DRUIDES ET KOGIS REFLEXION ALAN DIT BRAN DU 201827 02 FEVRIER
Photos (A Monteneuf) Bran du
Druides et Kogis... Réflexion
Bran du 2018 27 02
Eric Julien nous parle avec conviction, considération et passion du peuple Kogi ; ces indiens d'Amérique du Sud qui survivent comme ils peuvent et sans violence face à tout ce qui tente de les exterminer... (On pourrait aussi parler des Mapuches et autres sociétés humaines dites indigènes.) (Il faut rappeler ici qu'une centaine de tribus indiennes ont été effacées de la carte du monde au cours du siècle dernier suite aux exactions et prédations monstrueuses et « inhumaines » commises envers eux!)...
Il est devenu de mode de faire appel aux sagesses primitives des peuples dits premiers (des peuples ancrés dans l'essentialité et exposés aux plus grands périls du fait de nos artifices, de nos illusions orgueilleuses et de notre vif attachement au superflu, au mensonge et au dérisoire...
Quand la modernité s'égare et se perd dans le labyrinthe de ses arrogances, le recours est donc au « sauvage » au « primitif » , l'un et l'autre étant censés apporter remèdes et solutions dans les problématiques complexes et conflictuelles de notre troisième et très incertain millénaire...
On a invité encore récemment une représentation de ce peuple des Kogis à venir à la rencontre de l'Occident...
L'une des interrogations majeures à laquelle ces ambassadeurs tenteront d'obtenir une réponse recevable sera de demander pourquoi et vers où nos civilisations courent-elles ainsi dans une perpétuelle agitation et précipitation ?
Tant il est vrai que la co-habitation, la « gestion » et la notion même du temps diffère entre eux et nous...
Nous sommes loin en effet d'incorporer, d'incarner, des rythmes et des cycles de vie propres au monde « naturel » et aux danses saisonnières...
Notre « mortier » humain s'est effrité au cours des générations pour se dégénérer au point ne plus faire alliance ni lien avec quoi ou qui que ce soit relié intimement et profondément au « Vivant » et à son évolution...
Il y eu chez nous, jadis, un esprit des bois et des forêts, un fort sentiment pour le divin et le sacré, une considération et un immense respect pour les lois dites de « Nature », des cultes fervents empreints de gratitude pour les eaux en leurs sources et fontaines, pour les arbres vénérables, pour les « hauts lieux », pour les pierres de mémoire, pour le souvenir des anciens et des anciennes et les autels domestiques qui leur étaient dédiés...
Jadis, il y avait rapport à l'essentiel, relation élémentaire et fondamentale, primordiale et vitale pour tout dire...
Jadis le langage exprimait, traduisait, incarnait et mettait en rites et en oeuvres ce rapport « originel » ; il maintenait ainsi une relation d'entendement, d'accord, de concorde, de co-existence bénéfique pour tous et pour toutes et pour toute la création, passée, présente et en devenir, en ses diverses et variées manifestations...
Que nous disent les kogis et autres peuples en danger à qui nous demandons leur avis sur les façons dont nous traitons le vivant et l'avenir fort compromis de celui-ci ?...
De voir avec les yeux du coeur et de l'esprit !
De considérer la terre, les fleuves, les rivières, les arbres et les forêts, les montagnes, les collines et vallées, les animaux et les plantes, comme des sœurs ou des frères et la planète toute entière comme une Mère aimante, prodigue, généreuse et pourvoyeuse, qui ne demande qu'à être aimer en retour d'Amour...
Qui sont ces Kogis ?
Ce sont des prêtres (des sacerdotes au service du sacré) et de leur peuple, des médecins, des astronomes, des historiens, des philosophes et penseurs qui en tant qu'intermédiaires entre toutes les forces et énergies du ciel et de la terre (de l'Univers) se dévouent dans la recherche permanente des équilibres et des harmonies et ce, au sein de tout le « vivant »...
Ce sont des serviteurs attentionnés, des « connaissants » qui apportent leurs arts, expériences, maîtrises afin de maintenir toutes les cohérences en état de bon fonctionnement et autant au sein du microcosme que du macrocosmes et de tous les rapports instaurés ou restaurés entre eux...
La terre est leur demeure et ils font en sorte de l'habiter avec le meilleur d'eux-mêmes en la préservant du pire...
Pour le devenir équilibré et cohérent, stable et durable, de leur communauté, ils font en sorte que le « je » (l'individualité) soit au service du « nous » (la tribu d'appartenance laquelle s'étend jusqu'au cosmos !)...
