DIVERGENCES.CONVERGENCES UNE REFLEXION ESSENTIELLE BRAN DU 2020 28 05 MAI
Druidisme, « Néo-Druidisme ». !!!???
Réflexion Bran du le 28 05 2020
... Résurgence, Renaissance, refondation, réinvention, re-création, recommencement... etc
ou non ! (permanence, immanence, non interruption historique, continuité, transmission de génération en génération... etc... )
Tout dépend sur quel « plan » on se place ; soit dans un linéaire historique « terrestre », « matériel » soit dans celui d'une transcendance verticale (métaphysique) à l’œuvre depuis les « Origines »....
Tout ce débat alimente la question tumultueuse de l'authenticité d'un druide et d'un groupe druidique selon celui ou celle qui l'anime, selon sa formation, ses antécédents, ses « référents » et, par ce fait, le domaine des filiations et des appartenances légitimées ou discréditées, c'est selon !
Cela ne devrait pas pourtant constituer à lui seul une source majeure de conflits, d'opposition, de non « validation », de « non reconnaissance », tout ceci à partir de critères modulables, plus ou moins objectivement attestés et argumentés.... Et ce, Surtout quand on revendique majoritairement, unanimement même, et farouchement le caractère libertaire et non dogmatique de la Tradition des Druides !!!
(« La foi n'a pas besoin d'ancrages historiques.») dit Christian Bruneau
La reconnaissance et « validation » par des pairs de « l'Etat réel de druidité » ne saurait entièrement et exclusivement reposer sur des questions de « filiations », d'authenticité historique et de territoire géographique....
Certains de ces éléments peuvent concourir à étoffer ou conforter la légitimité d'un titre et d'une fonction, mais ils ne sauraient
être un critère prioritaire, exclusif et déterminant sans faire alors peu de cas de l'Esprit de la Tradition lequel ne saurait être contraint humainement dans un temps et dans un espace impartis !!!
(Un « Esprit » que les anciens druides ont catégoriquement refusé de fixer en quelque forme que ce soit si ce n'est peut-être en le dissimulant sous l’œuvre artistique d'artisans initiés par eux et sous couvert de leur art.)...
On peut très légitimement porter le titre de druide et en exercer les fonctions au Brésil, au Canada, en Australie ou aux Etats-Unis (et c'est le cas) sans répondre aux critères plus ou moins normalisés et remplir parfaitement la fonction druidique sans remplir toutes les cases normatives censées valider cela !!!
Il s'agira toutefois d'incarner dans la parole, dans la pensée, dans les actes et les faits des attitudes, des comportements, des ouvrages qui font cohérence avec l'Esprit de la Tradition qui, s'il ne peut se « définir » et pour cause, se reconnaît dans le fait que la parole, la pensée, l'acte en adéquation avec elles, « sonnent justes », matériellement, physiquement et spirituellement ou non !!!
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Cheminer dans le monde druidique, c'est aussi progresser à travers un espace peuplé de contradictions et de paradoxes tant la diversité de conceptions, de pratiques, de références, de modèles, d'avis et d'opinions y est importante et de ce fait antinomique avec une dimension unitaire et fédératrice...
La perception du « mouvement druidique » par le monde extérieur déjà perclus d'images d'Epinal et caricaturales en est rendue encore plus difficile et complexe....
Certes de telles attitudes garantissent d'une certaine façon le dit mouvement de l'instauration de tout dogme (ce qui d'ailleurs correspond à sa nature profondément « libertaire »), mais entretiennent également l'idée d'une sorte de cafouillage hétéroclite du genre « fourre tout » (d'où l'investissement part le courant dit New Âge de la Tradition celto-druidique) alors qu'au delà des apparences quelque chose, certes, peut évident à mettre en lumière, « structure » le dit mouvement et explique sa pérennisation, son déploiement dans le temps et l'espace et sa force de « séduction » auprès de contemporains de plus en plus désireux d'y répondre....
Un constat et non des moindre, c'est que ce mouvement s'efforce de se maintenir hors des « extrêmes » et qu'il répond à cela à une recherche, permanente, exigeante et exténuante d'ailleurs, d'équilibre et d'harmonie ; ce qui le fonde et l'anime spirituellement et philosophiquement depuis ses origines mêmes... (Socialement, politiquement et culturellement aussi...)
Il existe également une sorte de consensus amplement partagé qui, au moins, permet de déterminer ce que cette Tradition ne saurait être en aucun cas.
Quant à ce qu'elle est et ce qu'elle doit être, les avis diffèrent o combien ; ce qui par ailleurs reflète, toute la richesse même de conceptions et de pratiques qu'elle induit, autorise et favorise de ce fait !...
