Les dits du corbeau noir

DOSSIER DES DRUIDES BRETONS (SUITE 4) CLARA ROCHE (MEMOIRE DE LICENCE) NOTES BRAN DU 2020 11 06 JUIN

 

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LA HARPE DES DRUIDES  (PHOTO BRAN DU)

 Notre ami Allemand

Il a chanté le Bro Gozh Ma Zadou lors de la Cérémonie.

 

 

 

 

 

 

DES DRUIDES BRETONS (SUITE 4) Bran du Le 08 06 2020

 

 

Des hauts lieux de mémoire et de sacralisation pour les cérémonies :

 

Il s'agit de les réinvestir et de les protéger, en ce qu'il s'agit de lieux qui ont été sacrés, qui on servit servi à la pratique d'une religion et qui sont donc fortement chargés de mémoire et d'énergie. Si certains druides pratiques la resacralisation de tels lieux, c'est parce qu'ils sont jugés « toujours fonctionnels pour des cultes qu'il suffisait seulement de reconstituer puis de reproduire.» (M Raoult) C'est cependant, une fois encore, une question qui fait débat.

 

WI : « On protège et on recense les lieux sacrés, donc tous les sites mégalithiques. Mais aussi tous les contes et les légendes. Il faut se raccrocher à quelque chose du terrain qui fait sens. »

 

 

Notes BD :

On s'accorde à penser que certaines croyances et que certains cultes issus de la période antérieure à la présence celtique se sont retrouvés au sein de la conception et de la pratique des peuples Celtes notamment ce qui se rapporte à l'image d'une Déesse-Mère » ou d'une entité féminine majeure et à la figure de Cernnunos » le Dieu à ramure de cerf maître de la mort et de la vie et régent de la nature, figure archétypale fort ancienne dont la présence et la représentation sont déjà bien attestées....

 

LE : « Pourquoi je me limite aux Celtes et aux Gaulois ? Ceux qui ont érigés les mégalithes du Morbihan sont mes ancêtres au même titre. Oui, mais on rencontre un problème dans cette quête des origines. »

 

Si certains lieux sont donc plus aptes que d'autres pour ritualiser (ou du moins plus chargés que d'autres), certains territoires sont jugés plus adéquats pour pratiquer la tradition des druides de manière générale.

 

Le critère de la celticité, ou le degré de celticité est un argument majeur dans la légitimation à la fois d'un territoire qui accueillerait des druides et d'un individu qui cheminerait vers ce même site.

Ainsi, pour certains druides, les membres d'un collège doivent parler une langue celtique et doivent pouvoir prouver leur origine celtique selon Michel Raoult. Il se trouve que l'origine celtique n'a en réalité rien de spécifique à un espace très réduit, puisque les pays Celtes couvraient, dans l'Antiquité, la majeure partie de l'Europe. Aujourd'hui, seuls l'Irlande, l'Ecosse, le Pays de Galles, la Bretagne, la Cornouailles et l'île de Man se prévalent d'un caractère celtique persistant.

 

L'utilisation d'un corpus d'éléments d'origine celtique et le fait d'être ancré dans un territoire (anciennement ou pas) celtique légitimerait selon les enquêtés, le titre de druide et la cohérence spirituelle.

 

DI : « Est druide quelqu'un qui est lié à la terre celtique, au moins à l'origine. Les Celtes de l'Antiquité, ce sont des gens qui parlent une langue celtique. »

 

EM : « C'est possible partout où il y a des substrats des pays Celtes ! »

 

LE  : Cette immense aire va de Bourges jusqu'à la Suisse, jusqu'à la Hongrie, ça remonte jusqu'à la moitié de l'Allemagne ! Il y a une civilisation celtique, donc il y a une religion. Il y a des hommes et des femmes qui nous proposent une caisse à outils, c'est des religions, c'est des philosophies, qui nous permettent de nous construire de façon à être en harmonie avec cette terre là. Vous savez, il y a plus de druides français que de druides bretons, et allemands et anglais j'en parle pas ! Il y en a des milliers, il y a toutes les langues (à propos du territoire Celte) ça couvrait environ 29 pays européens aujourd'hui. »

 

AC : « On officie en Angleterre sans problème, en Suisse, en Italie, en Allemagne. Il faut qu'il y ait une base celtique pour que le druidisme se développe. C'est quand même des gens qui ont des racines celtiques. Si on essaie de s'ouvrir un minimum au monde qui nous entoure, il y en a en Allemagne, en Suisse, en Espagne, au Portugal, en Belgique, il y en a en Angleterre ! Ils ont aussi des racines celtiques, les Celtes ont occupé toute l'Europe ! Les Italiens ou les Allemands ne sont pas moins Celtes que nous. »

 

Que certains se déclarent plus Celtes que d'autres en ce qu'ils ne sont pas seulement originaires d'une région antiquement Celte, mais qui l'est toujours, voilà qui ne surprend pas. D'ailleurs, « que l'ancienneté dans les lieux soit un facteur de hiérarchisation des groupes est un constat banal.» (Elias et J Scotson) Il n'en reste pas moins que ce critère de celticité est un élément de l'argumentaire commun de tous les druides enquêtés, et que cela sert à reconnaître ou pas un titre de Druide.

 

Sans entrer dans un débat historique incessant sur les délimitations précises de l'expansion celtique, notons tout de même qu'il est en réalité possible de déroger à l'appartenance à un territoire celtique en tant que druide, dans une certaine mesure. Dans un premier temps s'il faut que soit attestés des « substrats païens » pour prétendre au titre de druide, alors il est possible de venir d'autres continents, puisque les migrations des peuples Celtes ont de toute évidence mené des individus à recréer leur terroir. Ainsi, « des associations de même nature, voire filiales, peuvent se retrouver d'un Etat à l'autre, de part et d'autre de la Manche et de l'Atlantique .» M Raoult

 

 

 

 

 

 

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Notre ami Allemand

 

 

 

 

AU : «  Nous sommes historiquement rattachés au Pays de Galles et à la Cornouailles, et par ricochet avec les collèges d'Argentine parce que ce sont des Gallois immigrés. Les Corniques c'est un peu particulier eux aussi ont une immigration assez importante ; l'Australie et les Etats-Unis. Enfin il faut une migration galloise ! »

 

Note BD : Je ferais état pour la petite histoire du druide brésilien (le druide Derulug) qui avait des ancêtres venus du Portugal et qui reçu son initiation au druidicat au sein du CDG en France et qui, retourné au Brésil, créera plus d'une dizaine de clairières dont une partie est toujours en activité. (Après son décès assez récent la succession a été assurée)... (Il en est de même pour des druides américains ou canadiens bien que tous ne font pas état d'ascendants en provenance de pays celtique pour expliquer leur engagement druidique !...)

