DIVERSES ETUDES ET REFLEXIONS PARTAGEES (LES DRUIDES SUITE) MAGIE VEGETALE/3-9-27/ SOURCE COUDRIER ET SAUMON... BRAN DU 2016 16 03 MARS
Etudes et Réflexions sur les Druides (suite) Bran du 16 mars 2017
Sont abordés, survolés ou approfondis les thèmes qui suivent :
Magie végétal et rituel...
3-9-27...
Source, coudrier et saumon...
Divination...
Le druide pacificateur...
Le rite...
La vague neuvième...
Le Senchus ou vieux sentier de la Connaissance des Anciens
L'esprit des récits...
L'oubli...
Le druide architecte...
Un poème d'amour...
Guerrier et poète...
Mog Ruith...
Du Chêne
Chêne et druide...
Finn...
Primauté du spirituel...
Druide et royauté...
Du Nom...
Des Oiseaux...
Prendre les éléments à témoin...
La Pomme (et développement Bran du)...
MAGIE VEGETALE et RITUEL APPROPRIE :
Dans le cadre de la magie végétale (à l'évidence très importante dans le monde celtique) on retiendra les prescriptions rigoureuses qui accompagnent la cueillette :
« Semblable à la sabine est la plante appelée salago. Pour la cueillir, on ne fait pas usage de fer, on passe la main droite du côté gauche du vêtement, comme pour commettre un vol ; il faut de plus être habillé de blanc, avoir les pieds lavés et nus et avoir offert, auparavant du pain et du vin... On emporte la plante dans un linge neuf. …///.... pour une autre plante, les druides qui croît dans les marais est appelée samolus : Celle-là doit être cueillie de la main gauche, à jeun... Celui qui la cueille ne doit pas regarder derrière lui ni déposer la plante ailleurs que là où l'on conserve les boissons... » Pline Histoire Naturelle
Ces précautions démontrent l'importance accordée aux vertus des dits plantes et la nécessité de ne pas « altérer » ces vertus par des comportements qui seraient de nature à diminuer ou annuler celles-ci... D'où une « rituel » rigoureux à mettre en place pour cueillir les dites plantes et leur conserver leurs effets bienfaisants et attendus...
Si l'on prend tant de soins pour obtenir d'une plante une bienfaisance pour le corps ou l'esprit on peut imaginer ce qu'il y a lieu de mettre en place lorsque le rituel à pour objectif de s'adresser au divin et au sacré à des fins bienveillantes autant individuelles que collectives !
Aussi lorsque nous nous préparons à concélébrer l'un des festiaires de la Roue de l'Année nous pouvons comprendre l'importance à accorder aux façons de mettre en œuvre le rite afin qu'il soit efficient et opératif et que rien ne vienne l'altérer ou le compromettre en terme d'aptitude et de comportement, mais aussi à travers la « régalia » et tout ce qui est amené à participer sous une forme ou une autre au dit rite...
Nous retrouvons dans le descriptif de Pline les recommandations quasi universelles pour la bonne tenue d'un rituel :
Etre à jeun...
Être revêtu d'un vêtement blanc...
S'être lavé de la tête au pieds et marcher les pieds nus...
Pratiquer des offrandes (libations, fumigations...)
Formuler hautement et clairement les « intentions »...
Convoquer, invoquer selon les prières d'usage...
Ne pas introduire d'objets qui ne seraient pas en adéquation traditionnelle, symbolique ou analogique avec l'Esprit de la cérémonie...
Ne pas tourner le dos au Centre , au Noyau, qui « anime » le Cercle...
Oeuvrer avec la « main du coeur », « l'esprit du don »....
Employer des linges propres ou neuf...
Tout ceci reste d'une parfaite actualité quand nous sommes appelés aujourd'hui à ritualiser....
3/9/27...
Le fils de Diancecht guérit le bras du roi Nuada en Trois fois neuf jours soit en 27 jours (3 9 27 sont les dynamiques mêmes de la pensée celto druidique que l'on retrouvent d'ailleurs dans les proportions et rapports harmonisés et équilibrés de la croix dite druidique !)...
SOURCE, COUDRIER et SAUMON :
Il y a neuf coudriers qui entourent la source de la sagesse et de la connaissance...
(Neuf est aussi le « nombre du druide. »)...
De la source partent cinq ou sept ruisseaux où ruisselle l'eau de science et de poésie...
Cette source extraordinaire et les neuf coudriers qui la bordent se tiennent sous « l'océan bleu-sombre » protégés par un « brouillard druidique » et des incantations magiques L'ensemble appartient à un homme Sage...
Ce « prodige » réside parfois à l'intérieur de la cour d'un palais, dans l'enceinte de celui-ci...
