout en s'adonnant à une partie de dés) se joueraient de nous ? !
Nous serions « leurs amusements », leur « théâtre » avec bouffons, clowns et guignols...
Ce serait faire de la Création, de ses merveilles et de ses beautés, de ses mystères, de ses énigmes et des émerveillements et enchantements qu'elle nous procure une grossièreté, un crachat divin, une duperie universelle, des pacotilles de sentiments, une foire d'empoignes avec des larmes et du sang pour seule finalité...
Quel druide, quelle druidesse pourrait cautionner et valider cela sans être réduit immédiatement en cendre et poussière ???
Le SOI, Le LOGOS ou VERBE, Le SOUFFLE ou l'AWEN, la CONSCIENCE, l'AME, l'ESPRIT sont de forte parenté quand à la recherche d'un Principe premier associé à une Essence première pour autant que l'on conçoive bien entendu leur existence et leur nature...
Concevoir cette existence et cette nature, avec force, énergie, vibration, conscience, liberté, responsabilité, lucidité , lumière et réalité, c'est être au(x) monde(s), c'est se mettre et s'offrir au(x) monde(s)...
C'est enfanter notre Âme dans le corps charnel que nous sommes...
Si les « dieux » ne s'intéressaient pas à moi (et pour autant que nous supposions qu'ils soient nos créateurs) à quoi bon alors nous avoir enfantés ?
Notre « création » serait sans raison ou peut-être un divertissement temporaire et éphémère dont on se lasse très vite et dont on casse les « jouets » !
De tels arguments ne tiennent pas et s 'écroulent aussitôt face à la splendeur époustouflante, fantastique, bouleversante et miraculeuse de tout le « Créé », du moindre insecte ou de la moindre plante !...
Si nous n'avons de lien réel avec le sacré et le divin, nous sommes des sacerdotes dénoués de sens et d'Essence ; notre saie se couvre de l'obscurité de notre propre existence, nous sommes de faussaires et des usurpateurs d'identité et nous ne valons pas mieux alors que la confrérie des charlatans en tout genre !....
Ainsi nous trahissons honteusement, indignement, le Corps, le Cœur, l'Esprit , l'Âme de tout Être Humain...
L'étiquette s'efface et disparaît devant toute quête d'une éthique de vie sincère, authentique et exemplaire...
Aucun druide, aucune druidesse ne saurait subsister dans le paraître !...
Se vouloir « vrai à la face même de notre existence », ce n'est pas jouer au « vilain petit canard », ce n'est pas enfiler la tenue du « loufoque », du fêlé, du marginal, du zombie, du dérangé, du simple d'esprit, du dénigré, c'est faire miroir aux masques qui nous observent et nous critiquent en leur renvoyant l'image de ce qu'ils sont ; soit celle d'un être estropié, orphelin de sens et d'Essence, aveuglé et ébloui par son arrogance, par sa tiédeur humaine et ses petitesses soigneusement cultivées...
Je ne suis pas préoccupé par l'idée de devoir laisser une trace, une « renommée »... mais par le souci constant de faire bénéficier mes frères et sœurs, tant que je le peux et au-delà du terme atteint de mon existence, des fruits, semences et graines de mon « Arbre de Vie »...
Nous nous devons à nous-mêmes, à nos serments, à nos engagements, à nos promesses que nous avons volontairement, lucidement, jubilatoirement et consciemment exprimés en prenant à témoin Tout l'Univers et tout ce qui y circule de vibrations et d'énergies...
En quoi et pourquoi ferions nous parjure de cela. Pourquoi une telle indignité ? Il nous appartient à être ce que nous aspirons à être et à servir simplement, naturellement, avec la bonne joie des yeux et du cœur et la bienfaisance et la bienveillance de ce en quoi nous croyons parce qu'ils peuvent croire en nous....
Bien fraternellement Bran Du...
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….. EBER
Mon cher Brandu
Merci pour ces échanges . Enrichissants. Je dois avouer un biais de compréhension . J'ai un petit parcours dans le domaine de la psychothérapie et parfois les représentations , mon vocabulaires sont teintés par cette "culture".
A ce titre je ne crois pas que nous puissions nous situer hors culture. . Elle conditionne notre façon de penser le monde. Et il faut un travail certain pour nous en détacher . En soi c'est un fait "normal" . ce qui est important à mon sens c'est une forme de lucidité qui nous permet de percevoir nos conditions. Je donne un exemple .
Quand tu parles d'Anima cela me renvoie à ma culture Jungienne qui défini l'anima comme une part psychique contra sexuelle associée en partie avec ce qu'on pourrait appeler l'ombre : en partie inconscients.
Je pense qu'il ne faut pas négliger ces conditions, nos conditions. Qui ne nous appartiennent ( consciemment ) qu'en partie . Cela étant , notre intention consciente devrait en effet être celle d'adhérer à une vision humaniste, philosophique , voir métaphysique .
Une verticalité : je crois que ce mot te parle .Ce qui suppose selon moi que nous ayons fait le ménage dans nos conditions plus ou moins conscientes. Pour être certains que ce que l'on énonce soit en phase avec ce qui est .
J'adhère totalement à la métaphore alchimique. Le préalable de toute opération est l’œuvre au noir. Et puis il y a la séparation entre ce qui est de l'ordre du subtil et ce qui est épais. Suite à quoi il est possible de réincruder, c'est à dire de revenir à une subtile conjonction entre l'esprit, la vie et la matière.
Je ne sais pas s'il y a des plans de conscience structurés. Il y a sans aucun doute une conscience qui éclaire ou interagit avec des niveaux de conscience plus ou mois subtils que nous allons définir par commodité en "plans" .
Ces plans existent donc en potentiel chez chacun. La question est de savoir sur quoi, à un moment donné, ou dans des états émotionnels donnés... sur quelle réalité nous nous situons ?
Ma( toute relative) expérience me laisse penser que nous pouvons choisir le plan dans lequel nous plaçons notre conscience. . A condition que nous soyons suffisamment lucides pour comprendre ce qui nous motive à le faire.
Ceci vaut pour nos conditions individuelles. Si nous passons à l'autre au sens large. Je pense que chacun, tous sont soumis aux mêmes conditions.
Qu'il y ait une appétence particulière pour une forme de spiritualité libre ( à construire, à conforter , à animer) me semble évidente. Ce qui me semble particulier dans le druidisme, ou la druidité, c'est qu'il y a un appel à être, en dehors de tout système dogmatique. La pensée libre est terrible en soi.