 

Je ne vois pas pourquoi des pays reconnus comme ayant connu dans leur histoire des populations et une culture celtiques (Asturies, Galice) ; pays qui sont régulièrement invités de ce fait au F.I.L de Lorient (Festival Inter-celtique) ne sauraient se prévaloir de cette origine ? »

 

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De plus, il serait possible de créer une filiation celtique, c'est-à-dire de faire reconnaître le bien-fondé de son appartenance à une terre celtique d'adoption pour un travail plus conséquent encore de recherches et d'apprentissages (de la langue, du broga etc...) C'est notamment le cas de WI et de Nat, originaires respectivement de Lorraine et de la région Centre, et qui se sont construits une identité bretonne.

 

Wi : « La Bretagne est un territoire à caractère fort. Je m'intéressais aux mythes Celtes, à la culture et au folklore à Nancy, et j'ai compris le sens de tout ça. On peut créer des liens avec la terre celtique. L'adoption est possible pendant une cérémonie, surtout pas dans une analyse sanguine ! »

 

Grand druide d'un collège breton, Wi peut maintenant réciter la prière des Druides en Breton, écrite à la fin du XVIIIème siècle. L'utilisation de cette langue est donc un moyen de se lier aux ancêtres et au lieu, et de faire valoir son appartenance à un territoire qui se veut encore aujourd'hui celtique. Leur groupe accueille également un Brésilien et une Equatorienne, qui auraient donc été adoptés par la terre bretonne, et qui se seraient appropriés tous les éléments du terroir.

Si à première vue les druides peuvent trouver une filiation géographique très peu limitée, grâce à l'expansion des Celtes et à l'adoption possible, il n'en reste pas moins que certains enquêtés se targuent d'une appartenance claire, définie, reconnue et supérieure à un territoire celtique. Certains enquêtés critiquent et condamnent d'ailleurs vivement les pratiques visant à légitimer des druides n'étant pas originaires d'un territoire propre à la Tradition des druides.

 

AU : « Je sais qu'il y a des druides allemands, c'est encore pire ! La liberté individuelle existe, mais ne me demandez pas de valider ça ! Déjà on est accusés de réinventer, mais alors eux ils inventent tout court ! »

 

Note BD : De propos « pulsatifs », « épidermiques » et « généralisateurs » particulièrement excessifs et sans nuances diminuent grandement la notion d'objectivité, de pondération, de tolérance, de modération qui se devraient d'animer la fonction druidique dont la parole se doit d'être maîtrisée et argumentée avec des faits avérés avant que de se prononcer en tant qu'expression de la vérité et de la réalité !

 

 

 

Un enferment doctrinal excessif, un jugement systématique et quasi dogmatisant ne peut prétendre à une ouverture respirante de la pensée objective laquelle est un signe manifeste de sages et de nécessaires évolutions ; des évolutions souhaitées et bien comprises par les druides de l'Antiquité qui se sont volontairement et lucidement refusés à enfermer, définir, figer et fixer leurs pensées une fois pour toute !...

 

La peur excessive, invérifiée le plus souvent, ignorante de la réalité des faits et sans cesse cultivée de l'autre et des autres, de leur différence, de leurs singularités finie rapidement en un enfermement idéologique et intégriste avec toutes les conséquences néfastes que l'on sait...

 

 

On notera l'esprit d'ouverture éclairée et notoire du 5è Grand Druide de la Gorsedd de Bretagne (CH Le Scouëzec) lequel avait ouvert son enseignement à toute personne bretonne ou non, Celte ou non, sollicitant respectueusement son accompagnement druidique ainsi qu'à une fraternité franc-maçonne et compagnonnique dite du « bois » en cours de réactivation...

 

Rappelons aussi que la Gorsedd bretonne a été, par ce 5è Grand Druide, publiquement nettoyée d'un groupuscule très « droitier » et « extrême », auteur d'un « livre blanc » qui ne faisait pas honneur à notre Tradition par les propos tenus.... (Racisme, Xénophobie etc...)

Notre frère Gilles Servat a lors d'une cérémonie publique hautement et fortement rappelé à tous et à toutes ce que le druidisme ne saurait être, et ne saurait ni valider ni cautionner...

 

C'est aussi oublier singulièrement le fait établi qu'avant que les Celtes ne gagnent la Bretagne puis l'Angleterre et l'Irlande, ils avaient établi leurs premiers et plus grands foyers territoriaux en Suisse et en Allemagne/Autriche !!! S'ils n'avaient pas poussé, avec leurs druides leur migration vers la Belgique puis vers l'Ouest que serait la Bretagne, le monde Celte et le druidisme d'aujourd'hui ?...

 

Il est parfaitement connu (et validé) le fait que certains druides « authentiquement bretons » et des plus légitimes en tous les domaines ont donné l'investiture et une reconnaissance druidique à des allemands postulants à cette fonction ! (Mais aussi à bien d'autres postulants venus de continents non attestés comme celtiques !)

 

Faudrait-il user d'ostracisme et donc chasser des communautés druidiques ceux et celles qui bien que druides ou druidesses de pensée, d'acte, d'âme et de cœur ne correspondraient pas à certaines définitions plus ou moins scabreuses et idéologiquement bricolées pour combler des ignorances et des méconnaissances avérées ?

 

 

 

 

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DI : « Les druides du Brésil, c'est une aberration, c'est du syncrétisme ! Ils ont des pensées qui sont en rapport avec leurs terres, pourquoi iraient-t-ils prendre celle-là ; c'est complètement idiot, c'est comme les gens qui sont bouddhistes, on ne comprendra jamais rien au bouddhisme ! (…) Il y a des gens qui veulent le pouvoir parce qu'ils sont frustrés, ils viennent s'installer en Bretagne. Et puis comme ils viennent d'ailleurs, ils ont un train de retard en particulier linguistique alors ils sont frustrés... »

 

 

Note BD : On ne s'étonnera pas de l'immense ouvrage qu'il nous reste à faire pour « élever ou relever » quelque peu les débats et propos à un niveau de réelle connaissance et de maîtrise de celle-ci !

 

Les druides par exemple du Québec en sont-ils moins druides pour autant s'ils intègrent ou accueillent en leur rang des tenants des traditions païennes locales ancestrales (en l’occurrence amérindiennes) qui partagent grandement une même vue, pratique et conception que celles qui nous animent et nous guident en Occident ? (Un bon nombre sont par ailleurs très « érudits » et « connaissants » dans le domaine de la matière celtique et de son esprit.)

 

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TH : « Il y a beaucoup de groupes druidiques qui refusent des personnes de couleur ou des personnes maghrébines car ce ne sont pas les religions de leur terroir. Au nom de quoi c'est un critère pertinent pour justifier que quelqu'un n'est pas sincère et cohérent dans sa spiritualité ? »

 

Note BD Ouf ! Merci !

 

Ainsi la reconnaissance d'un druide est étroitement lié à son origine géographique. Le critère de celticité est ainsi perçu par certains comme un critère de pertinence, au nom de laquelle il est possible de se voir refuser la reconnaissance des pairs ou du moins la légitimité à se prétendre druide.

 

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Myrdhin

 

 

 

« Druide Breton » : une appellation discutée :

 

La Bretagne est une région où l'identité Celte est préservée depuis l'Antiquité, entretenue et mise à l'honneur. Il paraîtrait donc logique que l'appartenance même à cette région soit une preuve du bien-fondé de la pratique druidique, qui engagerait donc une procédure de légitimation et de reconnaissance par les pairs.