La perception « positive, neutre ou négative » par les uns et les autres du druide, du collège, de l’œuvre réalisée diffère grandement, de même que les expressions extérieures qui en émanent...
On mesure quelque peu alors la multitude d'idées que l'on peut se faire de la diaspora druidique et de ses composants !....
On comprend aussi que l'image diffusée d'un druide ou d'un collège spécifique (image positive ou négative) passe aux yeux du public comme étant la référence commune à tous les druides ou à tous les collèges et entretient de ce fait des amalgames et des projections le plus souvent préjudiciables car constitutives de nouvelles images d'Epinal !....
On comprend aussi pourquoi 5 tentatives de fédération inter-druidique proposées en un siècle ont échoué... C'est donc un monde très disparate auquel on a à faire !!!!
Il est vrai également que ce monde ne peut se concilier avec une structure ferme, rigide, fixée à demeure et donc confinée dans un conservatisme exacerbé ou dans une orthodoxie autoritaire finissant d'ailleurs par une dictature. Il n'a pas vocation de fossilisation !
L'esprit bouge, change, évolue, transforme, métamorphose, mute à travers les formes que nous sommes et donc celles-ci ne peuvent être établies une fois pour toute et définitivement figées dans le temps et l'espace... Il y a donc une dimension assez logique dans cet état de faits et de choses !....
Notre Tradition nous invite, en son Principe et en son Essence même, à co-participer d'un mouvement, d'un Anima perpétuel qui demande des stades d'adaptation, d'actualisation, d'innovation, d'évolution répétés ; lesquels sont autant de champs d'expériences et d'« informations » pour l'investissement spirituel et humain auquel nous nous consacrons dans notre cheminement druidique !......
Parmi cette multitude de constellations et de bergeries, il appartient à chaque « berger » d'orienter sa transhumance existentielle selon les affinités électives et symbiotiques qui sont les siennes...
Et d'inviter chacun et chacune à chercher « l'Etoile » qui lui correspond....
Si l'on s'entend sur la nature spirituelle, traditionnelle et symbolique de la Lumière qui la fait briller, alors des rassemblements en convergence de compréhension sont possibles pour en concélébrer la radiance bienveillante et bienfaisante !...
Il s'avère que les différences, divergences et oppositions entre Druides et collèges druidiques entre eux relèvent en majorité de conceptions liées :
à l'origine du druidisme, à l'historicité de celui-ci, à la fonction elle-même de druide, aux différentes pratiques etc...
Ce sont le plus souvent des différences « formelles » fortement préjudiciables d'ailleurs pour la compréhension de ce mouvement surtout vis-à-vis du monde extérieur à celui-ci.
Toutefois, une convergence s'amorce au niveau de l'Esprit et donc de l'Anima de ce mouvement traditionnel, philosophique, culturel, cultuel et spirituel ouvrant alors à des conciliations voire à des symbioses d'entendements ; une convergence assez fondamentale et assez essentielle pour réguler les dissidences et harmoniser ce qui se doit de l'être et ce, sans nuire aux spécificités des uns et des autres....
La question de l'Essensialité (qu'est-ce qui est essentielle dans la fonction et le cheminement druidique) est aussi fondamental à mettre en lumière dans ce mouvement que dans la société contemporaine elle-même.
Trop de disparités « brouillonnes », fortement embuées, ne permettent pas d'avoir une vision claire de la Druidité ce qui entretient des clichés, des projections erronées, qui ne sont pas le reflet de la pensée philosophique et spirituelle druidique ,mais une incompréhension des images projetées souvent au niveau des « formes » de représentation, lesquelles alimentent la complexité d'entendement et renforcent les confusions et interprétations trop rapides, trop hâtives, que l'on se fait alors de ce mouvement....
(Il est vrai aussi que les formes que l'on donne à voir ne sont pas nécessairement à chaque fois le reflet réel de l'Esprit et de l'Anima que l'on est, que l'on serait, en droit d'y trouver!)
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Un inventaire des dénominateurs communs et des obstacles pour les réunir :
Un ensemble de dénominateurs communs plus ou moins a ajuster afin de constituer une vue unitaire, mais non uniformisante de la druidité :
Le rapport, la relation à la Nature, à l'Univers, au Cosmos etc...
Un sentiment libertaire commun à tous et à toutes...
Le refus de faire du prosélytisme et ce sous quelque forme que ce soit...
L'adhésion totale à une conception adogmatique de la Tradition...
Par nécessité réciproque, l'usage d'une certaine tolérance à l'égard de l'autre et des autres...
L'incarnation d'une cohérence entre pensées et actes...