Nous ( le collectif) avons besoin de certitudes. Pour nous rassurer sur notre devenir sans doute. ET là ; à notre époque, la druidité est un appel à être à penser, à vivre , à prononcer...Sans qu'aucune instance normative ne vienne nous indiquer ou à nous contraindre à répondre à un programme. C'est à la fois magnifique et terrifiant pour beaucoup. Il nous invite à une responsabilité d'être, à l'interrogation de vivre, à nous ouvrir et constituer notre rapport aux Mondes ( le pluriel est volontaire ).
Dans cette optique je suis peu enclin à envisager une définition fermée du druidisme ou de l'état de druidité. Cela est peut être en décalage avec ce que tu dis sur la croyance. Mais je me rends compte que je peux mésinterpréter la chose. La croyance est fermée par principe. Elle est exclusive. A ce terme je substituerait le mot de confiance.
La confiance est liée à une forme d'expérience, qui nous laisse supposer que le monde répond plus ou moins à un ensemble de règles qui peuvent être constatées ou vécues. La croyance relève plutôt de l'acte délibéré qui consiste à faire abstraction de ce réel vécu.
Je conclus en affirmant que je souscrit totalement à la druidité que tu présentes
"La « druidité » est en effet un immense appel à, « penser », à concevoir, à conceptualiser mais aussi à observer, à contempler, à méditer, à rencontrer, à partager, à échanger, à découvrir, à expérimenter, à explorer, à naviguer et à cheminer, à imaginer, à créer, à innover, à interpeller et à questionner, à incarner et à mettre en oeuvre...
C'est du Vivant pour le Vivant..." Bran Du
Merci pour ces échanges plus qu'enrichissants
Bien fraternellement Eber
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EBER : Bonjour mon Frère
« Sommes-nous bien certains que nos consœurs et confrères en druidité aient une commune conception de ce qu'ils sont censés servir de leur mieux ?
Quel est le niveau et la nature des conceptions justifiant leur sacerdoce ?...
Seraient-ils en mesure de débattre avec objectivité d'un sujet tellement majeur qu'il englobe tous les autres ? »
Bran Du
Bon. je ne suis pas certain que la majorité des nos Soeurs et Frères soient au clair sur ce qu"ils sont censés servir au mieux. C'est une question culturelle sans doute. Ce que peut être une voie païenne, polythéiste, ouverte sur la question philosophique ne fait pas partie de nos bagages culturels. Nous nous déterminons souvent a partir d'opinions. Elles mêmes conditionnées par notre bagage culturel.
Penser le drduisime comme un appel à penser au delà de nos conditionnements n'est pas une chose simple.
Nos soeur et Frères sont ils prêts à celà ? Je n'en sais rien . Mais s'ils persistent à suivre cette voie, il est possible qu'ils en acceptent les incertitudes.
Et oui le débat est possible. L'air du temps nous y invite. Le problème ou la question est : est ce un débat d'opinions ou un débat de fond.
Je plaide pour le débat de fond, y compris celui qui remet en question nos certitudes. Peut on aller jusque là ? Je n'en sais rien. Il reste certain que si nous ne tentons rien, rien ne se fera.
Je prends le temps de répondre à tes autres questions .
Questionner, être questionné est un vrai plaisir pour moi. Donc merci
Fraternellement /I\ Eber
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Réponse (amorce de) au premier questionnement Affaire à suivre Fraternellement Bran Du
Bran Du : Cher EBER
L'interrogation sur la croyance qui anime nos frères et nos sœurs en « druidité » ne relève pas à mon sens de la « culture » mais bien d'une spiritualité au contenu également philosophique et humaniste incarnée au quotidien dans un sacerdoce pour qui toute matière relève d'un Anima, d'un Principe et d'une Essence spécifiquement spirituelle...
La culture est une compilation de connaissances qui trouve son application en maints domaines mais qui demeure une éventuelle servante du spirituel et non le spirituel en tant que tel...
Et c'est peut-être bien par l'Esprit que nous allons à l'Esprit, que nous le concevons, que nous en comprenons l'oeuvre « alchimique », « métaphysique » et « magique » qui opère avec notre consentement et notre entendement dans l'athanor ou le chaudron charnel, sensuel et intellectuel que nous sommes...
Mais ce pour autant que nous soyons nous aussi le forgeron, l'alchimiste, le magicien soit l'opérateur co-participant volontairement à la transformation, à la progressive spiritualisation de tout notre être, libre, responsable, lucide, aimant et conscient...
Et c'est par cela même que nous sommes initiés aux mystères époustouflants de la Vie et que nous pouvons passer de façon évolutive d'un plan et état de conscientisation à un autre !....
Faire choix de la druidité est un engagement clair, ferme, volontaire de libération vis-à-vis de toute forme d'aliénation, de soumission et de servitude...
Et cela fait partie des « attirances » évidentes que nous constatons auprès de plus en plus de frères et de sœurs en humanité qui se tournent vers cette source et souche traditionnelle à partir desquelles la liberté prend tout son sens et anime toute son Essence......
Cet état de druidité nous exonère de tous les formatages hérités, de tous les conditionnements institutionnalisés à des fins de puissances, de diktats, de manipulations, d'instrumentalisation et de pouvoirs de nature dogmatique et prédateurs de la dite humanité...
Nos « modèles », nos « références », nos « lois » mêmes ne relèvent que de ceux et de celle qui animent la Nature et tout l'Univers, tout le « Vivant de la Vie »...
Un « croyance » et donc un « sacerdoce » ne se fonde pas sur une incertitude mais sur des « celtitudes » avérées, expérimentées, confrontées, interpellées et soumises régulièrement à questionnement pour éviter justement les risques de dogmatisation...
Ce non dogmatisme est aussi une richesse de la druidité qui séduit nos contemporains habitués hélas à se soumettre à des autorités idéologiques qui n'acceptent aucune contradiction et s'imposent par tous les moyens au « Vivant de la Vie »...
La « druidité » est en effet un immense appel à, « penser », à concevoir, à conceptualiser mais aussi à observer, à contempler, à méditer, à rencontrer, à partager, à échanger, à découvrir, à expérimenter, à explorer, à naviguer et à cheminer, à imaginer, à créer, à innover, à interpeller et à questionner, à incarner et à mettre en oeuvre...