 

Notons d'ailleurs que la principale hypothèse de ce travail de recherche était la suivante :

 

Les druides étant spécifiquement bretons, ils se reconnaissent tous entre eux, et une attitude commune organise cette reconnaissance, agence les relations et institue l'appellation de « druide breton ».

 

Le schéma est en réalité bien plus complexe : il y a des bretons qui sont druides, des druides bretons, des druides non bretons qui se voudraient être druides bretons, des druides sans aucun lien avec la Bretagne, mais qui confèrent à cette appellation une valeur particulière, d'autres qui ne reconnaissent les druides qu'en tant que druide et pas comme druide breton, etc, etc...

 

Le druidisme breton est caractérisé différemment selon les druides interrogés :

 

AU : « C'est une appellation géographique. Pour moi il y a un druidisme breton, c'est la Gorsedd. Le reste je m'en fous. Il n'y a pas d’œcuménisme. Après je suis prêt à discuter, ; avoir des échanges avec les représentants de la Kredenn Geltiek et d'autres sur la base du druidisme breton. Ça suppose qu'on mette ce qui nous rassemble, qu'on détermine ce qui nous différencie... »

 

Note BD : Parfaitement d'accord avec les principes de cette proposition...

 

EM : « C'est un problème de localisation, d'histoire et d'antériorité. Les druides bretons sont les premiers qui, après avoir rencontré des émissaires gallois, ont reconnecté une part de leur mémoire en allant à Cardiff. Huit ou neuf bretons (et un « français » a priori) sont allés à un rituel de la Gorsedd du Pays de Galles et sont revenus avec l'idée de créer en Armorique une Gorsedd bretonne, ce qui sera fait en 1899 et officiellement à Guingamp en 1900. »

 

DI : « Le druidisme est lié à la Bretagne parce que la Bretagne a été un pays celtique avant l'occupation romaine. . On est dans une pensée qui est liée à une langue. Le druidisme c'est une pensée qui est en rapport avec les gens qui posent les pieds donc sur une terre donc c'est tout à fait breton. »

 

Le critère de l'origine géographique n'est à l'évidence pas le seul enjeu de la branche bretonne du druidisme. En effet, pour certains enquêtés, la notion de druidisme breton ne fait appel qu'à la Gorsedd, en ce qu'il s'agit du premier groupe de Druides en Bretagne et plus largement sur le continent. Certains parlaient du « canal historique ». la Gorsedd étant de fait un collège breton, c'est pour certains la seule référence, et donc le seul groupe à pouvoir profiter de cette appellation. Néanmoins, la possibilité d'ouvrir cette appellation, ce titre à d'autres collèges et à d'autres druides sur la base de négociations rend compte d'un enjeu plus global.

 

Cette dénomination est porteuse de sens à la fois parce qu'elle situe dans l'espace, mais également par ce qu'elle s'inscrit dans un mouvement culturel plus large. Au cours de certaines discussions, la question du militantisme breton a occupé une place majeure. La tradition des druides ne serait donc pas spécifique à la Bretagne, nous l'avons vu, mais la pratique de cette tradition peut tout à fait concilier des revendications propres aux mouvements bretons avec la philosophie druidique. Cette dernière peut même devenir le biais par lequel s'effectue et sont assurés la promotion et la persistance de la culture bretonne. Selon certains enquêtés, la tradition des druides a vocation à répondre à cet objectif, lorsque pour d'autres, il s'agit d'une éventualité qui ne doit pas faire loi...

 

AU : « Un druide breton, c'est déjà une référence à la tradition bretonne, où l'envie de se rattacher à une tradition bretonne, de reconnaître la Bretagne, de respecter des valeurs, l'humanisme, la fraternité. Je n'impose pas la langue bretonne, mais c'est aussi un moyen par les gens de s'intégrer en Bretagne. »

 

AC : « Eux, ils sont vraiment dans le truc breton. Moi, je suis bretonnant mais je n'ai pas grandi dans une société bretonnante. J'entends tout à fait la revendication culturelle, de sauvegarder la culture, le folklore ; mais pourquoi faudrait-il le faire absolument en breton ? Donc le paganisme et en particulier le druidisme, c'est une adaptation à l'ère du temps, à l'environnement immédiat et il est en partie brittophone, mais pas entièrement, il y a le fait que le druidisme ne soit pas du tout spécifiquement breton. »

 

DI : « Il ne faut pas indispensablement être breton pour être druide. »

 

TH : « A une époque, une partie de de la Gorsedd réclamait que pour rentrer, il fallait parler couramment le breton et justifier dune ascendance bretonne stricte des deux côtés sur cinq générations, donc là on est sur la pureté du sang, c'était dans les années fin 70 début 80. Dans le groupe druidique breton, il y a évidemment de « l'identitarisme » poussé pour préserver la pureté folklorique. »

 

 

Note BD  : Une exception notable celle de l'intronisation au druidicat à la Gorsedd de Philéas Lebesgue un beauceron qui avait appris la langue bretonne...

 

EM : « G le Scouëzec ( précédent grand druide de la Gorsedd de Bretagne) a créé secrètement un collège non rattaché à la Gorsedd, qui s'appelait « Ceux du Pommier ». Tu pouvais recevoir des enseignements sans parler breton. Je pense que c'est par peur et insécurité que ce n'est plus le cas. Ça a toujours été un peu difficile, quand tu es dans une communauté où tout ronronne, tout va bien, quand tu as un élément extérieur qui arrive, c'est « danger » que tu le veuilles ou pas. Tu sais, le cercle tu l'élargis tu vas çà l'universel, tu le réduis tu vas à la peau de chagrin. Tous les Cercles devraient aller vers l'Universel, voire unis vers Elle, la Matrice, la Mère ! C'est du langage des oiseaux !... »

 

Il existerait alors un lien substantiel entre la tradition des druides et le militantisme breton l'un servirait l'autre et inversement. L'assise historique et géographique de la Gorsedd s'en trouverait accrue. Pour autant, ce collège n'est pas reconnu comme supérieur ou plus légitime qu'un autre par les enquêtés n'en faisant pas partie.

 

(Note Bran du : On fera l'économie de rappeler et d'expliquer en développant cela qu'un certain militantisme breton aveuglé et exacerbé à jeter un fort et injuste discrédit sur la Bretagne lors de la dernière grande guerre et qu'on fera lourdement payer à la Bretagne des faits très isolés au regard du sang qu'elle a verser pour la France !)

 

WI : « Le druidisme breton existe car la culture bretonne est liée à la culture galloise. Les bretons travaillent avec des références galloises (mythologie, langage, étymologie, etc) . Mais la philosophie est commune partout.

