Les dits du corbeau noir

DOSSIER FORET 2018 BRAN DU 13 08 AOUT

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Photo Bran du

 

 

 

 

Dossier forêt... Bran du          13 08 2018

 

 

« Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent.»

Chateaubriand

 

« Penser ; c'est trouver des clairières dans la forêt.» Jules Renard

 

« Les arbres ne sont pas des pierres recouvertes de mousse. »

P Wohlleben

 

 

Sources et références :

 

Peter Wohlleben La Vie Secrète des Arbres édition Les Arènes

(700 000 exemplaires vendus en 15 mois en France, deux millions en tout.) (Traduit en 41 langues.)...

Une édition a été réalisée pour les enfants et s'intitule : « Ecoute les Arbres parler. »

 

Le film « L'Intelligence des Arbres »...

Politis : Aux Arbres Citoyens N°1513 excellent numéro

Télérama Hors Série Juin 2018 L'Appel de la Forêt

Emission : la Grande Librairie...

Le Secret des Arbres (A2) Envoyé spécial...

 

 

 

Introduction Bran du    Août 2018

 

 

Nous sommes « nés » aussi de l'Arbre et indéniablement en ce qui concerne certaines traditions ancestrales occidentales comme la nôtre.

 

Cette Mère « forêt » a été et demeure notre berceau spirituel, philosophique, culturel, « écologique », artistique, source et ressource de bienfaits multiples, de revitalisation, de

ré-énergétisation, d'apaisement, de pacification, de protection, de nourritures, de résistance et de rébellion, de sanctuaire pour le service du sacré et du divin, d'ermitage naturel pour la rencontre intime et profonde avec soi et l'indicible ….

 

Ces fonctions essentielles n'ont pas disparu, elles demeurent aussi fondamentales et primordiales qu'aux temps premiers d'une humanité en quête d'elle même et de valeurs constitutives l'a fondant sur des assises stables propices à élévation et à évolution...

 

Mais, le rapport initial fait de respect et de considération, la relation « symbiotique » instaurée avec cette « Matrice végétale », se sont estompés au point de faire aujourd'hui de ce berceau une entreprise économique qui pour croître de plus en plus démesurément saccage et perverti un mythe, des archétypes, la part sensible et émotionnelle des songes, des rêves et des espérances, nous privant ainsi et de plus en plus des derniers refuges et gardes-fous d'une Matière anthropomorphique et égocentrique qui entend régenter tous les domaines de l'activité humaine sous forme exclusive de rentabilisation financière et de profit à court terme et ce sans se préoccuper, à aucun moment, du sens et de l'Essence même de la Vie et de son devenir...

 

De telles intentions, volontés et arrogances humaines transforment le « berceau des origines » en futur « tombeau du devenir ! »...

 

La façon éhontée, aveugle, mercantile, égocentrique, dont nous traitons cette « Mère-Forêt » illustre parfaitement l'état des lieux, des mentalités et des intentions de notre société dite « moderne », qui éblouie par ses propres phares d'illusion et d'artifice s'enfonce inexorablement dans les ténèbres de son orgueil, de ses cruautés et de ses mensonges...

 

C'est comme cimenter des sources vives et ruisselantes sous prétexte que l'eau qui en sourd n'est pas en mesure de nous apporter les produits financiers et rentables attendus !...

 

 

 

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Les éléments rassemblés pour ce dossier forêt sont loin d'être exhaustifs, mais correspondent à la vague de sensibilisation et d'éveil qui surfe actuellement sur l'océan sociétal européen touché par la publication d'un ouvrage interpellatif d'une ampleur inhabituelle et relayé par un film qui en conforte, par l'image, la teneur et la portée...

 

La science, depuis ces deux dernières années, démontre avec la rationalité qui lui incombe et les résultats concordants de ses expériences, que notre regard sur la forêt, les arbres, les plantes, est appelé à se modifier grandement dans les temps à venir du fait que l'intelligence humaine est amenée à considérer, preuves à l'appui, d'autres formes d'intelligences à l’œuvre depuis toujours dans le règne végétal ; une « intelligence » observée par les sociétés anciennes traditionnelles et incorporées dans leurs mythes et légendes avec tout le respect individuel et communautaire dû à cela......

 

Des fonctions jusque là réservées à la nature humaine sont déployées dans un autre règne qui considéré jusque là comme dénoué de toute forme d'intelligence à été subordonné à l'action humaine et à toutes ses exactions...