C'est du Vivant pour le Vivant...
Nous ne disposons il est vrai de peu de druides « philosophes »... (Philéas Lebesgue ou Gwench'lan Le Scouézec font exception.)
Bien que se disant ou se voulant sages combien d'entre nous pratiquent et incarnent la Sophia ?
Indéniablement la philosophie a été l'un des apanages des druides de l'Antiquité. Les Grecs avouant eux-mêmes que cette Sophia est née chez les mages Perses et chez les Druides appelés alors « Semothés » et ce, avant que le monde Grec ne s'empare de cette haute et ardue discipline !...
Dans le monde Indo-européen la Pensée précède l'action et induit celle-ci laquelle sera lors en adéquation avec ce qui l'enseigne, l'oriente et la guide..
Si nous ne « pensons » pas au préalable nos mises en œuvre que peuvent-être la validité, la solidité, l'ajustement, la stabilité, la cohésion, le bien fondé, la validité, la consistance de nos actes ?
La druidité est en fait un immense et permanent débat entre l'ombre et la lumière !....
Notre Tradition fait l'économie bienvenue de la « définition » ce qui nous oblige à faire preuve d'intelligence, d'intuition, de perception, d'imagination etc... Merci à Elle !
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EBER
En effet , il y a une forme de paradoxe qui est de transmettre sans affirmer. Ce qui laisse le champ à l'intelligence et l'intuition de chacun, laquelle s'oppose aux volontés de "régulation " de quelques uns. Cela étant ce n'est pas parce qu'il n'y a que peu de place pour le dogme que nous devons fuir l'échange et la confrontation des idées. Non pour vérifier qui détient la vérité ( si tant est qu'elle existerait) mais justement parce que lumières et ombres sont interfécondes.
Je distingue par ailleurs absence de dogme et absence de pensée. L'époque actuelle s'endort dans le ronron des opinions. Toute opinion se valent nous nous acheminons tout doucement vers une absence de discernement, Penser les Dieux , ce n'est pas pour autant en finir avec eux. Il n'y a pas de définition qui tiennent dans l'absolu. Il n'y a que des approches , sensibles, inspirées, émotionnelles, philosophiques, poétiques et pourquoi pas mystiques. Bref l'Humain .
Rien n'est figé dans ce domaine. Sauf peut être la propension de nos egos à nous croire "Dieu". Je ne sais pas si les Druides antiques avaient une idée unique du divin. On nous dit qu'ils étaient philosophes et passaient beaucoup de temps à échanger sur la Nature du Monde et des Dieux.
Cette perspective me semble être une bonne chose pour le collectif même s'il faut laisser une place à l'expérimentation, au faire. Accepter d'échanger librement et sans oukase nous serait sans doute profitable dans un contexte général où la promotion des opinions plus ou moins personnelles prend le pas sur la recherche du sens et peut être de l'essence.
Il y a une tendance forte qui est celle de fixer le volatil comme diraient les alchimistes. Ce qui mouvement, danse, se devrait d' être codifié, cadré, limité par crainte du complexe, du libre, du beau. En reflet, l'idée qu'il n'y a aucune contrainte, pas même celle de la nature et du réel nous invite aux concepts mous et à la primauté du bon sentiment. Il y a là aussi je pense une illustration du polaire . Le polaire, crée, génère à condition que l'on accepte les épousailles de ce qui semble opposé mais ne l'est pas.
Je ferai suite aux autres questions dans un prochain envoi
Fraternellement /I\ Eber
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Eber : Bonjour Brandu
Dernière petite remarque. Nous sommes supposés libres de nos choix. Nous le sommes sans doute en partie. Le Druidisme offre un certain nombre de choses à vivre. Une certaine vision de la Nature qui nous propose un modèle harmonique : comme pourrait l'être une mélodie. Différents instruments, timbres, des rythmes qui concourent à l'ordre de l'ensemble.
Chacun de nous est un instrument. Aussi conditionné par sa propre nature que peuvent l'être un violon ou un saxophone. Pourtant il y a possibilité pour chacun de participer à l'harmonie de l'ensemble. Y a t'il un chef d'orchestre ? Si l'ordre est "naturel" qu'est ce qui fonde l'ordre ? Pour ma part c'est là où je convoque la question des Dieux. Qu'est ce qui conditionne l'harmonie ? Sans doute notre inscription volontaire dans un ordre qui nous dépasse.
Je ne sais pas si le druidisme tel qu'il se présente aujourd'hui a besoin, ou plutôt le désir de s'emparer de cette question ( philosophique, théologique, existentielle ...) .
Pour autant je pense que ces questions qui devraient faire sens participent à notre santé mentale. En lien avec une vision du monde, une identité, une proposition qui se différencient de celles de la société consumériste moderne.
C'est peut être le contexte historique qui est le notre qui fait que nous aurons sans doute à dire, avec bienveillance, qu'il existe d'autre chemins que celui qui consiste à consommer l'autre. Que ce soient les ressources naturelles, les émotions liées à une ( fausse ?) forme de communication qui nous offre une apparence d'existence, voir l'humain comme champ et enjeu de pouvoir personnel.
Un débat se profile effectivement.
Qui sommes nous et qu'avons nous à dire au Monde.
Un slogan druidique : " la vérité à la face du Monde" que je traduirais volontiers par "être vrai face au Monde". Peut être une piste à explorer ? Bien fraternellement Eber /I\ Eber
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Bran du : 28 Juin 2023
Le mot « druidité » ne relève pas de ma paternité mais a été utilisé dans des écrits du siècle dernier par un confrère druide....
Je le reprends et assume cet emploi que je trouve bien plus pertinent et dynamique que les références aux qualificatifs habituels...
Le terme se rattache par sa racine au vocable Druide. (Druida)
Ce terme apparaît comme nouveau et c'est aussi sa force, c'est un concept qui interpelle l'être sur son état en un temps où le questionnement sur le sens de la Vie se pose de plus en plus...
Il fait fi des poncifs et autres images d'Epinal que l'on accole à notre Tradition de façon péjorative le plus souvent...
C'est le vocabulaire qu'il nous faut pour écrire et animer notre héritage spirituel et philosophique dans la perspective d'une nouvelle société humaine en cours de gestation,...
Nous sortons lors des « ismes » (très étroits) et souvent controversés pour ouvrir une nouvelle ère de compréhension synonyme de nouveauté et de novation...