 

EM : « Ils ont une antériorité dans l'histoire de la druidité. Ils ont une filiation plus ancienne que les collèges gaulois ou non bretons. Il y a donc une différence historique, mais pas dans la spiritualité. La Gorsedd est le premier groupe à être en Bretagne en tant qu'institution, parce qu'encore une fois, si tu te ramènes à l'esprit, il n'y a pas d'histoire, pas de temps,pas de frontière. »

 

La question est alors de savoir sur quels critères un collège de druides est, ou n'est pas, breton. Il est évident qu'un collège n'étant pas en Bretagne ne peut se réclamer du druidisme breton. Pour autant un druide non breton, ou un druide breton ne résidant pas en Bretagne peuvent s'en réclamer selon la Gorsedd, s'ils se réfèrent à une tradition bretonne. D'autres conditions peu explicitées sont nécessaires pour que les enquêtés reconnaissent un collège ou un druide comme étant breton...

 

AU : « (A propos d'un druide qui n'appartient pas à la Gorsedd.) Il vit en Bretagne, alors c'est un druide breton. Quelqu'un qui est rattaché à la Gorsedd de Bretagne, qui y est admis ; qui correspond aux critères, qui a montré qu'il n'y a pas d'incompatibilité, alors il est druide breton. C'est pas sur des bases ethniques, mais sur des bases culturelles quand même (…) Il y a un druidisme français. Le druidisme breton à des bases, une histoire, il se base sur la culture celtique, une continuité. Elle descend directement de la culture qu'avait les druides, c'est une évidence ! Le druidisme français va être obligé de hurler des incantations en gaulois parce que la culture française est latine (…) L'OBOD (groupe druidique basé en Angleterre) à des représentants en Bretagne, mais sa base et son affiliation sont totalement anglaises. Il peut y avoir des bretons dans l'OBOD. »

 

DI : « C'est quand on commence à voir des mouvements dont personne sait l'origine, c'est vite vu. Il y en a un en ce moment à côté de Quimper, il y aurait un mouvement, là qui serait assez particulier. Moi, ce qui me dérange c'est si ils vont avec la philosophie proto-punk d'extrême droite. En Bretagne, les druides sont assez identifiés quand même, on sait à peu près qui est qui, qui fait quoi et qui a été initié et par qui. Les druides se connaissent hein ! »

 

AC : « Moi, je me considère comme druide breton. La plupart du temps, si je suis à l'extérieur, je dis que je suis citoyen français, mais de nationalité bretonne, pour faire la nuance. »

 

Finalement, nous constatons que l'appellation de « druide breton » est assurée pour un groupe, et discutée pour d'autres, sur la base de certains critères qu'il semble difficile d'énoncer. L'identité bretonne, l'origine géographique, le militantisme, la langue parlée, etc, sont autant de manières de distinguer les groupes et les druides entre eux, et l'attribution de l'appellation en dépens assurément, ce qui ne confère pour autant pas au groupe ou au druide une qualité supérieure.

 

L'hypothèse selon laquelle il existerait une unité dans le druidisme breton a donc été rapidement évincée.

 

EM : « S'il y avait eu une unité dans le druidisme breton, il n'y aurait pas eu que des scissions et des clivages en permanence depuis un siècle ! »

 

 

 

 

 

 

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L'ancrage dans un territoire offre aux individus, ici aux druides, l'accès à un corpus d'éléments (langue, toponymie, chants, poésies, géologie, etc...) , constituants de la culture de ce même territoire. L'étude et l'appropriation de ce corpus permet à la fois une identification en fonction de l'expérience que les individus font des éléments constituants de la culture du territoire, et permet également un sentiment d'appartenance à un groupe d'individus qui trouvent leur identité dans les mêmes éléments.  C'est de ce phénomène que peut résulter une appellation comme « druide breton ». Dès lors, ce qui pourrait sembler une appellation purement géographique a en réalité un aspect culturel, au nom duquel il est d 'ailleurs possible d'allier la pratique d'une tradition (ici des druides) avec la sauvegarde d'un patrimoine culturel plus global (ici, la culture bretonne). Il est néanmoins important de noter que le militantisme n'est pas inhérent à tous les groupes de druides en Bretagne. De plus, la présupposée nécessité de trouver ses origines dans un territoire délimité, si elle est abusive, peut entraîner des dérives de reconnaissance des druides entre eux en fonction de critères xénophobes. Tous les enquêtés condamnent cette démesure, cela pourrait expliquer pourquoi il est impossible pour eux de dresser une liste de critères assurant la légitimité du titre ( les critères, s'ils étaient énoncés, seraient très excluants, et ne pourraient donc être en cohérence avec l'ambition libertaire de cette tradition).

 

Les caractéristiques apposées à un groupe de druides, et la reconnaissance qu'on lui attribue dépend de la relation que les druides entretiennent avec le territoire qu'ils occupent, et de la cohérence du patrimoine culturel de ce territoire avec la tradition des druides. L'identité et les origines dont les druides se réclament influence la légitimation et la reconnaissance mutuelle entre eux.

 

Le retour aux sources, la quête des origines, la recherche de ses racines, est un point fondamental de la tradition des druides, qui oriente leurs travaux, leurs réflexions, leurs relations, leurs groupes, etc... Cela s'effectue fréquemment par l'inscription de soi-même ou de son collège dans une lignée, dans une généalogie qui induit une histoire pré-existante, ou dans un territoire donné, qui transmet un corpus d'outils et d'éléments culturels. Il est absolument évident que la filiation géographique est indissociable de la filiation historique, et qu'elles s'induisent et s'alimentent l'une, l'autre. La filiation est donc le premier élément par lequel les druides se distinguent, se particularisent ou se fédèrent.

 

L'étude des processus de distinction et de reconnaissance par la filiation met en évidence certains paradoxes dans le jugement des druides entre eux. L'origine et l'identité celtique apparaissent comme indispensables à la pratique de la tradition des druides, cependant il peut être possible de procéder à une adoption. L'inscription dans une des trois lignées du XVIIIème siècle attesterait l'authenticité de la spiritualité exercée, cependant, il est possible d'être reconnu sans s'y référer, tout comme il est possible de s'y référer et de ne pas être reconnu. En fin de compte, la lignée déclarée sera de toute façon critiquée par les druides n'y appartenant pas. La tradition des druides, se voulant adogmatique et libertaire, est pourtant constituée de règles tacites et non explicitées, qui régissent les jugements et les pratiques des druides entre eux. …///...

 

 

 

 

 

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Une Harpe féminine....

 

 

 

II / LA DISTINCTION DANS LES PRATIQUES :

 

La quête des origines, nous l'avons vu ; est un point fondamental de la tradition des druides, qui s'y attellent dès le début de leur quête initiatique Cette tâche, cet ouvrage, leur permet à la fois de chercher les racines qui leur paraissent cohérentes, de se voir hériter d'une filiation, et donc d'intégrer un groupe, et enfin de construire leur propre socle de connaissances et de croyances.

 

Il s'agira donc d'étudier la manière dont une filiation peut guider des pratiques, une organisation spécifique, des savoirs, des ressources, etc... notamment au cours de la période d'initiation. La perpétuité et les conditions de ces pratiques dépendent, en effet, des lignées d'appartenance, des groupes où ont été opérés les parcours initiatiques et de spiritualité hérité. Il s'agit donc « d'étudier les formes de transmissions, et de se questionner sur les différentes sociabilités religieuses, à mettre en lien avec les spécificités symboliques des milieux religieux considérés. » Azria R et Hervieu Léger D...

