DOSSIER : UNE SOCIETE EN VRAC ! NICOLAS HULOT EXTRAITS D'UN ENTRETIEN BRAN DU 15 02 FEVRIER
Dossier : une société en « vrac » engagée dans un crash !
Etat de la Planète dont la planète « France » : Nicolas Hulot :
« Une situation de cancer très avancé. »
(Extraits d'un entretien sur Radio-Canada.)
« Nous sommes d'étranges créatures qui nous affligeons des effets, mais qui continuons à adorer les causes ! » Bossuet
« Me « réduire » ne servira pas le monde ! » Mandela
« Exister : c'est avoir une action sur son environnement. »
Aurélien Barrau
L'ancien Ministre quatre mois après sa démission du gouvernement à trouver un refuge propice à la distanciation et au recul au Canada où il s'est livré à un entretien avec une radio canadienne...
(Nicolas Hulot avait dit au chef de l'état au moment de son acceptation du poste de ministre : « soit je vous inspire soit vous « m'aspiré ».
Tout le monde, et l'intéressé lui-même, n'ont pu que constater l'impossibilité « d'inspirer » judicieusement, et arguments solides à l'appui, un gouvernement n'ayant pas et en faisant pas les mêmes diagnostics !)...
Un esprit lourd et inquiet, fortement interpellé par l'état de notre monde... (mais non enfermé dans une bulle d'insouciance.)
Comment opérer, pacifiquement, une mutation, une transition écologique et solidaire...
Le progrès : c'est la révolution « faite à l'amiable », qui doit se faire de grès ou de force, mais le temps nous est compté pour que cela se fasse de grès... (On est déjà plus qu'au pied du mur et pris de cour. On n'a pas conscience qu'il s'agit de notre propre avenir et que l'on est pleinement concerné !)...
La nécessité impérative de s'affranchir des énergies fossiles...
C'est surtout la difficulté de partager une vision ; une vision globale et qui dépasse le court terme pour s'inscrire dans le moyen puis le long terme...qui ne consiste pas seulement en variable d'ajustement...
Une forte confrontation aux conflits d'intérêts (chimiques, pétroliers, automobiles...),
à l'inertie, aux injonctions contradictoires entre la défense de l'emploi, les acteurs économiques et le sort de l'humanité...
L'écologie n'est pas seulement un changement de caps, mais, non ; c'est un changement total de logiciel, de paradigme sociétal, de modèle de société...
Comment produire de la « richesse » sans épuiser les ressources, sans épuiser les sols, comment opérer une « croissance » (pas de croissance infini d'ailleurs dans un monde fini!) qui ne sature pas l'atmosphère en gaz à effet de serre... Comment faire donc quand bien des interventions et productions humaines ne sont pas compatibles avec l'avenir de l'humanité.
C'est l'humanité qu'il nous faut sauver, la planète elle, même «endommagée »,
se passera de nous et se sauvera par elle-même !...
Il est impératif d'accueillir, de participer, d'encourager, d'initier, d'accompagner un enjeu universel, un changement de paradigme qui concerne l'ensemble de la famille humaine...
(Personne ne pourra s'exonérer des graves menaces qui pèsent sur notre avenir commun.)...
Il faut à tout cela un cap, une vision, une pédagogie et l'exercice est très difficile !
Mais la volonté et l'intelligence collective font défaut !...
Certains disent on a du temps ! Non on n'a plus le temps... On sacrifie toujours l'avenir au présent !
On ne voit les choses et on n'agit qu'à très court terme alors que le futur s'appréhende sur le long terme... Le futur doit faire parti du « logiciel » de mutation, mais il n'est pas envisagé comme il se devrait...
La mise en œuvre d'une taxe carbone est complexe, elle est sujette à de grandes complexités et compatibilités... Elle est « justifiée » amplement, mais est confrontée à des enjeux contradictoires (Emploi/ Aspects sociaux /Economie/ Environnement...)