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Dialogue entre Druides (Eber et Bran Du) (Suite)
26 06 2023
Druide Eber : 23 06 2023
Nos mails se croisent et s'enrichissent,
Il est l'heure semble t'il à décliner tout ceci en "faire"
Je te ferai part de la suite de mes réflexions à ce sujet dans un prochain mail.
En attendant je te livre la suite des entretiens croisés
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Il y a plusieurs façon de penser le fait druidique tel qu’il se présente aujourd’hui. Dans beaucoup de cas il est nié; écarté de l’entendable parce que quelques uns ont décidé que les druides ne peuvent exister que dans une société celtique ancienne et que tout individu se prétendant Druide aujourd’hui est soit un fou soit un imposteur.
On utilise parfois le mot : « celtomanie ». Une belle façon de disqualifier tout élan sincère et motivé pour le reléguer au niveau des marottes et autres productions d’esprits malades.
Une autre façon nous invite à adhérer au récit selon lequel une tradition s’est transmise de façon plus ou moins entière depuis 3000 ans. Il s’agirait d’un contenu objectif ou subjectif, qui continuerait à animer la pensée et l’âme de quelques « initiés ». Alors il devient possible sur la base de traces plus ou moins complètes de reconstituer un druidisme antique dans ses termes et dans ses œuvres.
Même si elle peine à passer sous les fourches caudines de l’histoire officielle, cette hypothèse a, a minima, le mérite de se constituer en mythe constitutif.
Il existe une troisième hypothèse qui engage le sens et l’observation des mouvements de la vie et de l’esprit. Si nous considérons que la druidité s’ancre dans le mouvement éternel de la Vie nous approchons en effet un des sens d’anima. L’âme comme souffle et conscience, l’âme lieu de mémoire et de transformation.
L’âme qui entrouvre la porte de la fraternité, parce qu’elle nous offre l’intuition que tout être puise à la même source, au même principe.
Ce qui rejoint ton point de vue je crois.
La difficulté serait alors de situer ce qui constitue l’identité « druidique » de cette voie. Sauf à faire référence aux mythes et symboles qui sont selon moi les vecteurs principaux de cette tradition. Qui sans eux serait une voie parmi d’autres. Ce que l’on classerait aujourd’hui comme éclectisme.
Je suis donc peu enthousiaste à l’idée de ne pas « définir ». Je comprends néanmoins ce qui peut être à l’origine de cette proposition. La lettre enferme et le langage courant n’est pas approprié pour évoquer le subtil. J'émets cependant l’hypothèse qu’une certaine forme poésie, de langage poétique, d’images ou de symboles puisse convoquer le sens là où le langage descriptif est infirme.
Ceci étant posé, nos échanges nous enrichissent. Chacun utilise un langage chargé de sa propre culture, de sa propre expérience, de ses propres projections. Ce qui est dit par l’un est plus ou moins compris par l’autre.
Les théories de la communication nous laissent entendre que l’émission et la réception d’un message supposent un code commun. Pour que la communication soit efficace, il faut que ce code soit connu, explicite et clair. C’est ici qu’interviennent les définitions. S’il existe des choses indéfinissables, elles sont incommunicables, du moins par le langage courant. A nouveau symboles, images, poésie peuvent dans une certaine mesure nous amener à construire une expérience.
Voilà que je m’égare à nouveau. Ne pas définir la druidité, c’est lui laisser la place pour respirer et faire son oeuvre. Il y a une place pour cela. En revanche il me paraît important de définir ce que l’on entend par druidisme. Et là il s’agit bien d’un système de croyances et de pratiques que l’on doit connaître pour s’y reconnaître.
Et il ne s’agit pas seulement là d’avoir des arguments pour prendre partie dans les luttes intestines qui animent le Landernau druidique mais bien de répondre à ce besoin naturel d’appartenance dont nous avons parlé plus avant.
Au delà encore définir c’est aussi dé-finir cela peut impliquer une démarche dynamique propre à bousculer nos « implicites » et qui loin de constituer un carcan nous oblige à revoir nos fondamentaux, les ré-examiner à l’aune de l’altérité.
A titre individuel , je ne suis pas très intéressé par les slogans , le prêt à penser. Ce que je trouve fécond dans le fait druidique ce sont les échanges qu’il suscite. Pas seulement pour papoter mais parce que cela conduit à des découvertes, sur Soi et sur le Monde. L’absence de dogmatisme lié à la nature propre de notre voie et à son histoire est une chance plus qu’un défaut.
Et j’épouse cette voie avec ses qualités et malgré ses faiblesses dogmatiques. D’autant qu’elles ( ces faiblesses) constituent un champ des possibles, raisonnablement en capacité de produire du sens, de façon dynamique. Les échanges que nous avons là en sont peut être une illustration.
Plus que de définir ou d’enfermer la druidité dans une case, nous explorons le sens des mots possibles pour parler de druidisme, de druidité, de druides...
Si nous acceptons que nos regards éclairent différentes facettes de cette précieuse pierre qu’est la voie des druides nous verrons sans doute que la pierre miroite de mille feux qui soulignent la beauté et la profondeur de sa substance. Justement par la complexité des faces qu’elle présente au regard.
Il y a un vrai intérêt à l’instauration d’une collégialité des Druides. Cela ne peut que profiter à la dynamique générale . L’opératif sera si nous passons des bonnes intentions aux actes. Les échanges sont un préalable. Echanges sous toutes formes y compris les visites, les activités et travaux menés en commun...
L’approche pratique de tout ceci mérite une réponse pleine dans un prochain mail.
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Bien fraternellement Eber
Réponses Bran Du :
Définir....
Le risque :
Une fois fixé, et une fois pour toute, ce que l'on doit comprendre d'un terme, d'un vocable, je n'ai plus le loisir d'en concevoir une autre idée, une autre représentation alors que si je transgresse le conditionnel attaché à son évocation, je dynamise mon imaginaire et je fais appel à toutes mes ressources intellectuelles et sensibles pour faire évoluer et enrichir ce que l'on soit penser, d'un mot, d'un verbe, d'un adjectif, d'un attribut et d'une fonction impartie...
Car il s'agit bien ici d'une nécessité d'évolution qui par ailleurs, ouvre à plus d'entendements encore...