 

A / Devenir Druide

 

1 : Qui devient druide et pourquoi ?

2 : Le parcours initiatiques...

 

L'intérêt qu'ont les individus pour la tradition des druides s'ancre dans une période d'uniformisation croissante de la société occidentale. Le besoin, alors, de recouvrer ses origines et son terroir se fait fortement ressentir, afin de « s'ancrer dans une tradition délibérément occidentale, de liberté, de paradis perdus, mais que l'on veut et que l'on peut retrouver. »
La recherche d'authenticité spirituelle est le point de départ du parcours initiatique, « phénomène inhérent à la condition humaine,spécifique chez les druides en ce que l'objet d'attache est la culture celtique.» (M Raoult).

 

« Ceci prouve qu'au besoin initiatique proprement dit s'ajoute un besoin de ressourcement. » (Ibid)

 

AC : « Je pense qu'il y avait un besoin dans l'inconscient collectif. On avait été élevé dans la catholicisme, et pour ceux qui avaient encore un besoin d'une dimension spirituelle, on ne s'y retrouvait pas. Ce renouveau de la culture celtique, c'était une bouffée d'air ! »

 

LE : «  Notre humanité est dans un phase très difficile à vivre, on a vraiment un émotionnel qui nous submerge. »

 

EM : «  Il y a un bilan et un état de l'existence, qui fait que l'on ne respire plus, on est plus en mouvement dans quelque chose où le corps et l'esprit sont dans un certain bien-être.C'est une perte de repères, on est dissonant, nos aspirations ne sont pas réalisées, la frustration et la morosité s'instaurent, on voudrait que cela change. »

 

La nécessité de retrouver des racines, qui guide certains au druidisme, ne serait pas éprouvée par tous les individus de la société. Certaines dispositions sociales en effet semblent précéder l’intérêt pour cette tradition.

 

AC : « Peut-être cela suppose un minimum de scolarisation quand même, c'est peut-être pas un milieu populaire, artisan ou rural... Quoi que.... Il y a eu quelques paysans. C'est beaucoup d'enseignants, de fonctionnaires, de gens des impôts même, des techniciens, un qui fabriquait des crêpes, c'est très varié quand même. »...

 

AU : « Il n'y a pas trop de gens huppés, c'est les classes moyennes. Et puis il y a aussi des gens qui galèrent, des jeunes surtout. Il y a des retraités, des actifs, des gens de plusieurs âges. »...

 

DI : «  Il y a pas tellement de jeunes. Non il n'y a pas toutes les classes sociales. Ce n'est pas si loin que ça du mouvement breton, et dans le mouvement breton on voit bien aussi qu'il y a un essoufflement (…) Je pense qu'il y a plus de femmes. »

 

LE : «  J'ai vu à peu près tous les métiers. Dans notre groupe on a un paysan, un ouvrier, une aide-soignante, une infirmière, un gérant de camping, un banquier, etc... Les philosophies, les religions qui leur sont proposées ne leur conviennent pas. »

 

EM : « Globalement ça peut toucher tous les âges, tous les types de classes sociales, mais ça touche surtout les gens qui sont dans une quête, une démarche, et plus particulièrement le féminin, qui se mettent en quête par besoin de se restituer ses dimensions spécifiques et propres. Ça va de vingt à soixante ans et plus, c'est beaucoup de femmes qui sont dans le soin, à la recherche d'équilibre, d'harmonie. La première chose qu'elles disent c'est « On est perdues ». »

 

 

 

 

 

 

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Notes BD : Le Féminin est de plus en plus en quête, en recherche légitime de sa « Féminité originelle » ; laquelle a été de plus en plus « confisquée » ou interdite au grès des siècles et des oppressions rédhibitoires et amplifiées du masculin...

 

C'est une quête de réappropriation, de restitution des valeurs inhérentes à la Femme dans l'Antiquité et surtout dans le monde Celtique où la Femme occupait des situations, positions et fonctions privilégiées au regard des autres cultures de l'époque...

 

C'est aussi récupérer la dimension sacrée et originelle de ce Féminin gardien et servant des hauts lieux, des sanctuaires, des sources de vie etc  dont la fonction d'initiatrice des peuples en bien des domaines et notamment dans l'initiation sexuelle de l'homme, du héros, du « guerrier » etc...

 

Le rapport, la relation du féminin vis-à-vis de la Vie n'est pas de la même nature que ce qu'instaure l'homme dans cette dimension relationnelle... Cette quête d'un « Féminin des Origines » est très liée à la dimension sacrée du « Vivant » est se trouve être un puissant vecteur de la demande féminine actuelle plus importante en nombre que la démarche du masculin...

 

Toutefois, les postes de direction des groupes druidiques sont très majoritairement Masculins et le Féminin n'occupe que très, que trop rarement, une position « hiérarchique »...

Le jour où ce Féminin sera davantage représenté la Tradition des Druides évoluera positivement avec Lui pour autant que le dit Féminin ne se fourvoie pas dans l'imitation préjudiciable et pervertissante du Masculin !...

 

On ne s'étonnera pas que beaucoup de cheminantes sont des femmes engagées dans des dimensions de « soins », et cherchent ainsi à instaurer, à rétablir ou a conforter des équilibres et des harmonies dans les personnes qui font appel à elles à ces effets....

 

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L'engagement au préalable dans un mouvement régionaliste, dans une quête identitaire, spirituelle, les qualités d'écoute de soi et des autres, ou encore les déceptions causées par les grandes religions semblent prédisposer certains individus à s'orienter vers une telle tradition, bien que certains enquêtés appuient et soutiennent la diversité des origines sociales des cheminants et des druides.

 

En adhérant à la tradition des druides et en partageant une certaine affinité spirituelle, les cheminants s'insèrent dans un système  « qui remplit certaines fonctions sociales auprès des individus. » (J P Willaime). En effet, qu'il s'agisse d'un groupe spirituel, culturel, d'une philosophie ou d'une religion, la tradition druidique opère comme un lieu d'intégration, socialement nécessaire, en ce que cela « éduque la responsabilité sociale et compense l'individualisme. » Ibid face à la déception vis-à-vis du domaine politique, du désengagement de certaines institutions sociales, de l'individualisme croissant entre autres, la nécessité de sensibiliser les citoyens à une certaine éthique responsable se fait sentir à l'intérieur des groupes de druides. « les sociétés libérales ont besoin d'agences sociales pourvoyeuse d'éthiques de la fraternité et de la responsabilité. » Ibid

 

TH : « Etre druide aujourd'hui, c'est appréhender son environnement et donner un sens à cette appréhension. Ça sert d'avoir un cheminement pour pouvoir le faire, une école, c'est recevoir un enseignement, un certain nombre de guides très indicatifs pour pouvoir se connecter efficacement là-dessus. C'est l'efficacité, le druidisme ça nous donne une caisse à outils pour être efficace dans le monde profane. »

 

WI : « L'objectif, à la fin, c'est bien l'émancipation. »

 

 

Note BD :

Pourquoi, en dehors d'un lieu (Londres) et d'un temps commun aux Francs-Maçons et aux Druides (le XVIIIème siècle) les premiers se tournent assez souvent vers les seconds ce qui fait que bien des groupes druidiques accueillent des Frères Trois Points quand ils ne sont pas dirigés par eux ?

