Du Barde Bran du 28 10 2014
Courte Note sur la "Parole Bardique" Bran du Octobre 2014
Pour survoler de façon hauturière les vicissitudes et les turbulences de ce siècle ; le druidisme s'est fait bardisme ; l'Esprit et le Coeur de la "Druidité" ont revêtu le bleu d'azur et d'émeraude qui rayonnent de la saie et du sayon bardique. La sève et la souche, la racine de l'Etat de Druidité" se tiennent dans cet Arbre de Vie qui est Arbre de la Parole "souchée" et sourcée...
Le Son primordial, le Phonème initial, la Vibration originelle sont le berceau, la nativité même, de l'expression bardique laquelle se manifeste et s'exprime en résonance avec ce qui a participé à toute création, à toute mise ou remise au(x) monde(s)...
Le Porteur ou la Porteuse de Parole, l'Ambassadeur ou l'Ambassadrice du Verbe et du Souffle primordial et initial sont garant de l'ajustement, de l'adéquation, de la cohérence, de l'accordage, de la consonance et concordance entre leur "dit" et ce qui l'a inspiré et sustenté....
Quand je pèse le poids d'un galet dans ma paume, je soupèse la Parole enclose roulée à travers les marées des siècles et j'en décèle et libère l'amplitude et la profondeur...
La Parole est cette rondeur affinée et peaufinée, lissée dans les roulis du temps et de l'espace...
L'Arbre n'est pas seulement cette splendide "architexture" de branches et de feuilles, de bourgeons et de fleurs, de fruits et de promesse de fruits, il est aussi une Parole d'ambre cuivré qui s'écoule du tronc de l'Univers et qui circule dans l'aubier de notre propre croissance...
Autant que la pierre soupesée, que l'arbre regardé, se tient en tout cela l'onciale, l'enluminure même, l'embryon d'or et de lune, de la bardique et celtique Parole...
Les bardes sont de ce regard qui affouille la ténébreuse matière de l'être, qui puise dans les anfractuosités de son âme, qui élargit les failles de ses doutes, qui creuse dans le noir de son argile, de sa tourbe, de ses vases en quête d'un diamant de sagesse, d'une pépite de Lumière....
Les bardes remontent des profondeurs cela qui aspirait à l'élévation...
Tout est dit du Vent, de l'Horizon, de l'Océan et des Rives, dans le seul vol d'un goéland, ainsi, de même, dans la Parole bardique qui ne se fracasse sur les récifs de la matérialité, mais qui se laisse brasser et embrasser, emporter et chavirer, par les flux et les reflux de l'espace et du temps...
Chaque barde à son verger, son jardin, son potager, son carré d'herbe et de feuille, son autel d'écume, son sanctuaire d'humus, sa crique de solitude, son antre "d'épousaille" , sa grève d'errance et ses landiers d'enfance...
Chaque barde à lieu de noces pour le sang et les songes où l'aurore et le crépuscule concélèbrent la tige de ses faims, le ru de ses soifs...
.......................................................................................
On dit du druidisme moderne qu'il est sans racine, sans terreau ancien, sans terreau de mémoire... On se trompe grandement, comme se trompent ceux et celles qui ne sont pas "Arbre" eux-mêmes, avec un tronc de connivence qui ramifie leurs branches à tout l'Univers créé et à naître...
On oublie tout autant que cet "arbre" plante d'autres éthériques racines dans la mouvance du ciel, qu'il a dans les fourches de sa croissance des nids moussus dans lesquels éclosent des oeufs bleus, verts ou blancs qui sont tous
les "ailes du futur" !...
.......................................................................................
Le silence est le plus grand instructeur du barde, car c'est dans le silence que se fomente la rouge braise de la Parole... C'est des abysses du silence que surgit le "Noble Flot", dans les ruches du silence que se secrète le miel d'entendement....
........................................................................................
Le barde aime les étendues, nues et sauvages, la virginité d'un paysage que son esprit déflorera voluptueusement, regard après regard, perception après perception, dans l' attouchement fiévreux de tious ses sens avec l'Essence...
..........................................................................................
L'écrit, jamais ne remplacera le cri lancé, clamé, chanté, par le Barde, à la surface du monde.....