Ce que nous savons des Anciens Druides, c'est que par exemple « l'Âme est immortelle. » Ont-ils précisé ce qu'étaient réellement, véritablement, cette Âme ?
Ils nous ont invité à « ne pas porter atteinte à la Vie » , à être courageux dans l'adversité, à honorer les « Dieux », mais ont-ils pour autant donné une définition de chacun des éléments qui composent cette sage « invitation » ?
Ils ont refusé la pensée dogmatique, ils n'ont pas souhaité imposer un diktat intellectuel.
Ils ont fait en sorte et volontairement que nous soyons pleinement libres de déterminer par nous-mêmes le sens que nous donnons aux termes que nous qualifions, aux représentations qui sont les nôtres et celles-ci disposent alors d'un large et riche éventail d'approches, d'esquisses et d'ébauches qui toutes ensemble portent à plus de propositions et de compréhensions possibles et donc favorisent aussi l'entendement d'un plus grand nombre de locuteurs ou de lecteurs....
La définition peut être une première piste de contact, une piste à explorer.... mais elle ne clôture en rien des expansions de points de vue et cela est à mon sens fort heureux...
Comment pourrait-il exister une seule explication à de si vastes contenus ?
Ce qui est défini est restreint et limité, enferme et n'ouvre pas... C'est assez souvent très « réducteur » au point qu'une explication donnée en appelle à une autre explication etc !....
Voyons ce que l'on en dit :
Comment définir l'être en philosophie ?
L'être, en philosophie, est un concept qui désigne tout ce qui existe – vivant ou non, visible ou non, palpable ou non, réel ou non. Une simple idée, par exemple, même si elle n'existe que dans l'imaginaire d'une personne est déjà... car elle existe...
Le terme être peut être utilisé comme verbe ou substantif. Très employé dans la philosophie dans ce dernier cas, il peut désigner suivant le contexte « ce qui est ; la Réalité ; l'Existence ; une personne dans sa sensibilité intime ». Wikipédia
« Être » comme substantif, le fait d'être ou acte d'être, l'existence · ce qui est réellement (ens reale), la substance ou essence ….
Le terme être désigne souvent une existence indéterminée, indifférenciée et inconditionnée. Dans ce cas, l'emploi du terme est connoté implicitement par l'idée d'une transcendance et il est noté avec une majuscule : Être
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Druide :
Prêtre gaulois ou celtique.
Prêtre Celte, en Gaule, en Bretagne et en Irlande.
Contrairement à l'interprétation de Pline l'Ancien, qui lui donnait le sens de « homme du chêne », le mot « druide » signifie, en effet, « le très savant ».
Membre de la classe sacerdotale des Celtes de la Gaule, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande anciennes, héritière et gardienne des traditions religieuses, chargée de l'éducation, de la justice et du culte.
Qu'est-ce qu'un druide aujourd'hui ?
Le mot « druide » est un terme générique qui s'applique à tous les membres de l'ordre sacerdotal, dont les domaines d'attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l'enseignement, la poésie, la divination, etc. Mais il définit aussi ceux que l'on appelle les druides « théologiens ».....
Quels sont les druides ?
Dans la société celtique antique, un druide est à la fois ministre du culte, philosophe, enseignant, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière.
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Etre Druide ?...
Selon ce qui précède cela impliquerait donc comme conception le fait qu'une personne désignée ou se qualifiant comme telle incarne une « réalité », une « présence au(x) monde(s) qui témoigne de son existence, de son essence et de sa substance « druidique » et l'exprime avec sa sensibilité...
C'est également exercer en diverses situations qui le demandent une « transcendance »...
Un trait commun et biologique à chaque individu est la recherche constante de valorisation et de gratification lesquelles produisent et procurent le sentiment d'exister, d'être...
On fera aussi lors état d'un besoin de reconnaissance qui résulte de nos relations avec nos semblables en humanité...
Etre « reconnu druide ou druidesse » par l'autre et les autres est une marque conséquente de « reconnaissance » qui valide et conforte la fonction druidique...
« Je ne suis druide ou druidesse que dans la mesure où l'on me qualifie et reconnaît comme tel. » (Reste cependant à déterminer la valeur réelle que chacun donne à ce qualificatif de druide ou de druidesse.)
Cette affirmation me semble particulièrement « saine » dans la mesure où l'appréciation formulée provient d'une personne apte à le faire...
Cela évite lors certaines impostures auxquelles notre Tradition se doit de faire face en opposant au simulacre l'authenticité et l'exemplarité comportementale et fonctionnelle...
Cependant, me définir, être défini, personnellement limite ma « respiration » car je ne saurais être « encadré » et notre Tradition de même, ceci, comme la Vie qu'elle entend protéger et servir de son mieux...
Pour rappel « l'étiquette » n'est pas indispensable pour mener de son mieux et à bien sa quête d'un éthique constituée de « valeurs » issues de notre Tradition...
Par ailleurs toute « croyance » est inéluctablement constituée (en très grande partie) d'infinitudes, ce qui n'empêche pas l'adhésion et les pratiques qui résultent de cet état de fait...
Ainsi la notion de « commencement » et de « fin »... Nous cheminons ou naviguons existentiellement entre l'infini, l'inconnu et l'absolu !...
Et pour cela nous avons besoin de « repères », de « guides », d'étoiles... soit d'une Tradition empreinte de spiritualité, de philosophie, d'altruisme....
Il ne suffit pas pour « Etre druide » d'en manifester seulement le désir et la volonté car il s'agit surtout d'incarner authentiquement ce qui sous-tend une telle dé nomination et fonction et ceci en exacte et parfaite adéquation avec ce qui l'inspire, l'instruit et la met en œuvre …
C'est cette concordance, cette cohérence, cette résonance ajustée entre Esprit et « Matière » qui font l'Etre et son état de « druidité »...
(L'Esprit ayant préséance sur toute Matière.)
…... //// ….
De la Transmission de la Tradition ( au cours des siècles et des générations)
Comment ce patrimoine, cet héritage celtique a-t-il pu traverser le temps et l'espace pour se révéler à nous et nous à lui ?
Diverses hypothèses à cela :
Par la transmission « humaine » et « traditionnelle » ; soit selon les termes celtiques anciens « de cœur à cœur et de poitrine à poitrine » ; c'est-à-dire par le véhicule de l'oralité. (Pour rappel le mot Tradition « tradere » signifie justement transmission.)