Que nous disent ces frères quand ils se tournent vers le druidisme ?

Deux choses : 1 : « On vient chercher un « supplément d'âme » soit une dimension spirituelle accrue et 2 « un plus grand rapport, une plus vive connexion avec la nature »...

 

La dimension altruiste, humaniste, mutualiste se complète lors avec une dimension verticale spirituelle également traditionnelle mais qui apporte une plénitude de sens et d'Essence...

La loge n'est plus confinée dans un temple symbolique construit en dur et couvert, mais s'ouvre dans toutes les libres dimensions de l'espace...

 

Il fut cependant une époque dans le druidisme breton ou une cohabitation importante entre ces deux traditions est devenue houleuse, chacun accusant l'autre d'empiéter dans son domaine ou de vouloir en prendre la direction ou encore de l'influencer dans un sens plutôt que dans un autre etc... Il semble que ces anciennes querelles se soient quelque peu atténuées...

 

On se rappellera que l'AOD l'Ancien Ordre des Druides, l'une des trois branches du « canal historique » druidique a opté pour une dimension totalement mutualiste et que son organisation structurelle interne est identique à celle des Francs-Maçons sur bien des points.

A noter que les responsables de l'AOD s'interrogent depuis peu sur le fait de remettre une dimension druidique verticale en leur sein et de s'ouvrir davantage au « Féminin »...

 

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AU : « L'étude du druidisme pour moi, c'est une école de liberté. C'est le refus de l'Etat, pas de l'ordre établi, on a besoin de repères, mais il y a un refus de l'autorité. Une réflexion sur la liberté individuelle, qui elle est historique. Réfléchir sur la liberté, c'est réfléchir sur l'oppression, la relativité aussi de la liberté, et surtout la liberté de l'esprit. Le druidisme est là pour libérer, il apporte des éléments pour réfléchir sur sa propre condition. »

 

EM : «  Ce qui est formidable dans cette tradition, c'est qu'elle te place devant le choix, on te fait des propositions, on élargit la gamme des possibilités. C'est le dieu qui en toi assume. Nos propos, c'est de favoriser le libre arbitre et la libre critique de chacun ; toujours l'idée libertaire. »

 

La pratique du druidisme permet également à des individus d'acquérir des compétences utiles dans la vie quotidienne, dans le rapport aux autres, à son métier, etc... Cela «commande la représentation de la position occupée dans le monde social, et par là la vision de ce monde et son avenir. » (Bourdieu)

On y invite les personnes à expérimenter la sagesse personnelle, plus que d'adhérer à un dogme. « l'individu est sans cesse renvoyé à lui-même » (Willaime). « C'est une affaire de libre-choix personnel » (Ibid) , qui donne la possibilité aux individus de réinvestir une mémoire « au niveau sociétal et individuel (comme s'il s'agissait de répondre à la déstructuration des espaces et des temps) et comme pourvoyeur d'identités collectives et individuelles. » (Lioger R)

 

LE : «  C'est essayer de voir la caisse à outils et de la réadapter au monde d'aujourd'hui. »

 

TH : « Je souffrais d'une timidité très maladive, la voie du barde m'a permis de m'exprimer en public. Ça me donne un cadre rituel et sacré dans lequel je peux m'exprimer en toute confiance. Ça me cultive, ça me donne une boîte à outils pour agir au quotidien. J'ai commencé ma voie bardique juste avant d'ouvrir mon cabinet d'acupuncture. L'intérêt de se retrouver entres adeptes, c'est d'enrichir notre boîte à outils, mais cette dernière doit servir à l'extérieur dans le monde profane. »

 

 

 

 

 

 

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EM : « Ça donne du sens et de l'Essence à une existence. Ça rend les hommes et les femmes libres et responsables, on a tout fait pour l'étouffer, et aucun dogme idéologique religieux ne peut le tolérer... Ce n'est pas un rôle passéiste ou de nostalgie d'un passé révolu, mais qu'est-ce que dans cette matière là je trouve comme éléments pour animer le présent ? C'est une école de sagesse, ça apprend à tolérer, à pondérer, ( il y a hélas des exceptions !) ça permet de nourrir sa pensée et ses actes et ça permet d'accompagner, c'est -à-dire de partager une appartenance à une humanité que nous sommes et qui a besoin de retrouver de la force, de l'énergie et de la lumière... vaste programme ! »

 

S'engager sur ce chemin spirituel ouvrirait ainsi le champ des possibles, donnerait des clefs pour agir dans le monde profane, l'objectif étant « l'homéostasie individuo-globale, une symbiose hédonique entre le Soi et le Tout » (R Lioger) . La tradition des druides répond à une nécessité d'organiser la société et « ne vient pas de la contemplation de la nature ou de besoins individuels ».

(Azreia R et Hervieu-Léger D)

 

Ainsi « l'idéologie druidique n'est plus qu'un vecteur, une forme, un cadre extérieur, une trame pour l'expression universelle de l'amitié, de la fraternité, de la fidélité et de l'entraide. » (M Raoult)

 

Lorsqu'une personne souhaite se lancer sur la voie druidique, les druides en charge du groupe dont cette personne s'est rapprochée étudient ses aspirations. Si l'ambition universelle et ouverte à tous sur le modèle antique (« le recrutement n'était pas héréditaire, et quiconque en avait le désir et la capacité pouvait accéder au druidicat. » (F Le Roux), est prôné par les druides. Il existe cependant des raisons pour lesquelles on ne peut pas entrer dans un collège.