L'argent de la taxe dite « carbone » doit accompagner l'effort social dans une vision d'ensemble de la fiscalité ; une fiscalité écologique.... mais on fait de la fiscalité un emploi « punitif » et « additionnel » ce qui explique son rejet !...
On n'a jamais une vision d'ensemble de la fiscalité...
Concilier des enjeux antinomiques est un exercice des plus compliqués ; un exercice qui doit être traiter « globalement » avec l'implication totale de divers ministères...
Les français « citoyens » sont prêts à coparticiper pour résoudre et harmoniser ces enjeux et ils doivent s'exprimer sur ce grave sujet en jouant leur rôle s'ils sont prêt à « changer »... Mais il faut que la volonté citoyenne individuelle exprimée rencontre l'organisation collective qui la représentera dignement...
On doit concevoir des fiscalités à la fois incitatives et dissuasives...
Pour ce changement profond de « modèles », il faut se fixer des objectifs fermes...
Il nous faut rentrer dans un monde de sobriété, « d'économie dite circulaire » (locale, de proximité...)... Cela doit mener tout le monde sur le même chemin réaliste et objectif...
Alors que se présentent des scénarios d'irréversibilité on ajourne, on retarde, on ne tient pas nos engagements !...
Comment convaincre les gouvernants pour qu'ils affrontent enfin ensemble les désordres de la planète ?
Beaucoup n'ont pas la même conscience de l'importance des changements à opérer, beaucoup n'ont pas le même « diagnostic » !...
Des moyens limités ne peuvent résoudre des équations aussi complexes !...
On est en guerre contre nous-mêmes !...
Chaque citoyen porte une part de responsabilité...
Si le diagnostic général n'est pas partagé, le traitement ne se fera pas...
On descend (légitimement) dans la rue pour protéger son « pouvoir d'achat », mais bien trop faiblement pour l'avenir de nos enfants !
Il n'y a pas de jonction entre les aspirations et les exigences légitimes citoyennes revendiquées et une politique qui sache écouter et mettre en œuvre des réponses justes, appropriées...
Le citoyen à besoin du soutien politique, mais le politique a besoin tout autant du citoyen...
On ne voit ps plus loin que le bout de notre nez...
La politique ne peut continuer à nier la réalité...
L'écologie c'est aussi un « devoir de riches » car ceux qui sont frappés en premier le sont au « portefeuille » ou dans leur santé... ce sont donc les populations les plus vulnérables...
Que peuvent faire les « citoyens ordinaires » ?
Chacun peut déjà faire beaucoup à son propre niveau (une simplicité volontaire, une alimentation plus intelligence, une meilleur gestion des « déchets », un tri sélectif, le non usage de pesticides pour les plantes de son balcon ou jardin, des mesures pour mieux réguler ses dépenses énergétiques, sa consommation d'eau et d'électricité... etc...
L'attitude, le comportement individuel ; ont un impact conséquent, immédiat et opérationnel...
Tout le monde doit pouvoir participer à ces efforts sans être pénalisé...
Le « Bio » se doit d'être la norme pour demain... Mais il faut y aller à fond ! La majorité des gens veulent des produits de qualité, accessibles économiquement et de proximité...
Il y a là un fort potentiel de croissance intelligente...
Il faut instaurer un « lobby des consciences. »
Il faut mutualiser nos moyens. On a besoin de l'intelligence de tous...
On ne peut pas tricher avec la réalité, nous devons être objectivement réaliste et lucide ; la situation que nous vivons en terme d'avenir de l'humanité est totalement inédite et cruciale...
Je serais peut être plus utile (par rapport à mon ancienne fonction ministérielle) aux porteurs de solutions, car elles existent et doivent devenir la norme...
Le but, l'objectif à atteindre : une mutation irréversible et à la hauteur des enjeux et qui transcende les clivages...
L'instauration d'un pont, d'une passerelle, d'une jonction entre les légitimes aspirations citoyennes et la capacité et volonté des hommes politiques...
A SUIVRE...