L'institution dite druidique (majoritairement et volontairement éradiquée par les Romains) n'était plus fonctionnellement capable d'assumer les fonctions inhérentes à cette classe sociale...
Et ce seront les « Filid ou bardes/poètes » gallois et irlandais qui assureront une transmission liée à leurs fonctions et disciplines spécifiques. C'est une somme de de données informatives qui seront portées par écrit et en partie seulement par les moines copistes chrétiens vers le 8ième siècle... (Ce qui touche spécifiquement aux cultes, au sacerdoce sera censuré...)
Mais il faut croire qu'une transmission va subsister même amputée d'une partie d'elle même grâce aux « écoles bardiques »» mises en œuvre et perpétuées en Irlande et en Grande-Bretagne...
Pour que Rabelais et Shakespeare aient introduit dans leurs ouvrages des éléments issus directement de la Tradition celtique, il faut bien qu'il aient eu accès encore à celle-ci de leur temps !
Cette « transmission n'a donc pas été sans « perdition » de son corpus initial et surtout pour ce qui est de la fonction et de la partie « sacerdotale »...
L'immense succès du cycle arthurien (best-seller dans toute l'Europe ou presque pendant des siècles et encore de nos jours) n'a pas été pour rien dans le rappel d'un fort substrat celtique même « christianisé ».
Mais tout ceci du fait d'une transmission « humaine » laquelle ne saurait être en aucun cas le seul support « véhiculant » notre Tradition...
A ceci s'ajoutent, et cela n'est pas le moindre des ajouts, « L'Esprit » de la Tradition, son Verbe, son Souffle (l'Awen), ses Vibrations, Forces, Energies et Lumières, ses multiples expressions et manifestations au sein de la Nature et de l'Univers...
Autant de sources qui, comme les mythes et archétypes, s'écoulent et nous abreuvent sans se soucier de l'espace et du temps !....
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Âme, Souffle, Conscience....
« Si nous considérons que la druidité s’ancre dans le mouvement éternel de la Vie nous approchons en effet un des sens d’anima. L’âme comme souffle et conscience, l’âme lieu de mémoire et de transformation. L’âme qui entrouvre la porte de la fraternité, parce qu’elle nous offre l’intuition que tout être puise à la même source, au même principe.
Ce qui rejoint ton point de vue je crois. La difficulté serait alors de situer ce qui constitue l’identité « druidique » de cette voie . Sauf à faire référence aux mythes et symboles qui sont selon moi les vecteurs principaux de cette tradition. Qui sans eux serait une voie parmi d’autres. Ce que l’on classerait aujourd’hui comme éclectisme. » EBER
Réponse Bran Du OK cinq sur cinq...
(Nous disposons en effet de bien d'autres langages parfois bien plus explicites pour autoriser l'entendement et la compréhension... et notamment le langage poétique, symbolique et analogique... Et c'est en cela que l'art bardique nous est si important et qu'il occupe une si grande place au sein de notre Tradition.)
Pour ce qui précède, (Âme, Souffle, Conscience...) ce sont là les éléments d'une « Forge Spirituelle » au sein de laquelle s'opère ou non les transformations majeures qui font que l'Esprit anime une Matière qui se spiritualise d'étapes et étapes, de jalons en jalons, pour autant que l'on accepte en toute volonté et conscience d'être l'athanor charnel, corporel et sensuel de cela...
Nous pouvons être, nous sommes, ce « forgeron » à la fois magicien et alchimiste qui œuvre par connaissance et maîtrise sur la Matière Noire qui le constitue dans son fondement même, une Matière noire entourée et conseillée par deux grands corbeaux qui sont pour l'un la Mémoire et pour l'autre le Devenir et sa vision !....
L'Eau et le Feu accompagneront les phases rouges et blanches de cette spiritualisation qui est aussi le passage du non être à l'Être en phase finale d'accomplissement et « d'éthérisation » en quelque sorte....
Ce n'est pas pour rien que nous avons dans le panthéon celtique (Mythologie irlandaise) un dieu-forgeron qui répond au nom de Goibniu (Gofannon au Pays de Galles) lequel est le chef des artisans métallurgistes et celui qui fabrique les armes magiques pour les Tuatha Dé Danann lors des affrontements décisifs de la Bataille de Mag Tured...
Il est dans le légendaire le « Feu divin »...
En tant que bon serviteur, il organise le festin d'immortalité des dieux pour lesquels il brasse une bière des plus fameuses....
Il peut parfois jouer un rôle ambigu qui consiste à créer des situations qui remettent en cause un ordre qui se dit bien établi...
En nos luttes et combats, en ce qui alimentent notre résilience face à l'inacceptable, face à l'iniquité, face à toutes servitudes, il peut être de bon recours...
Il est dit qu'il fabrique ses armes magiques en trois coups... (Réflexion, Conception, Mise en œuvre dans l'Action »...)
L'alliage et l'alliance qui président à cela se rapportent au Principe, à l'Essence et à l'Animation de l'Awen....
Les forgerons ont tous joué un rôle conséquent dans la naissance des civilisations.
Par la maîtrise du feu et la transformation des métaux, ils furent craints et respectés tout à la fois...
Ont leur conféra une fonction divine et sacrée ce qui les firent aussi apparentés aux sacerdotes avec lesquels ils furent liés....
Ils sont également les serviteurs de notre Âme !
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Nous somme plusieurs frères et sœurs qui à la suite des Assises élaborons une suite objective à celles-ci afin d'entretenir la braise sous les cendres et le grain à moudre ne manque pas mais les artisans non plus...
Une structure est en gestation qui rassemblera les bonnes volontés, les compétences, les expériences pour servir au mieux la Tradition, ceux et celles qui la servent en dignité et ceux et celles qui viennent avec confiance et respect à sa rencontre...
Elle ne relèvera pas d'un structure druidique existante (fédération, clairière, ordre, communauté....) mais d'une association rassemblant des frères et des sœurs de diverses « obédiences » qui apporteront leur précieux et fraternel concours à sa réalisation concrète, « démocratique » et fonctionnelle....
Elle reprendra des pistes dégagées lors des Assises pour étudier leur mise en œuvre et réaliser celles-ci dans l'intérêt général en fonction de leur faisabilité, fiabilité et viabilité....
Une fois cette structure de base conceptualisée, le comité d'animation constitué préalablement et en plein accord avec l'Esprit qui préside à leur « mise au monde », nous en ferons les présentations avec appel à candidature selon les postes à pourvoir...