 

L'exploitation massive de la forêt réduite à la notion de « bois énergie » connaît un accroissement d'abattages sans précédent

peu soucieux des dégâts causés aux écosystème et aux biotopes, c'est-à-dire au devenir équilibré des futures forêts pouvant naître après cette surexploitation....

 

Le paysage forestier que vous traversez en vous rendant d'un point à un autre de la France (par exemple) est régulièrement ponctué de coupes franches dont l'intensité et la fréquence sont telles qu'elles ont suscité des réactions nombreuses et inattendues de la part d'une multitude de voyageurs alarmés par le spectacle visuel qu'ils ont eu régulièrement sous les yeux au cours de leur périple...

 

Des associations locales, régionales, qui ont été témoins de la très nette accentuation de ces pratiques « sylvicoles », ont alerté l'opinion avec les moyens et supports dont elle disposent...

 

La Chine, avec l'appui de cabinets juridiques spécialisés qui ont très vite discerné la mâne financière qu'ils pouvait réaliser pour favoriser des transactions délicates et des plus discrètes, achète du couvert forestier en France pour en retirer les grumes d'essences dites nobles afin de vendre du meuble à leurs ressortissants friands de cette qualité de bois...

 

Il faut hélas compter surtout avec les gros investisseurs (banques, assurances...) pour qui les placements relatifs à la « filière bois » sont d'une rentabilité avérée, sûre et croissante...

 

C'est dire que l'O.N.F n'est pas seule responsable des dérives économiques que l'on peut constater de visu même si sa gestion s'est fortement éloignée de ses autres fonctions « sociales » au point que les agents forestiers de tout échelon et de toute la France se sont assemblés récemment pour protester devant le ministère concerné en faisant valoir que leur métier vocationnel disparaissait devant les volontés de transformer les uns et les autres en « commerciaux » chargés de rentabilités et de profits à venir en provenance de la dite « filière bois » !!!

 

C'est depuis, avec le monde paysan, le taux de suicide le plus alarmant que nous connaissons en France !

 

Les documents qui suivent et les nombreux ouvrages qui sont publiés depuis quelques mois posent des questions pertinentes sur l'avenir de nos forêt et interpellent tous et chacun sur son état actuel et sur son devenir ; le sort de celle-ci étant (à juste titre et très légitimement) de plus en plus associé au propre devenir humain...

 

Le blog relatera mi septembre une initiative mise en œuvre par notre ami Bernard Boisson et l'équipe qui l'entoure afin de compléter cet « éveil », cette nouvelle et indispensable « sensibilisation » par la création d'une association complémentaire d'autres initiatives en ce sens et se conjoignant, avec sa propre « sensibilité » à des actions appropriées déjà en cours en renforçant des dimensions quelques peu délaissées jusqu'alors...

 

Ce n'est pas par hasard ou désir d'originalité que le grand écrivain et poète breton Victor Segalen a décidé de reposer définitivement au cœur de la forêt de Huelgoat, fragment de la grande et ancienne forêt armoricaine si tant habitée de légendes et de mythes...

 

C'est une volonté consciente, évidente et cohérente de restituer de l'humus futur à l'humus préexistant ; humus qui est étymologiquement la racine commune au mot homme et humilité... La « tombe » ici se faisant de nouveau « berceau » !...

 

Bonne lecture Bran du

 

 

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A propos de l'ouvrage de Peter Wohlleben : La Vie secrète des arbres... Edition Les Arènes

(L'auteur est un ingénieur forestier allemand)

 

La perception extérieure de l'ouvrage fait état de l'étonnant, du passionnant, du surprenant de ce livre... Le contenu informatif est méritoire pour les effets qu'il entraîne et l'extraordinaire accueil qu'il reçoit...

 

Nombre des découvertes scientifiques portées ici à connaissance et vulgarisées à bon escient ne relèvent pas de « l'auteur», mais celui-ci fait relais aux chercheurs, observateurs et découvreurs qui l'ont précédé... Il serait injuste que les lecteurs attribuent au dit auteur les découvertes qu'il expose avec le succès démontré...