Elle n'est accessible qu'au « saumon » qui remonte vers elle après avoir traversé maintes épreuves redoutables et qui va se nourrir du breuvage de jouvence, de connaissance, de santé et d'immortalité...
Le rouge qui teinte le ventre du dit saumon est la couleur associée à l'Autre Monde d'où provient la Connaissance elle-même, l'immensité, l'infini et l'absolu de Celle-ci....
Cette Source miraculeuse, ces Coudriers de la Connaissance, résident en nous-mêmes au sein de nos brumes intérieures, dans les marais et marécages de notre inconscient...
A nous d'être ou non ce saumon qui remonte le cours de l'espace et du temps pour retrouver les frayères de sa renaissance et se nourrir des divine substances qui le régénéreront en le dotant d'une neuve conscience ; fruit étincelant de l'Arbre de ses Initiations successives !...
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DIVINATION :
Lorsque l'on « jette les bois » (méthode celtique de divination),
on prend soin, au préalable, d'invoquer et de prier les dieux en leur faisant part respectueusement de nos vœux et attentes en matière de concours apporté à une réharmonisation ou à un rééquilibrage (bienfaisance et bienveillance espérées et attendues)...
« On jetait trois morceaux de bois dans l'eau ; le bois du seigneur ; le bois de l'ollamh et le bois de l'accusé. Si celui-ci était coupable son bois allait au fond de l'eau. S'il était innocent, il restait à la surface. » The Irish Ordeals...
Chez les Celtes on plonge les « bois » dans un chaudron ou une cuve (des tablettes faites soit dans le bois d'if soit dans du coudrier, comportant des inscriptions qui ne peuvent être que des « ogam » dans ce cadre), et on provoque un tourbillon puis on procède au tirage...
Il semble que cet usage se soit perpétuer encore un certain temps en Bretagne armoricaine où l'on faisait aussi « chanter le chaudron » avec des joncs tendus sur les bords de celui-ci...
Chez les Germains, on coupait de petits bâtons. On mettait ces bâtonnets dans un linge blanc « sans ordre et au hasard » et, en regardant le ciel on tirait un à trois de ces « bois »...
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Le druide pacificateur :
Il appartient au « druide » d'agiter entre les belligérants la « branche de paix »... et d'aider à la « réconciliation »...
On se lie à demeurer dans la paix à partir d'une « convention des poètes »...
Du rite :
Celui-ci minutieux, réglé, est indispensable à la simple subsistance du culte : il maintient l'équilibre cosmique et permet à la société humaine de se purifier et de rester en vie.
« La nation gauloise tout entière est très adonnée aux rites... » Césa r
St Patrick est le grand responsable de la pauvreté de nos informations sur toute la partie doctrinale et rituelle, à quelques exceptions près, du paganisme irlandais.
La vague neuvième :
(Les neuf vagues constituent la limite des eaux territoriales de l'Irlande mythique et médiévale....)
Un enfant royal condamné pour « difformité » est porté à la mer sur le conseil d'un « habitant du Sid ». On lui posa la tête sur les flots jusqu'à ce que la neuvième vague vînt le recouvrir.. C'est alors qu'il retrouve son « intégrité physique ». Il deviendra un grand roi sous le nom de Morann.
On lui fit un collier qui avait la capacité d'étouffer le coupable au cou duquel le collier avait été mit ou qui s'élargissait jusqu'à terre s'il était innocent. (« Le collier disait à chacun sa « vérité ».)
Le vieux sentier de la Connaissance, la route des Anciens :
(Senchus c'est-à-dire sen chai fis (le vieux sentier de la connaissance) des hommes d'Irlande ou des anciens (sen), c'est-à-dire cai « route », la route de la connaissance des anciens.)...
La connaissance du Senchus Mor protège de l'ignorance comme une maison protège du froid et du mauvais temps...
Ce qui compte dans les sociétés traditionnelles ce sont les réflexions soutenues, les méditations approfondies, sur les relations de l'homme et de la divinité... et celles-ci sont du ressort des druides ou passent par leur intermédiaire...
L'Esprit des récits :
Les « scela » (récits) des druides et filid irlandais sont à l'origine, l'exposé d'une science sacrée dont on ne dévoile que ce que les auditeurs doivent et peuvent connaître sans danger pour leur équilibre ou leur santé intellectuelle.
L'oubli :
Tout se passe comme si le grand ennemi de la société celtique avait été l'oubli.
La condition première de l'existence pour le Celte c'est de ne pas être anonyme...
Le druide architecte :
Le druide est architecte sur le plan humain tout comme sur le plan divin les dieux sont les architectes de l'univers...