L'exercice de cette structure et de ce comité reposera sur une « collégialité » se répartissant les fonctions à assumer et à assurer et sur une synergie d'énergies bénévoles...
Le premier « module » de départ (indispensable pour lancer une telle opération) sera susceptible d'adaptations et d'ajustements en cours de « croisière »...
Il disposera d'un « secrétariat », de la mise en place d'un support informatique adapté, d'un réseau de correspondants et correspondantes par région chargés de divers inventaires et de faire circuler les données et informations utiles à connaître et à relayer...
Tout l'ensemble relèvera d'une charte de fondation et d'animation et d'un principe déontologique pour ses fonctionnalités...
L'adhésion à cette structure impliquera la signature de la dite charte....
Nous veillerons tous et toutes ensemble à ce que les « erreurs » et « égarements « d'un certain passé ne soient pas reconduits...
La dispersion, l'éparpillement, le morcellement, les clivages, les rivalités, les querelles et mésententes, l'enfermement idéologique, n'appartiennent pas à la « druidité de demain » et ne sauraient en altérer et fourvoyer l'Esprit qui préside à cette généreuse et très lucide initiative symbiotique...
Nous savons parfaitement la nature de l'Utopie qui est la nôtre et considérons celle-ci comme un formidable moteur et une dynamique certes audacieuse mais pertinente et opérative...
Il est plus que grand temps d'incarner, en toute conscience, en toute liberté et responsabilité, le vrai, le juste, le beau, le clair, le transcendant, l'équilibre et l'harmonie à la face de l'existence...
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Un code commun d'entendement...
C'est sur cette base, sur ce fondement que se cristallise le Moyeu de la Grande Roue que nous entendons former avec nos frères et sœurs en Druidité...
Le défi et le pari que nous entendons fermement et vivement tenir et réussir, que nous allons tous et toutes ensemble tenir et réussir, se tient là dans une conjonction symbiotique de désir, de volonté et d'aspiration comme « UNE »...
Et pour conjuguer cela nous ferons usage d'une même Verbe, d'un même Souffle, d'une commune Respiration...
C'est un singulier pluriel qui entend se mettre à l’œuvre non pour uniformiser et gommer les différences mais, au contraire, pour unifier ce qui aspire à l'être sans pour autant perdre son identité et sa singularité source de complémentarité et d'enrichissement spirituel, philosophique et culturel communautaire...
Tout langage, toute expression, toute pensée, tout acte sont les bienvenues pour concourir à cet entendement commun axé sur des lignes de force et des axes majeurs qui font convergence de libre et volontaire adhésion...
D'où la nécessité d'une charte résumant et synthétisant la périphérie et les contenus d'un Cercle animé, guidé et inspiré par son Centre...
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« Plus que de définir ou d’enfermer la druidité dans une case, nous explorons le sens des mots possibles pour parler de druidisme, de druidité, de druides...
Si nous acceptons que nos regards éclairent différentes facettes de cette précieuse pierre qu’est la voie des druides nous verrons sans doute que la pierre miroite de mille feux qui soulignent la beauté et la profondeur de sa substance.
Justement par la complexité des faces qu’elle présente au regard. »
EBER
Cinq sur cinq Bran Du....
« Il y a un vrai intérêt à l’instauration d’une collégialité des Druides . Cela ne peut que profiter à la dynamique générale . L’opératif sera si nous passons des bonnes intentions aux actes . Les échanges sont un préalable . Echanges sous toutes formes y compris les visites, les activités et travaux menés en commun...
L’approche pratique de tout ceci mérite une réponse pleine dans un prochain mail . »
EBER
Voir ci-dessous
EBER : Coté pratique 22 06 2023
Je pense qu’en effet il faut que ceux qui ont à cœur la tradition celto-druidique œuvrent de concert pour conserver ce qu’elle nous a offert et ce qu’elle continuera à nous offrir.
Dans nos échanges précédents nous avons exploré les conditions subjectives qui devrait pré exister à cette mise en œuvre. Une certaine forme de lucidité, me semble essentielle. Il en est de même du concept de pluralité.
Je reviens sur le terme de singulier pluriel . Nous sommes pluriels dans nos expressions, dans nos modèles, dans nos expériences . Ce qui constitue une richesse difficilement contestable . Nous sommes singuliers et potentiellement unis par l’objet de nos recherches .
Dans ce domaine je pense qu’il y a des questions et des réponses. Truisme sans doute mais si nous partons du principe que seule notre réponse ( relative à nos conditions) a vocation à devenir « universelle » nous créons les conditions de la distance.
Peut être nous faut-il nous rassurer sur le fait que la pensée de l’autre ne met pas notre identité en danger. De façon concrète il m’est arrivé d’échanger avec des Frères qui ont une vision, une approche de la tradition différente des miennes. Pour autant j’en ai toujours tiré richesse voir une occasion de progrès.
La condition est peut être celle de la fraternité vraie, celle qui accepte la différence comme le particulier d’un individu au sein d’une même famille. Ce qui nous semble parfois une évidence mérite cependant d’être précisé : qu’est ce qui nous rassemble ? Qu’est ce qui nous unit au sein de la famille celto-druidique ?
Il est plus utile de nous interroger sur ce qui nous rassemble plutôt que de nous concentrer sur ce qui nous sépare.
D’un point de vue très pragmatique, la différence m’apporte plus que la conformité idéologique. C’est naturel, nous nous enrichissons en recevant ce que nous n’avons pas, pas de ce que nous avons déjà .
Mettre en œuvre une collégialité de travail, bienveillante et fraternelle ( sentiment d’appartenir à une même famille) est une condition indispensable pour que vive notre tradition.
Sans cela nous serions confrontés à une forme d’entropie.
Morcelant les bonnes volontés et transformant une belle voie de Vie et d’esprit en un magma indifférencié d’individus ancrés dans leurs opinions.
Plus qu’un centre fédéral, j’entrevois l’idée d’une communauté de partage. Le centre dans ce cas pourrait être ce lieu immobile qui crée les conditions pour qu’une dynamique d’ensemble s’installe.
Cela rejoint je pense l’idée d’un centre interface que tu proposes.
Il faudra sans doute considérer que centre immobile et interface sont analogues, la qualité de l’interface est de constituer un lien le plus efficace possible sans altérer les informations échangées.