 

TH : « Est-ce qu'on a les mêmes attentes ? Et parfois, c'est non. Il y a des conditions sine qua non qui sont l'équilibre psychique, vraiment essentiel, et une certaine cohérence spirituelle. La question d'opérativité est essentielle, c'est être sincère et cohérent. J'ai vu des gens, on sentait bien que ça leur faisait pas du bien du tout, et qui commençait à dériver, même en cérémonie. Heureusement la cérémonie est là pour agir en tant que garde-fou psychologique. Il y a un aspect psychique qui peut être très dangereux. Là, notre responsabilité, c'est d'aller les voir et de leur dire : « arrête là, tu peux pas te permettre ce genre de choses.» Il faut être un minimum stable pour entamer une démarche spirituelle quelle qu'elle soit. Si on cherche une séance de psy en faisant un rituel, c'est qu'il y a un problème (…) Cela suppose une ferveur, une cohérence, une honnêteté, et un véritable engagement. Quelqu'un qui n'y croirait qu'à moitié, ça sert à rien qu'il soit là. Essayer de convertir les masses alors qu'elles sont elle-mêmes convaincues, ça n'a pas grand intérêt. »

 

WI : «  Il faut que la personne soit sûre qu'on est ce qu'il recherche. Des zinzins on en croise ! »

 

DI : « Je pense que toute le monde peut être druide, il n'y a pas de qualité pour être druide, c'est fermé à personne. Mais je pense que avant quarante ans, c'est difficile d'être druide. »

 

LE ! « Il y a des choses à faire avant. J'ai rencontré des gens absolument mûrs, mais j'aurais eu trop peur de les perturber dans leur vie qu'ils avaient à construire... Faut avoir réglé un certain nombre de choses pour avoir l'esprit libre. De façon à ne pas mettre en danger. Ça peut bousculer. (...) Le fait de croire en rien, ou quelqu'un qui serait raciste par exemple, qui serait fasciste, moi je peux pas. Par contre quelqu'un qui serait à l'extrême gauche, je lui dirais non aussi. La voie druidique, mais comme toute voie philosophique authentique, c'est une voie d'équilibre. Il faut que ce soit quelqu'un de paisible. »

Certains enquêtés sont catégoriques quant aux conditions et aux qualités nécessaires pour l'acceptation d'un individu dans un collège druidique. Si le discours de l'ouverture à tous fait l'unanimité chez les druides, il existe selon la libre appréciation de chaque collège, des comportements et des idéologies dont la tradition des druides doit être sauvegardée. Des profils sont ainsi refusés, en fonction du jugement par les druides du niveau de déviance qui pourraient porter atteinte aux valeurs prônées par la tradition des druides ou de la dangérosité ou du risque estimé pour l'individu. La sélection opérée intervient en général au moment de l'entrée dans le groupe, qui ne signe pas le début du parcours initiatique, mais bien la position de sympathisant, de disciple. Lorsqu'un cheminant fait savoir sa volonté d'ouvrir un processus initiatique, les druides du collège en question le con,naissent déjà. Le passage de grade en grade n'est donc qu'exceptionnellement soumis à la restriction d'admission.

 

 

 

 

 

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Le Parcours initiatique.

 

Qu'il s'agisse d'une découverte, d'une recouvrance, d'une évidence, d'une révélation, tous les druides ont fait des expériences différentes de l'entrée dans la sphère druidique. En d'autres termes, il y a de multiples manières de tomber dans le chaudron. La pratique de la musique, le développement d'une autre spiritualité, l'imprégnation d'une culture régionale, l'intérêt pour la théologie, l'écriture et la poésie sont autant d'éléments de leur parcours de vie qui ont pu les mener à s'engager sur cette voie.

 

De plus, tous les enquêtés, d'éducation catholique, racontent s'être questionnés très tôt sur la religion, son authenticité et sa cohérence. Rétrospectivement, les enquêtés émettent tous l'idée selon laquelle ils étaient prédisposés à être druides, et justifient cela à l'aide d'éléments biographiques depuis la plus tendre enfance, comme s'il s'agissait d'un parcours commencé depuis toujours, et précisé au cours du temps, des expériences et des rencontres.

 

Le parcours initiatique druidique n'est en rien un secret, mais il est cependant important de noter qu'il s'agit là d'un processus singulier et intime, partagé entre l'initiateur et le cheminant. C'est la raison pour laquelle il est impossible de rendre compte d'un parcours type. Globalement, l'objectif du parcours initiatique est de « faire accéder ses membres à des états de conscience de plus en plan subtil sur le plan spirituel. » M Raoult

 

LE : C'est une phase de réapprentissage, de dialogue avec l'Univers. Il faut réinvestir l'Univers une fois que j'aurai récupéré un langage, restauré le dialogue. A chaque fois que quelqu'un va suivre ce processus, ce sera tellement personnel qu'il va avoir son propre secret. C'est un processus opératif qui va vous transformer de l'intérieur, et c'est très difficile de raconter ça. »

 

AC : « Ça consiste essentiellement à se dire : « j'ai un parcours à faire avec des choses positives et négatives, maintenant je vais me débarrasser de ce qui me gêne, de tout ce qui est scories, poids et casseroles, et puis je m'engage à chercher, à accroître mes connaissances sur la tradition celtique, pour le bien, pour l'amour sous toutes ses formes. »

 

EM : «  C'est une restitution de la mémoire des origines dans une société en perdition.. La question est de savoir comment faire pour retrouver une synergie, une dynamique existentielle ? Il faut se désencombrer de « l'empapaoutage » idéologique religieux depuis 2000 ans et plus, revenir à la source, à la souche et à la racine.»

 

Si le parcours initiatique, présenté de la sorte, peut paraître avoir un aspect très abstrait, c'est parce qu'il s'agit d'un cheminement dont les modalités ne sont pas fixées. Le rôle de l'initiateur, en cela, est crucial. Les deux parties doivent en effet s'entendre sur un contrat didactique tacite et moral. Dans l'Antiquité, « les maîtres s’engageaient à livrer toutes leurs connaissances. Les disciples acceptaient les conditions parfois dures de cet enseignement et promettaient de respecter l'éthique commune. »(J L Brunaux) Le procédé est finalement le même aujourd'hui, où l'initiateur, possédant « une autorité socialement légitimée par le charisme qu'on lui reconnaît », (Willaime) a pour fonction « d'annoncer au néophyte les expériences auxquelles il doit s'attendre. » et « lui fournir les symboles grâces auxquels il pourra les exprimer. » (Bourdieu)...

 

WI : « Quand on consacre quelqu'un druide, c'est une vraie prise de responsabilité. C'est vraiment une question de conscience, de discernement, de patience, de vigilance et de persévérance. »

 

EM : «  Ça enveloppe tellement de fonctions, de capacités, c'est une vastitude énorme le sacerdoce. Tu dois être en mesure d'accompagner tout individu, et tout le long de son propre cheminement en faisant de sorte qu'il se fasse lui-même ses propres outils. »

 

AC : « Ça permet de transmettre tous ses pouvoirs. » 

 

La transmission de la tradition des druides nécessite donc un accompagnement et un encadrement spécifique et adapté à chaque cheminant, afin de léguer à ce dernier « les plus grandes responsabilités » qui lui permettront d'assurer la perpétuation de cette minorité spirituelle en restant « toute sa vie redevable à sa communauté intellectuelle d'origine. » (JL Brunaux)

 

Les méthodologies d'enseignement initiatique diffèrent selon les groupes et selon les druides, Puisqu'il n'existe de toute évidence aucun manuel d'initiation. Nous retrouvons cependant la progression par échelon dans la plupart des collèges. Ainsi, il n'est pas rare que les cheminants commencent par assister aux cérémonies en tant qu'observateurs pendant une certaine durée, l'objectif est en effet de s'imprégner des éléments de la rituélie, et cette période de probation permet aux initiés de montrer « qu'ils se soumettent au contrôle social et qu'ils sont disposés à s'intégrer. » (Eias N et Scotson J) au collège des druides. S'ils manifestent le désir de s'impliquer davantage, alors une période d'étude peut commencer, avec différents matériaux à l'appui.

