DOSSIER CORSE II 2018 LES TEMPS PREHISTORIQUES LE MEGALITISME... 30 05 MAI
DOSSIER Corse Partie 2
Préhistoire, Mégalithes, Statues Menhirs...
Sintineddi
(Sentinelles)
Hommage aux statues menhirs de l'île...
F Lanfranchi / N Luciani / E Gineste
Groupe Canta U Populu Corsu 1995
Sintineddi (sentinelles)
Tel un regard posé sur le mare nostrum
Ou une main dressée vers l'empire du levant
Le rêve maudit d'un éternel sculpteur
Ou l'antique appel que plus personne n'entend
Telles les voies qui un jour nous vinrent du lointain
Et ces visages de pierres qui surent s'opposer à l'envahisseur
Cette étrange semence de révolte qui ne veut pas mourir
Et l'idée qu’un jour c'est ici que la lutte commença
Sentinelles
Telle la main levée qui sortit du néant
Et qui vous éleva au rang des arts supérieurs
Le monde n'était point né que vous étiez déjà la
Gardiens pétrifiés de la mémoire des hommes
Tel le premier baiser que le silence vous fit
Et l'étrange connaissance de ces chants d’autrefois
De ce que l'histoire ne sait compter vous tenez les secrets
Telle une citadelle dont les Hommes oublièrent un jour l’existence
Traduction trouvée sur un post de Patrice Pere de Arte Musica Ajaccio sur Facebook, merci à lui.
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Tali un ochju lampatu à u mari latinu
O una mani porsa à l'imperi à liventi
Un sognu maladettu d'eternu scarpiddinu
O una chjama antica chì più nimu n'ùn senti...
chì più nimu n'ùn senti...
Tali i voci chì funu da culandi à l'ora
È li visi di petra chì dissinu dinò
Quidda sumina strana ch'ùn si volsi mora
È l'idea chì tandu tuttu quì principiò.
Sintineddi
Tali a mani chì vensi in tempu d'ancu à fà
È vi feci d'altura cù quiddu arti supranu
Ùn era ancu lu mondu è n'erati dighjà
Guardiani impitrati di u ricordu umanu.
Tali l'abbracciu primu chì u silenziu vi deti
È li sapienzi arcani cù li so canti immersi
Di ciò chì ùn hè storia tiniti li sicreti
Tali una citadella chì a memoria persi.
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« La Corse est un pays superbe, de très haute antiquité et d'une antiquité à la fois monumentale et originale... »
Yves Coppens
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« A Filitosa
Pour quelle langue parlent-elles...
De quelles mains sont-elles venues...
Pour quel peuple sont-elles debout ?...
"Peut-être est-ce une tradition de vieux pays...
Eriger une statue de pierre à ceux que l'on aime quand ils s'en vont... Une manière de ne pas laisser mourir les morts... ou bien de croire aux temps à venir ; aux générations futures...
Les temps ne séparent pas les hommes.
Ils ne savent pas où est le commencement, ni la fin des choses...
Moi, je veux être de ces peuples...
Je suis de ce pays là. »
J F Bernardini groupe I Muvrini
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Implantation et datations :
VII millénaire av JC : Première implantation en Corse...
7000 ans av JC Pré-néolithique Premiers témoignages de l'occupation humaine à Bonifacio.
6000 ans Population faible (quelques familles aménagent un abri sous roche et vivent de chasse, pêche et cueillette.)
4500 Apprentissage de la culture
3300 Forte augmentation de la population
(Adoption du mégalithisme. Premiers menhirs, coffres, dolmens)
(Statues menhir)
1800 Age de Bronze Sédentarisation hiérarchisation de la société...
Nouveau culte. Nouveau monument de forme circulaire (Torres) (Temple du feu ?)
Statues menhir brisées et réemployées, nouveau complexe cultuel.
Filitosa est un grand centre religieux qui adopte des nouvelles croyances...
700 Age du fer
250 Conquête de l'île par Rome. Occupation romaine...
La Corse résistera pendant 150 ans à la conquête romaine !
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Statues menhir : 2 hypothèses :
Ce que l'on peut en dire avec "réserves" :
Elles seraient sculptées à l'effigie d'un chef courageux (le paladinu), de guerriers très braves (les paladini) ; soit le "chevalier corse" qui protègent le peuple contre les pillards et l'arbitraire. (Passage de la statue non armée à la statue armée.)
Les statues menhir avaient, à priori, la face tournée vers l'Est, vers les pays des possibles envahisseurs.
Elles feraient office de protection.
(On pense ici à l'Île de Pâque avec les géants protecteurs tournés vers la mer.) (N D R)
Ce serait une représentation de l'ennemi (dont la force est figée, neutralisée, dans la pierre) lequel débarque au XVIIè siècle av JC : ce sont les Torréens ou Shardanes ou « Peuples de la mer » ?
A Filitosa, les Torréens détruisent leur "image" (leur représentation neutralisée dans le granit) et réutilisent ces matériaux pour édifier leur temple (Torre).
Destruction par la population elle-même de ces statues protectrices et réemploi pour accompagner les nouvelles croyances importées par les nouveaux conquérants (Torre)...