L'incarnation d'une vérité, d'une authenticité, d'une exemplarité dans les comportements et attitudes et dans ce qui est enseigné, professé et transmis (Le mensonge demeurant l'ennemi N° 1 conformément aux enseignements de base de la Tradition.)..... (D'où une formule invitant à « être vrai dans le cœur du monde »)...
(Ainsi normalement le respect de la parole donnée, des engagements contractés et du serment prononcé...)
Un très net refus de l'ingérence de l'argent, de la basse matérialité, dans la fonction et les pratiques druidiques qui relèvent du don, de la générosité et du bénévolat....
Le singulier, le spécifique, le particulier, la diversité, le différentiel peuvent être appréhendés comme étant des complémentarités riches d'apports bénéfiques permettant de renforcer un sentiment unitaire axé et fondé sur la dimension spirituelle, philosophique et transcendantale de la Tradition...
La question de « l'origine » de la Tradition divise hélas plus qu'elle n'additionne et démultiplie, alors qu'elle préoccupe l'ensemble du monde druidique. Peut-être que l'on ne place pas la notion d'origine là où elle devrait se trouver et se poser ?
Peut-être que nous ne faisons pas un usage suffisant de la dimension métaphysique qui peut, peut-être, être la seule à pouvoir réellement l'appréhender ?....
(Encore une fois nous sommes souvent piéger au sein d'une « historicité » à laquelle la druidité n'appartient pas et ne saurait appartenir et dépendre !)...
C'est à ce sommet que l'on peut vraiment avoir la vision la plus large, la plus « rayonnante » et la plus étendue de la mouvance druidique !....
Une difficulté évidente et bien réelle à « fédérer » les diverses mouvances druidiques qui aspirent d'un côté à des axes unitaires et qui de l'autre côté ; craignent en cela une atteinte à leurs spécificités ….
Autre obstacle : l'incompatibilité dénoncée dans le cumul des fonctions et des sources spirituelles utilisées, ainsi que dans les pratiques religieuses et cultuelles (ce qui est aussi appelé péjorativement la soupe New Age) ; une incompatibilité jugée profonde entre la Druidité et d'autres sources spirituelles ou religieuses qui s'agrégerait à elle...
Ce jugement d'incompatibilité concerne également la conjonction opérée par certains ou certaines entre monde chrétien et monde « païens », entre panthéisme, paganisme et révélations du Livre Saint ; sans parler du déferlement de la mode dite « chamanique » a priori fort séducteur notamment auprès du Féminin....
Je pense que des apports de nature suffisamment universelle peuvent trouver des points de conjonction et de conciliation heureux et compatibles avec la Druidité sans retrancher quoi que ce soit à celle-ci tout en étoffant « cosmiquement » ses contenus et pratiques...
« L'Entité unifiante » souhaitée par la plupart d'entre nous, mais jugée inaccessible et irréalisable le plus souvent, ne saurait être recherchée ni dans la « matière » ni dans l'historicité des êtres et des événements, mais bien dans la dimension spirituelle et métaphysique de la Tradition. Elle ne saurait se trouver ailleurs qu'au sein même du Principe, de l'Anima et de l'Essence de celle-ci !
Ainsi les querelles et difficultés formelles rencontrées mainte fois dans nos recherches d'entendements majeurs ne le sont que parce qu'elles demeurent généralement au niveau de notre humanité soit dans sa dimension matérielle et corporelle et qu'elle manquent autant d'élévation que de profondeur, que de médiation, d'équilibre et d'harmonie !...
Nous avons beaucoup souffert et souffrirons encore beaucoup de l'absence notoire d'une Verticale et d'une Transcendance tant que cette évidence même ne sautera pas aux yeux et au coeur des uns et des autres !...
Rappeler encore et toujours qu'il ne saurait y avoir qu'une seule et authentique « filiation » au sein de la Tradition Druidique et que celle-ci relève de ce qui précède : une Verticalité transcendantale par laquelle et à travers laquelle se diffuse, vivre, souffle et circule « l'Awen » : le Souffle vivifiant, vitalisant, dynamisant et créateur même de son Origine....
Une image, un symbole fort :
Tous nos rituels se font dans un cercle où tous et chacun se trouve à sa juste place au sein d'une ferveur, d'une confiance et d'un respect mutuel, où tous convergent en osmose et en symbiose vers un Centre unitaire qui se conjoint à la Verticalité Spirituelle, Divine et Sacrée qui lie alors et anime l'ensemble...
Ce que nous réalisons alors est appelé un égrégore. En quoi cet égrégore réalisé ainsi serait impossible à mettre en oeuvre et à obtenir dans le champ de nos relations, de nos interpellation mutuelles et de nos recherches conjointes d'entendements ?
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