Ils sont en de nombreux domaines et à eux tous une sorte de « polytechnicien » rassemblant de nombreuses compétences en de nombreuses disciplines humaines...
Hélas tant de sagesse intérieure ne les préserve pas des exactions extérieures qui se sont démultipliées depuis ces dernières décennies ; leurs territoires déjà fort restreints sont l'objet de mains mises par des multinationales étrangères pilleuses de ressources et génocidaires comme on sait !...
Tout est utilisé afin de faire disparaître ces peuplades qui s'opposent légitimement à la destruction massive et définitive de leurs territoires de vie...
La convoitise est telle chez ces entreprises prédatrices qu'elles ne se préoccupent pas des hommes, femmes, vieillards et enfants qui font obstacle à sa soif de richesses matérielles et de profits...
Tous les moyens sont employés pour éradiquer les îlots de résistance, empoisonnement des puits d'eau, largage de pesticides sur les cultures, feux volontaires, meurtres et assassinats, transmission de virus par des vêtements contaminés laissés à cet effet sur les pistes de brousse...
Ces hommes et ces femmes qui apparaissent d'un « autre âge » sont parmi les derniers détenteurs d'une sagesse véritablement incarnée ; ils font miroir à tous nos abus et excès, au détournement et inversions des vrais valeurs de l'humanité, ils nous renvoient l'image saturée de nos dérives et perversités, de nos cruautés en tout genre, de notre orgueil démesuré ; ils sont le reflet de l'état déplorable de notre situation au regard de la vie « ici et maintenant » et de son avenir de plus en plus incertain...
Ce « reflet » est si intolérable de vérité qu'il doit être pour certains, impitoyablement brisé !...
Leur fragile survie dépend considérablement de nous, de nos attitudes et décisions ; leurs appels pertinents à lucidité, conscience, responsabilité valent tout autant pour eux que pour nous...
Ils nous demandent avec acuité et forte inquiétude pourquoi, au nom de quoi, au titre de quel justificatif recevable, devrait-il disparaître ? (Leur disparition annonçant aussi la nôtre!)...
Cette pensée, cet esprit, cet éthique de vie, ces hautes et profondes conceptions inspirées par le divin et le sacré et le respect du à la Mère-Nature, ces nobles et dignes fonctions mises au service du vivant, cette recherche permanente des équilibres et des harmonies entre chaque être et tout l'Univers et ce qui le peuple et l'anime, ne vous rappelle-t-il rien ?...
Les druides et druidesses de l'ancienne Europe étaient eux aussi des hommes et des femmes investis en une semblable « cosmunion » de cœur et d'esprit...
Ils ont eux aussi été exterminés par les envahisseurs romains et condamnés par la nouvelle religion dominante inféodée aux pouvoirs temporels au nom d'une pseudo vérité et d'un orgueilleux pouvoir et de leur coalition mensongère...
Cette destruction volontaire a été fomentée certes par des idéologies de la domination et de l'asservissement de l'homme par l'homme, mais aussi favorisée par une société guerrière et marchande avide elle aussi de puissances et de « richesses »...
Ce sont là des faits très proches et fortement semblables qui à deux millénaires de distance actionnent le même et impitoyable scénario qui veut que la Matière livrée a elle-même fasse tout pour détruire l'Esprit qui seul a capacité de s'opposer à elle et à ses dramatiques et terribles ambitions...
Leur combat est le même, Kogis et Druides sont, ont été, d'authentiques rebelles et résistants face à cette hégémonie orgueilleuse et destructrice de la matière....
Leur pensée est une pensée apparentée et comporte bien des concepts similaires que nous pouvons aujourd’hui encore partager et amplifier, mais, plus encore, « incarner » avec authenticité, courage, exemplarité, exigence, liberté, conscience et responsabilité...
Druides et Kogis furent et sont d'un même combat essentiel et fondamental contre les forces sombres et obscures, néfastes et négatives, qui s'opposent à la vie et à son devenir plus équilibré, plus cohérent et plus symbiotique...
Ce combat ancien et actuel est le nôtre, demeure plus que jamais le nôtre, le vôtre, le leur !....
A chacun, à chacune d'en préserver l'Esprit et de mettre Celui-ci en œuvre et en action, à sa façon, selon ses compétences, facultés, moyens, là où il se trouve, dans l'environnement qui est le sien et avec les aides et soutiens dont il dispose afin de constituer peu à peu une synergie d'énergies contaminatrice de paix, de joie et d'harmonie...