(Dans l'article qui suivra celuic-i : les Alignement de Palaggiu à Sartène )...
258 monolithes (l'alignement le plus important de la Méditerranée).
(La rareté du métal en Corse impose la sculpture du granit.)
Les statues menhir sont liées à l'idée de la mort.
Elles représentent un chef religieux, civil ou militaire. Il s'agit de figurer et de maintenir la protection d'un chef, d'honorer un chef vivant ou de maintenir le souvenir d'un guerrier héroïque.
L'hypothèse de symbole « phallique » est aussi à retenir...
La Corse est la première région européenne en ce qui concerne la statuaire mégalithique...
Elle possède 73 % des menhirs sculptés et 40 % de l'ensemble des statues-menhir françaises...
500 menhirs ont été dénombrés à ce jour ce qui est exceptionnel dans le bassin méditerranéen où ils sont fort rares....
Ils sont plutôt localisés en Corse du Sud...
(En ce qui concerne la présence celtique très peu attestée, il a été trouvé un torque en bronze datant de l'Age du Fer...)
C'est au Mésolithique que l'on trouve les traces du plus ancien habitant de l'île...
(Premiers hommes au VIIIè millénaire)
Filitosa date du VIIIè millénaire av JC.
Le plus vieux habitat au Mésolithique est un abri sous roche à San Stefanu.
Les « Tafoni » sont des cavités naturelles formées dans des roches...
Traces de volcanisme à Scàndula.
L'origine du peuplement de la Corse reste un mystère. On suppose la Toscane comme provenance du fait de la proximité relative des côtes italiennes.
Pas de trace du Paléolithique en Corse, mais le débat reste en cours...
Filitosa. Bran du Mai 2018 :
On ne pas fouler ces lieux de la mémoire la plus ancienne de l'île sans émotion... Ce sont les lieux du commencement...
Ce sont là des berceaux d'enfantement, de survie tenace, et déjà, de rêves et d'espérance...
La croyance en cette dernière est évidente et manifeste à travers les cultes qui se sont succédés tentant de comprendre les énigmes et les mystères du monde et ceux de l'humain confronté à la mort et interpellé par la naissance, mais aussi par la recherche de conciliations permanentes et ferventes avec des entités abstraites censées animées tout le vivant, tout le passé, le présent et le devenir de tous et de chacun...
L'influence et la forte fréquentation estivale du site de Filotosa perturbent grandement la relation intime, silencieuse, respectueuse et profonde que l'on souhaiterait instaurer avec le « sacré » de ce territoire premier et les énergies et vibrations qui en émanent au-delà et par-delà les perturbations de fréquence qui résultent du parasitage touristique !...
Ce n'est pas un lieu de « passage » sinon vers l'infini, l'absolu et l'éternité !...
C'était ici le temps de la Parole nue, du Verbe en ses premières conjugaisons...
Que de vaines agitations en ce jour, là où le silence était roi qui présidait aux clameurs d'importance....
Impossible « cosmunion » dans ce va et vient de la modernité confrontée à un passé qui l'interpelle de plus en plus sans que l'on recherche pour autant à renouer avec un langage d'écorce et de feuilles, de neige et de moissons, de lune et de soleil...
Rien de « pétrifié» ici si ce n'est le poids de la pierre qui plombe nos rêves et nos plus justes désirs...
Nous sommes trop couverts par nos conditionnements, nos propres interdits, nos préjugés hérités et nos contaminations éducatives et sociales, pour exposer ici, en margelle du temps, aux sources de la résurgence salutaire, en toute simplicité et « naturalité », notre nudité à ce qui est seul en réelle capacité de nous recouvrir d'un manteau de lumière, d'une vêture de clairs entendements...
Comment offrir à tous nos sens convoqués ce pèlerinage, cette pérégrination vers « l'Origine » et tout ce qu'elle peut révéler de nos songes et aspirations enfouies et sustenter, d'une sève « principielle », notre propre arbre existentiel menacé dans sa croissance azurée vers le vrai, le beau, le solidaire et le juste ?...
C'est ici que notre devenir à rendez-vous, ici dans ce terreau et dans cet humus des siècles accumulés, dans ce pourrissement fertile des saisons et des âges, dans cet enfouissement où repose, dans le sein maternel, les germes et les semences du futur...
Là est notre gestation silencieuse, notre lente macération et maturation personnelle, profonde et intime...
Là réside l'athanor d'une alchimie divine et sacrée où notre Âme, à la fois individuelle et collective, distille les senteurs et les parfums des générations passées et, déjà, celle à venir...
Savoir et mieux, connaître, que là est la demeure et le séjour de l'habitat de cette Âme dont les portes et fenêtres sont depuis toujours ouvertes à notre sincère et émue visitation...
Se retirer lors, pénétré de tout ce qui nous a fécondé de cœur et d'esprit...
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Cette pierre naturelle est gravée de plus de 500 signes pariétaux (cupules, croix...) qui remontent fort loin pour la plupart
Le guerrier inconnu avec son épée et son poignard
A SUIVRE...