 

La critique par le milieu scientifique est assez rude ; elle reproche (entres autres non appréciations du type : des sources absentes ou non vérifiables, des extrapolations non justifiées, des interprétations abusives et des erreurs manifestes) à l'ingénieur forestier d'anthropomorphiser le rapport homme-nature ; c'est-à-dire de prêter à la forêt des attitudes et comportements propres à l'espèce humaine et donc de tout ramener une fois encore à l'égocentrisme humain...

 

Pour Peter Wohlleben « la communauté des arbres fait « société ». les arbres communiquent entre eux par voie aérienne et surtout par un réseau de racines étonnamment étendu et fourmillant où la symbiose avec les champignons et les bactéries joue un rôle fondamental. » « Les arbres solidaires ou en compétition sont des êtres sensibles et des stratèges, immobiles mais extrêmement actifs pour se défendre et s'entraider. »

 

Ne négligeons pas cependant l'émerveillement et l'enchantement bien réel et révélateur que ce livre à procurer à bien de ses lecteurs et lectrices qui ne « verront » plus les choses de la même façon dorénavant...

 

On peut et on doit se poser la question qui consiste à savoir la ou les raisons d'un tel « succès »...

Pour partie, il semble bien que la « crise écologique » ambiante favorise du fait des fortes menaces que fait peser sur la communauté de destin planétaire l'arrogance humaine, une large réceptivité des propos tenus lesquels éveillent à un nouveau plan et niveau de conscience nombre de nos contemporains et ce nouvel attrait et respect pour les autres règnes qui cohabitent comme ils peuvent avec nous...

 

Francis Hallé confirme que les botanistes constatent un net regain d'intérêt pour les arbres et les forêts depuis une dizaine d'années. « Il y a une indispensable prise de conscience environnementale, notamment par la banalisation des voyages : les personnes voient les dégradations du milieu et deviennent plus attentives, et du coup, s’intéressent à ces symboles de la nature que sont les arbres. » 

« Mais comment rallier massivement les forêts et construire un

« autre monde » sans y importer les problèmes que l'on souhaitait fuir ? »

 

 

Emettre l'idée (démontrée scientifiquement) que les arbres sont des organismes vivants soumis à souffrances et douleurs, qu'ils s'entraident mutuellement, se protègent de même en s'avertissant de la présence de prédateurs, qu'une « mère-arbre » peut « alimenter » son enfant, qu'ils semblent bien avoir compris qu'ils ont besoin des autres dans certains cas pour survivre individuellement, qu'ils émettent des signaux électriques et chimiques afin de communiquer et d'échanger des informations entre eux, qu'un arbre est en capacité de faire « lecture de son environnement » et de s'adapter aux contraintes de celui-ci...

 

Tout cela et bien d'autres capacités et facultés en cours d'exploration comme celles portant sur la « mémoire des arbres » ou encore sur l'existence d'une sorte d'internet arbustif impliquant et associant le monde fongique sont, en effet, une révélation majeure (incontestée) très bouleversante...

 

(Avoir à connaître par exemple qu'une souche d'un arbre coupé depuis plus de 20 ans est encore « verte » et vivante parce que entretenue par les racines des arbres qui l'entoure est tout aussi bien réel et extraordinaire!)...

 

De tout ces constats, il ressort une évidente et impérieuse nécessité : celle de protéger ce règne végétal si tant mit à mal de nos jours.

L'auteur propose, comme cela a été fait en Suisse d'ailleurs, de doter ce règne de droits quasi juridiques. (La défense des végétaux est inscrite dans la Constitution de la Suisse.)

 

Car si l'arbre à développer la capacité de se prévenir et de se protéger mutuellement face aux agressions animales en transformant chimiquement par exemple ses feuilles et en les rendant astringentes voire toxiques face à une attaque de prédateurs, il n'a pas su ou pu se prémunir du plus terrible de tous : l'homme !...

 

Bien des idées profondément ancrées connaissent un renversement fondamental qui ébranle bien fortement les convictions usuelles. Cela entraîne un changement radical dans la vision courante et commune que l'on avait des arbres et de la forêt...

 

Les nouvelles compréhensions sont fascinantes, les découvertes récentes mettent en lumière des capacités insoupçonnées du monde arbustif : capacité d'adaptation, de solidarité et d'entraide mutuelle, d'analyse, d'apprentissage, de communication et sans doute de mémorisation, de perception....