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Un poème d'amour :
« La musique de la forêt chantait pour moi avec Cuirithir, en même temps que le bruit de la mer rude. …///... ne le cachez pas : c'était lui l'amour de mon cœur, même si j'aime aussi tous les autres êtres. Un trait de feu m'a fendu le cœur : je sais que je ne vivrai pas sans lui. » Poème du IXè siècle attribué à un moine Celte.
Guerrier et poète :
« La seconde condition : personne n'était pris dans les fianna s'il n'était pas poète et s'il n'avait pas achevé les douze livres de poésie. » Il ne suffit pas d'être bon guerrier il faut aussi être poètes...
Mog Ruith « se rend au tertre de la rencontre » dans un gué. Il va au combat avec son bouclier aux nombreuses couleurs et étoilé, au cercle d'argent blanc.... Mog Ruith ; c'est le druide appelé « le Serviteur de la roue » (Il se servait d'ailleurs d'une roue dans ses opérations divinatoires ; une roue comportant des aspects fastes et néfastes, bénéfiques et maléfiques ; une roue aussi appelée « roue ramante »)...
Il s'agit, comme la roue de Taranis, de la Roue Cosmique et non d'un simple symbole solaire qu'elle est aussi...
Si le druide ne saurait être lié, il a pouvoir de lier ou de délier...
Ainsi de Mog Ruith qui délie les eaux de la rivière liées par des adversaires...
Il fait, de ses lances magiques, tomber l'averse afin que les hommes qui l'implorent satisfassent, leur grande soif...
Après des invocations appropriées, il fait aussi surgir un fleuve de la terre puis il dit aux hommes : « - Buvez pour que votre force, votre énergie et votre valeur guerrière vous reviennent, et votre vigueur et votre dignité. »
Nous pourrions, lorsque nous buvons à la corne ou à la coupe l'eau, le breuvage de vie, avoir une pensée ou une formule telle que celle-ci !...
Pensons aussi que l'eau est à la fois lustrale et fécondante...
Mog Ruith excelle aussi dans l'art du feu bénéfique... Il accomplit le montage du feu et son embrasement d'une façon très rigoureuse, minutieuse et fort savante qui confère à ce rituel une grande efficacité...
Le « bûcher » est « techniquement » monté ainsi : « avec trois côtés et trois angles, mais sept portes, ni arrangé, ni disposé car on avait mit le bois en tas. »
Les offrandes sont confiées au feu... tant à Samain qu'à Beltaine qui est la fête druidique du feu par excellence avec son prolongement et apothéose lors du Tantad de juin...
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Du Chêne :
« ...Le chêne est rapide ;
devant lui tremblent le ciel et la terre.
C'est un vaillant portier devant l'ennemi. Son nom est un soutien. » Texte mythologique irlandais (Kad Godeu ou le Combat des Arbrisseaux)
Le chêne est comparé à un portier et le portier est aussi une fonction attribuée au « druide » (celui qui veille sur la royauté et interpelle ceux et celles qui veulent aller à la rencontre de celle-ci et franchir le seuil de sa forteresse.)...
Le druide est un bouclier face à ce qui peut mettre en péril le royaume et le régent de celui-ci...
(Ainsi et de même le « druide » en nous veille à notre seuil sur ce qui demande à pénétrer ou pénètre notre cœur, notre corps, nos pensées soient les « forteresses de notre âme » ; il interdit l'accès à ce qui ne décline pas son identité, sa nature, ses intentions, à cet « inconnu » qui se présente et qui voudrait rester « inconnu »...)
Chêne et druide :
Le chêne et le druide sont « comparables » en qualité : ils sont vaillants, robustes, résistants devant les épreuves ; ils bravent les éléments y compris la foudre et la tempête....
Ils sont dépositaires tous deux d'une longue filiation qui possède et transmet de génération en génération ces mêmes qualités et vertus... L'enchantement aussi est en eux...
Ils sont tous deux détenteurs des « fruits de la connaissance », précieux et inestimable dépôt qu'ils partagent avec le coudrier et le noyer...
Ils cumulent à la fois la « Force » et la « Connaissance »...
(Par ailleurs l'if et le sorbier voir l'aubépin participent eux aussi d'une certaine « magie végétale » que n'ignore pas le druide lequel enseigne sous un pommier qui détient aussi la « connaissance » ainsi que l'étoile de quintessence.)...
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FINN :
Le célèbre roi des Fianna, Finn mac Cumail, était lui-même doué de voyance et savait manier le « teinm laegda » ou « illumination du chant »... Son épouse est une femme prophétesse et sage...