Sur le plan organisationnel, il semble effectivement utile de constituer un comité de pilotage .
Le choix des membres est évidement un moment délicat. Selon moi cela suppose une certaine forme d’expérience et de représentativité ( pas seulement numérique d’ailleurs) . Et constituer un comité centré sur un projet connu et accepté.
Il nous appartient dés lors de formuler ce projet et ses objectifs, d’imaginer quelques règles de fonctionnement et de se mettre au travail avec des moyens et outils adaptés.
Parmi les outils, le maintien du format « assises » me semble opportun. Reste à en définir le cadre et la périodicité.
Des outils informatisés pour l’échange et le travail inter-phase me semblent également utiles.
J’allais dire que l’éthique va de soi dans le monde druidique. Cela étant quelque précisions sur ce sujet ne seraient pas obligatoirement nuisibles. Ce qui se conçoit clairement s’énonce sans peine dit l’adage.
Concernant l’assise associative, je pense qu’elle pourra être créée à cette occasion. Il est sain d’ailleurs qu’elle soit neutre. Cela peut éviter les tentations présidentielles que l’on a connu par le passé.
Il y a toujours cette question du régime de cette éventuelle association loi 1901, 1905. Il y a chez nous assez de spécialistes de la question pour nous orienter vers le meilleur choix.
Ce qui, au sein de ce « Comité » est sujet et objet du « service » et de ses mises en Oeuvre, c'est primordialement : la Tradition, Ceux et celles qui la servent, Ceux et Celles qui viennent à sa rencontre et la découvrent...
Je pense que la constitution d’un comité de pilotage peut être assez complexe et délicate si nous voulons préserver sa représentativité et la motivation de ceux qui le composent. A ce titre je ne vois pas l’intérêt d’inclure les primo-découvrant dans un comité de pilotage.
Dans l’association oui mais dans le comité de pilotage ...
Je rejoins ceci :
« C'est une fonction aussi « d'accompagnement » des idées, projets, initiatives d'intérêt « général », de relais entre les composantes de la diaspora druidique à la fois apporteuses de données et bénéficiaires de celles-ci... » Bran Du
Des projets attendent cet « accompagnement » comme :
La liste à jour des communautés druidisantes en France et en Europe (signataires ou non de la charte Comardia revisitée par exemple, c'est à débattre...)
La liste des lieux sacrés pouvant être en lien avec notre Tradition et les autres.... (à débattre de même)
La liste des ouvrages de références pour les débutants et les chercheurs et chercheuses et selon les disciplines de ceux-ci (barde, vate...)
A laquelle je rajouterais la constitution d’un fond documentaire accessible aux druidisants selon des conditions à débattre.
La mise en place de séjours ou de stages de formation, d'apprentissage, de perfectionnement ou de découverte... (voir les « modalités » qui seront aussi à débattre.)
L'élaboration de supports et d'outils qui accompagneraient les initiatives ci-dessus...
Le soutien, à des événements qui toucheraient des dossiers sensibles liés à la protection de la nature, de l'environnement, d'un patrimoine....
La circulation, diffusion, publication et centralisation des informations, événements, initiatives, manifestations, projets, réalisations des communautés adhérentes...
La liste des revues, œuvres, ouvrages, publications réalisés par ces divers groupes...
Et pourquoi pas créer une « revue » numérique ou non à publication périodique .
La liste des projets ci-dessus pouvant constituer un fond pour les articles publiés.
La liste des artistes et artisans ambassadeurs sous diverses formes de notre Tradition ou en sympathie avec Elle...
L'organisation en délégation et conseils des Assises de la Druidité 2024...
La liste des revues, œuvres, ouvrages, publications réalisés par ces divers groupes
ETC.. EBER
Tout ceci faisant l'objet d'une « commission d'études » confiée à une personne volontaire et compétente dans ce domaine...
Absolument
Cela demandera aussi de faire appel à des « correspondants locaux » chargés de collecter les infos à leur niveau en établissant de bonnes relations avec des représentants et représentantes de la Tradition de son secteur régional...
Voilà pour le moment …. (Pause pour les yeux!)
Voilà qui a de quoi susciter l’enthousiasme
Fratenellement Eber
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Différé du texte initial : « ...Le temps des polémiques, des conflits, des enfantillages, des querelles voir conflits est derrière nous avec les leçons positives et objectives que nous en avons retiré...(En fait l'absence totale de Verticalité transcendante, conciliatrice et médiatrice dans les décisions prises par des antagonismes inconciliables avec les effets grandement néfastes que l'on sait ! ») Bran Du
Je plussois à cela. Les batailles permanentes, tout particulièrement sur les réseaux dits sociaux sont non seulement contre-intuitifs, fatigants, contre productifs mais surtout néfastes au fond et à l’image de notre tradition . A titre d’anecdote j’entends de plus en plus la réflexion suivante parmi les personnes potentiellement intéressées : « oui mais vous les Druides vous passez votre temps à vous engueuler »
Je pense que l’image du gaulois caractériel et batailleur doit être dépassée. Même si elle constitue parfois une excuse pseudo historique a notre incapacité à travailler ensemble. C’est beaucoup moins le cas dans d’autres pays.
Cela étant ma remarque présente n’est pas utile car tu dis les choses de façon bien plus élégante dans le texte qui suit et auquel j’adhère EBER
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La « Maison de la Druidité »
Ebauche et approche... Bran Du Juin 2023
Un partenariat fédérateur de réalisations et de mises en œuvre au service de la Tradition, de ceux et de celles qui la servent et de ceux et celles qui viennent à sa rencontre...
C'est la suite logique, positive et attendue des Assises de la Druidité et de ce que celles-ci ont suscité d'aspirations communes, validées et amplement partagées...
C'est aussi un tournant conséquent, indispensable voir « historique » pour l'ensemble de la diaspora druidique dont le manque de cohésion et de symbiose a été fortement préjudiciable à son développement et à une saine co-évolution et ce surtout aux yeux du monde extérieur pour qui les images données de notre représentation ont été sujettes à de nombreuses critiques parfois justifiées au demeurant...
Les enjeux de société sont tels auxquels nous avons à faire face que nous ne pouvons demeurer dispersés et divisés alors que nos enseignements majeurs nous invitent à mettre en œuvre toutes les médiations et conciliations possibles afin de restaurer les équilibres et les harmonies qui nous font gravement défaut...
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