 

Difficile alors de ne pas comparer ces capacités avec certaines facultés humaines bien qu'un équivalent du mot « intelligence » reste encore à trouver pour qualifier à juste titre et fonction les incroyables dispositions de nos « frères les arbres » et de nos sœurs « les plantes »...

 

Il apparaît que l'arbre dispose lui aussi de sens , notamment celui du toucher (perception et adaptation)...

Il a la capacité de « comprendre son propre corps » et de s'aligner sur lui en maintenant et en rectifiant sans cesse ce qui lui permet de continuer de se dresser vers la source de lumière...

Il saura se déployer et résoudre les contraintes et les déséquilibres qui nuisent à sa propre croissance, mais sera aussi attentif à la croissance de ses voisins et évitera de leur nuire si possible...

 

Dans l'échange ; il est question d'émissions électriques et chimiques (des influx nerveux propres à la plante.)

 

Bien des constats demeurent encore inexpliqués, on peut se demander où se trouve dans l'arbre le « cerveau » qui commande autant de fonctions performantes ?

L'hypothèse actuelle veut que ce soit l'ensemble de l'arbre ou de la plante qui soit ce « cerveau » !...

 

Francis Hallé ne croyait pas à l'intelligence des plantes ; il s'est ravisé depuis. «...si l'intelligence est la capacité à résoudre ses problèmes de vie, notamment par l'apprentissage et la mémorisation, il y a bien une intelligence dans la nature. »

« Depuis deux ou trois ans, nous recueillons une avalanche de résultats scientifiques plus surprenant les uns que les autres et qui contribuent à nous donner une image beaucoup plus riche du végétal. »

 

Au Japon se développe ce que l'on appelle le « bain de forêt » soit une sylvothérapie efficace dont la science démontre les bienfaits...

 

Le professeur Y Myasaki rappelle que l'espèce humaine à vécu des millions d'années avec le milieu naturel et qu'elle a appris à évoluer en celui-ci en fournissant les efforts d'adaptation indispensables. Cela ne fait que 200 ou 300 ans que les êtres humains vivent dans une dense urbanité et des conditions fortement productrices de stress qui résultent de cet habitat...

 

Il suffit dit-il de se reconnecter avec un peu de « nature » pour que celle-ci nous ramène à nos origines et nous apaise...

Mais cette thérapie forestière qui prouve et démontre cela fait aussi l'objet d'emprises financières et mercantiles qui sentent que ce « retour bénéfique à la forêt pourrait aussi être économiquement très gratifiant pour des entreprises adaptées à ce besoin !...

 

 

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Documents et citations :

Source : Politis : Aux Arbres Citoyens...

 

« Il y a dit Emmanuelle Coccia un tournant végétal dans l'opinion qui reflète l'émancipation de la réflexion botanique vis-à-vis de la zoologie, détentrice jusque là de la métaphore du vivant.

Le végétal n'est plus considéré comme le décor figé des sociétés animales. »

C'est ici l'esquisse d'une métaphysique où les plantes (re)trouvent une place centrale dans la fondation du monde. »

« L'époque est passée du paradigme belliciste (on s'entre-dévore)(soit le fondement darwinien du progrès de la vie) à une vague de pacifisme romantique. »

«Nous sommes invités à percevoir combien nous sommes « consanguins » de toute forme de vie. »

 

Stefano Marcuso attribue une intelligence aux plantes au regard de leurs capacités d'apprentissage, d'adaptation et de communication.

 

Pour Lynn Margulis (biologue) « la symbiose est une force évolutive beaucoup plus importante que la compétition chez une grande partie des vivants évolués. »

 

La grande thèse de Peter Wohlleben en découle « observer les arbres nous permettrait de mieux comprendre comment vivre ensemble. »

 

« Un jour ; on est las de parler de croissance et d'amour de la nature ; l'envie nous prend d'aligner nos actes et nos idées. Il est temps de quitter la ville et de tirer sur les discours le rideau des forêts. »
Sylvain Tesson Dans les Forêts de Sibérie

 

Soit un désir de « vivre de manière réfléchie, en affrontant seulement les faits essentiels de la vie. »

 

Une thérapie naturelle à base de silence et d'état sauvage...

« ...des individus qui avaient besoin de recul par rapport aux choses et cherchaient à s'engager dans une nouvelle communication avec eux-mêmes. »

Agatha Rodgers (Forêt refuge)

 

 

A SUIVRE...

 

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13/08/2018
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