Primauté du Spirituel :
Le monde celtique est resté fidèle à la règle traditionnelle de la primauté de l'autorité spirituelle. C'est d'ailleurs la principale raison de sa disparition.
Druide et Royauté :
La royauté celtique a vécu à l'ombre et pour ainsi dire sous la protection du sacerdoce druidique.
La subordination du pouvoir temporel à l'autorité spirituelle, les rapports du druide et du roi...
Mensonge et trahison sont les signes du déclin d'un règne...
Le druide ignorant ou le guerrier lâche n'ont pas leur place au sein de la société druidique...
Du Nom :
Ce qui n'a pas de nom n'existe pas, n'existera jamais...
Des oiseaux et de la divination :
Le corbeau est l'oiseau divin par excellence. Mais il n'est pas le seul et presque tous les oiseaux, en Gaule, en Irlande, appartiennent à l'Autre Monde...
Ils tiennent une grande place, sinon la première, dans les procédés de divination... Ils sont en Irlande les messagers de l'Autre Monde...(Ainsi les cygnes, mais ceux-ci ne semblent pas être des moyens de divination.)
Les Celtes passaient pour l'un des peuples les plus expérimentés dans l'art augural...
Prendre les éléments à témoins :
« Tuathal prit pour caution le soleil, la lune et toutes les puissances qui sont dans le ciel et sur la terre. »
Le druide règne en maître sur l'air(ou le ciel), la terre, l'eau, le feu.... Les éléments sont les garants d'un serment...
Dans un serment ou engagement, les dieux peuvent être directement pris comme témoins sans avoir besoin pour cela de l'entremise d'un sacerdote...
La seule chose que craignent les Celtes, c'est que le ciel leur tombe sur la tête... (Il faut entendre et comprendre en cela un retour du chaos suite à l'inversion des valeurs...)
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« Musique douce, beauté et vivacité
sont au sud, dans la partie méridionale de l'Irlande.
C'est ainsi qu'il en sera à tout jamais
Comme cela est dans le recueil d'antiquités. »
Manners and Customs of the Ancient Irish
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Science, Sagesse et Connaissance... Les attributions légitimes du druide...
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De la Pomme :
« Celui qui a enlevé une de ces pommes a accompli son meilleur exploit car, après cela, elle lui revient encore. »
Textes mythologiques irlandais : La mort des enfants de Tuireann.
Il s'agit ici d'une pomme issue du verger sacré qui ne peut avoir de localisation que dans l'Autre Monde ou le Sid...
La pomme occupe une place conséquente dans le légendaire Celte ; elle est le fruit d'immortalité, de science et de sagesse...
Elle est le moyen d'entrer ou de demeurer en contact, avec l'Autre Monde...
Dans le monde Celte, c'est la Femme (envoyée, messagère, « initiatrice » du Sid) qui présente celle-ci à « l'élu »...
Notes Bran du :
Le verger d'Avallon réside en nous mêmes, dans une île posée sur notre continent noir, dans la bale d'inconscience et les brumes et brouillards qui l'enveloppent...
C'est là où sommeille Arthur qui est l'image de notre propre « royauté » à conquérir laquelle implique une reine, une souveraine, une femme consacrée et initiée pour aider à cet accomplissement...
(Le Dieu Lug en personne peut aussi présenter à un roi (le roi Cormac) une branche de pommier provenant de l'Autre-Monde, là où il n' y a ni déclin, ni âge, ni obscurité, ni mal, ni envie, ni jalousie, ni haine, ni méchanceté... Le dieu et le roi feront alliance sous réserve, pour ce dernier, que celui-ci satisfasse trois vœux...)
La pomme a aussi la vertu d'apaiser à jamais toute faim et toute soif...
Nous avons au cœur un « Arbre de vie » ; un arbre à plusieurs branches qui sont en chêne, en coudrier, en noyer, en pommier, en if, en bouleau, en sorbier....
Et sur ces branches mûrissent des fruits fastes ou néfastes, dont certains donnent vie ou mort passagère ; car avec cette dernière, l'immortalité est acquise...
Ce sont tous des fruits porteurs d'enseignements primordiaux...
En eux se tient la connaissance, la science, la sagesse, la poésie, l'éternité de l'Esprit, de ses Forces, de ses Energies, de ses Lumières...
L'étoile en la pomme (laquelle exprime aussi la quintessence acquise) est en correspondance avec les étoiles qui, au ciel, guident et orientent celui ou celle qui chemine ou navigue avec audace sur les routes ou continents inconnus...
Faire naître puis maturer la « Pomme merveilleuse » sur notre « branche d'homme » et en être spirituellement rassasié est sans doute le plus noble et digne but que nous puissions offrir à notre être et à notre âme !....