 

AU : « Les gens doivent faire une lettre de motivation ; ils ont deux ans pendant lesquels ils sont disciples. Quand on prête serment, on jure fidélité au grand druide la Gorsedd, à la culture du pays. Il y a un devoir de soutien et de fraternité envers les gens du pays. Dans certains collèges, c'est du druidisme événementiel ; ils considèrent que si vous payez 300 euros vous avez un cours par correspondance qui vous permet de devenir druide. Ça laisse songeur quand même. »...

 

 

Note Bran du Une charte déontologique sur ce que ne saurait en aucun cas être le druidisme et sur ce qu'il aspire à incarner a été élaborée et diffusée il y a quelque années. Des représentants de plus de 23 collèges se sont rassemblés à cet effet (plus d'une centaine de frères et de soeurs en druidisme)...

 

Parmi les articles votés à l'unanimité figure la mention d'interdiction de toute rémunération d'un druide pour son service de sacerdote et la tenue d'un rituel ou pour ses enseignements prodigués oralement ou d'une autre façon (stages...) moyennant finances... La fonction druidique est basée sur le bénévolat et le don.)

Exception faite pour les frais engagés par le druide lui-même ( transport, hébergement, restauration) pour réponde au mieux aux services demandés

 

....................................

 

LE : «  Il faut quinze ans pour former quelqu'un. On va apprendre un nouveau langage, une nouvelle façon d'appréhender le monde. On pourra vous demander de réfléchir sur l'importance du soleil et de la lune, de l'eau et du feu, par exemple. On demande de faire un travail écrit puis une œuvre, dans laquelle ils restituent ce qu'ils ont voulu exprimer à travers le travail intellectuel. Cette méthode là je ne l'ai vu nulle part ailleurs. Il y a des groupes où il y a des leçons à apprendre, moi je pense que c'est très mauvais ? Il y a aussi certains groupes où vous arrivez, vous êtes sympa, on vous met la main sur l'épaule, et c'est bon t'es druide. Ça n'a pas de sens. »

 

(Note B D : La formation des « Compagnons » relève encore d'un processus d'enseignements oraux et pratiques puis de la réalisation d'un « chef d’œuvre » qui valide ou non le passage à un degré supérieur de connaissance, de pratique et de maîtrise... Le compagnonnage est à l'origine de la Franc-Maçonnerie « opérative »...)

 

AC : « C'est des cours écrits par le Grand Druide de Normandie, c'est très structuré, tu reçois tous les mois un cours, les cours du barde c'est un classeur tu en as 1000 pages. Ça devrait durer neuf ou dix ans en moyenne, chacun son rythme ! »

 

(Notes BD : Il est évident que l'enseignement druidique se doit de privilégier l'oralité et de transmettre la Tradition selon le précepte «  de cœur à cœur, de poitrine à poitrine et d'oreille à oreille. » Mais, il faut aussi vivre avec son temps et et tous les cheminants ne sont pas dans notre« proximité» loin de là ! Aussi, et à défaut, on a recours aux supports modernes de communication ! )

 

WI : «  Si t'es pas druide, mais qu'on pense que tu l'es ; on va te régler ça en vitesse dans la forêt pendant que les autres boivent un coup. Il faut que les gens trouvent leur propre façon d'être druide. »

TH : «  Il y a encore quelques groupes qui suivent encore cette initiation là avec sept grades, ils sont pas français, mais irlandais. Dans certains groupes, pour peu qu'on fournisse un travail minimum , en trois ans on est druide. L'important pour eux c'est la bonne volonté, on est encore dans l'hippisme (mouvement hippie), ça ajoute une facilité initiatique, c'est trop facile ! Dans mon groupe, c'est pendant les grands rassemblements nationaux, Samonios et Beltaine, qu'on va initier, grade par grade. »

 

Note Bran Du : Le fait de pseudo initier des bardes, vates ou druides dans un délai très court en fonction de leur assiduité, de leur fidélité, de la connaissance des cours d'enseignements (3 ans et moins de 3 ans) ... cause un préjudicie conséquent à l'image de la fonction druidique et des valeurs normalement inhérentes à celle-ci.

 

C'est une véritable entreprise de « dévalorisation » avec cependant de très rares exceptions qui relèvent d'une qualité déjà exceptionnelle de l'individu initié.

 

De plus ces druides nommés sur ces critères seront amenés à former et initier à leur tour et ce dans des mêmes conditions ce qui provoque un appauvrissement fort considérable et fort préjudiciable à la Tradition elle-même...

 

C'est le cas notoirement à l'OBOD et j'ai vu et entendu hélas personnellement ce que cela donne en réalité de médiocrité fonctionnelle voire de caricature de la fonction druidique...

Pour ce que j'ai vu et entendu en France le degré de méconnaissance en tous les domaines est affligeant et l'absence de compétence y compris pédagogique de même...

 

Cela malheureusement influence vers le bas et très négativement des Groupes bretons et gaulois qui tendent à faire monter des personnes en grades et fonctions aussi rapidement et sans souci de qualités et de capacités fonctionnelles réelles (la gentillesse et l'assiduité sont des caractères bien insuffisants pour accéder à de telles responsabilités!)

 

DI : « Quand je fais une formation qui dure trois jours, j'en fais très peu, mais je peux plus faire cela gratuitement. Je m'arrête souvent avant l'initiation. Après, ils savent dès le départ que je leur donne ce que je peux et après ils se débrouillent. J'ai rien à vendre (sic) et je fais pas de prosélytisme. »

 

Note B D : Non comment !

 

EM : « Dans les temps anciens, le druidicat s'acquérait au bout de vingt années d'études permanentes soit une formation à plein temps. Ce n'est plus, hélas, le cas aujourd'hui ! »

 

La pluralité des méthodes de travail, d'apprentissage, d'accompagnement en somme la pluralité des formes d'initiation est manifeste. Selon les collèges, selon les druides, différents matériaux d'apprentissage sont mobilisés, le passage de grade en grade ne prend pas le même temps, les exigences différent etc... Les discours des enquêtés attestent de vives accusations à l'égard des procédures d'initiation qui seraient notamment trop empressées, trop laxistes et coûteuses.

 

Il est un point sur lequel les critiques des enquêtés se rejoignent : les druides auto-proclamés. En effet, il paraît impossible, dans une société initiatique, d'être dispensé d'initiation, puisque que cela atteste d'une reconnaissance par les pairs d'un cheminement personnel. « Les détenteurs du monopole de la manipulation du sacré, lettrés de toutes les églises, n'ont jamais beaucoup d'indulgence pour ceux qui prétendent découvrir en eux-mêmes les sources de l'autorité traditionnelle et accéder sans intermédiaire au dépôt dont ils ont la garde. » (Bourdieu P)

 

AC : « Il y a les auto-proclamés, c'est pas bon parce que si c'est une société initiatique il faut passer par l'initiation. Ça n'a pas de valeurs. »

 

A SUIVRE

 

 

 

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11/06/2020
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